Peinture de Andrea Mantegna - La Prière au jardin des oliviers 1457-1459 © Musée des Beaux-Arts de Tours
Prédication

Tout ce que vous demanderez au nom de Jésus : accordé ? (Jean 14:13)

Enregistrement audio de la prédication / Enregistrement audio du culte

(Voir le texte biblique ci-dessous)

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève le dimanche 14 juin 2020,
par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Peinture de Andrea Mantegna - La Prière au jardin des oliviers 1457-1459 © Musée des Beaux-Arts de Tours
Dans une demi douzaine de passages des évangiles nous avons cette promesse de Jésus « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai ! » (Jean 14:13). Il s’agit donc manifestement d’un message clef de Jésus-Christ. Message qui ne va pas sans poser des difficultés :

  • Bien des personnes ont arrêté de prier après avoir été déçues de ne pas voir arriver ce qu’elles avaient ardemment demandé à Dieu.
  • Et bien des personnes sont manipulées par des religieux qui leurs promettent monts et merveilles si elles suivent bien leurs règles et croyances.

Est-ce que Jésus nous promet réellement que Dieu fera tout ce que nous lui demandons dans notre belle prière ? C’est sans doute plus compliqué que cela car les évangiles nous montrent également que Jésus demande à Dieu de pouvoir vivre, il le demande avec une ardeur, une confiance et une humilité extraordinaire… et qu’il sera pourtant crucifié le lendemain. La Bible nous donne également le témoignage de l’apôtre Paul qui explique que par trois fois il a demandé ardemment à Dieu d’être délivré d’une mystérieuse « écharde dans sa chair » sans que cela arrive. Les deux plus grands témoins de la foi, Jésus et Paul, excusez du peu, contredisent une lecture simpliste de ce « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai ! ».

Il est alors tentant de dire que toute prière de demande d’intervention de Dieu dans notre vie pour nous aider serait païenne sauf que précisément, Jésus et Paul ont demandé l’aide de Dieu pour les aider dans leur vie très concrète, dans leur chair. Et nous avons effectivement cette promesse d’exaucement de notre prière, promesse répétée avec insistance à six reprises (au moins) dans le Nouveau Testament.

Il me semble que dans cette tension se joue un point important de notre foi, de notre prière, de la façon aussi de vivre notre vie en partenariat avec Dieu.

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Vous connaissez probablement l’histoire d’Ali Baba. Il voit une bande de 40 voleurs s’approcher d’un rocher qui s’ouvre grâce à une formule magique « Sésame, ouvre-toi ». Après le départ de la bande, Ali-Baba se présente devant le rocher, dit « Sésame ouvre-toi », il entre dans la grotte qui se révèle contenir un fabuleux trésor dans lequel il se sert avant de repartir. Cette grotte est fiable et généreuse : « Sésame ouvre-toi » et elle offre toutes ses richesses. Il n’y a qu’à aller vers ce rocher, dire la formule magique, et se servir. Est-ce que le « nom de Jésus Christ » serait la formule magique pour ouvrir Dieu et avoir tout ce que notre cœur désire ? Depuis l’aube de l’humanité bien des religions ont la théologie d’Ali Baba : la bonne prière, le bon rite, la bonne croyance, le bon « Sésame ouvre toi » et à nous la pluie et les récoltes, la santé, les amours, la richesse, le travail, et même la vie éternelle. Bien sûr, quand cela ne marche pas, la faute est rejetée sur le pauvre fidèle qui n’aurait pas demandé avec assez de foi, ou ne s’est pas assez sacrifié. Cette logique est très cruelle, par exemple pour une personne qui aurait prié ardemment pour la guérison de son enfant : si son enfant meurt, non seulement la personne sera infiniment triste (évidemment) mais en plus cette théologie digne d’Ali-Baba fait que la personne va se sentir coupable de la mort de son propre enfant en n’ayant pas eu assez la foi. Cette théologie fait des dégâts spirituels et psychologiques immenses. Cela fait souvent perdre la foi en Dieu, car quelle personne, si elle pouvait sauver un enfant, ne le ferait pas sans attendre même que quelqu’un le lui demande ? Quel Dieu se servirait de la vie de cet enfant pour évaluer la foi de ses parents ou pour les punir du manque d’ardeur de leur prière ? Quelle horreur ! Que reste-t-il alors aux personnes victimes de ce genre de religions ?

