ciel nocturne étoilé avec une planète dans un coin - Photo by Karl Anderson on https://unsplash.com/photos/HVGn7_dMNX0
Développement

Pourquoi des gens se suicident ( chrétiens également ) si Dieu permet des épreuves que nous pouvons surmonter ?

Par : pasteur Marc Pernot

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Question posée :

Bonjour,
J’espère que vous allez bien par la grâce de Dieu .

J’ai des soucis… je suis tombée encore plus bah mais Dieu merci je suis encore là .

J’en suis venue à me poser une question. Il est dit dans la bible sur Dieu permet des épreuves que nous pouvons toujours supporter. Cependant , ayant frôlé la tentative de suicide j’en suis venu à me poser la question suivante :  » Pourquoi des gens se suicident ( chrétiens également ) si Dieu permet des épreuves que nous pouvons surmonter ? »

Alors certains m’ont parlé d’un manque de patience etc. mais je tiens à rappeler que lorsque nous souffrons de dépression ( a cause d’un deuil par exemple ) le raisonnement est complètement faussé , limite inactif , les émotions on pris le dessus.

Comment pouvons nous expliquer cette  » contradiction  » entre la  » théorie  » et la réalité …?

Bien à vous

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

Je ne pense pas une seconde que Dieu place des épreuves sur notre route. Ni même ne les permet (au sens qu’il pourrait les empêcher et ne le ferait pas). Car Dieu est amour, compassion. Quel ami enverrait des souffrances à son meilleur ami, ou même le laisserait bien profondément dans la souffrance s’il pouvait la soulager d’un coup de baguette magique ?

Mais je sais que certains pensent cela. Il me semble que toute la vie de Jésus montre que Dieu soulage et n’est jamais indifférent à la peine. Dans sa première lettre, Jean insiste pour dire cela : qu’avec ces années dans l’intimité de Jésus il a vraiment connu que Dieu est amour et qu’il n’y a en lui que de la lumière, point de ténèbres.

Que veut dire alors cette parole de Paul ?

« Aucune tentation (détresse) ne vous est survenue qui n’ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle, ne permettra pas que vous soyez tentés (éprouvé) au-delà de vos forces; mais avec la tentation (détresse) il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter. » (1 Corinthiens 10:13).

Cette parole signifie, je pense :

  • Qu’effectivement aucune détresse ne vient de Dieu, mais de notre nature humaine ayant de la peine à supporter le mal, en particulier face à la méchanceté et face au chaos qui subsiste en ce monde et qui, parfois, nous frappe. Nous ne croyons pas en Dieu malgré les souffrances qui frappent le monde, mais précisément parce que Dieu est la force transcendante de création, de lumière, de vie et d’amour face au chaos et à la méchanceté.
  • Je comprends ce « Dieu ne permettra pas » comme signifiant « Dieu ne se résignera jamais » : il ne s’en fiche pas, il ne demeure pas les bras croisés (quel ami resterait ainsi ?). Il lutte de toute sa puissance, qui est une puissance, encore une fois de lumière, d’amour de bons soins, d’évolution vers la vie, semant des appels à la solidarité. Dieu n’est pas un magicien. Il travaille à sa façon, avec ses moyens, de l’intérieur. Et non de l’extérieur. L’extérieur est notre domaine : c’est nous qui pouvons apporter du pain sur la table de l’enfant qui meurt de faim, Dieu, lui cherche à ouvrir nos yeux sur cette détresse cherche à attendrir nos cœurs pour que nous fassions quelque chose.

C’est vrai que le suicide des désespérés est le signe d’une souffrance extrême. Et est source d’une souffrance extrême pour l’entourage. Hélas. La dépression est comme un cancer, c’est une maladie potentiellement mortelle. C’est aussi une maladie qui se soigne et dont on peut sortir victorieux et vivre, et être heureux. Dieu ne veut ni la dépression ni le cancer. Dieu est bien sûr avec la personne frappée de ces cruelles maladies, il a des projets de vie et de joie pour elles, des projets d’avenir, il espère non seulement pour elles mais en elles, ces personnes ayant tant à apporter. Donc, oui, face à la maladie (non voulue et non acceptée par Dieu ni par les amis de cette personne), Dieu ne se résigne pas. Il se bat.

Voilà la théorie. Et la réalité. J’ai rencontré littéralement des centaines de personnes ayant vécu des choses épouvantables (même dans leur tendre enfance) et qui m’ont dit que la force et la présence de Dieu qui marche avec eux a été irremplaçable. Même si, hélas, il arrive que la maladie soit la plus forte.

