Vouloir comprendre peut être néfaste pour trouver la paix intérieure, qui me lie à l’amour de Dieu
Question posée :
Bonjour Pasteur,
Et grands mercis pour votre site.
Pour certains croyants, ça semble évident que Dieu les aime. Surtout quand globalement tout va bien. Quand survient une grosse épreuve de la vie, ce n’est pas toujours pareil. Nous sommes faits de chair. Ça se comprend.
En suite d épreuve, me concernant, naturellement, je cherche à comprendre. Notre réaction humaine, ç est dans certains cas de trouver une solution. Par exemple, que ce soit un problème mécanique, technique, etc…, notre réaction va se porter à essayer de comprendre, ce qui va nous amener à probablement trouver une solution. A défaut , on se dirige vers le spécialiste, le mécanicien pour la voiture, l informaticien pour l ordinateur , etc…
Toujours pour ma situation, j’ai lu et entendu dire par les religieux la parole » demandez et vous recevrez « . Alors, j’ai prié. Comme nombre de personnes le font. J’ai même lu » il faut faire une prière de foi persévérante « . » Il ne faut pas douter » . N ayant pas encore reçu après gros nombre d années, j’ai lu depuis , qu en fait si Dieu n accorde pas , ç est sa raison. Alors il faut prier juste pour avoir une relation.
Toujours est-il que d une part , l interrogation à cause de l’épreuve, la recherche dans les écritures pour trouver le juste comportement pour plaire à Dieu ( je ne parle pas du mérite ), tout ceci occasionne des troubles dans la pensée. Et ces troubles m éloignent de Dieu.
Quand j étais adolescent, j’avais très peu de problème, aimé par mes parents, je vivais en contact avec la nature, celle ci m ayant fait connecter véritablement à l’amour de Dieu.
Je pense donc que le fait de vouloir comprendre peut être néfaste , dans mon cas, pour trouver la paix intérieure , qui me lie à l’amour de Dieu.
Je ne suis pas le seul à me poser ces questionnements. Je voudrais connaître votre point de vue . Merci beaucoup.
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Merci pour ce bon message, profond et vrai, sincère, vécu.
La croyance dans un Dieu qui aurait une baguette magique pour nous donner ce qu’il voudrait : cette croyance a fait et fait encore beaucoup de mal.
Dieu crée l’univers, il est donc puissant, c’est le moins que l’on puisse dire, cependant quand un enfant meurt de faim, c’est que Dieu n’a pas pu mettre du pain devant lui, et ce n’est certainement pas sa volonté. Donc ce qui fait du tort c’est de penser que Dieu serait TOUT puissant.
En ce qui concerne les promesses du genre « Tout ce que vous demanderez dans une prière, ayant confiance, vous recevrez » ou « Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous diriez à cette montagne: Transporte-toi d’ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible. » Nous savons très bien que cela n’est pas le cas au sens matériel de ces mots.
- Sinon le Mont Blanc ferait la girouette dans tous les sens, allant et venant avec grand fracas aux quatre coins de la terre au gré de la fantaisie de tous.
- Je reconnais que ce serait bien pratique : car pour régler la faim dans le monde il suffirait d’une personne qui prie pour que du pain et de la viande tombe devant l’affamé, toutes les maladies, cancers et caries, disparaîtrait en une seule prière ! Et non. L’exaucement de notre prière pour la faim dans le monde est souvent de se sentir concerné nous-même par le pauvre qui est quasiment à notre porte et que nous ne regardons même pas. Et à qui demain peut-être nous adresserons la parole car Dieu nous en aura donné la force, l’envie, le cœur.
Dans un sens cela peut être décevant. Des personnes se sont demandé si Dieu ne serait pas fidèle à ses promesses ? Ou que Dieu ne les écouterait pas, ou que Dieu ne les aimerait pas ? Mais là aussi, ce n’est pas cohérent puisque Dieu est montré en Christ comme amour total et inconditionnel, et tout proche, et nous bénissant.
