Une femme prépare une table pour la fête de Noël - Image par Karolina Grabowska de Pixabay
Question

Des personnes me disent que fêter Noël c’est aller à l’encontre de ce que dit la bible.

Par : pasteur Marc Pernot

Une femme prépare une table pour la fête de Noël - Image par Karolina Grabowska de Pixabay

Question posée :

Bonjour monsieur
j aime votre site et je m y rends tres souvent. je voudrais votre pensée sur le fait de feter noel ou pas? des personnes avec qui je discute souvent disent que c est aller a l encontre de ce que dit la bible et que c est une fete paienne.
je vous remercie d avance.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir Monsieur

Ces personnes avec qui vous avez discuté ont une vision bien bien étroite de la religion, et du Christ !

Jésus n’était vraiment pas comme ça, il n’était pas du tout moraliste, au contraire : il encourageait chacun à vivre sa vie à sa façon personnelle, en aimant et en se réjouissant, dans la confiance que nous donne l’amour de Dieu pour nous.
On voit dans l’évangile que Jésus ne boudait pas un bons repas chez un intégriste ou chez un voleur. On le voit participer d’une belle façon à un banquet de mariage. Son programme commence par cette promesse de bonheur « Heureux… »
Et nous refuserions de faire la fête ? Nous gâcherions même la fête de collègues chrétiens en traitant de païenne la manière dont ils font la fête en l’honneur du Christ ?

Noël est certes une fête païenne chez les païens. Et alors ? En quoi est-ce que cela empêcherait que Noël soit une fête chrétienne chez des chrétiens ?

  • Ce n’est pas parce que j’ai vu un païen se lever le matin que ce serait païen de se lever le matin et qu’un chrétien devrait se lever à midi. Ce serait placer la foi à un drôle de niveau !
  • L’alphabet avec lequel est écrit la Bible est aussi un alphabet païen si l’on y pense, et alors ? Cela n’empêche pas d’utiliser cet alphabet pour écrire de belles choses.

C’est une question de cœur, d’intention, d’inspiration.

Noël est une fête chrétienne pour celui qui en profite pour penser au Christ qui nous est donné en Jésus de Nazareth, et en rendre grâce en faisant la fête avec quelques personnes qu’il aime ? Ce serait païen ? Même s’il y avait une seule personne au monde qui se mettrait à penser au Christ à cause du 25 décembre, ou qui ferait un pas de plus dans notre communion au Christ, Noël serait alors déjà une fête chrétienne puisque le ciel lui-même serait en joie à ce moment là. Or, il y a mil occasion pour que cela soit possible : l’ambiance, des cultes et des messes partout, même des cantiques passent dans la sono du supermarché ! Et puis pour bien des chrétiens c’est une occasion de témoigner avec tact auprès des nôtres du sens que Noël a pour nous ? Ce n’est bien entendu pas obligatoire, mais parfois plus facile qu’à l’ordinaire. Par exemple avec un petit verset des évangiles qui nous réjouirait personnellement et que nous aurions imprimé sur les cartons sur la table ou accrochés sur le sapin ?

D’ailleurs, Noël n’est pas, à la base, une fête païenne. A la base, c’est un simple phénomène physique remarquable : c’est le solstice d’hiver, le jour le plus sombre de l’année, et donc le jour où la lumière se met à augmenter sur notre monde, ramenant progressivement chaleur et vie dans la nature. Tous les peuples du monde ont remarqué cela. Si tel culte en profite pour célébrer le Soleil comme un dieu est bien son droit. Je ne vois pas pourquoi cela nous empêcherait d’en faire une occasion pour nous réjouir du salut de Donné en Christ, « le soleil levant qui nous a visités d’en haut, manifestant l’amour de Dieu et sa tendresse » (Luc 1:78).

Je ne pense pas non plus qu’il faille nécessairement critiquer cette coutume de bien manger et de s’offrir des cadeaux pour Noël. Là encore, tout dépend de la façon dont c’est fait, de l’intention, du cœur qui y est mis, ou non. Un cadeau qui vient du cœur est une marque d’amour, et c’est très précieux. Car l’intérieur du cœur ne se voit pas. Et que trop rare est la parole qui encourage, qui manifeste la gratitude, la tendresse, l’amour gratuit. Et une parole passe, s’envole. Un cadeau sincèrement pensé nous touche le cœur, les yeux, le corps, il reste quand l’autre est loin. Quant au repas, nous savons tous que c’est une activité spéciale de partager avec d’autres cet acte de manger et de boire, nous faisant communier plus profondément que de simplement parler ensemble. C’est pourquoi le Christ en a fait un signe spécial de communion avec lui.

Mais si telle ou telle personne n’y est pas sensible, qu’elle dise « je n’y suis pas sensible », mais ce n’est pas sympa de porter pas un jugement sur ceux qui y trouveraient une occasion de vivre de belles choses par la foi. Ou même quand c’est simplement un temps amical et familial, je ne vois vraiment pas en quoi le Christ serait contre une fête en famille ou avec des amis. C’est à mon avis mal le connaître.

C’est vrai que, pour une proportion importante des personnes, ces fêtes de famille sont une épreuve pénible imposée. Là, oui, il y a quelque chose de regrettable, qui devrait être peut-être assumé en disant aux autres que ce n’est pas notre truc, cela, tout simplement et sincèrement. C’est une question de personnalité, parfois une question d’ambiance familiale, parfois il y a des choses assez lourdes et non résolues derrière. Et donc de l’hypocrisie à faire comme si… Mais cela n’est pas parce que Noël ne serait « pas chrétien ».

Donc, cher Patrick, merci pour vos encouragements, joyeux Noël,

Dieu vous bénit et vous accompagne

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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Un commentaire

  1. Patrick dit :

    Merci,d,avoir pris le temps de me répondre,que dieu vous bénisse.

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