Illustration : femme très âgée et très souriante - Image parFree-Photos de Pixabay
Bible

Je n’arrive pas à saisir la différence entre « sacré » et « saint » (urgent : pour un travail en cours).

Par : pasteur Marc Pernot

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Question posée :

Bonsoir Marc,

Une toute petite question, mais … je n’arrive pas à saisir la différence entre « sacré » et « saint » ? Or, j’en ai besoin pour un travail que je suis en train de mener (et qui est assez urgent). 

merci beaucoup !

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir,

Sacré : en religion, c’est qui ne peut être touché sans précautions, parce que c’est une chose divine. Il y a souvent danger de mort à s’approcher, parce que l’on risque de se faire griller en étant impur et en contact avec la pureté de la divinité. Le contact avec le sacré est souvent tabou, réservé à une caste de prêtres, par exemple, qui peuvent entrer en contact avec la divinité après de formidables rites de purification. Par exemple Aaron le frère de Moïse pour entrer dans le « saint des saints », ou le grand-prêtre dans le temple de Jérusalem (voir dans la Bible Lévitique 16).

Suite à ce qu’a dit et vécu Jésus, nous avons reçu la conviction que Dieu aime même ses ennemis, et qu’il se rend présent afin d’accompagner celui qui est en train de perdre sa vie et de faire du mal en vivant n’importe comment. Par conséquent, le « sacré » a perdu de son terrible pouvoir de griller le pécheur non préparé. Jésus, au contraire, se laisser toucher par des pécheurs et il s’approche des lépreux. C’est significatif de deux choses :

le sacré est présent dans la personne humaine même la plus souffrante, car cette personne est sacrée pour Dieu lui-même. Le monde lui-même est sacré, la terre entière, c’est ce que signifie le symbole du « voile du temple qui se déchire en deux, depuis le haut jusqu’en bas. » (Marc 15:38), le monde entier devient le Saint des Saints où Dieu se rend présent, se manifeste.
toute personne peut s’adresser à Dieu sans crainte, même pas à l’église, même pas sous condition de rites ou de purification, mais tout simplement, nous dit Jésus, en s’isolant comme on peut, seul à seul avec notre Dieu, notre Père et Mère éternel, parfait et aimant (Mt 5:19-48)

Saint : dans la Bible, être saint(e) ce n’est pas le signe d’une haute qualité morale, mais cela signifie plutôt une vocation, c’est à dire une mission qui nous est adressée spécialement. Etre saint c’est donc être mis à part, distingué de la masse des êtres, sélectionné et même aimé pour ce que nous sommes, digne d’une mission particulière. C’est Dieu qui sanctifie, et chacun de nous est donc saint puisqu’il aime chacune de ses créatures comme si elle était unique. C’est ce que l’on voit par exemple dans le début de la lettre de Paul aux Romains (1:7). Ensuite, c’est vrai que le terme de vocation est peut-être un peu trop raide, car si Dieu a parfois une idée très précise d’une mission sur laquelle nous serions irremplaçable, c’est en général dans le dialogue avec Dieu que nous pouvons négocier le sens de notre vie personnelle.

Sacré et Saint n’ont donc pas du tout le même sens, techniquement. Mais ce n’est pas sans rapport. Car comme serviteur spécial de Dieu, appelée et bénie par lui-même, la personne humaine est sacrée. Et une chose n’est sacrée est par définition en relation avec Dieu, qui est la source de l’être, cette chose ou cette personne sacrée a donc une place dans cette dynamique, elle est donc sainte. Il me semble.

C’est vrai que le langage courant utilise le terme « saint » pour désigner une personne (ou parfois une figure légendaire) qui a reçu une sorte de label officiel de l’église. Je ne désire pas m’en moquer, au contraire. Ces figures sont la plupart du temps très intéressante à contempler dans leurs qualités spirituelles, morales et humaines. Ce qui est toujours intéressant à méditer. Ensuite, comme le dit l’apôtre Paul (en citant un Psaume de la Bible) : « Il n’y a point de juste, pas même un seul » (Romains 3:10), il faut donc relativiser ce label. Et de toute façon, aux yeux de Dieu, chacun est autant aimé, la question n’est pas d’être au dessus de la moyenne, ou au sommet du sommet des meilleurs. Et les personnes extraordinaires sont parfois, souvent, des personnes concentrées sur le bien autour d’elles, sans que cela fasse les gros titres.

Bravo pour ce questionnement fin. Et pour ces travaux qui me semblent bien intéressants !

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Si vous voulez, vous pouvez voir aussi, dans le petit dictionnaire de théologie :

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