Un homme âgé, seul, dans une église en mauvais état - Photo de Stefan Kunze sur https://unsplash.com/fr/photos/oLdm7mnhDic
Foi

En croyant et en appliquant la parole de Jésus, on devrait en voir les effets. Or c’est le contraire que je vois.

Par : pasteur Marc Pernot

Un homme âgé, seul, dans une église en mauvais état - Photo de Stefan Kunze sur https://unsplash.com/fr/photos/oLdm7mnhDic

Déçu, il garde la foi, et même l’église.

Question posée :

Bonjour Cher Pasteur

Je vais être dans mon écrit un peu négatif. Je m en excuse par avance.
Commençons par le début :
– comment connaître Dieu sinon que par sa parole, puisque nous ne le voyons pas, il ne parle pas à haute voix. On nous dit que l Esprit Saint nous parle en pensées, en inspiration. C’est beau, mais même en l écoutant, en réfléchissant, tous les croyants, les chrétiens devraient être dans une grande joie. Hors, je ne le vois pas. Bien que je suis croyant, moi même je ne peux pas dire que je suis toujours dans la joie , comme ce verset qui indique  » soyez toujours dans la joie « .
Par ailleurs, quand on analyse les écritures, la parole de Dieu, en croyant et en appliquant la parole de Jésus, on devrait en voir les effets. Hors c est bien le contraire que je vois. Sur notre Terre, bien des pays de croyants se confient en Dieu pour un ressourcement, un changement dans leur vie, mais tout le monde constate que ces pays pauvres sont les plus atteints, malnutrition et maladies, sans parler de persécutions par des autorités.
Jésus a pourtant dit  » vous valez plus que des moineaux, …. « 
Il y a un véritable contraste entre la parole, dont les écrits reflètent que la parole est éprouvée, juste . Je pourrai citer nombre de versets dont on ne vois pas l efficacité. Je ne parle pas comme un intégriste mais pourquoi nous faire croire des paroles qui restent sans effet. Par exemple  » faites confiance en toute personne » , évidemment qu il ne vaut mieux pas si l on veut éviter des ennuis. Autre exemple  » aimez vos ennemis  » et les écritures disent que Jésus a chassé les gens du Temple avec un fouet. Encore un autre exemple  » soyez soumis à toute autorité  » . Personnellement je dis Honneur aux syndicats et personnes qui se sont battus pour la défense des droits de l’homme. Et je pourrai encore en citer beaucoup

Quand je regarde les faits divers, les drames dans le monde ( en ce moment séisme ), bien des personnes de mon entourage frappées par des drames ( tels que maladies graves par exemple), bien que je suis croyant, il m est difficile de voir un Dieu Père les accompagnant tellement ces gens restent dans les difficultés.
Dans mon entourage, personnes affligées :
– une famille, l enfant comme dirait certains est un  » légume  » , la maman a la sclérose en plaques
– une autre famille , un garçon fils unique, retard mental, qui vient de faire un avc
– une jeune femme, à 39 ans , cancer du sein
– un collègue décédé désormais atteint d une leucémie, son épouse infirmière s occupait des cancéreux.
– une autre femme à quelques mois de la retraite, cancer du foie.
– un bon copain qui vient de mourir il y a une quinzaine de jours d un cancer, 4 tumeurs au cerveau. Son frère a fait un vibrant témoignage au crématorium, et a dit que lui aussi sera mort dans quelques mois, puisque lui aussi atteint de tumeurs au cerveau. Des personnes de moins de 70 ans.
– et combien d autres.
Si encore, on se comporte très mal, on pourrait dire  » je récolte ce que j’ai semé « . Mais ce n’est pas le cas.

Toutes ces personnes et je pourrai en citer beaucoup d’autres , je les connais bien. Ils ne vont pas à l’Eglise car il y a une incompréhension totale. J en connais un seul qui continue d aller à l’Eglise, je le connais très bien, malgré la perte de son fils, moins de 60 ans. Pourtant, il a déjà un enfant handicapé mental. Il a gardé la foi. Mais sa femme ne va pas à l’Eglise. Si je parle d Eglise, c’est que c’est le lieu où l on devrait nous renseigner sur le pourquoi, un lieu qui va nous faire aller mieux.

Vous dites que Dieu n est pas l auteur du Mal et vous avez raison. Mais au bout de notre vie, on mourra tous sans savoir ce qu on lui a fait de mal puisque si l on croit les écritures il y a un autre monde, lieu de délices.
Je vous avoue que désormais je doute que la prochaine vie soit éternelle.

