Visage d’une statue représentant la Christ souffrant en croix - Photo de Frantisek Duris sur https://unsplash.com/fr/photos/sQ4aJOphZb4
Développement

Cette parole de Paul me choque quand il dit que nos afflictions nous sont profitables ?

Visage d’une statue représentant la Christ souffrant en croix - Photo de Frantisek Duris sur https://unsplash.com/fr/photos/sQ4aJOphZb4

Question posée :

Bonjour, Tous mes vœux pour cette nouvelle année et merci pour l’enrichissement qu’apporte votre site avec la participation des lecteurs elle aussi très enrichissante.
Est que Paul ne méprise pas la chair dans 2 corinthiens 4 16 18 parce que voir des souffrances légères comme il dit cela peut être culpabilisant quand même.
Merci pour votre réflexion sur ce thème
André

Réponse d’un pasteur :

Cher André,

Tous mes vœux de bénédictions pour vous, et aussi pour ceux qui liront ce message.

Mépris de la chair ?

Il peut sembler parfois que Paul méprise un petit peu la chair, ce qui n’est absolument pas le cas de Jésus-Christ.

Mais je pense que pour Paul, la question est plutôt notre visée : est-ce que nous vivons « selon la chair » ou « selon l’Esprit ». Est-ce que notre priorité, notre adoration est tournée vers « la chair » : le corps, les moyens matériels ? Ou vers « la foi, l’espérance et l’amour », comme Paul le propose ?

Comment comprendre ce passage de Paul que vous citez :

2 Corinthiens 4:16-18
C’est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre homme extérieur se détruit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car nos légères afflictions du moment présent produisent pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire, parce que nous regardons, non point aux choses visibles, mais à celles qui sont invisibles; car les choses visibles sont passagères, et les invisibles sont éternelles.

Dieu n’est pas du côté de la souffrance mais de la vie

Je ne pense pas que Paul se moque de nos souffrances en ce monde. Ce n’est drôle pour personne, et Dieu est du côté de la vie, de la santé, du bonheur de chaque personne dans ses diverses dimensions. Y compris dans celle du corps, pour être heureux et aussi pour pouvoir nous exprimer en ce monde en aimant notre prochain, un corps en forme et qui ne nous prend pas trop d’énergie à maintenir en forme est bien favorable pour pouvoir se concentrer sur le meilleur qui est effectivement est plus durable que notre chair.

Les « légères afflictions » dont parle Paul, je ne suis pas certain qu’il faille comprendre ce « légères » comme si Paul prenait à la légère les souffrances abominables qui frappent certaines personnes : dans la guerre, dans la maltraitance, dans une maladie crucifiante, dans la peine à nourrir les siens, dans le deuil d’un proche très cher comme son enfant… Ce serait un grave manque de compassion, je suis d’accord avec vous.

De nos légères peines faire une élévation

C’est pourquoi je le lirais plutôt au premier degré : quand nous subissons de « légères afflictions », des choses pénibles dont nous nous serions bien passé mais qui sont quand même pas trop lourdes à vivre, alors autant faire de ces afflictions une occasion de grandir dans notre foi, dans notre capacité à compatir avec ceux qui souffrent, et à élever dans nos priorités l’essentiel qui est de l’ordre de notre intériorité, de la qualité de nos relations, du sentiment que l’essentiel de notre personnalité reste intact, infiniment précieux.

En disant cela, je ne veux surtout pas dire un « il faut que », car cela ajouterait une charge sur ceux qui souffrent, mais plutôt de dire que ce serait génial que cela arrive. Car cela arrive : parmi les personnes les plus humaines que j’ai rencontrées, il y a eu des personnes qui ont eu une vie loin d’être pavée de lys et de roses, mais hélas d’hôpitaux, de cimetières et de barbelés…

L’aide de Dieu dans la peine

Ce qui est impossible à l’humain seul, Dieu peut nous y aider, parfois à travers un ou une ange que sont une personne au grand cœur, se sentant concernée par l’autre.

En en tout cas, jamais une affliction n’est envoyée, ni voulue par Dieu, encore moins quand ce sont de lourdes afflictions, et pas plus quand ce sont de « légères afflictions ».

Sauf, évidemment le fait même d’être humain, avec le fait d’être tout u long de notre vie en évolution, avec notre être à la fois de ce monde par notre chair et de Dieu par l’Esprit, cette position n’est pas à proprement parler une affliction mais une tension, à la fois extraordinairement riche mais aussi pas facile, évidemment.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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7 Commentaires

  1. Chris dit :

    Pour progresser spirituellement et pour comprendre la souffrance des autres il faut passer par la souffrance, j’en sais quelque chose.

    1. Marc Pernot dit :

      Bravo d’avoir su vivre comme cela les mauvaises choses qui vous sont arrivées.

      Ensuite, il est possible de progresser spirituellement sans avoir de malheurs, fort heureusement. Cela demande alors de toute façon un travail sur soi. La louange pour ce qui nous arrive de bien est aussi un facteur de croissance. Du bonheur comme du malheur on peut tirer ainsi le meilleur.

      Dieu vous bénit et vous accompagne

    2. Nathalie dit :

      Masochisme?

      1. Marc Pernot dit :

        Non, certainement pas. Car on peut avancer spirituellement que l’on soit dans le malheur comme dans le bonheur.
        On n’a donc pas à rechercher volontairement le malheur pour progresser ! Heureusement. Nous pouvons tout faire pour lutter contre la malheur et l’injustice de la vie. Mais quand le malheur nous frappe, nous ne perdons pas courage, et tant qu’à faire nous pouvonsle transformer en qualité d’être. L’art du recyclage ? Ou une vraie et profonde résilience.

  2. François dit :

    La souffrance aide au diagnostic des maladies; mais elle n’a aucune autre justification : laisser un être souffrir relève du sadisme et laisser une souffrance envahir son être est signe de masochisme, ces 2 névroses entraînant des comportements sociaux pathologiques et un profond irrespect de l’Être Humain

  3. Jean-Pierre dit :

    La souffrance est une consequence de la liberté de l’homme mais en elle même elle n’apporte rien à la grandeur de l’homme. C’est du mauvais Paul.

  4. Marie dit :

    Ne jamais oublier que Dieu ne prend pas à la légère nos souffrances, quelles qu’elles soient. Il a lui-même pris notre condition humaine (c’est ce que nous fêtons à Noël) jusqu’au bout, jusqu’à la mort sur une croix. Et depuis ce moment-là, rien de ce qui nous arrive n’est trop petit, trop laid, trop pauvre, trop sale, trop insignifiant pour ne pas mériter Son respect, Son intérêt et Sa miséricorde infinies..

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