Extrait d"un tableau de Spitzweg représentant un bibliothécaire

Par : pasteur Marc Pernot

Le mot sacrement n’est pas vraiment biblique, c’est un mot d’église qui sert à désigner certains rites de la religion chrétienne. Chaque église a sa définition un petit peu particulière de ce mot, et cela détermine la liste des rites recevant ce label dans cette institution, désignant ainsi les rites majeurs pour elle.

A quoi cela sert-il d’avoir des rites religieux ? Effectivement, le rite est une chose secondaire, ou qui devrait rester secondaire pour nous qui nous attachons à ce qui est de l’ordre du cœur, de l’intérieur de l’humain et noin de l’apparence. Mais l’humain est ainsi fait (et c’est une excellente chose) que nous ne sommes pas seulement un intellect ou un cœur mais aussi un corps et un être social, un être qui a une trajectoire de vie, une évolution. C’est ainsi par exemple que pour l’union de deux personnes en un couple, l’essentiel est bien entendu dans la sincérité intérieure de chacune des deux personnes, puis dans leurs engagements intimes quand ils s’engagent les yeux dans les yeux. Cela est l’essentiel mais le fait d’inscrire cet engagement devant la société par un contrat à la mairie, puis devant Dieu en demandant son aide et sa bénédiction, et devant les proches rassemblés, tout ce rite et sa préparation viennent prendre en compte d’importantes dimensions de notre humanité. Ce rite prend en compte notr entourage, notre monde, notre corps, nos moyens matériels, notre foi et vient marquer notre existence d’une date importante. Et cela a une réelle importance pour nous. Cela nous change un peu plus largement et profondément que s’il n’y avait pas eu de rite accompli.

Le rite est donc une chose puissante, c’est un bénéfice pour nous, mais c’est aussi un danger. Si le rite prenanit pour nous la place de l’essentiel au lieu d’être au service de l’essentiel il devient alors une supercherie, nous trompant sur les véritables enjeux de l’existence.

Dans le protestantisme (unissant les réformés ou presbytériens, les luthériens et anglicans), la définition est celle-ci : un sacrement, c’est un signe visible de la grâce universelle de Dieu. Un signe qui a été donné par le Christ et qui s’est pratiqué d’une manière générale dans les églises depuis ce temps-là.

Nous avons deux sacrements : le baptême et la communion. Le  » signe visible  » dans le baptême est l’eau, et pour la communion ce sont le pain et le vin. Dans les évangiles, nous avons des récits où le Christ nous propose de perpétuer ces signes.

Dans les deux cas, ils sont signes de la grâce universelle de Dieu, grâce qui est pour tout homme et toute femme de la terre, de toutes les générations. Nous ne refusons jamais de donner un sacrement à quelqu’un et c’est pour nous un signe de la grâce (amour inconditionnel de Dieu pour chaque personne humaine). Cela ne veut pas dire que nous approuvons tout de la personne, elle peut avoir eu effectivement des pensées et des actes inhumains, mais la grâce dit que c’est encore un humain qui a fait cela, et que Dieu ne cesse pas de reconnaître en elle son enfant, et de vouloir continuer à la soigner.

Il pourrait y avoir d’autres  » sacrements « . Par exemple le Christ lave les pieds de ses disciples lors de son dernier repas avec eux, et il nous invite à être de même au service des autres. Nous pourrions célébrer ainsi un rite de lavage mutuel des pieds, c’est d’ailleurs pratiqué par certaines églises. Mais l’on a souvent trouvé que cela n’ajoute pas grand-chose à ce que la communion signifie, si on comprend ce geste comme signe du Christ donnant sa vie pour nous et nous appelant à donner notre vie pour le service des autres, en mémoire de lui.

Le mariage pourrait être appelé un sacrement, mais nous ne l’appelons pas ainsi parce que ceux qui ne sont pas mariés n’auraient pas reçu ce sacrement, ce qui ne nous semble pas bien rendre le côté universel de la grâce de Dieu manifestée en Christ. L’ordination d’une personne qui se consacre au service de Dieu donne lieu à une cérémonie qui existe dans toute les églises, mais là encore elle n’est pa suniverselle et n’est pas appelée sacrement chez nous (de toute façon, les églises sont déjà bioen assez cléricales comem cela sans en rajouter). La profession de foi (ou confirmation du baptême) est un acte important où une personne choisit officiellement devant tout le monde qu’il désire vivre en chrétien, c’est bien entendu un événement important pour une personne et pour l’église qui l’accueille, et pourrait être appelé sacrement, mais dans ce geste il est plus question de la conversion libre et sincère de la personne comme réponse à la grâce que de la grâce elle-même.

 

Marc Pernot

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