Réponse d’un pasteur :

Bravo de tenir à Dieu, et cela malgré votre déception. C’est à la fois fidèle et sincère.
Je vous répondrai par cette parabole de Jésus :

« Le royaume des cieux est semblable à une graine de moutarde qu’un homme a pris et semé dans son champ. C’est la plus petite de toutes les semences; mais, quand il a poussé, il est plus grand que les légumes et devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. »
(Mt 13:31-32)

Ce ne serait pas juste de reprocher à la graine d’arbre de ne pas avoir poussé le lendemain du jour où elle a été plantée, et ce ne serait pas juste de reprocher à l’arbre de ne pas présenter de changement visible pendant pendant un mois et même deux ou trois mois ans avant que l’on puisse constater qu’il a poussé visiblement. C’est précisément parce que c’est un arbre et non une salade que sa pousse est lente, il pousse aussi des racines profondes. Telle est ce que produit Dieu en nous grâce à ce qu’il fait pour nous. Ce n’est pas aujourd’hui une pluie de pétales de roses, c’est une irrigation dans les profondeurs de notre graine de moutarde intérieure, sachant que nous sommes, nous serons un arbre, un grand. Et qu’au début, après quelques années, il pourra abriter un moineau ou deux, cela ne fera pas encore un bien puissant concert de chants d’oiseaux, et ils ne chanteront pas non plus 24heures, 365 jours par an, mais ce sera déjà ça. Telle est notre joie visible en ce monde, qui n’attache pas toujours son importance aux racines profondes, ni à un arbre qui ne se mange pas, ni aux moineaux sauvages.

La graine de moutarde n’est pas la plus petite de toutes les semences mais ce que Dieu sème, si. C’est si petit qu’on ne le voit pas, comme vous dites. Et pourtant, j’ai rencontré des milliers de personnes, de 30 à plus de cent ans, qui me disent que ce que leur a apporté Dieu dans leur vie est immense, vital, essentiel en termes de qualité de vie et de force, d’inspiration, qualité de cœur.

Pour autant, c’est vrai que ces personnes ne sont pas tout le temps en train de rigoler. L’Esprit, le souffle que Dieu nous donne, n’est pas un gaz hilarant, n’est pas un psychotrope. Son action est dans nos profondeurs, c’est là que cela jubile, c’est là que cela pousse, grandit, s’élève. Et si des fruits sont attendus, ce ne sont pas nécessairement des éclats de rire bruyants, parfois oui, mais pas si souvent que cela, je pense.

C’est vrai qu’il est classique de la part des personnes anti-chrétiennes de dire que les chrétiens devraient exploser de joie en permanence, on entend même cette critique dans l’église, exhortant les paroissiens à arborer une face joyeuse en particulier pendant la Communion plutôt qu’une « face de carême ». Cela ne me semble pas juste. Car cette joie est plus de l’ordre d’une belle résonance intérieure, elle suscite un élan d’authenticité (dans la mesure où l’on se connaît et on s’accepte mieux soi-même), et de compassion pour notre environnement. Or il y a des choses qui ne vont pas à 100 % dans notre vie et dans nos proches. Il y a de la souffrance et de l’injustice, il y a de bons projets à entreprendre et à mener. Que serait l’éclat de rire face à des dizaines de milliers de morts d’un tremblement de terre, des familles sans chauffage en hiver dans leur pays envahi, l’ami qui s’est découvert des cancers ? Alors peut-être que oui, il sera bon de rire avec cet ami s’il peut venir déjeuner à la maison entre deux traitements, oui, dans notre prière de louange du matin, il pourra nous arriver de sourire, mais je ne me souviens pas que je me sois pris à rire dans ces moments là et je ne m’en fait franchement pas le reproche.

Ce n’est pas Dieu qui envoie une sclérose en plaque, qui donne des handicaps mentaux, des leucémies. Tout cela est effectivement du malheur. C’est vrai. Cela pourrait faire douter de l’existence d’un Dieu magicien capable de régler les problèmes d’un coup de baguette magique. Effectivement ce dieu là n’existe pas. En même temps, il est important de noter que l’existence même de la vie, et de personnes en relative bonne santé est un miracle hallucinant, tout ce qu’il y a de plus hautement improbable. Et que cela peut donner à penser que l’évolution a été belle entre de la poussière d’étoile et une bonne personne en bonne santé comme nous en connaissons des milliers. Et cela non seulement laisse penser en un Dieu qui a appelle à la vie et à aimer, et cela donne envie de nous-même créer, à notre mesure, un peu plus de bonheur, de justice, de paix autour de nous. Votre révolte contre tout ce qui ne va pas est donc saine. Mais il n’est pas juste d’en rendre responsable un Dieu qui précisément travaille à sa façon à repousser le chaos et cherche à nous inspirer de vivre d’une belle façon. De cette juste révolte on peut effectivement tirer une bonne énergie pour faire le bien, en suivant une belle inspiration. On peut aussi laisser cette énergie devenir destructrice du meilleur en nous, dans le découragement, ce n’ets pas génial. Certains utilisent cette énergie pour faire le mal, détruire, profiter des autres et ajouter du malheur et de l’injustice à l’injustice et au malheur. C’est encore pire. Et je ne pense pas que cela soit une belle inspiration pour vivre. Ni que cela leur apporte la paix, ni que cela soit une digne façon de se comporter en humain.