  • Soit de redoubler de crainte et de soumission à leur église (c’est ce qu’espèrent ceux qui veulent profiter d’eux).
  • Soit perdre la foi, ce qui serait bien dommage alors que précisément ils ont grand besoin de l’aide de Dieu dans leur détresse présente.
  • Soit évoluer dans leur foi, dans leur théologie, dans leur façon de compter sur Dieu, ce n’est jamais trop tard.

Nous ne sommes pas obligés d’attendre de nous faire piéger pour commencer à nous affuter sur cette question. Recherchons ce qu’en vérité l’Évangile du Christ nous dit à ce propos.

La chose essentielle, je pense, que nous disent ces textes c’est que « La prière ardente du juste a une grande efficacité » comme le dit Jacques (5:16). Notre prière change vraiment quelque chose. De cela, je suis certain et c’est bien compréhensible, déjà par le fait qu’en priant, nous faisons un pas de côté dans le flot de notre existence pour nous placer face à la source de la vie, et nous demander ce que nous en espérons. C’est au moins une étincelle de confiance dans le fait que Dieu nous aime et nous bénit. Si cela pouvait faire ensuite son chemin dans notre conscience, ce serait génial.

Mais encore ? La demande est celle d’une action de Dieu. Or, il n’est pas un magicien, sinon il aurait déjà mis du pain sur la table de l’affamé, guéri l’infirme, fait la paix dans le monde, rafraîchi nos glaciers… il y travaille à sa façon, à son rythme, il continue à créer l’univers.

Seulement, il est question dans ces textes d’exaucement pour ici et maintenant à notre prière. Quel exaucement ? Est-ce que si je demande à Dieu une pomme en ajoutant « au nom de Jésus-Christ » une pomme tombera du ciel ? Probablement pas, nous disent les deux récits de prières de Jésus et de Paul que j’évoquais.

Qu’est-ce que nous disent précisément ces six passages promettant l’exaucement de nos prières ? Par exemple, en Jean 14 « tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai » dit la traduction, en fait il n’y a pas marqué « je le ferai », il y a simplement « je ferai, j’agirai », ce qui fait une grande différence : cela veut dire que Dieu répond à notre prière de demande en agissant, cela ne dit pas ce qu’il va faire. Heureusement qu’il ne fait pas toujours ce qui nous passe par la tête de demander, sinon, nous serions bien mal partis.

Qu’est-ce donc que Dieu « fera »(Jean 14:13) ou nous « donnera » (Jean 15:16) suite à notre prière ? À compiler, analyser ces différentes textes et récits, il me semble que l’exaucement de notre prière de demande est trois choses complémentaires.

 

1) La prière élève celui qui prie

Emmanuel Kant retenait ce seul point comme bénéfice de la prière, ce qui est bien dommage, même si c’est déjà ça et justifie à lui seul de prier.

Bien des passages disent les bénéfices de la prière pour la personne qui prie. Par exemple dans les promesses d’exaucements que je vous ai lues, nous avons celle-ci où Jésus dit : « Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit complète. » (Jean 16:24) Nous voyons aussi que comme exaucement à sa prière de sauver sa peau, Jésus reçoit comme exaucement la venue d’un ange c’est-à-dire (en français courant) une action de Dieu en lui : cela lui redonne des forces pour tenir, cela renforce encore sa foi et sa compréhension de la réalité dans laquelle il se trouve. Et quand Paul demande à Dieu d’être délivré d’une « écharde dans sa chair », trois fois le Seigneur lui a répondu, dit-il : « ma grâce te suffit » (2 Corinthiens 12:8-9), la conscience d’être aimé et accompagné par Dieu sans condition. C’est ainsi que Paul sait de quoi il parle quand il nous conseille de prier et quel exaucement nous pouvons attendre : « En toute circonstance (dit-il), demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin, faites-le avec un cœur reconnaissant : et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce que l’on peut imaginer, gardera vos cœurs et vos pensées unis avec Jésus-Christ. » (Philippiens 4:6-7)

Quand il est question dans la Bible de « paix », il ne s’agit pas seulement d’une sorte de sérénité un peu repue et béate. Cette notion de « paix » désigne l’aboutissement d’un projet de construction. En ce qui concerne une personne humaine, une personne humaine en paix est donc une personne en forme, libre, enthousiaste, créative, dans une belle relation de partenariat avec Dieu et dans une belle relation avec son entourage. C’est tout le contraire d’une paix béate, c’est une vie éveillée et source de vie.