C’est ainsi qu’au plus profond de la détresse, du chaos, de la maladie, de la maltraitance, de la solitude, du manque : une étincelle de début d’espérance peut luire, plus forte que les plus noires ténèbres. C’est bien peu de lumière qu’une étoile, mais elle élève notre regard. Ne serait-ce que comme cela. Ce point lumineux, intense, vivant, c’est l’espérance de Dieu pour nous, l’espérance de Dieu en nous.

C’est ce dont témoigne bien des hommes et femmes de la Bible (ces textes servent à cela aussi) :

Avec les psaumes, en particulier les Psaumes des montées (120 à 134) :

Psaumes 130
Psaume des montées.
Du fond de l’abîme je t’invoque, ô Eternel!
Seigneur, écoute ma voix! Que tes oreilles soient attentives A la voix de mes supplications!
Si tu gardais le souvenir des iniquités, Eternel, Seigneur, qui pourrait subsister?
Mais le pardon se trouve auprès de toi, Afin qu’on te cherche.
J’espère en l’Eternel, mon âme espère, Et j’attends sa promesse.
Mon âme compte sur le Seigneur, Plus que les gardes ne comptent sur le matin, Que les gardes ne comptent sur le matin.
Israël, mets ton espoir en l’Eternel! Car la miséricorde est auprès de l’Eternel, Et la rédemption est auprès de lui en abondance.

Et bien entendu les Paumes 23 et 121, si connus pour être vécu par tant de personnes dans les bons comme dans les mauvais jours.

Avec Jonas, au fond du fond de la tempête de chaos, au fond du fond du gouffre :

Jonas 2
Jonas, dans le ventre du poisson, pria l’Eternel, son Dieu, et dit :
Dans ma détresse, j’ai invoqué l’Eternel, Et il m’a exaucé;
Du sein du séjour des morts j’ai crié, Et tu as entendu ma voix.

Avec l’apôtre Paul :

Romains 8:35-39
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée?
selon qu’il est écrit: C’est à cause de toi qu’on nous met à mort tout le jour, Qu’on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie.
Mais dans toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir,
ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.

Dieu vous bénit ainsi.

Il est à vos côtés, il est pour vous, sans jugement aucun, même quand la souffrance vous empêche de le sentir.

par : pasteur Marc Pernot

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2 Commentaires

  1. Nani dit :

    Tout à fait bien vu et bien dit! Dans l’épreuve et la dépression , la présence de Dieu est essentielle mais on a du mal à la percevoir et quand on finit par la percevoir, elle est une aide mais il n’empêche que l’épreuve à surmonter est épuisante et il faut aussi la force totalement humaine pour  » s’accrocher  » et penser que Dieu est là pour soutenir cette force et non pour la remplacer par sa présence! Surmonter une grave épreuve est de l’ordre de la grâce de Dieu associée à la force humaine et si cette dernière ne suit pas, il me semble que le suicide devient envisageable.

  2. Claire-Lise Rosset dit :

    Bonjour,
    Il arrive que des épreuves dépassent nos forces physiques et psychiques d’y faire face.
    Qui n’a jamais été envahi par l’envahissement de la douleur physique et / ou psychique au point de n’être que douleur, ne peut pas comprendre qu’une personne, chrétienne ou pas, puisse avoir des idées de suicide pour que sa souffrance s’arrête.

    Je me souviens d’un chrétien qui, à la fin d’une retraite spirituelle, priait : Seigneur, nous te remercions des nombreuses fois où tu nous as gardés à notre insu.
    Je pense à tous ces suicides masqués, comme se jeter sur la route lorsqu’une voiture passe, ou ces conduites dites ordaliques dont on réchappe de justesse.

    La question implicite demeure : pourquoi des personnes sont « gardées à leur insu » de s’ôter la vie et d’autres pas ?

    Comment prévenir le passage à l’acte chez des personnes proches que l’on sait à risque suicidaire ?
    Serait-ce déjà dans la connaissance de signes annonciateurs du risque suicidaire ? Comme par exemple, un apaisement inespéré chez une personne dépressive qui commence à mettre en ordre ses papiers et soigneusement prépare son « départ pour une vie meilleure ».
    Et puis, à la surprise de tout le monde, elle passe à l’acte deux semaines après et ne se rate pas. Pourtant, elle allait tellement mieux, dira-t-on. Oui, elle allait mieux, parce qu’elle voyait arriver la fin de son enfer sur terre.

    Quand on voit l’augmentation du suicide chez les jeunes, les personnes âgées et même les enfants, quelle prévention leur apporter ? Une présence contenante à leurs pulsions suicidaires, oui, mais sous quelle forme de spiritualité ? La question reste ouverte.

    Bien à vous
    Claire-Lise Rosset

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