message de paix et colombe sur le mur - Photo by Cole Keister on Unsplash
Ethique

Ne croyez-vous pas que la paix dans le Monde est la paix entre l’homme et la femme ?

Par : pasteur Marc Pernot

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Question posée :

Bonjour Marc,

Ne croyez-vous pas que la paix dans le Monde est la paix entre l’homme et la femme?

Bien cordialement (et bon appétit…)

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Je suis d’accord que c’est une partie de la question. C’est bien intéressant.

Mais je pense que la question me semble être en amont de cela. Genèse 3 dit que le problème fondamental est notre désir d’être dieu. Ce n’est pas sot. Car ce désir implique bien des conflits de pouvoir, entre les humains, au travail, dans le couple, entre parents et enfants & entre enfants et parents, dans l’église, entre les religions…

La question de la paix dans le monde est donc fondamentalement une question spirituelle.

La paix fondamentale est à chercher plutôt, je pense, dans la paix entre l’humain et Dieu. Le reconnaître comme notre dieu, comme notre « préoccupation ultime ». Très concrètement.

Par exemple :

  • pour la question de l’intolérance, voire de la violence entre les religions et même entre les confessions chrétiennes (ce qui est hallucinant !). Quand une personne croit défendre Dieu en se battant pour lui, ou pour venger son honneur… c’est se placer soi-même au dessus de Dieu, c’est le prendre comme un enfant qui a besoin qu’on le défende et le protège car il est moins puissant que nous. Par contre, si nous reconnaissons que Dieu est au dessus de nous et que nous ne sommes pas un dieu ou une déesse, c’est à lui de nous défendre et de nous protéger, et notre rôle est plutôt de remercier Dieu ouvertement pour ce qu’il nous a apporté comme don. Cela manifeste que nous nous reconnaissons comme en dessous de lui, et que nous reconnaissons ses qualités. Cela effectivement, est alors juste et bon.
  • Et si nous nous sentons reconnu par Dieu, quand quelqu’un nous méprise ou nous trahit, cela nous atteindra moins, cela mettra alors moins en danger notre propre estime de nous-même. Alors que si nous nous sentons comme un dieu, toute atteinte à notre foi, à nos idées, à notre personne est comme un blasphème que nous devons venger.
  • En se sentant reconnu par Dieu, compris et aimé, on n’a ou l’on ne devrait pas avoir autant besoin d’écraser les autres, d’avoir raison contre les autres pour avoir l’impression d’exister…

Merci de penser à la question de la paix, en ces temps, c’est un chantier essentiel. Il commence par nous-même.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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Un commentaire

  1. Marc dit :

    Bonjour,

    Je suis d’accord que c’est une partie de la question. C’est bien intéressant.

    Mais je pense que la question me semble être en amont de cela. Genèse 3 nous dit que la perspective fondamentale de la Bible est de nous enseigner nos potentiels spirituels universels d’Elohim, en hébreu dans le texte, et que Jésus dans les Évangiles, notamment dans celui de Jean en Jean 10:32-36 :
    « Jésus leur dit: «Je vous ai fait voir beaucoup de belles œuvres qui viennent de mon Père. A cause de laquelle me lapidez-vous?» Les Juifs lui répondirent: «Ce n’est pas pour une belle œuvre que nous te lapidons, mais pour un blasphème, parce que toi, qui es un être humain, tu te fais Dieu.» Jésus leur répondit: «N’est-il pas écrit dans votre loi: J’ai dit: ‘Vous êtes des dieux’ ? S’il est vrai qu’elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée et si l’Ecriture ne peut pas être annulée, comment pouvez-vous dire à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde: ‘Tu blasphèmes’, et cela parce que j’ai affirmé: ‘Je suis le Fils de Dieu’? »
    Jésus reprend l’idée du verset 6 du Psaume 82(83), et nous propose d’expliciter ce que le Psaume ou le serpent de la Genèse entendent par « vous êtes des dieux », en tant que potentiel d’enfants de Dieu, de membre de la famille de Dieu et de Jésus Christ. Ce n’est pas sot, même s’il faut faire bien attention qu’il ne s’agit aucunement de volonté de puissance nietzschéenne ni de mégalomanie mégalomaniaque, mais tout au contraire de prise de conscience d’une dimension métaphysique, spirituelle de notre être. Le vocabulaire des qualités métaphysiques des êtres est si limité que la lecture de la traduction de la Bible en français porte à confusion. Car cette perspective métaphysique de l’être et de la réalité au delà de l’Univers qu’implique l’incapacité de la science à expliquer les existences de l’Univers et de la physique elle-même, même si elle explique assez bien et de mieux en mieux l’évolution de l’Univers à partir d’un stade donné, débouche sur l’existence d’une métaphysique, et donc d’une perspective métaphysique de l’existence, de la vie, de l’Univers, des autres… La Bible est alors une proposition, une recherche pour répondre à quelques interrogations métaphysiques fondamentales, pour discerner ce qui, que Dieu existe ou non, que la métaphysique existe ou non, pourrait être le plus important de toute façon : la vie, l’amour, le respect de la liberté, la croissance, l’évolution positive… Ceci implique bien des dépassements conflits de pouvoir, entre les humains, au travail, dans le couple, entre parents et enfants & entre enfants et parents, dans l’église, entre les religions…

    La question de la paix dans le monde est donc fondamentalement une question spirituelle.

    La paix fondamentale est à chercher plutôt, je pense, dans la paix entre l’humain et Dieu. Le reconnaître comme notre Dieu, comme notre « préoccupation ultime ». Très concrètement.

    Par exemple :

    pour la question de l’intolérance, voire de la violence entre les religions et même entre les confessions chrétiennes (ce qui est hallucinant !). Quand une personne croit défendre Dieu en se battant pour lui, ou pour venger son honneur… c’est faire une interprétation bagarreuse et vengeresse de la Bible ou des Écritures de la tradition religieuse en question, et penser que l’utilisation de la violence non défensive et respectueuse de la vie et de la dignité humaine correspondrait à cette interprétation, alors que nous sommes dans l’incertitude métaphysique d’une part, et surtout que la Bible promeut des valeurs que l’on pourrait qualifier aujourd’hui d’humanistes, de respect, de pardon, de valorisation du choix de la vie, de la liberté de conscience. Par contre, si nous reconnaissons via notre côté spirituel d’enfant de Dieu, que que Dieu est au dessus de nous, que c’est à lui de nous défendre et de nous protéger, notre rôle est alors entre autres de remercier Dieu dans le secret de notre cœur et de notre chambre pour ce qu’il nous a apporté comme don. Cela manifeste que nous nous reconnaissons comme en dessous de lui, et que nous reconnaissons ses qualités. Cela effectivement, est alors juste et bon.
    Et si nous nous sentons reconnu par Dieu, quand quelqu’un nous méprise ou nous trahit, cela nous atteindra moins, cela mettra alors moins en danger notre propre estime de nous-même. Alors que si nous omettons cette conception spirituelle universelle d’Elohim à laquelle l’humanité entière est peut-être appelée à travers les âges et l’éternité si cette interprétation métaphysique est correcte, toute atteinte à notre foi, à nos idées, à notre personne pourrait nous blesser davantage.
    En se sentant reconnu par Dieu, compris et aimé, on n’a ou l’on ne devrait pas avoir autant besoin d’écraser les autres, d’avoir raison contre les autres pour avoir l’impression d’exister…

    Merci de penser à la question de la paix, en ces temps, c’est un chantier essentiel. Il commence par nous-même.

    Nous croyons que Dieu existe, qu’il nous bénit et nous accompagne et nous appelle à la foi et à l’amour universel.

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