Femme médecin en train de se préparer à opérer - Photo de SJ Objio sur https://unsplash.com/fr/photos/femme-en-chemise-turquoise-portant-un-masque-blanc-8hHxO3iYuU0
Texte Biblique

« Que le méchant se tourne vers l’Éternel, qui aura compassion de lui. » (Ésaïe 55:7)

Ce verset du prophète a un parfum d’Évangile. En Christ, nous dit Paul, « quand le péché abonde, la grâce de Dieu surabonde » (Romains 5:20). Cela est en réalité normal : aux urgences de l’hôpital, les malades les plus gravement atteints sont traités en priorité. Dieu voit notre méchanceté comme un symptôme que nous ne nous portons pas très bien, or quand une personne que nous aimons ne se porte pas bien, nous nous précipitons pour l’aider. Dieu est comme cela avec nous, et cela nous enseigne aussi.

Dieu n’est donc pas dans une logique de rétribution, mais dans une logique d’amour et de soin inconditionnel à chacun. Cependant, il n’y a rien de plus difficile pour un médecin que de soigner une personne qui ne veut pas être soignée, ou qui n’a même pas consulté.

Jésus utilise cette comparaison de Dieu avec un médecin (Matthieu 9:12-13), elle est parlante. Hélas, on a parfois présenté Dieu, ou le karma, comme un juge à craindre quand nous allons mal. Alors que nous sommes heureux d’avoir un médecin à qui montrer nos maladies. Le jugement de Dieu est comme un bilan de santé utile et bienveillant.

Ce verset affirme que nous ne sommes pas une mauvaise personne, au contraire. Quand il nous arrive d’être méchant, c’est un symptôme car en réalité cela ne nous ressemble pas. Dieu n’est alors absolument pas à craindre, il est la solution et cela l’aide énormément si nous allons le consulter, comme nous le suggère Ésaïe, sachant qu’il aura compassion de nous.

Le verbe employé ici pour dire la compassion de Dieu est en hébreu raram רחמ qui signifie aussi l’utérus : cela signifie que l’attitude de Dieu envers nous (tel que nous sommes) est la tendresse d’une mère pour son bébé, que Dieu prendra soin de nous, nous allaitera pour nous aider à grandir. Cela signifie que Dieu poursuit notre gestation afin que nous devenions encore plus grands, beaux et forts, plus heureux, plus justes et créatifs, plus aimants, espérants, rayonnants de grâce et de bonté : plus nous-mêmes !

par : pasteur Marc Pernot

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12 Commentaires

  1. Nathalie dit :

    Que le méchant commence par se tourner vers ceux qu’il a lésés, blessés, maltraités, etc…pas sûr qu’il/elle trouve de la compassion… assez de naïveté !

    1. Marc Pernot dit :

      Jésus s’est tourné vers les pécheurs avec grande compassion et soins : pas sûr que ce soit de la naïveté de sa part, mais au contraire une stratégie constructive pour le salut du monde. Pour qu’ils puissent si possible réparer leurs torts vis à vis des victimes (comme Zachée), pour diminuer le risque de nouvelles victimes…

    2. Pascale dit :

      Il n’y a pas marqué : Que le méchant se tourne vers la victime, qui aura compassion de lui.
      Je pense que ce verset peut aussi aider les victimes d’une méchanceté en disant que la compassion, c’est l’affaire de l’Éternel, pas de pression sur elle.

      1. Marc Pernot dit :

        Merci, c’est très libérant comme remarque.

  2. Pascale P. dit :

    Mais hélas que peut le médecin, aussi bienveillant et généreux soit-il, face à un patient dans le déni ou dans le refus de se soigner ?

    1. Marc Pernot dit :

      Ça n’aide pas, je suis du même avis que vous. Mais le médecin essaye. Par exemple dans le cas d’un enfant. Dieu nous regarde comme cela.

  3. Eliane dit :

    Très clair. Merci.
    Le grand Problème ce sont les dégâts
    Bon week-end 🌞

    1. Marc Pernot dit :

      Chère Eliane
      Je suis d’accord avec vous, on pense évidemment aux victimes avec compassion et pour leur venir en aide. Seulement il faut soigner aussi la cause du problème, pas seulement les conséquences. Et donc soigner la méchanceté. A court, moyen et long terme cela me semble indispensable. On ne peut pas laisser proliférer une gangrène, une embolie, un cancer, une infection. Car rapidement il y aura d’autres et d’autres victimes, de plus en plus graves, voire une épidémie de méchanceté. C’est le sujet de cet article car c’est moins naturel, cela ne fait souvent pas très envie de s’occuper du méchant (on préfère s’en écarter quand ce sont les autres) ou l’oublier (quand c’est nous-même, hélas)…
      Dieu vous bénit et vous accompagne.

  4. Lili dit :

    C’est aussi peut-être naïf de penser que les « méchants », les plus endurcis du moins, puissent se tourner vers leurs victimes car ils n’en ont strictement rien à faire. Leurs victimes sont pour eux des objets, des moyens qui ne servent qu’à assouvir des pulsions, des désirs malsains, qu’à donner raison à des représentations délirantes. Aucune empathie n’est alors disponible de leur part.
    Cette empathie devrait être reconstruite ou construite pour qu’ils puissent reconnaître leur victime. Cela nous semble normal de le faire quand nous disposons justement d’empathie.

