Le Retour de l
Foi

Pourquoi est-ce que Dieu nous pardonnerait ? Comment vivre sans péché ?

Par : pasteur Marc Pernot

Le Retour de l'enfant prodigue (Rembrandt) | Wikicommons

Question posée :

Pourquoi est-ce que Dieu nous pardonnerait ?

J’ai recommencé à prier après trois ans d’abandon parce que j’étais seule et perdue. La prière m’a apporté une paix intérieure que je n’avais jamais eu. Seulement parfois je me demande pourquoi est-ce que Dieu me pardonnerait de l’avoir abandonné ? Et qui suis-je pour mériter son pardon ? Parce que selon moi, j’ai trop péché. Je n’ai jamais tué ou fais de mal à quelqu’un volontairement mais j’ai déjà menti et à plusieurs reprises, alors aujourd’hui je vis sans cesse dans le doute et me demande comment vivre sans péché ? J’y pense tellement que je ne vis presque plus et qu’à chaque fois que je dois faire quelque chose, je me dis « est-ce selon la volonté de Dieu ? Est-ce un péché ? »

J’essaye d’appliquer la bible au mieux et certes, je n’ai plus de problèmes grâce a ça, mais je me sens seule et incomprise. Bizarrement, lorsque j’ai décidé de me remettre dans la prière, j’ai perdu un bon nombre d’amis. Pas parce qu’ils savaient que je priais, non, vu qu’ils sont croyants aussi, mais c’est vraiment bizarre que je les aie perdu juste après que je décide de vivre selon Dieu. AUJOURDHUI, je vis peut-être une vie de prière et grâce à ça, je n’ai plus de problèmes avec qui que ce soit mais je me sens seule, j’ai l’impression de ne plus savoir qui je suis et j’ai l’impression que c’est la Punition de Dieu pour l’avoir abandonné…

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Pourquoi est-ce que Dieu pardonnerait ? Parce qu’il est comme cela. Il aime, c’est tout. On peut donc avoir confiance en lui.

Ce n’est pas du tout une chose illogique ou impensable. Imaginez une grand mère parfaite, une grand-mère qui aime profondément son petit-enfant, une adorable grand mère qui connaît la vie, et qui aime. Est-ce qu’elle ne continuera pas à aimer et à attendre son petit fils malgré tout ? Dieu est infiniment plus encore.

Deuxième raison qui fait que Dieu ne rejette pas le pécheur : c’est qu’il est comme un médecin, nous dit Jésus. Quel médecin rejetterait ceux qui sont malades ? Au contraire, il vient pour cela. Nous n’avons donc pas à « mériter le pardon de Dieu », c’est précisément quand on ne le mérite pas que nous avons besoin de lui, de son pardon et de son aide. Nulle personne n’a assez péché pour que Dieu la rejette ! nous pouvons donc faire confiance. Son amour est infini. Et même si, évidemment, certains actes lui font horrrrrreur, Dieu ne confond pas la personnes avec ses actes. Il aime le pécheur même s’il rejette le péché. Et il cherche à nous soigner, nous faire grandir, et devenir ainsi plus et mieux nous-même.

Et bien sûr nous ne pouvons pas vivre sans pécher. Pour au moins trois raisons :

  1. La première c’est que nous en sommes pas parfaits, il nous arrive de vouloir le mal, et même quand nous ne voulons que le bien, il nous arrive de faire le mal quand même. C’est ce que reconnaît l’apôtre Paul (Romains 7:18-20). Donc nous avons besoin non seulement du pardon de Dieu, mais de son aide pour tenter de réparer les dégâts que nous avons faits, si possible. Et nous avons besoin de son aide pour nous pour nous améliorer, pour attendrir notre cœur, éclairer notre sagesse, renforcer notre contrôle sur nous-mêmes, nous donner de la force. Même Jésus connait la tentation du pouvoir (Mt 4:8), des hésitations sur la conduite à tenir (Lu 22:42), il connaît le doute sur la fidélité de Dieu (Mt 27:46).
  2. La seconde c’est que nous ne pouvons pas tout, nos forces sont de toute façon limitées. Nous ne sommes pas Jésus-Christ, et encore moins le Dieu de l’univers. Par exemple, même Jésus, à certains moments, a besoin de prendre du repos et de prendre un temps de solitude pour prier, seul. Et alors il demande à la foule de se retirer, Jésus cesse d’aider et de servir son prochain pour penser à lui-même, pour recharger ses batteries. Mais nous sommes des enfants, nous pouvons encore grandir, avec l’aide Dieu Dieu, et nous pouvons nous unir avec d’autres, et avec Dieu pour qu’ensemble, en équipe, nous puissions faire mieux et plus.
  3. La troisième c’est que ce monde, dans lequel nous vivons et que Dieu aime, est un monde complexe. Et souvent il n’existe pas de chemin parfait devant nous. Par exemple, quand un malade se présente devant Jésus le jour du sabbat, soit il refuse et le malade sentira cela comme un manque de compassion de sa part, soit il accepte de guérir le malade et certaines personnes interpréteront ce geste comme si la santé du corps était plus importante aux yeux de Jésus que la recherche de Dieu. Jésus est donc coincé, et il doit choisir entre deux solutions qui présentent toutes les deux une part de mal. C’est ce que l’on exprime en français avec ce dicton « on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs ».

