Notre univers infini dans le temps et dans l’espace, et qui ne semble destiné à rien d’autre qu’au vide ?
Question posée :
Bonjour Monsieur
Ayant passé les deux tiers des temps de loisirs dans ma vie la tête dans les étoiles (astronomie et science-fiction), mon retour à la foi de mes grands-parents il y a quelques années de cela se heurte continuellement à notre connaissance du ciel. Je pense qu’en tant que scientifique vous-même, vous comprendrez ce qui me démange ;
Si Dieu existe, et que nous sommes importants pour Lui, ne serait-il pas plus logique que l’univers soit un élégant modèle aristotélicien dans la réalité ?
Nous connaissons un échantillon de plus en plus représentatif de cet univers, dans lequel il n’y a rien, ni bactéries, ni messages radio, ni ruines, ni fossiles, et où à peu près tout est inaccessible. On dirait aussi qu’avant la Terre, il ne s’est rien passé (je parle ici de conscience, de subjectivité) ce qui représente une sacrée portion de temps plongée dans le noir. Et nous savons bien qu’avec les limitations de la relativité générale et de l’inflation cosmique, la quasi-totalité de cette débauche d’espace et de matière restera inanimée jusqu’à la fin, au « Big freeze ».
La question s’aggrave si on ajoute la théorie du multivers, qui aussi fantasque qu’elle paraisse joue un rôle utile dans plusieurs modèles théoriques.
Je me demande si tous ces paramètres ne jouent pas davantage en valeur d’un modèle athée ou du moins d’un Dieu centré sur la matière, qui aurait pas ou peu conscience de la vie sur Terre.
Ma foi est loin de reposer entièrement là-dessus, mais j’avoue que penser cet univers virtuellement infini dans le temps et dans l’espace et qui ne semble destiné à rien d’autre qu’au vide me rend confus.
Réponse d’un pasteur :
Bonjour
Nous avons en commun la passion pour la science et pour la science fiction, sans confondre évidemment les deux. Mais encore pour la théologie et la philosophie : donc votre question m’intéresse beaucoup.
Je serais bien moins certain qu’en dehors de l’humain sur notre petite planète bleu-pâle il n’y ait nulle part de la vie, voire de la conscience. La question est que l’univers est vaste, les conditions permettant la vie sont étroites, et notre vie est si récente et brève, qu’il est infiniment improbable que l’on constate un autre milieu de vie que le nôtre. Mais je ne vois pas de raison pour que la vie n’existe pas ailleurs dans notre univers, ni que notre univers soit le seul. Dans un sens l’univers est lui-même en quelque sorte vivant puisqu’il évolue. Nosu avons au moins cela comme compagnie et comme spectacle vivant autour de nous. Et le nouveau télescope a bien des chances de nous aider dans ces recherches passionnantes. Je trouve d’ailleurs intéressant que les humains investissent une telle fortune d’argent et d’inventivité dans le seul but d’avancer dan sla connaissance de notre univers.
Je ne sens précisément pas que tout cela qui existe puisse être simplement destiné à rien d’autre qu’au vide et au néant. Au contraire.
Il me semble personnellement que la seule existence de d’une vie consciente d’exister rend hautement improbable l’hypothèse que cela soit sorti de rien sans rien pour l’appeler à être.
Et l’immensité du vide autour de nous me semble bien mettre en relief le caractère extraordinaire de cette existence de la vie consciente.
Je dirais donc que le plus raisonnable me semble de supposer une sorte de « logos » extérieur à l’univers matériel qui aurait participé à cette évolution. Et qui a une certaine propension à faire émerger quelque chose du néant.
Mais cette recherche d’hypothèse vraisemblable n’est peut-être pas cela le principal.
Plus intéressant est peut-être d’avoir une réflexion dans l’autre sens :
- non pas en évaluant l’hypothèse de « Dieu » à partir de l’existence de l’évolution de l’univers.
- mais plutôt en s’interrogeant sur la première question de la philosophie : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien (ou que le chaos total) ? Appeler « Dieu » ce que l’on a alors discerné est alors intéressant car cela nous permet de penser en débat avec 4500 de littérature.
- Et de faire ainsi le lien avec cette expérience d’une certaine transcendance dont témoigne de nombreuses personnes de toute culture depuis une centaine de milliers d’années.
Il est de toute façon une projection de parler de « conscience » pour Dieu, dans l’une ou l’autre définition. Dans tous les cas ce « Dieu » n’est pas un humain ni même un super humain. Dans une forêt, il y a une forme de collectivité formée par les arbres et les plantes, avec des communications et des synergies. Dans une ruche aussi. Mais leur « conscience » si l’on peut dire, est assez différente de ce que nous entendons par là. En ce qui concerne Dieu il s’agit encore de tout autre chose car il n’est pas « un étant », de toute façon, il est plutôt « un faisant être ».
Dieu vous bénit et vous accompagne, vous, une part de son chef d’œuvre.
par : pasteur Marc Pernot
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Et sinon penser Dieu sous le modèle du mycélium de nos forêt.
On ne le vois pas pourtant il partage la nourriture avec les arbres et les relie entre eux.
https://www.college-de-france.fr/…/seminar-2017-12-13…
Merci !
C’est à ça que je pensais, après avoir lu cet article du NY Times « The social life of forests«