Quel sens donner à la parole de Jésus « si vous m’aimez, mon Père vous aimera » ?
Question posée :
Bonjour cher Pasteur,
Cette parole , qui indique que si nous restons dans l’amour, aimer notre prochain, voire même aimer nos ennemis, être charitable, se décentrer de son égoïsme pour se tourner vers son prochain, tout ceci est en parfaite adéquation avec le désir de Dieu. Aimer.
D’une part, ça semble bien logique, n’importe quelle personne peut se dire que le bien que je fais à mon prochain, je voudrais que l’on me le fasse.
Tout ce que l’on sème dans l’amour, on peut penser aussi que l’on récoltera un jour , puisqu’il est dit aussi « qui sème en pleurant récolte en chantant » , ce qui veut dire persister à semer, même si on ne voit pas encore la récolte.
La fin de cette parole de Jésus indique aussi « nous irons demeurer chez lui » . Ce qui veut dire « dans le cœur ». Sur la lecture, comme l’on dit « sur le papier », ça paraît beau. Mais croire que Dieu nous aime, dans certains cas et de très nombreux cas, il faut vraiment faire preuve de beaucoup de foi pour le croire. Car dans la vie courante, votre père humain peut très bien manifester beaucoup d’attention (parole douce aimante, étreinte dans les bras, embrassades, services, partage de conversation, secours , etc… ).
Mais vous aurez beau suivre les indications de Dieu, par exemple d’aimer l’ennemi, ou faire beaucoup pour aimer votre ennemi, parce que vous comprenez qu’il a un mal être intérieur et qu’il a besoin de service, de prières, pour qu’il se sorte de son état, après de très nombreuses années, il peut y avoir un changement, mais c’est loin d’être sûr. Pourquoi ?. Parce que tout simplement, ceux qui ont un grave mal être, sont bien souvent imprévisible de comportement, ils cherchent plus à dominer autrui pour donner un sens à leur vie. Et en pareil cas par exemple le conjoint, ou un enfant, ou le salarié, va être amené à vouloir servir plus pensant que ça va réduire peut être son mal être, et bien souvent ça ne sera pas suffisant car ils auront toujours cette soif intérieure, que seul Dieu peut donner gratuitement. ( Paix intérieure, sérénité, lâcher prise ).
Ma question : existe t’il sans parler de recettes miracles, quelque chose qui n’est pas fait, envers Dieu, ce qui ferait qu’il pourrait y avoir exaucement ? Sachant que la Bible révèle de nombreux cas d’aboutissement heureux, puisque Dieu a dit par exemple » qu’il nous réserve un avenir d’espérance, de bienfaisance « .
Merci beaucoup pour votre réponse.
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir Monsieur
Bravo pour cette réflexion, en particulier sur l’amour de l’ennemi, c’est vrai que le résultat n’est pas automatiquement des progrès très sensibles dans la personne aimée. C’est seulement possible, et cette démarche est certainement belle. En tout cas c’est celle que Dieu emploie, et il est clair que, même pour lui, les progrès sont limités. Cette piste est donnée comme un idéal. Dans la pratique, nous sommes amené à faire au mieux, selon nos forces, et en pensanat aussi aux victimes de la méchanceté et de la folie, on ne peut pas laisser courir simplement dans la nature des personnes dangereuses en disant qu’on les aime très fort, car ce ne serait alors pas tellement aimer les personnes qui vont se trouver sur son chemin et pourraient devenir ses victimes. Et pourtant,même dans ce cas, faire au mieux comprend de prendre soin de la personne dangereuse, et d’affirmer sa dignité en tant que personne.
En ce qui concerne cette phrase de Jésus « si vous m’aimez, mon Père vous aimera« , je ne pense pas que ce soit de l’ordre du donnant donnant, au sens où Dieu attendrait que nous aimions pour nous accorder de la chance, du succès, ou une meilleure santé. Car de toute façon Dieu aime et aimera quoi que nous fassions ou non, c’est la définition même de la grâce d’être sans condition. C’est ce que dit Jésus quand il affirme que Dieu aime même ses ennemis, donc ceux qui ne l’aiment pas, l’oublient, le combattent.
