Marie de Colas - 2016 Santa Maria della Vita à Bologne (Italie), Photo Paolo Villa VR, Pietà Lamentation over the Dead Christ par Niccolò dell'Arca Wikicommons - photo PAOLO VILLA VERONE ITALIE
Bible

Pourquoi Dieu s’est incarné dans un homme et pas une femme ? Le genre féminin ne pouvait avoir cet honneur?

Marie de Colas - 2016 Santa Maria della Vita à Bologne (Italie), Photo Paolo Villa VR, Pietà Lamentation over the Dead Christ par Niccolò dell'Arca Wikicommons - photo PAOLO VILLA VERONE ITALIE

Question posée :

Bonjour Monsieur le Pasteur !
Dieu c’est incarné dans l’homme appelé Jésus. Vrai homme et vrai Dieu. Pourquoi cela n’est il pas …INJUSTE… envers la femme ? pourquoi Dieu s’est incarné dans un homme et pas une femme ? Cela voudrait dire que le genre féminin ne pouvait avoir cet honneur? Pourriez vous m’éclairer s’il vous plaît? je sais que la venue de Jésus a était prophétiser comme tel.
je sais que la légende biblique dit que Eve à manger en premier le fruit défendu. mais je ne suis pas convaincu.
quelle est la VRAI raison pour laquelle Dieu ne s’est pas incarné dans une femme s’il vous plaît? 🙂 cordialement

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Bravo pour cette pensée.

C’est effectivement pertinent. Car Dieu crée l’humain à son image « mâle et femelle » comme le dit la Genèse : en parité parfaite. Cela dit quelque chose de Dieu et de sa Parole aussi.

Et c’est juste de penser à cela, car Jésus a énormément fait, à mon avis, pour l’émancipation de la femme en particulier en les fréquentant ouvertement comme de véritable interlocutrices (Marthe et Marie), mais encore en nommant Marie-Madeleine apôtre des apôtres, envoyée en mission pour leur transmettre l’Evangile de la Résurrection (alors que les 12 étaient complètement passés à côté).

Cela dit, votre question demeure : pourquoi la Parole de Dieu a été faite chair en un humain mâle et pas femelle ?

D’abord, quand on choisit une personne humaine parmi tant d’autres, il y a à peu de choses près une chance sur deux que ce soit un homme ou une femme. Même à pile ou face, il y avait une chance sur deux que ce soit un mâle.

Ensuite, Israël est au carrefour de bien des civilisation extrêmement riches au point de vue réflexion et spiritualité, avec déjà à l’époque de Jésus deux à trois mil ans d’histoire de l’écriture, avec un dialogue avec la philosophie grecque, la Bible Hébraïque, géniale. Le terrain était donc favorable pour recevoir l’Evangile. Certes, mais néanmoins ce milieu était passablement machiste. On voit que les apôtres rigolent et ne prennent pas au sérieux les paroles des femmes quand elles témoignent (Luc 24:11), malgré l’attitude de Jésus envers les femmes, dont il sont été témoins. Déjà Jésus a eu de la peine à se faire entendre, c’est de justesse qu’il a pu transmettre sa foi, avec le mépris ambiant contre la parole d’une femme, je ne suis pas bien certain qu’une Messie femme aurait pu accomplir cette mission. Non par manque de compétence, mais à cause des préjugés culturels. C’est très puissant. Beaucoup attendaient un Messie chef de guerre qui bouterait les Romains hors d’Israël. Dans la Bible, il y a bien eu Déborah accomplissant quelque chose comme cela, mais le Messie attendu était plutôt un fils de David qu’une fille de Déborah.

Mais de toute façon, c’est comme cela. Il est difficile de refaire l’histoire, pour savoir ce qu’aurait pu accomplir une Messie, une Christe ? Une avancée supplémentaire formidable ? Ou un échec ?

A nous de poursuivre maintenant, dans le sens de votre remarque. L’apôtre Paul parle du corps du Christ (1 Corinthiens 12) que nous composons ensemble, comme autant de membres particuliers, chacune et chacun apportant sa spécificité, sa vocation, son charisme. Dès les origines, ce corps mystique du Christ comprend bien évidemment les femmes, sans l’ombre d’une réserve à la suite du Christ. Même si, bien vite (il faut hélas le reconnaître), l’ouverture qu’avaient Jésus, et même Paul (qui collaborait manifestement avec des femmes pour sa mission), cette ouverture va bien vite être reprise en main quand l’église va s’institutionnaliser. C’est pourquoi votre question, revenant à l’origine, est excellente.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

Réponse du visiteur :

