« Le Christ est mort pour nous » pour que nous continuions son œuvre ?
Question posée :
Bonjour
En ce lendemain de Noël et cette veille de fin d’année, je poursuis mon avancée dans mon développement spirituel (c’est comme ça que j’appelle désormais ma découverte de la foi, ça me paraît plus juste – car je n’apprends pas des dogmes par cœur mais cherche plutôt comment Dieu est déjà présent dans ma vie… pour vivre pour Lui justement).
Et je propose donc une interprétation que j’avais envie de partager et de connaître votre avis…
J’avais déjà écrit il y a quelques temps concernant le fait que « le Christ est mort pour moi, pour mes péchés » et dans laquelle j’y avais vu une culpabilité qui n’a pas lieu d’être si on parle bien de Dieu, c’est à dire d’amour.
Aujourd’hui je comprends autre chose et pense plutôt que le Christ est mort pour moi, il a été sacrifié pour moi donc c’est à moi, à nous maintenant de poursuivre son œuvre pour y maintenir une place pour Dieu. Absolument plus rien de culpabilisant au contraire, c’est un peu comme quand on rend hommage à quelqu’un qui n’est plus là en poursuivant ce qu’il a fait (de bien évidemment) dans ce monde. Christ est donc autant né pour moi pour me montrer la bonne voie mais aussi mort pour moi pour que je poursuive son chemin.
Qu’en pensez-vous ?
Merci d’avance et encore très belle fin d’année à vous 🙂
Je retiens de cette année 2024 que c’est celle de ma découverte de la foi et (surtout !) de sa différence avec les dogmes religieux qui m’ont jusqu’à présent éloignée de celle-ci, en route pour 2025 !
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Comme je me réjouis pour vous.
Je trouve tout à fait excellent ce que vous avez pensé. Et que vous cherchiez à élaborer des opinions sur de hautes questions théologiques : Bravo. C’est très favorable.
Puisque vous me demandez de dire ce que j’en pense, c’est bien volontiers que je cherche à aller plus loin que « bravo » (mais bravo quand même), et donc à soulever quelques questions, relancer avec quelques compléments, mais cela n’invalide rien de ce que vous dites.
« Vivre pour Lui (Dieu) »?
Je dirais que Dieu ne cherche pas une armée d’esclaves à son service, mais cherche notre épanouissement. Sa joie est chaque fois que nous avançons d’un pas (vous êtes donc pour lui une source de joie, particulièrement en 2024, donc). Plutôt que « pour vivre pour Dieu » je mettrais « pour vivre avec Dieu ». On vit pour Dieu, c’est vrai, mais aussi un petit peu pour les autres, pour soi, pour faire de belles choses, pour le bonheur de vivre… et cela, nous le faisons grâce à Dieu, avec Dieu.
Je suis hyper d’accord avec ce que vous dites de poursuivre la mission du Christ.
J’aime beaucoup cette idée. Et elle me semble bien conforme avec l’esprit de l’Évangile du Christ, avec ce que dit l’apôtre Paul avec sa vision de l’humanité comme « corps du Christ »….
Ensuite, comment « le Christ est mort pour moi, il a été sacrifié pour moi » ?
- En même temps, c’est vrai, mais cette expression me fait quand même toujours un peu froid dans le dos. J’ai peur que cela mette quand même un poids qu’il n’aimerait pas faire peser sur nos épaules. Alors que précisément il meurt pour nous soulager de la logique de la dette, de la pression, du chantage. C’est simplement une question de formulation.
- Il est mort pour nous, par amour pour l’humanité, cherchant à montrer ce que c’est qu’aimer et comment Dieu nous aime. Il est mort pour sa mission. En plus, il n’a pas voulu mourir, mais il s’est retrouvé coincé : il devait choisir entre mourir et abandonner sa mission, renoncer à aimer, renoncer à sa façon d’être, renoncer à sa foi. Ensuite, en ce qui concerne nous-mêmes : c’est vrai que c’est inspirant, cette façon de mettre au-dessus de tout l’amour du prochain et l’amour de Dieu, et que cela est bien digne de nous inspirer pour vivre. Ce que vous faites, et j’en suis très heureux pour vous !
