Jeune femme souriante (illustration) - Image:
Développement

Certes, j’ai des progrès à faire, mais je pense que Dieu est fière de moi, peut-être que j’ai du culot.

Par : pasteur Marc Pernot

Jeune femme souriante (illustration) - Image: 'National Night Out Day 70' par Fotos_PDX https://creativecommons.org/licenses/by/2.0/ http://www.flickr.com/photos/10845359@N02/19743383934

Jeune femme joyeuse (image d’illustration)

Question posée :

Bonjour pasteur. J’aimerais juste vous exposer ma pensée.

Souvent j’ai remarqué qu’un certain catéchisme nous enseigne que nous sommes profondément imprégnés du mal. Que si nous agissons avec notre volonté, nous agissons automatiquement avec le mal. Et que soit on choisit de s’abandonner totalement à Dieu et soit on est dirigé par le mal. Et je trouve ça triste.

On essaye de nous enseigner que nous ne sommes pas capables, que nous sommes nuls et puis que nous ne sommes pas libre enfin si mais si on utilise cette liberté et bien on va en enfer. Comme si que Dieu avait créer notre liberté pour nous piéger.

On nous enseigne que nous sommes faibles incapables.

On ne nous enseigne pas à nous aimer, a prendre du temps pour nous. Tout doit être abandonné à Dieu, tout. Et il n’y a que Dieu qui doit nous aimer, ou l’autre mais surtout pas nous. On diabolise tout l’être humain. 

Mais je n’y voit aucun sens. Nous sommes créer à l’image de Dieu. Ainsi nous sommes intelligents et créateurs n’est ce pas ? Et puis je crois en un Dieu d’amour évidemment alors je ne pense pas que Dieu nous est créer de cette manière pour nous piéger.

Je pense que j’ai le droit à ma propre volonté pcq je suis unique et que j’ai une personnalité. J’ai l’influence de Dieu et du mal certes mais j’ai ma propre volonté qui est indépendante de tout.

Je pense que ce n’est pas parce que je progresse vers Dieu et que je chemine spirituellement vers lui que je dois m’oublier totalement car je n’ai pas été créer inutilement. Je ne suis absolument pas parfaite, j’ai absolument besoin de Dieu mais j’ai le droit d’être.

Et je pense que Dieu est fière, peut-être que j’ai du culot. Dieu n’est-il pas émerveillé par notre énergie créatrice ? Je pense que oui. Bien sûr que sa Volonté doit être merveilleuse mais je pense que je peux faire ma volonté et celle de Dieu. Réaliser mes rêves et ceux de Dieu. Et sans pour autant brûler en enfer. Est ce trop demander ? J’ose espérer que non. Et j’ai foi en tout cela.

Je pense que Dieu est toujours a nos côtés, qu’il est bon de l’écouter. Mais que lui-même veut que je sois indépendante et forte et intelligente et que je réalise mes rêves. Je refuse de me voir comme une bonne à rien. C’est bien à un moment de sa vie de se rendre compte que Dieu nous aimes, qu’on a besoin de lui, qu’il nous soulage, nous bénis. C’est bien de se rendre compte que nous sommes imparfaits, pécheurs peut importe. C’est bien de re descendre de son égocentrisme, de se rendre compte qu’il y a plus grand que nous. Mais pas de se considérer toute sa vie incapable. Que pensez vous de tout cela ?

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Comme vous avez raison ! Que nous soyons imparfaits, tous, que nous soyons pécheurs, tous. C’est vrai, mais c’est cruel et nocif d’exagérer là dessus. Quand Jésus parle de la brebis perdue que Dieu va chercher et finira par trouver, il parle aussi des 99 brebis justes qui n’ont pas besoin de repentance et que le berger laissent libres d’agir à leur guise. Il les laisse dans le désert (selon Luc 15) ou sur la montagne (selon Matthieu 18), ce qui veut dire qu’il nous laisse avec la possibilité de méditer, de réfléchir, de prier. Cela va dans le sens de ce que vous dites très justement, à mon avis. C’est vrai pour le regard que l’on a sur notre prochain, on peut lui reconnaître un pourcent de défauts et de faiblesses, certes, à condition de voir aussi 99 pourcents de bonnes choses dans sa personnalité et dans sa façon d’être. Cela vaut aussi pour le regard sur nous même, vous avez tout à fait raison, car quand Jésus reprend la Torah pour nous dire d’aimer notre prochain comme nous-même cela signifie de nous aimer aussi nous-même en vérité sinon nous n’aimerons jamais personne, ni notre prochain, ni d’ailleurs Dieu. Ne pas reconnaître que nous sommes déjà une merveille (même si nous avons encore à grandir), est une injure à la bénédiction de Dieu, c’est le traiter d’aveugle et de fou quand il dit nous aimer.