    Il va falloir qu’ils se tournent vers cette disposition, qu’ils la travaillent avant de pouvoir se tourner vers leur victime. Se tourner vers l’Eternel ? cela peut être une façon de nommer cette capacité empathique dont nous disposons tous par nature – j’en suis persuadée – une capacité sinon à regarder vers le bien, au moins à éviter le mal. C’est ce que signifie sans doute le daimon de Socrate qui lui commande de ne pas s’engager dans des situations injustes. Comme vous l’expliquez souvent, cela peut se trouver en méditant ou en priant.

    Mais il est vrai que cette disposition peut être fracassée. Sans faire de misérabilisme, observez l’enfance de ces grands criminels, elle n’a jamais été « normale ». Troubles de la personnalité, troubles psychotiques, environnement violent, pervers ou esseulement sont souvent présents. Ils ne suffisent pas à expliquer les graves déviances de certains car leur présence ne produit pas nécessairement des serial killers. Néanmoins, un monstre, cela se construit aussi et ce n’est pas si difficile que cela de détruire une personnalité en usant de psychotropes, de paroles, d’actes malveillants ou blessants, sans parler de pathologies spécifiques.

    Il ne s’agit pas d’excuser le crime, ce serait un autre crime encore, mais de comprendre puisque la justice doit juger les délits, évaluer les sanctions et éviter les récidives. C’est vrai que cela peut être lassant et exaspérant d’entendre évoquer les crimes et les criminels ainsi que leur irresponsabilité qui doit horrifier les victimes, elles dont nous ne retenons que rarement les noms. Mais sans doute dans le verset était-il davantage question de la méchanceté ordinaire à laquelle tout un chacun souscrit couramment.

    Quant à la compassion, elle ne peut être demandée aux victimes ou à leur famille. Cette réaction les regarde, cela va sans dire. Il ne s’agit pas de compatir non plus au criminel en tant que tel. Même l’Eternel ne devrait pas y compatir – mais compatir peut-être au gâchis que tout cela représente. Cela peut faire écho à votre billet précédent : Le Christ dit « Celui qui m’aime gardera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure chez lui (en lui).» (Jean 14:23). Effectivement, on voit l’origine d’un processus en cascade : « celui qui aime le Christ » (pas le personnage historique mais justement cette capacité à « aimer » les autres) peut reconnaître les autres dans leur intégrité personnelle, les respecter comme sujet ou plutôt prochain à l’intérieur de son action. C’est pourquoi, on lit un peu plus loin en Isaïe 55 : « dans la joie vous partirez, vous serez conduits dans la paix ». Il me semble que la compassion de l’Eternel peut se lire comme cet accompagnement quand le méchant se tourne vers lui, c’est-à-dire vers de meilleures dispositions et s’en trouve soulagé, faisant demeure avec lui. Cela ne transforme pas le mal en bien mais indique une direction par où aller mieux et que la méchanceté n’est pas une voie de terminus. C’est plutôt encourageant mais ce n’est pas magique, la prise de conscience est nécessaire, peut être longue et difficile, même impossible parfois.

    1. Marc Pernot dit :

      Merci, Lili, c’ets passionnant.
      Je suis du même avis : on ne peut demander à la victime de compatir, mais je pense que si, Dieu compatis à l’homme qui est par ailleurs un criminel. Et la République aussi, j’ai été aumônier des prisons pendant 7 ans, dans une prison de longues peines, ces hommes n’étaient donc pas seulement des voleurs de vélos : la République les traite bien et leur permet d’avoir une spiritualité, une vie intérieure, des soins, une nourriture correcte, des cellules individuelles et des promenades, du sport, une bibliothèque, des spectacles, des gardiens courageux et dévoués. Et il la faut cette sollicitude, car ce sont des humains, et il faut penser aussi à ce qu’ils seront quand ils sortiront de prison.

  5. Lili dit :

    Eh bien, quelle incroyable action vous avez dû mener alors. Une expérience dont la marque a dû être réciproque, j’imagine. Je comprends tout à fait ce que vous dites.
    Par ailleurs, je me suis mal exprimée car j’avais en tête cette formule initiale dans vos échanges : « Dieu aime le pécheur mais pas le péché ». Je voulais dire que Dieu ne va pas compatir au péché, « au criminel en tant que criminel » mais en tant qu’homme, oui, je pense qu’on peut compatir à ces vies cabossées, brisées souvent. D’autant plus que vous les avez vues de très près et pas dans un roman ou une étude juridico philosophique.

    Je ne dirais pas que la République compatit, plutôt qu’elle juge en dehors de toute passion (normalement) dans le respect des personnes avant, pendant et après l’incarcération. Ce que vous décrivez semble juste au regard des valeurs qui sont les siennes. Merci pour ces précisions.

    1. Marc Pernot dit :

      Mille mercis !

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