Théologienne
Mais encore une fois, ce que vous avez exprimé est impeccable et je n’ai rien à y redire. Chacun sa façon de voir les choses et encore plus de façons de les dire. La diversité de nos formules théologiques forme un bouquet, et cette diversité de couleurs est une richesse, fait partie de la beauté de la pensée et de la foi.
Bravo d’être ainsi théologienne, nous sommes tous appelés à l’être, et donc à nous poser des questions librement, à écouter les diverses opinions, à aller même les chercher (comme vous le faites ici), puis en prendre et en laisser dans les diverses réponses.
Tous mes vœux de bénédiction. 2024 a été un sommet pour vous sur le plan de la foi, et j’espère sur d’autres plans aussi. Que l’année 2025 soit un nouveau sommet pour vous !
Bien fraternellement
par : pasteur Marc Pernot
Réponse de la personne (et réponse du pasteur en même temps) :
Re-bonjour,
Merci pour vos retours toujours aussi intéressants et constructifs sur mes questions, qui vont je pense continuer en 2025, il n’y a pas de raison que ça ne soit pas le cas.
Je vous rejoins sans problème sur votre réaction sur mon expression « vivre pour Dieu / vivre avec Dieu ». J’avoue que j’ai hésité entre ces deux formules dans ma réflexion, mais j’avais retenu « vivre pour Dieu » dans le sens laisser toujours primer l’amour (Dieu donc) au-dessus de tout. De cette manière, tout ce que nous donnons et recevons dans l’amour sont des grâces. Je ne suis pas non plus d’accord avec cette idée de soumission, qui rappelle la peur de punitions si on désobéirait. Les choses ne devraient jamais fonctionner comme ça.
Quant à votre retour sur la mission du Christ on est donc d’accord. Ce n’est pas à voir comme un poids, comme une culpabilité qui nous incomberait. Là non plus ça n’aurait pas de sens.
C’est finalement une démonstration qu’un tel combat en vaut la peine pour l’humanité, mais que garder la foi dans un monde en perpétuel mouvement (ce qui est le propre de la vie d’ailleurs d’évoluer) n’est pas toujours facile et qu’il faut s’accrocher, qu’il y aura des obstacles à franchir, des choix à faire…
J’ai pour ma part fait le choix de poursuivre mon développement spirituel avec l’aide d’une application sous forme de calendrier qui m’apporte une réflexion biblique par jour (très bien faite pour un contenu gratuit) et la réflexion d’aujourd’hui porte sur le retour du Christ. Là aussi j’aimerais partager ma compréhension de ce thème. À première lecture je me suis dit « ça parle de la fin du monde, ça fait peur, et si je ne suis pas assez bien, que je ne plais pas à Dieu, et si et si et si » jusqu’à en arriver à une autre lecture bien plus positive, qui n’a rien à voir avec la peur. Et si le retour du Christ serait tout simplement l’avènement de l’amour au-dessus de tout, et que se préparer à ça signifierait finalement rien d’autre que de vivre avec plus de joie, de paix, d’amour et donc moins de peur, de divisions, de haine ? J’ai plutôt envie de voir les choses comme ça et je ne vois pas pourquoi j’aurais nécessairement tort. Comme vous le dites souvent dans vos réflexions, il y a bien souvent mille et une interprétations possibles.
C’est juste dommage que celles qui encouragent à la peur, à la division propagent leurs tristes discours. Mais peut-être après tout avons nous besoin d’elles (sauf de celles qui mettent des personnes en danger, celles-ci n’ont aucune utilité) pour vraiment faire ressortir la joie, l’amour. De la même manière que sans les jours mauvais nous n’apprécierons pas les bons jours de la même manière.
