Extrait d"un tableau de Spitzweg représentant un bibliothécaire

Par : pasteur Marc Pernot

Il y a quelque chose de la bienveillance, de la douceur et de l’amour dans la bonté.

Il me semble que c’est aussi, et peut-être d’abord une visée et une action tournée vers le développement de ce que l’on regarde avec cette bonté.

En effet, ce qui est « bon » dans la Bible (tov en hébreu טוּב ), c’est par exemple ce qui est créé par Dieu (voir la création de Genèse 1, à presque chaque étape, Dieu regarde et « vit que cela était bon »).

  • Donc, c’est vrai, la bonté comme bienveillance (la grâce, khessed en hébreu חֶסֶד ) regarde à ce qui est bon chez l’autre, au delà des actes,
  • Cette bonté-bienveillance regarde aussi tout le potentiel de la personne ou de la situation considérée.
  • Cette bonté prend aussi souci de l’autre, de ce qui lui manque et de ce qui le fait souffrir.La seule bienveillance ne suffit pas, la source de ce qui ne va pas doit aussi être considérée, non pas pour punir ou abandonner, mais pour soigner.
  • Puis cette bonté nous fait spontanément chercher ce que l’on pourrait faire pour aider son développement.
  • Et cette bonté passe à l’action, si la situation ou la personne le permet.
  • Cette bonté est enfin une patience, car bien des actes de vraie création prennent du temps, comme le blé semé ne donne pas tout de suite du pain.

La bonté est effectivement tout un programme. Qui est le propre du créateur, car contrairement à ce que l’on a pu imaginer parfois, Dieu continue ce processus de création dont le moteur est sa bonté. Il reste de la souffrance et du mal, il reste du chaos dans le monde et tout cela appelle des actes de création. Cela nous donne une force pour vivre le présent, face aux difficultés, comme dans le Psaumes 27:13 « Oh! si je n’étais pas sûr de voir la bonté (tov) de l’Éternel Sur la terre des vivants !… »

Et puisque nous sommes personnellement « créé à l’image de Dieu », nous sommes envoyé dans le monde faire preuve de bonté aussi, à notre mesure, selon les circonstances, selon notre vocation, selon notre propre personnalité, talents, cœur, pensée et moyens.

Il y a une bonne nouvelle qui se niche dans le mot « bon » en hébreu : il signifie en même temps « être agréable ». Faire preuve de bonté pourrait être pour nous comme une gourmandise, une agréable façon d’être et d’agir qui est tellement bonne à vivre, en plus d’être bonne dans ses effets. Voyant notre joie, la personne aidée a des chances de ne pas se sentir en dette. Je me souviens ainsi d’un monsieur à qui j’avais demandé un service pour la paroisse (fabriquer une croix pour une maison de retraite), et qui m’a remercié en m’apportant à domicile une magnifique croix de style alpage valaisan. La bonté se multiplie dans la mesure où elle s’exerce.

Marc Pernot

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