Donc oui, l’amour de Dieu nous invite à nous aimer aussi, il nous aide à nous aimer et à reconnaître ce qui est merveilleux en nous. C’est difficile. En particulier pour une personne qui n’a pas été tellement aimée dans sa propre vie. Mais c’est d’autant plus précieux d’entendre parler de ce Dieu qui nous aime et nous bénit sans condition tel que nous sommes aujourd’hui. Et qui n’exige rien pour nous aimer encore.

Le reste est pour le bonheur d’aimer nous-même.

La Bible n’est pas tellement pour la soumission à Dieu. A mon avis. D’ailleurs, souvent, Jésus rencontre une personne, il lui fait du bien, et il l’envoie dans sa propre vie en lui disant « va en paix ». L’Évangile du Christ est une libération, ce n’est pas une soumission. Ensuite, c’est vrai que cela est une inspiration possible, par ce Dieu et sa façon d’être qui nous aurait touchée d’une certaine façon, par la tête, par le cœur, par les tripes, par des personnes que nous aurions vue vivre par la foi, par des bénédictions auxquelles nous aurions été sensibles. C’est alors une inspiration qui est venue irriguer notre propre personnalité dans les circonstances de notre propre environnement. Ce ne sera pas par soumission ou par crainte, sous la menace d’un Dieu terrible.

Comme vous le dites, Dieu n’a pas souhaité créer une armée de robots bien programmés, sans volonté propre. Il a créé la personne humaine comme un être doué d’une personnalité individuelle capable de faire de belles choses avec sa personnalité. C’est cette diversité, cette subjectivité qui est une merveille. Alors oui pour l’indépendance, une indépendance solidaire et consciente des autres, en relation avec les autres car nous formons un corps avec tous les autres, et avec Dieu dans sa place unique de source des sources. C’est aussi ce que développe le Psaume 1er qui nous dit que cette source qu’est Dieu nous irrigue afin que nous portions notre propre fruit en notre propre saison. Et Dieu nous aide à nous débarrasser ce qui est mauvais en nous. C’est pour nous aider, nous libérer, nous rendre encore meilleur, pas pour nous dépouiller, ou nous réduire.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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2 Commentaires

  1. Gérard dit :

    Il aura fallu que j’arrive à mon âge et à travailler à temps partiel pour me rendre compte de la richesse de la bible .La bible , c’est la vie . C’est devenu mon addiction et j’ai besoin de la lire chaque jour . Dieu nous aime , sa patience et son amour sont infinis,le don de Jesus nous a délivré une fois pour toute , notre grâce est acquise et définitive. Tout est permis mais tout n’edifie pas .Nous avons la liberté de croire ou non. Cette liberté nous permet d’être des fils de Dieu ou non. Ce que tu dis a à cette personne est fondamental .Il faut nous aimer nous meme .J’aime cette phrase de Calvin . Nous sommes pêcheurs ,mais par le don de la grâce ,nous sommes pardonnés,Calvin recommande d’avoir conscience du péché afin de chuter le moins possible .Nous sommes donc dans un état d’espérance formidable , l’ancienne loi est abolie par le don de Jesus Christ ,à nous , a notre liberté de vivre dans cette espérance, de l´appliquer sur cette terre et de la transmettre à nos enfants et autour de nous .
    Amities , bien à toi , que Dieu te garde toi et les tiens . Gérard

    1. Marc Pernot dit :

      Merci !

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