Je vais m’arrêter là pour aujourd’hui et vous souhaite encore une très belle fin d’année à vous, vos proches et tous ceux qui comptent pour vous, que Dieu vous bénisse 🙂
Réponse du pasteur :
Bonjour
Je vous rejoins sans problème sur votre réaction sur mon expression « vivre pour Dieu / vivre avec Dieu ». J’avoue que j’ai hésité entre ces deux formules dans ma réflexion, mais j’avais retenu « vivre pour Dieu » dans le sens laisser toujours primer l’amour (Dieu donc) au-dessus de tout. De cette manière, tout ce que nous donnons et recevons dans l’amour sont des grâces. Je ne suis pas non plus d’accord avec cette idée de soumission, qui rappelle la peur de punitions si on désobéirait. Les choses ne devraient jamais fonctionner comme ça.
Quant à votre retour sur la mission du Christ on est donc d’accord. Ce n’est pas à voir comme un poids, comme une culpabilité qui nous incomberait. Là non plus ça n’aurait pas de sens.C’est finalement une démonstration qu’un tel combat en vaut la peine pour l’humanité, mais que garder la foi dans un monde en perpétuel mouvement (ce qui est le propre de la vie d’ailleurs d’évoluer) n’est pas toujours facile et qu’il faut s’accrocher, qu’il y aura des obstacles à franchir, des choix à faire…
J’ai pour ma part fait le choix de poursuivre mon développement spirituel avec l’aide d’une application sous forme de calendrier qui m’apporte une réflexion biblique par jour (très bien faite pour un contenu gratuit) et la réflexion d’aujourd’hui porte sur le retour du Christ. Là aussi j’aimerais partager ma compréhension de ce thème. À première lecture je me suis dit « ça parle de la fin du monde, ça fait peur, et si je ne suis pas assez bien, que je ne plais pas à Dieu, et si et si et si » jusqu’à en arriver à une autre lecture bien plus positive, qui n’a rien à voir avec la peur. Et si le retour du Christ serait tout simplement l’avènement de l’amour au-dessus de tout, et que se préparer à ça signifierait finalement rien d’autre que de vivre avec plus de joie, de paix, d’amour et donc moins de peur, de divisions, de haine ? J’ai plutôt envie de voir les choses comme ça et je ne vois pas pourquoi j’aurais nécessairement tort. Comme vous le dites souvent dans vos réflexions, il y a bien souvent mille et une interprétations possibles.
C’est juste dommage que celles qui encouragent à la peur, à la division propagent leurs tristes discours. Mais peut-être après tout avons nous besoin d’elles (sauf de celles qui mettent des personnes en danger, celles-ci n’ont aucune utilité) pour vraiment faire ressortir la joie, l’amour. De la même manière que sans les jours mauvais nous n’apprécierons pas les bons jours de la même manière.
par : pasteur Marc Pernot
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L’original et le commentaire sont excellents. C’est une question qui donne beaucoup à penser. En effet, « le Christ est mort pour nous » donne des frissons. Je propose une autre interprétation, une petite fleur pour le bouquet de réponses! Adam a fait entrer le péché dans le monde et a ainsi été chassé du paradis terrestre. Jésus veut ouvrir la voie au Royaume de Dieu comme nouveau lieu de la vie humaine. Il est « mort pour nos péchés », c’est-à-dire qu’il a brisé les barrières que je trainais en moi pour goûter la vie éternelle.
Belle formulation que vous proposez 🙂
À propos de « vivre avec Dieu », j’ajouterais une formulation que j’aime bien, c’est « vivre devant Dieu », c’est à dire accepter de s’examiner le plus sincèrement possible face à l’idéal qu’on s’est choisi, sans crainte, sans pression, mais en essayant, en espérant progresser.
Excellent. « devant Dieu » c’est ce que nous propose la figure de Noë, et celle d’Abraham, et bien d’autres.