Pas besoin d’une foi à 100% pour que Dieu puisse commencer à nous apporter cet exaucement, penser à le prier est déjà une ouverture avec laquelle il commencera à pouvoir travailler et nous aider à faire un pas.

C’est à mon avis le premier exaucement de la prière de demande sincère, il y en a encore deux autres.

 

2) La prière nous accorde avec Dieu pour que nous agissions, nous.

Kant reprochait à la prière païenne de nous déresponsabiliser quand nous demandons à Dieu ce que nous aurions dû obtenir par notre bonne conduite. Il n’a pas tort quand c’est la prière de l’écolier qui demande à Dieu des bonnes notes au lieu de réviser, ou la prière du malade qui prie et qui jeûne sans prendre soin de son corps et sans aller voir un médecin.

Ce n’est pas cela du tout qui est promis dans l’Évangile, au contraire. Nous avons vu avec le premier exaucement que Dieu nous prépare pour l’action. C’est d’ailleurs clairement ce que disent les deux premiers textes que je vous ai lues :

La promesse « tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai » (Jean 14:13) ne tombe pas comme ça toute seule, elle est rattaché à ce qui précède par la conjonction « et » qui fait de cette promesse la conclusion de ce qui précède : « celui qui a confiance en moi (dit Jésus) fera aussi les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes parce que je vais auprès du Père, et dans tout ce que vous demanderez en mon nom, j’agirai »

De même dans le chapitre suivant, Jésus rattache l’exaucement de notre prière de demande au fait que Dieu croit en nous, qu’il nous mobilise, nous appelle, nous donne de porter des fruits de service en ce monde, à son image : « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi (dit Jésus) c’est moi qui vous ai choisis ; je vous ai donné une mission afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que le Père vous donne tout ce que vous lui demanderez en mon nom. »

Ces promesses d’exaucement nous disent nous faisons des miracles avec le Christ en nous, en sentant notre dignité, en nous sentant appelé, en saisissant son amour pour ce monde (Jean 3:16) et de ses habitants, nous ferons des miracles encore plus grands que tout ce qu’il a pu faire en ses quelques années de ministère. Cet exaucement certain de notre prière c’est aussi notre consécration à nous qui prions. Cet exaucement est de devenir apôtre et même christ, à notre mesure et dans notre temps.

C’est ainsi que quand nous prions pour la paix dans le monde, ou pour que l’affamé trouve du pain, ou que le malade soit guéri… Dieu n’est pas moins clairvoyant ou bienfaisant que nous, il n’est donc pas utile de lui dire de faire quelque chose, c’est l’inverse : en priant sur ces sujets avec sincérité nous laissons Dieu nous accorder, nous, avec ses projets à lui, son action et celle des autres bonnes volontés qu’il pourra trouver, espérons-le.

Notre prière de demandes est un regard d’espérance tourné vers Dieu. Ces demandes, Dieu les transforme en appel et en forces. C’est pourquoi, quand Jésus ose demander à Dieu de faire ce qu’il espère, il ajoute à plusieurs reprises « que ta volonté soit faite et non la mienne ». Bientôt, Jésus va pouvoir se lever, aller vers son futur, et parachever son œuvre.

Il en est de même dans le livre des Actes quand un pauvre demande à deux apôtres de la monnaie pour manger. Comment est-ce que Pierre l’exauce, à l’image de ce que lui inspire Jésus-Christ ? Il lui donne d’être en forme, debout sur ses pieds, à son tour capable d’agir, avec l’aide de Dieu. (Actes 3:6)

Le premier exaucement à notre prière de demande est : avec Dieu, préparez vous à changer. Le second exaucement certain à notre prière c’est : préparez-vous à faire des miracles avec Dieu. Il y a un troisième exaucement à notre prière de demande. Il est encore plus étonnant, c’est : préparez-vous à changer Dieu lui-même.

