Un chrétien australien remercie Dieu de l’avoir protégé des incendies. Lui et pas les autres ?
Question posée :
Bonjour monsieur Pernot
Je viens de lire un article d’un chrétien australien qui, suite à ses nombreuses et intenses prières, remercie Dieu de l’avoir protégé, lui et sa ferme, lors de ces derniers terribles incendies que son pays a subis.
Je ne peux malheureusement pas oublier que de nombreux autres chrétiens ont prié tout aussi fort et y ont laissé leurs habitations voire leur vie.
Qu’en pensez-vous ?
Merci encore pour votre site et pour le temps que vous y passez
Réponse d’un pasteur :
Cher Monsieur
- Car Dieu est l’inventeur de la possibilité même de toute vie. Il me semble bon de s’en souvenir, d’honorer cette source ultime qu’est Dieu. Par honnêteté, par sagesse, pour nourrir notre foi et notre espérance, et par témoignage,
- Ensuite, cette action de grâce est une saine humilité, reconnaissant que bien des belles choses de notre vie n’est pas sont pas uniquement dues à nous-même, mais sont en réalité une grâce imméritée.
- Si l’on pense que Dieu a une action mécanique directe sur le trajet de l’incendie, sur la force des vents, sur le retard de pluie, sur l’entretien des forêts… à mon avis cela pose de graves problèmes théologiques et éthiques : car cela justifie certains événement inqualifiables comme la mort d’un enfant innocent dans des maladies atroces, par exemple, en effet, si Dieu pouvait les empêcher cela et ne le fait pas c’est alors que torturer un enfant est acceptable. Quel conception de Dieu est-ce là ? Quelle conception de ce qui est juste, de ce qui est cruel ? Cette conception, logiquement, interdit tout acte médical ou de secours puisqu’elle considère que la maladie de l’enfant ou que l’incendie ravageur sont dans la main de Dieu, et donc que cela appartient à son plan. La foi consisterait alors, logiquement, de répondre à ces événements : « Amen ! » et de rendre grâce à Dieu pour ces terribles catastrophes. Cela me semble absolument horrible.
- Une seconde difficulté dans cette action de grâce remerciant Dieu pour ce miracle est vis à vis des personnes qui n’ont pas été épargnées, par exemple en perdant une partie de leur propre famille. Car comment ces personnes peuvent entendre la louange à Dieu du miraculé ? Que Dieu pouvait sauver qui il veut, que la prière de cette famille épargnée a été entendue et que sa prière ne l’a pas été ? Comment peut-il le comprendre ? Peut-être que Dieu l’aime moins ? Dieu aurait alors des chouchous ? Peut-être que Dieu lui envoie une épreuve pour évaluer sa propre foi (comme s’il ne le savait pas, et comme si la torture physique et morale était un juste moyen de faire passer une examen) ? Ou peut-être qu’il va penser que sa prière n’était pas bonne, sa foi pas suffisante (ce qui lui ferait alors se sentir personnellement coupable de la mort atroce de sa famille, ajoutant la culpabilisation à sa douleur immense) ?
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