Tout cela n’est pas un excuse pour dire que le péché n’est pas grave et que l’on peut faire n’importe quoi. Mais que nous avons vraiment, tous, besoin du pardon et de l’aide de Dieu, afin de faire le mieux possible.

Comment faire ?

Qu’est-ce qui nous est demandé ?

Je pense que c’est de mettre notre cœur pour essayer de vivre bien, c’est à dire se poser des questions, observer, réfléchir, aimer, et se demander « quelle est la volonté de Dieu », comme vous le dites. Et ensuite décider, et essayer de faire ce que l’on a décidé. Le reste est au bénéfice du pardon et de la grâce de Dieu. Quand on « a fait ce que l’on a pu », c’est déjà bien. Grâce à Dieu, nous pourrons plus demain, nous ferons mieux.

Et pour favoriser ce chemin de croissance, vous avez raison, la prière est excellente.
faire un peu de théologie, de temps en temps, pour chercher dans les écritures à mieux connaître Dieu dans ce que nous en révèle Jésus-Christ par ses paroles et ses actes.
Et prier régulièrement, par exemple chaque jour, ou matin et soir… dans l’intimité, dans la solitude, comme le propose Jésus.

  • puis méditer sur ce Dieu, sa bonté pour nous, pour ce monde, pour l’avenir
  • puis méditer sur notre journée, dans la louange de ce qu’il y a eu de beau dans ce que nous sommes, dans ce que sont d’autre personnes, dans des actes ou des situations, et remercier Dieu, et nous réjouir
  • puis méditer sur ce qui a été moins beau dans noter conduite, dans notre cœur, dans ce monde, pour demander à Dieu son pardon et son aide,
  • puis méditer sur ce que nous espérons, si possible sans donner d’ordre à Dieu mais plutôt faire silence, ne serait-ce qu’un instant.
  • puis reprendre une méditation sur Dieu, ses promesses.

Bien sûr, ce n’est qu’un exemple, il n’y a rien là d’obligatoire. Chacun sa façon mais c’est à chacun de la trouver, et de la réformer sans cesse.
Souvent, nous pensons, comme vous, comme Jésus en croix, que Dieu ne répond pas, mais c’est après coup, peut-être pas instantanément mais en général rapidement, que l’on peut constater que sa dynamique de création a été à l’œuvre en nous.

Et du coup nous avons évolué, progressé, un peu mais d’une façon que nous n’aurions pas pu faire tout seul.

C’est peut-être pour ça que vous étant remise à la prière, vous avez perdu pas mal d’amis. Parce que vous avez changée. Mais est-ce que l’on peut vraiment appeler « ami » quelqu’un qui vous laisse tomber ensuite ? Ce sont peut-être des « amis » Facebook ? ou des connaissances de fêtes ? ou des collègues de travail, des voisins, ou des « amis » de l’église qui n’aiment que ceux qui ont la même théologie qu’eux, la même foi ?

Un ami c’est autre chose. Nous en avons au mieux que quelques uns.
Et vous trouverez de vrais amis, j’en suis certain. Vous les reconnaîtrez.

Que Dieu vous bénisse

Amicalement

pasteur Marc Pernot, église protestante de Genève

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3 Commentaires

  1. Junior lukaya dit :

    J’ai eu une reponse precise merçi!

  2. Sumbu dit :

    es que on peut haire les péchés

    1. Marc Pernot dit :

      Excellente question !
      Effectivement, Dieu aime le pécheur mais hait le péché. Il aime le méchant mais hait la méchanceté.
      C’est donc une bonne idée de faire de même. Car nous sommes appelés à suivre Dieu. Seulement : il est bon de se rappeler que nous ne sommes pas Dieu quand même (et tant s’en faut), cela invite à quelque prudence :

      Est-ce que ce qui me semble être un péché l’est vraiment ? La vie est complexe et parfois nous sommes amenés à chercher la moins mauvaises des solutions. Par exemple le divorce est une mauvaise chose, certes, cependant pour une femme dont le mari est infidèle et la maltraite, le divorce est la moins mauvaise des solutions, il y va parfois de sa vie même. Et il serait cruel et faux de dire que le divorce est dans ce cas un péché, c’est sauver une vie de la mort et de la détresse.

      Nous avons été élevé dans une culture, avec des codes humains de pensée sur toute sorte de chose, et cela conduit à porter des jugements hâtifs pensant que c’est la volonté de Dieu et l’enseignement de la Bible. Cela aussi mérite de la prudence et du discernement, de la réflexion, de la prière, de l’amour.

      Même si notre jugement est effectivement le bon, que veut dire ensuite haïr le péché ? Jésus donne à ce sujet un enseignement très sage : si tu vois une paille dans l’œil de ton frère, avant de mettre ses grosses mains dans l’œil de son prochain, il y a notre propre cas à examiner. Jésus ne nie pas que cette paille soit un péché, mais en haïssant trop activement cette paille nous risquons de faire pas mal de dégâts. Voyant cette paille et la haïssant à juste titre, elle peut nous apprendre à sentir notre propre péché, nos défauts, nos manques et nos fautes, en être vivement touché, et chercher, avec l’aide de Dieu, à commencer à travailler.
      Dieu vous bénit et vous accompagne.

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