 

3) Notre prière exauce Dieu, elle l’informe.

Kant critiquait la religion quand elle consiste à chercher à fléchir Dieu par nos supplications et nos sacrifices censées attirer ses faveurs, au cas où Dieu manquerait d’amour ! Il est vrai que ce genre d’exercices nous introduit dans une théologie et un rapport à Dieu qui nous éloignent grandement du Dieu que nous révèle Jésus-Christ, un Dieu en qui nous pouvons avoir pleine confiance (foi).

Cependant, comme le remarque Jean dans sa première lettre(5:14-15), Dieu écoute ce que nous demandons. Jean ajoute même que nous sommes riches des demandes que nous lui avons demandées. Elles nous enrichissent collectivement, Dieu et nous tous. Car l’avenir est notre projet commun, en communion, nous tous avec Dieu. Nous y avons notre part, notre avis compte, comme dans notre démocratie helvétique, et même (c’est pour dire), encore infiniment mieux.

Dieu nous bénit ainsi, de cette triple bénédiction.

Amen

pasteur Marc Pernot

Textes de la Bible

Six fois la promesse d’être exaucé

Jean 14:12-14

12Je vous le déclare, c’est la vérité : celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père. 13Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je ferai, afin que le Fils manifeste la gloire du Père. 14Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je ferai.

Jean 15:16-17

16Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis ; je vous ai donné une mission afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure, afin que le Père vous donne ce que vous lui demanderez en mon nom. 17Ce que je vous commande, donc, c’est de vous aimer les uns les autres.

Jean 16:23-28

23En ce jour-là, vous ne me demanderez plus rien à moi. Amen, amen, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous donnera. 24Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit complète. 25Je vous ai dit tout cela en utilisant diverses images. L’heure vient où je ne vous parlerai plus de cette manière, mais où je vous annoncerai clairement ce qui concerne le Père. 26Ce jour-là, vous adresserez vos demandes en mon nom ; et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, 27car le Père lui-même vous aime.

1 Jean 5:14-15

14Voici l’assurance que nous avons devant Dieu : si nous lui demandons quelque chose de conforme à sa volonté, il nous écoute. 15Et si nous savons qu’il nous écoute et ce que nous demandons, nous savons que nous avons ce que nous lui avons demandées.

Matthieu 21:21-22

21Jésus leur dit : Je vous le déclare, c’est la vérité : si vous avez de la foi et si vous ne doutez pas, non seulement vous pourrez faire ce que j’ai fait à ce figuier, mais même, vous direz à cette montagne : « Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer », et cela arrivera. 22Tout ce que vous demanderez dans la prière en ayant confiance vous recevrez »

Marc 11:24

24C’est pourquoi, je vous dis : Tout ce que vous priez et demandez, croyez que vous êtes en train de recevoir et sera à vous.

 

Autres textes cités

Luc 11:9-13

9Et moi, je vous dis : demandez et vous recevrez ; cherchez et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira la porte. 10Car celui qui demande reçoit, qui cherche trouve et l’on ouvre la porte à qui frappe. 11Si l’un d’entre vous est père, donnera-t-il un serpent à son fils alors que celui-ci lui demande un poisson ? 12Ou bien lui donnera-t-il un scorpion s’il demande un œuf ? 13Vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants. À combien plus forte raison le Père qui est au ciel donnera-t-il l’Esprit saint à ceux qui le lui demandent ! »

Luc 22:41-44

41Jésus se mit à genoux pour prier, 42en disant : Père, si telle est ta décision, éloigne de moi cette coupe. Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui advienne, mais la tienne. 43Alors un ange lui apparut, du ciel, pour le fortifier. 44En proie à l’angoisse, il priait avec plus de ferveur encore…

Philippiens 4:6-7

6Ne vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin, et faites-le avec un cœur reconnaissant. 7Et la paix de Dieu, qui dépasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées unis avec Jésus Christ.