Alors ? Il est plus probable que cela signifie que ces textes bibliques ne sont pas à lire à la lettre. Qu’il faut les interpréter autrement.
Non, Dieu ne vous promet pas que nous pourrions avoir tout et n’importe quoi. Et cela vaut vaut vraiment mieux. L’apport de Dieu dans notre vie humaine est d’un tout autre registre. Bien plus intérieur, bien plus profond, avec une action de Dieu immense, néanmoins.
C’est ce que vous proposez comme attente de Dieu selon ces promesses, et je suis tout à fait d’accord avec vous. Et c’est immense comme exaucement de nos prières. Et de tout ce que nous pouvons partager avec Dieu comme soucis.
C’est pour cela que vous avez bien fait de chercher, ça vaut vraiment le coup de se poser des questions, de chercher à mieux comprendre.
- Car cela permet d’ajuster notre attente de ce que Dieu veut et peut nous donner.
- Et de chercher aussi, comme vous le dites, à ajuster aussi notre façon d’être et de vivre afin de la rendre plus belle et plus porteuse de vie (ce qui réjouit Dieu).
- Et de mieux saisir ce qui nous arrive de bon ou de mauvais, parfois de terrible… afin de faire quelque chose de tout cela, au mieux.
Bravo parce que votre recherche allie une recherche intellectuelle et une recherche dans la prière, dans une vraie relation à Dieu. L’un et l’autre.
Ces recherches sont donc utiles. Et personne ne peut les faire tout à fait à la place d’un autre. Le fait même de chercher et de se questionner est essentiel dans notre propre construction et notre propre relation à Dieu et à notre propre vie. Il est donc normal que notre recherche soit un peu comme avancer pas à pas en terre inexplorée.
Mais comment faire pour que cette recherche ne soit pas angoissante ? Exactement comme ce que vous dites : se lier à l’amour de Dieu, se reposer là dessus. C’est là que se trouve la fondation de la fondation. Du coup, nous n’avons pas à chercher de manière fébrile ou angoissée. Juste à chercher tranquillement, pas à pas, quand une question se présente. Chercher des pistes, ouvrir son intelligence, son cœur et sa prière. Dans la confiance en Dieu. Lui dire q’aujourd’hui nous en sommes là, qu’il nous guide, qu’on lui fait confiance. Et Amen. Nous en sommes pas à la performance, ce n’est ni un examen, ni un entretien d’embauche, on a le temps. Dans cette confiance, on peut vraiment prendre du plaisir dans cette recherche. Et un grand grand bénéfice en terme de profondeur d’existence. Et d’avancer dans la paix, je pense. Pas une paix comme sous tranquillisant, mais la paix que nous pouvons ressentir quand nous avons compris un peu quelque chose, quand nous avons atteint le but de notre promenade et que de là haut, le paysage s’ouvre…
Je me souviens avoir entendu un chauffeur de car en montagne faire une blague à une touriste effrayée lui demandant comment il faisait pour ne pas avoir peur avec ces précipices. Il a d’abord répondu : c’est bien simple, ma p’tite dame, quand j’ai trop peur, je ferme les yeux, faites pareil. Après avoir bien rigolé, je lui ai reposé la question, et il m’a répondu ce truc qui m’a ensuite bien servi : il suffit de ralentir jusqu’à une vitesse où on se sent suffisamment à l’aise. Ce conseil vaut aussi pour notre recherche en ce qui concerne la vie, il est un bien meilleur conseil que celui suggéré par sa blague. Car c’est bien nous qui avons dns les mains le volant de notre propre vie. Et d’ailleurs ne notre monde aussi.
Dieu vous bénit et vous accompagne
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
PS. pour plus de détail sur le « Tout ce que vous demanderez dans une prière, ayant confiance, vous recevrez », voir par exemple :
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