Un théologien demande à Jésus : « Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? » (Luc 10:25)
La question de ce théologien montre une théologie très fine, elle apparaît comme un petit peu curieuse, paradoxale. En effet, « Que dois-je faire ? » suppose qu’il y aurait un devoir de faire quelque chose. Alors que « pour hériter », par définition, nous n’avons rien à faire, puisque l’héritage est une valeur que nous recevons sans avoir travaillé pour l’obtenir, c’est un don gratuit.
Alors, qu’est-ce que cela pourrait vouloir dire ? D’abord, effectivement, nous recevons la vie comme un héritage. Parmi tous les charismes (les talents) que nous avons reçus, le premier, vraiment, c’est d’être, c’est d’être nous et d’être vivants en ce monde. Il est bon de travailler cette conscience en commençant par l’émerveillement devant l’existence de l’univers. Il forme un tout depuis les grands amas de galaxies jusqu’à une petite fleur d’alpage, et cet ensemble est une splendeur en évolution. Nous sommes membres de tout cela, ni plus, ni moins que tout autre membre. Si notre existence était dévalorisée, cela reviendrait à dévaloriser l’univers entier.
Il n’y aurait donc rien à « faire » ? Oui, rien pour mériter l’infinie valeur de notre être et de notre vie, puisque nous la recevons en héritage. Nous recevons aussi d’autres talents, des charismes qui nous sont propres et que nous pouvons aussi découvrir. Ce théologien qui interroge Jésus se trompe donc, nous ne « devons » pas faire quoi que ce soit. Et pourtant, même si ce n’est pas un devoir, quand nous pourrons faire quelque chose, ce sera là encore une grâce et une joie.
Il existe un passage des évangiles où Jésus explique : « Moi, je suis venu afin qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance (littéralement : en débordement) » (Jean 10:10). Jésus dit que son but est que nous ayons la vie, et si, en plus, notre vie pouvait déborder, rayonner de quelque chose qui nous est propre ; ce serait génial. Que cela vienne simplement de notre bon fond, tout naturellement, comme un pommier offre ses pommes, sans que personne ne l’ait obligé. C’est alors une grâce et joie pour nous, une grâce et une joie aussi pour ceux qui en bénéficient, et pour Dieu. Déjà notre verger est en fleurs.
par : pasteur Marc Pernot
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Merci pour ce magnifique message qui nous invite à être promoteur de la vie et à la défendre. C’est ainsi qu’elle deviendra débordante. Merci de nous rappeler Saint Père cette grâce dont nous n’avons le plus souvent pas conscience, pensant que cela allait de soi. C’est une grâce offerte par Dieu.