Un chat regarde par la fenêtre, une place vide à côté de lui semble attendre un compagnon ? Image par Mammiya de Pixabay
Développement

Si au paradis nous ne seront pas mariés, pourquoi rechercher l’amour pour peu de temps sur terre ?

Par : pasteur Marc Pernot

Un chat regarde par la fenêtre, une place vide à côté de lui semble attendre un compagnon ? Image par Mammiya de Pixabay

Ce chat a laissé une place à côté de lui/elle ?

Question posée :

Bonjour Marc,

Tout d’abord je voulais vous remercier et vous féliciter pour votre travail en ligne, et le temps que vous nous accorder.

Je me pose depuis quelques temps cette question :
Si au paradis nous ne seront pas mariés, mais pleinement comblés par l’amour de Dieu, est il légitime de vouloir rechercher l’amour et l’affection d’une autre personne pour les quelques décennies qu’il me reste sur cette terre ? (j’ai 52 ans).

J’ai l’impression que ma quête d’un compagnon m’éloigne par moment de Dieu, car je désespère d’un amour humain au lieu de donner la priorité à Dieu… Peut on comparer ça à de l’idolâtrie ?

En vous remerciant d’avance de votre réponse.

Cordialement,

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Martin Luther aurait dit : si la fin de monde était demain, que ferais-je aujourd’hui ? Je planterais un arbre.
Je ne sais pas si c’est vrai qu’il a dit cela, mais cela me semble en tout cas un bel état d’esprit et d’Esprit.

C’est une perspective faussé de vivre en fonction de la vie future, que ce soit la vie éternelle dans une dimension spirituelle, ou que ce soit comme le pense d’autres croyants dans de multiples réincarnations. Il me semble qu’en ayant une telle perspective ont est sans cesse en train de vivre à faux, en décalage. Tant que nosu sommes dans la vie présente, il nous revient d’en faire une œuvre d’art : aussi belle, bonne et vraie que possible, de la vivre sincèrement en y mettant du cœur. En ce qui concerne une vie suivante, s’il y en a effectivement une, nous verrons alors à la vivre aussi de la plus belle des façons. A chaque heure suffit ses questions.
C’est cette façon de voir que privilégie la Bible. La Bible hébraïque fait délibérément l’impasse presque totale sur la vie future. Quant au Christ, il semble dire que nous pouvons faire confiance, le meilleur de cette vie présente restera en vie même même si et quand nous mourrons, et que nosu pouvons donc nous concentrer sur cette vie, effectivement, par la foi, par l’amour et de Dieu, de notre prochain et de nous-même, de ce monde que Dieu aime.

Difficile de saisir ce que serait ou sera la vie sans dimension physique matérielle. Néanmoins, il reste l’amour, il reste la personnalité profonde. Je suis donc persuadé qu’il reste dans la vie future cette relation si profonde entre deux personnes qui partagent des années de couple, de connaissance mutuelle, de moments vécus ensembles. Que cela ne peut disparaître.

Je ne pense pas que dans la vie future nous serons vidés de notre personnalité et de notre histoire personnelle par la plénitude de l’amour de Dieu, ce ne serait plus nous. Or c’est nous que Dieu aime, et quand il nous aime c’est parce que nous sommes nous, c’est cela qu’il désire garder comme un trésor, pas pour l’envahir et le dépouiller. Nous pouvons donc vivre pleinement notre vie en ce monde, ce n’est pas contre Dieu mais au contraire c’est la vocation que Dieu nous adresse.

Ensuite, je ne suis pas certain qu’il faille « rechercher l’amour, l’affection d’une autre personne » et d’être en couple. En fait, j’ai l’impression que ce qui est délicat c’est d’être être dans une quête ardente ou désespérée d’un amour humain. Car ce n’est alors pas aimer sa vie présente, mais aimer une vie rêvée, sans cesse attendre que telle condition soit remplie pour s’autoriser à être heureux. Je pense que l’on peut espérer, mais plus comme une façon d’être disponible à une éventualité si cela arrive et alors l’accueillir de la plus belle des façons possible, et si cela n’arrive pas, ou tant que cela n’arrive pas encore, commencer maintenant à vivre notre vie de célibataire de la façon la plus belle possible, dans l’un ou l’autre cas en s’engageant, en tissant de belles relations quand cela est possible, en donnant un coup de main quand cela se présente. Cela n’est en aucune façon en concurrence avec une belle relation avec Dieu, au contraire. La relation avec Dieu est à un autre niveau, comme une source, mais une source jaillissante pour nous donner la vie, pour aimer, pour nous engager, pour faire alliance, pour créer. Par exemple pour planter un arbre. Parce que c’est un beau geste, parce qu’alors nous aurons fait ce que nous pouvons en y mettant du cœur à l’ouvrage.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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