Bonjour Monsieur le Pasteur ! merci pour votre réponse. effectivement , un Jésus féminin à cette époque c’était mission impossible. une autre question me vient à l’esprit : théologiquement serait il possible que Jésus fasse son retour sur terre dans un corps de femme ? pour rétablir la parité en quelque sorte… cordialement

Réponse d’un pasteur :

Bonjour
A mon avis, Jésus ne reviendra pas d’une façon extérieure, dans un corps séparé. Mais il revient en nous, en chacune et chacun, et il revient dans l’ensemble de nous tous, dans le « corps du Christ ».
C’est en effet le projet annoncé par Jésus, qu’il demeurera en nous et que nous demeurons en lui (Jean 15:5).
Donc, dans cette mesure, absolument : il revient dans un corps de femme, dans des corps de femmes, et aussi dans des corps d’hommes, heureusement. Et dans le corps de l’humanité comme un ensemble complexe de membres et dans leurs relations.
Dieu vous bénit et vous accompagne ainsi

par : pasteur Marc Pernot

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2 Commentaires

  1. Gérard dit :

    Bonsoir
    En la période d avènement de Jésus effectivement , il n aurait sans doute pas été le bienvenu pour un certain nombre.
    Mais pour Dieu qui est omnipotent, il aurait très bien pu choisir une meilleure période dans notre ère , et un endroit plus enclin à son accueil.
    Mieux, et pourquoi pas maintenant en notre période. Ainsi les miracles d un messie femme enregistrés et diffusés sur toutes les chaînes de télévision auraient propagé encore plus de crédit croire en notre Sauveur.
    Ça peut faire sourire, mais pourquoi pas.
    Un père ou une mère de famille ne se cache pas pour témoigner d amour à son enfant, pour le soigner.

  2. Véronique Belen dit :

    Débat fort intéressant !
    J’apprécie la réponse du pasteur Marc, mais je voudrais aller un peu plus loin.

    N’oublions pas que Jésus n’est pas Dieu à lui tout seul ! Il n’est pas « l’incarnation du Père » : par exemple, quand Jésus était sur terre, Dieu le Père était toujours au ciel, « intact » si je puis dire, le Dieu des juifs n’est pas « descendu du ciel », il a été le Père du Messie qu’a porté Marie, ce Verbe qui certes préexistait à son incarnation, dans le Père ou à ses côtés, mais qui a pris chair humaine en Marie, sans intervention d’aucun homme masculin, je défends ardemment cet article de foi chrétienne. Et donc le Christ Jésus est venu avec l’apparence d’un homme masculin, mais cependant avec une grande différence par rapport à ses frères en humanité dans la mesure où il était sans péché, ce qui inédit parmi tous les hommes avant lui et après lui. Jésus a cependant vécu une vie d’homme d’il y a 2000 ans, comme le dit si bien le chapitre 2 de l’Epître aux Philippiens :
    05 Ayez en vous les dispositions qui sont dans le Christ Jésus : Le Christ Jésus,

    06 ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.

    07 Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect,

    08 il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.

    09 C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom,

    10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers,

    11 et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.

    Affirmer que Jésus était reconnu homme à son aspect ne signifie pas qu’il avait toutes les caractéristiques propres aux hommes, dont le péché intriqué dans leur chair.

    Je reviens donc sur le fait que Jésus n’est pas Dieu à lui tout seul : il est le Fils, la deuxième personne de la Trinité, ni la 1ère, ni la 3ème.

    Et quant à la troisième Personne de la Trinité, même si nous l’appelons au masculin « le Saint Esprit », elle peut parfaitement, quant à elle, représenter en Dieu la féminité. Appelons-la plutôt la Ruah, ou la Sagesse, et voilà que la donne change déjà dans notre compréhension de ce mystère…

    Dieu n’étant certes pas un Dieu masculin ni sexiste, dans sa suprême liberté, pourquoi n’enverrait-il pas cette personne féminine s’incarner à son tour à la consommation des siècles ? Et là je rebondis sur ce que dit Gérard : à une époque pas plus ouverte à Dieu que les temps bibliques, mais où l’information circulerait plus facilement… Où la parole serait plus libre, et les femmes un peu mieux prises en considération… et lettrées !

    Laissons donc à Dieu la liberté de se montrer tel qu’il est, complet, en sa « masculinité » et sa « féminité » à la fois, et de se révéler à travers qui il veut : son Fils il y a 2000 ans, et pourquoi pas une fille, une femme, incarnation de la Ruah, bien plus tard, à une époque plus favorable ?

    Bien malins ceux qui prétendront avoir fait le tour de la question et rejetteront en ricanant cette hypothèse pourtant fort probable !

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