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Une philosophie de vie basée sur la bienveillance
Il y a aussi autre chose, c’est une fête religieuse. Tout le monde sait que cela a rapport avec Jésus. Avec ce que cet homme a apporté à l’humanité. Même si l’on n’est pas croyant, la philosophie de vie véhiculée par Jésus de Nazareth va dans le sens d’une bienveillance pour les autres ainsi que de l’annonce d’une dignité radicale de toute personne, de toute vie, même souffrante, même chaotique.
C’est donc l’annonce d’une bienveillance pour nous-mêmes, elle nous dit que notre personne vaut la peine, que notre vie vaut la peine. Que chacun est digne d’avoir son point de vue en fonction de sa personnalité et de sa sensibilité, de son histoire. Cette philosophie de vie nous aide à renouveler notre enthousiasme de vivre et peut-être aussi à faire preuve d’un peu plus de bonté que d’habitude envers les autres, avec notre monde ? Noël, c’est donc l’annonce d’une philosophie de vie.
Pourquoi fêter Noël le 25 décembre ? Le symbole du solstice
Il me semble que c’est pour cela que cette fête de Jésus et de son message a été fixée le 25 décembre. Il n’y a pas d’autres raisons parce que la personne de Jésus n’a rien à voir historiquement avec cette date. Il s’agit d’un symbole spirituel important, cela permet de nous ouvrir à une dimension qui dépasse le langage. Justement, cette date du 25 décembre se prête bien à manifester le message du Christ.
On dit parfois que cette fête de Noël aurait été une reprise chrétienne de la fête romaine du « Soleil invaincu » à cette date. Cette explication est exacte mais elle est un petit peu courte. Car les Romains n’ont pas inventé leur fête de la lumière à cette date-là. C’est basé simplement sur un phénomène astronomique : à cause de l’inclinaison de l’axe de la Terre, le jour le plus court de l’année est vers le 21-22 décembre (le solstice d’hiver).
À partir de ce jour, la quantité de lumière va augmenter. Tous les peuples de l’hémisphère Nord ont remarqué cela : l’obscurité et le froid font place à une promesse de vie. Cela fait de cette date un symbole de renouveau, une promesse de chaleur dans les relations humaines. Il est tout à fait naturel que l’époque du solstice d’hiver serve de symbole à ce que Jésus a apporté comme message de vie. Pourquoi le 25 décembre et pas le 21 ? Parce qu’au 21 décembre on ne voit pas le jour encore augmenter, il faut attendre quelques jours pour que l’on puisse observer concrètement cette augmentation du jour.
Une lumière intérieure et existentielle
En tout cas, cette fête de Noël est l’occasion de se dire que certes, il y a des choses qui ne vont pas dans notre vie, mais qu’à partir d’aujourd’hui ça va aller mieux. Le fait de voir le jour augmenter physiquement nous donne envie qu’il en soit de même spirituellement et existentiellement pour nous. L’humain cherche à éclairer son monde : sa spiritualité, sa façon d’espérer et de prier.
La dimension théologique : l’Incarnation et la dignité humaine
Mais il y a bien plus en Jésus-Christ qu’une dimension philosophique et morale. Noël, c’est la fête de l’incarnation, c’est-à-dire le fait que Dieu se rend présent dans notre monde et dans notre être. C’est cela que nous fêtons en Jésus principalement : le fait que nous ne soyons pas simplement un peu de poussière, mais que nous ayons des qualités proprement divines : une personnalité, une capacité à aimer, une certaine liberté, une capacité à créer.
L’incarnation, c’est le fait que cette vie divine prend chair en Jésus, et que cela parle aussi de nous. C’est ce fait que l’humain soit ainsi capable de Dieu (en latin capax dei) que nous fêtons à Noël.
Un exercice spirituel au quotidien
Bien sûr, fêter cela est une façon de manifester de la gratitude envers Dieu pour notre existence. Mais fêter Noël est aussi une façon de mieux faire de la place en nous pour cette dimension extraordinaire. C’est donc un exercice spirituel que de fêter Noël en lui donnant consciemment cette dimension théologique.
C’est pourquoi l’invention du temps de l’Avent et des calendriers de l’Avent sont de bonnes initiatives permettant d’accentuer ce côté spirituel. Dans le protestantisme, cela reste un exercice libre que chacun peut choisir de suivre pour nourrir sa propre relation avec le divin.
Grandir en confiance et en intelligence
L’image de Jésus dans la crèche, ce bébé appelé à grandir « en sagesse, en stature, et en grâce », nous dit que c’est normal que nous soyons tous petits. Dieu nous regarde avec tendresse et espérance. Noël nous dit que Dieu prend soin de nous pour nous aider à grandir.
C’est ce que l’Évangile du Christ a comme projet : que chaque personne soit en ligne directe avec Dieu. Non seulement pour les grands théologiens, mais pour que l’individu puisse progresser dans sa capacité à discerner par lui-même. Comment ? Par sa relation personnelle avec Dieu et par sa propre intelligence. Cela fait de chaque personne un prophète ou une prophétesse, capable de faire de bons projets.
À vous de jouer :
Et Noël pour vous, qu’est-ce que cela représente ? Nous avons hâte de vous lire dans les commentaires ↴
