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Bible

Que deviennent les animaux après la mort ? Quelle est leur valeur ?

Par : pasteur Marc Pernot

un petit chien portant un vêtement jaune - Photo by Karsten Winegeart on Unsplash

Question posée :

BONSOIR,
POUVEZ-VOUS ME DIRE QUE DEVIENT UN ANIMAL APRÈS SA MORT? PAR EXEMPLE UN CHIEN.
Y A-T-IL DANS LA BIBLE DES RÉFÉRENCES A CE SUJET?.
MERCI ET SHALOM

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Merci pour cette question que bien des personnes partagent avec espérance, parfois en étant dans la peine.

Ce que je dirais d’abord c’est que si Dieu voulais garder l’animal pour l’éternité, qui serais-je, qui serions nous pour l’en empêcher ! ? La question du salut s’enracine dans la liberté de Dieu, dans son choix personnel, pas dans la nôtre. En ce qui concerne les questions qui portent sur ce qui se passe après la mort, il me semble que la réponse la plus vraie est de dire que nous n’en savons pas grand chose, que nous verrons bien, et que nous pouvons faire confiance à Dieu.

Mais cela n’empêche pas de réfléchir, en particulier à partir de la Bible comme vous le proposez.

À mon avis, il est assez logique de penser que Dieu sauve plus largement que l’humain.

En effet, Dieu est la source de la vie, il ne crée pas du vivant pour la mort mais pour la vie. Mais plus largement, l’Evangile affirme que l’amour qui est plus fort que la mort. La vie éternelle n’est pas une prime à la performance de la personne (Dieu n’est pas un impitoyable patron d’entreprise), la vie éternelle s’enracine dans l’amour éternel dont nous sommes aimés, individuellement par Dieu. Il me semble vraisemblable que Dieu aime l’animal. Et donc que l’animal soit sauvé.

Ensuite, dans la Bible, par exemple :

  • Il y a le magnifique Psaume 36 qui comprend cette louange : « Éternel ! tu sauves les humains et les bêtes ! » (Ps. 36:7)
  • Il y a encore ce verset du premier récit de création où, Après avoir créé les animaux, il est dit que Dieu les bénit, qu’il leur parle et leur donne une vocation : “Dieu les bénit, en disant: Soyez féconds, multipliez, et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux multiplient sur la terre.” (Genèse 1:22) Une vocation et une bénédiction ne sont pas petite chose négligeable, cela signifient faire véritablement équipe avec le créateur. Et Dieu n’est pas tellement du genre à manquer d’esprit d’équipe en abandonnant les siens.
  • Il y a l’alliance faite par l’Eternel avec Noé… mais pas seulement Noé et sa descendante, alliance de Dieu avec Noé, ses descendants, tous les êtres vivants, et même la terre entière.
  • Il y a encore toutes ces paraboles où l’humain est figuré par un animal (par exemple une brebis), cela dit quelque choses sur Dieu comme prenant soin de nous, cela dit quelque chose sur l’humain mais aussi sur la dignité de l’animal, bien digne de servir à évoquer l’humain.

Cela pose certaines difficultés. C’était bien commode de considérer l’animal comme une matière première à notre disposition. Si l’animal a quelque chose de sacré, cela complique les choses:

  • Comment le manger ?
  • Quelle différence reste-t-il entre l’animal et l’humain ?

C’est, je pense, ce qui fait hésiter certaines personnes à donner une vraie valeur à l’animal. Mais il y a des réponses à cela. Elles sont à chercher en faisant preuve de nuances et d’humilité.

Entre considérer l’animal comme intouchable (sacré) et le considérer comme sans valeur et sans personnalité, il y a bien des intermédiaires possibles. De toute façon, il y a continuité entre la poussière du sol, l’herbe verte, l’animal et l’humain. Notre nature est ainsi faite que nous sommes obligés de manger pour vivre, et même de manger du vivant. La salade mérite tout autant de respect, même si nous ne nous identifions que plus difficilement à elle, et que nous avons plus de facilité à la mépriser qu’un animal.

Le caractère sacré du vivant ne le rend pas intouchable, mais fait que nous devons le respecter et ne l’utiliser qu’avec respect, en conscience, avec responsabilité, avec gratitude et dans la louange. Manger une salade, manger un animal nous permet de vivre demain, cela donne un prix à cette journée, cela donne du poids à notre vocation que nous recevons de Dieu, que ferons nous donc de ces forces et de cette journée ?