Pour ce qui est de la vie future, nous verrons bien. Ce n’est pas la question pour aujourd’hui. La question est de regarder, de penser, de prier, et de discerner quelle est la plus belle voie pour nous aujourd’hui, la pensée qui relève, le geste qui fait du bien autour de nous, la vie qui vienne du meilleur de nous-même, et donc un petit peu de ce Dieu qui en profondeur, appelle le mond eà êtr et l’harmonie à grandir.

Ce Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

Réponse du visiteur :

Bonsoir Cher Pasteur

Et merci beaucoup pour votre réponse. Elle toujours enrichissante, appelle à une évolution de notre chemin de vie grâce au ressourcement que l on reçoit du Saint Esprit. C’est ce que je retrouve comme idée de vie dans vos réponses aux internautes. Et je suis d accord avec vous.
Quand j expliquais qu il n’y avait point d’effet, je voulais expliquer dans des situations précises parfois d un non aboutissement heureux, logique. Mais c’est ainsi.
En exemple, le fait de répondre toujours au plus possible par l amour, fera par exemple que l auteur malfaisant continuera ses exactions mauvaises pour avoir le dessus d une personne douce et affectueuse. Ce que je veux dire dans cet exemple, c’est que suivre non pas de façon légaliste, mais suivre la parole de Jésus de ne pas résister au mal, d accepter l opposition, en faisant ainsi , l on pourrait penser légitimement que puisque Dieu est juste, il interviendra pour changer, ou améliorer vers une justice, une situation. Ne voulant pas opter pour un comportement  » oeil pour oeil, dent pour dent « , on fait plaisir à Dieu, lui témoignant de notre amour, notre fidélité, notre espérance en lui, affichant ainsi qu il est notre Père.
Je veux dire par là que bon nombre de personnes ne se soucient pas du tout de plaire à Dieu, ils prennent pour principe de l’autorité, le contrôle des autres parce qu’ils prennent plaisir à dominer.
C’est d ailleurs ainsi que Jésus qui a été fidèle à son Père, n a pas été reconnu comme empreint d amour, et a donc été crucifié. De même que bon nombre d’apôtres ont été persécutés.
Merci pour vos explications en votre site qui orientent bien, et qui réconfortent les internautes.
Que Dieu vous bénisse.

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3 Commentaires

  1. Jean-Marie dit :

    J’ai lu hier un passage d’Isaïe 58, 2-11) ; en voici un extrait :

    02 Ils viennent me consulter jour après jour, ils veulent connaître mes chemins. Comme une nation qui pratiquerait la justice et n’abandonnerait pas le droit de son Dieu, ils me demandent des ordonnances justes, ils voudraient que Dieu soit proche :

    03 « Quand nous jeûnons, pourquoi ne le vois-tu pas ? Quand nous faisons pénitence, pourquoi ne le sais-tu pas ? » Oui, mais le jour où vous jeûnez, vous savez bien faire vos affaires, et vous traitez durement ceux qui peinent pour vous.

    04 Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages. Ce n’est pas en jeûnant comme vous le faites aujourd’hui que vous ferez entendre là-haut votre voix.

    05 Est-ce là le jeûne qui me plaît, un jour où l’homme se rabaisse ? S’agit-il de courber la tête comme un roseau, de coucher sur le sac et la cendre ? Appelles-tu cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur ?

    06 Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci : faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs ?

    07 N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim, accueillir chez toi les pauvres sans abri, couvrir celui que tu verras sans vêtement, ne pas te dérober à ton semblable ?

    08 Alors ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite. Devant toi marchera ta justice, et la gloire du Seigneur fermera la marche.

    09 Alors, si tu appelles, le Seigneur répondra ; si tu cries, il dira : « Me voici. » Si tu fais disparaître de chez toi le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante,

    10 si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires, et si tu combles les désirs du malheureux, ta lumière se lèvera dans les ténèbres et ton obscurité sera lumière de midi.

    11 Le Seigneur sera toujours ton guide. En plein désert, il comblera tes désirs et te rendra vigueur. Tu seras comme un jardin bien irrigué, comme une source où les eaux ne manquent jamais.

     » Béni le Seigneur, ô mon âme ; n’oublie aucun de ses bienfaits  » !
    Bonne journée à vous !
    jean-marie

  2. Gérard dit :

    Il est certain que pour plaire à Dieu, il faut aimer, servir son prochain, et notamment le pauvre, le nécessiteux, l affaibli, le malade, etc.. Parole de Jésus quand il dit  » quand vous vous comportez ainsi c’est à moi que vous le faites « .
    Au delà des apparences, des afflictions, espérons en  » l homme aidant  » et en Jésus pour le ressourcement intérieur.

    1. Marc Pernot dit :

      Quand nous aimons et servons les autres », un petit peu, ces actes plaisent à Dieu, certainement.?. Mais nous, en tant que personne, plaisions déjà à Dieu, car il nous aime personnellement, sans condition.

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