La phrase entière de Jésus est « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui qui m’aime; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, je l’aimerai, et je me ferai connaître à lui. » (Jean 14:21)
- Les paroles du Christ (ses « commandements » ou plutôt ses conseils) c’est de faire confiance à Dieu, à sa suite « Que votre coeur ne se trouble point. Croyez en Dieu, et croyez en moi. » (Jean 14:1). Cheminer ainsi vers le Père (« croire » est ici le verbe de la foi, de la confiance en Dieu, de la fidélité à le chercher, ce verbe n’est pas celui de la croyance)
- Effectivement, c’est donc aimer le Christ, être sensible à sa façon d’être, s’en inspirer.
- Du coup, nous avons bien des chances de sentir l’amour de Dieu, de le découvrir, et de se savoir ainsi aimé de Dieu, non seulement intellectuellement, mais par l’émotion du cœur, des tripes, de l’esprit. C’est ainsi que nous pourrons dire « être aimé de son Père » et de notre Père. C’est n’est pas que Dieu se serait tout d’un coup ouvert à des sentiments de miséricorde qu’il n’avait pas avant mais que nous sentons cet amour, qu’il a un effet en nous.
- Ce qui nous met en communion avec le Christ, ce que le texte traduit par « je me ferai connaître à lui« .
Quel genre d’exaucement attendez vous ? L’exaucement est de recevoir la vie en abondance. L’exaucement de Dieu est de toute façon plein d’une inimaginable créativité, il ne serait donc pas bon, pour recevoir ce meilleur, être trop fixé sur ce que nous attendons. Cela n’empêche pas d’exprimer devant Dieu ce que nous avons comme projets. Ensuite, je pense que notre prière de demande est qu’il nous accompagne et fasse ce qui lui semblera bon. Ce sera de toute façon le meilleur possible, et cela sera en tenant compte de nos gouts, faiblesses et qualités. A mon avis, c’est cela, aimer Dieu, et cheminer dans la confiance en Dieu comme Jésus nous le propose.
Dieu vous bénit et vous accompagne.
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Personnellement, je constate et je ne suis pas le seul, que comprendre que Dieu nous aime et veut notre bienfaisance , ce n’est pas si évident à le croire , en raison d événement ou plusieurs événements très graves qui ne s y prêtent pas.
Le parcours de vie est différent suivant plusieurs conditions :
L enfance qui peut être affectée par un parent violent, problèmes d inceste, d abandon, de manque d affection, d handicap ou de maladie sérieuse.
Aussi par la suite, les relations que l on a , qui nous tirent par le haut ou vers le bas. Relations au foyer, en milieu de travail, des relations positives ou négatives.
J en conviens que Dieu sera toujours présent comme Père aimant , comme vous le dites pour nous soutenir, nous faire évoluer .
C’est certain que malgré les circonstances parfois bien difficiles, il vaut mieux partir du principe que Dieu est avec nous , pour nous aider à mieux vivre, ressentir sa bienfaisance.
Parfois, on peut partir de mauvais pied si je puis dire, devant une situation fâcheuse, certaines personnes viennent à accuser Dieu, alors qu’il faut partir du principe que Dieu nous accompagne dans nos difficultés. Il y a plusieurs passages de la Bible qui témoignent justement que Dieu nous accompagne. La réaction logique humaine nous amène à penser que si Dieu tout puissant existe , automatiquement on serait épargné, puisqu’il est bien aimant et tout puissant.
Mais parfois Dieu nous laisse les circonstances et nous fortifie en même temps. Ç est le cas de Saint Paul qui demande à Dieu de lui retirer l écharde ( difficulté ), et Dieu lui répond ma grâce te suffit.
Quand il est donné comme commandement » tu aimeras ton Dieu de toutes tes forces, de toute ton âme » , mon avis personnel , ç est de laisser notre cœur ouvert, afin que Dieu notre Père y déverse son amour. Ç est lui qui vient vers nous, comme un Père aimant. Car bien souvent les incompréhensions dressent un mur infranchissable.
Au possible, gardons le lien, lui qui nous fera épanouir. La vie de certains saints témoignent de circonstances qui n ont pas changé, mais ces saints ont vécu la grâce de conserver l accompagnement de Jésus, notre Sauveur, dans les difficultés.
Merci encore pour la tenue de votre site. Je vous souhaite une bonne semaine sainte.
Grand grand merci pour ces belles paroles, qui sentent un vécu de cœur et d’esprit.
Dieu vous bénit