Et le fait qu’il y ait continuité entre le sable, la salade, l’animal et l’humain ne nous conduit pas à tout mélanger. Même le moins performant des humains n’est pas pour nous (ni pour Dieu) une bête, et même la bête la plus intelligente et la plus attachante n’en devient pas humaine pour autant. Ce n’est pas une question de valeur intrinsèque ou de performance, mais une adoption. Nous recevons le nom d’humain.

Dans le 2nd récit de création, l’homme reçoit la vocation de nommer les animaux, un à un. C’est toute la question du sens, de la place donnée à l’autre, de la vocation particulière. Un humain seul est humain, il/elle est notre prochain. Cette différence est subjective, mais elle n’en est pas moins fondamentale. Cela peut être posé sans faire de l’humain le sommet de l’univers, mais en le plaçant simplement au cœur de notre propre vocation, puisque nous sommes humains.

Avec mes amitiés

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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2 Commentaires

  1. Raymond dit :

    Bonsoir Pasteur. Je voudrais plutôt apporter une contribution au sujet du Salut des animaux, après avoir lu votre réponse à la préoccupation d’un internaute. J’ai décelé un esprit éclectique, qui rassure quant au fait qu’on peut engager une discussion fructueuse avec vous. En effet, il est complexe pour un chrétien (véritable) de savoir ce qu’il en est de la destinée éternelle des animaux, sans avoir reçu une révélation de Dieu à propos des chapitres qui abordent très clairement la question. Je tiens d’abord à rappeler qu’en créant toutes choses, au moment où la création était encore parfaite, le rôle de l’homme était de veiller, d’entretenir la création, y compris les animaux. Ce qui excluait tout régime carnivore. Il a fallu l’abondance du péché pour que Dieu autorise l’homme à manger la viande, avec son corollaire de malédictions, dont le plafonnage de la longévité de l’homme sur terre. Mais, en s’adressant à Noé, Dieu avertit qu’il demandera compte à l’âme de tout animal qui aura tué injustement un homme. Et donc, ils ont une âme vivante? Ensuite, dans Esaïe 11 et 66, si je ne m’abuse, Il parle clairement du Salut de l’animal sur la nouvelle terre. En présentant un schéma identique à celui de la première création sans péché. Salomon nous apprend dans l’écclésiaste que les âmes de l’homme et de l’animal descendent après la mort, ce qui sera corroboré lorsque Samuel remonta de la terre pour s’adresser à Saül. Autre chose, en voulant sauver Ninive, Dieu dit s’apitoyer sur le sort des humains et des animaux. Quelque part dans l’ancien testament, il est également instruit que les animaux doivent jeûner. Dans Romains 8, 17-21, l’apôtre Paul évoque très clairement la résurrection des animaux qui prendront part à la Gloire de Dieu. Car, en parlant de la Création, qui attend avec un ardent désir, il ne peut que se référer aux anges et aux animaux et même à un degré moindre à la nature. Or, en évoquant cette création qui a été soumise au mal et qui attend avec un ardent désir la révélation des élus, il s’agit parfaitement des animaux et de la nature. Mais, s’agissant de ceux qui ont une âme, comme il le confirme dans Lévitique 17, il s’agit typiquement des animaux qui ont été soumis au malin. Et dans Apocalypse 4, si mes références sont bonnes, il est décrit une scène céleste dans laquelle les animaux et les poissons élevaient des cantiques vers Adonaï. J’ai tenté de me faire le plus court possible en évitant de dresser une litanie de références que vous maîtrisez certainement mieux. J’espère poursuivre les échanges avec vous sur la question. Soyez béni

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour Monsieur
      Bravo pour cette recherche.
      Il faudrait évidemment y ajouter les textes faisant une distinction entre les humains et les animaux dans la Bible, et les textes où l’on voit la consommation de viande et les sacrifices d’animaux.
      Car sinon, cela pourrait donner l’impression que l’on se sert de la Bible pour justifier son propre point de vue, au lieu de considérer la Bible avec respect, en cherchant objectivement ce qu’elle dit d’une question, à travers les multiples textes apportant des points du vue différents, complémentaires ou contradictoires. Le lecteur peut alors se faire une opinion en fonction de sa sensibilité, de sa foi, de l’inspiration, des circonstances de sa vie. C’est aussi cette richesse qui permet de comprendre que d’autres personnes ont un point de vue différent du nôtre sur telle ou telle question.
      Que Dieu vous bénisse et vous accompagne

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