Actes 3:1-16

Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de la neuvième heure. 2Près de la porte du temple, appelée la Belle porte, il y avait un homme boiteux de naissance. Chaque jour, on le portait et on l’installait là, pour qu’il mendie auprès de ceux qui entraient dans le temple. 3Il vit Pierre et Jean qui allaient y entrer et il leur demanda de l’argent. 4Pierre et Jean fixèrent les yeux sur lui et Pierre lui dit : « Regarde-nous ! » 5L’homme les regarda avec attention, car il s’attendait à recevoir d’eux quelque chose. 6Pierre lui dit alors : « Je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche ! » 7Puis il le prit par la main droite et il le releva. Aussitôt, les pieds et les chevilles du boiteux devinrent fermes ; 8d’un bond, il fut sur ses pieds et il se mit à marcher…

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8 Commentaires

  1. Michel de Bibletude dit :

    On pourrait aussi citer Jacques 4:3:
    Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions.

  2. Pascale dit :

    J’aimerais faire trois remarques :
    1) Quelle chance on a de disposer d’un espace où l’on peut commenter une prédication !
    2) Pour la prière de Jésus, il me semble que sa demande n’est pas tellement d’ordre matériel, car s’il avait voulu éviter à tout prix la mort il lui aurait peut-être suffit de renoncer et de fuir. S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il avait probablement compris que ce n’était pas la volonté de son Père. Je vois alors sa prière comme étant du style : « J’aurais tellement voulu ne pas avoir à mourir mais avant tout c’est ta volonté que je veux suivre et je te demande de me donner le courage et la force d’aller au bout. » Comment ne pas être bouleversé devant un tel amour pour Dieu et une telle confiance !
    3) Puisqu’à travers nos prières, Dieu travaille en nous et continue son œuvre de création, peut-on aller jusqu’à dire que Dieu a besoin de nos prières ?

    1. Marc Pernot dit :

      1) Merci pour les encouragements et pour le dialogue.
      2) Oui, mais : Jésus n’a manifestement pas envie de mourir, ce n’est pas une préoccupation seulement matérielle, certes, elle touche à plein de chose comme sa vocation, ses amitiés, la joie de vivre en ce monde, et puis le fait qu’une mort violente et haineuse est quand même grave. Cela concerne quand même directement la vie en ce monde et le corps. Mais avec la force reçue il reçoit une force et un approfondissement. Cela dit, à la croix, il est quand même manifestement déçu de la manière dont il a été exaucé avec son « Mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? »
      3) Tout à fait d’accord.

      1. Pascale dit :

        Oui, mais on peut bien penser que Dieu, lui aussi ne voulait pas que Jésus meure. Ce ne serait donc pas sa volonté. Et s’il y avait quelqu’un qui savait certainement mieux que quiconque que Dieu n’est pas un magicien, c’est bien Jésus. Si on sait à l’avance que Dieu ne peut pas nous donner une demande bien légitime, il y a alors peu d’intérêt à la formuler, si ce n’est comme un cri de détresse.

  3. Émile Morantin dit :

    Bonsoir pasteur,
    mon message s’étant perdu dans les ça+ça+ça!!!je réécris!c’est en lien avec la dernière phrase de votre prêche « préparez -vous à changer Dieu lui-même! »
    Marcel Légaut,dit ceci: »le croyant se doit d’affirmer que ce qui relève fondamentalement de son humanité n’est pas sans influencer Dieu lui-même »
    plus loin »rien ne paraît plus insensé! »plus loin encore « cette affirmation relève de la foi exclusivement »
    Pour finir « les hommes ne peuvent plus admettre l’existence d’un Dieu au-dessus de toute loi,monarque absolu et tout puissant qui lorsqu’on le supplie suffisamment ,à longueur de prières, sort parfois de son insensibilité à l’égard de la condition malheureuse de ses sujets! »
    Il écrivait cela en 1970,c’est en accord avec ce que je comprends de vos  » convictions ».
    Bonne soirée à tous!

    1. Marc Pernot dit :

      Merci pour cette magnifique référence.

  4. Émile Morantin dit :

    Bonjour,
    En réponse à Pascale,Dieu ne veut la mort de personne et cela Jésus le savait,la volonté de Dieu n’a donc pas consisté à abandonner celui qui l’avait fait mieux connaître sur la terre,mais en tant qu’être humain et dans le « pétrin » où son opposition aux pharisiens l’ avait conduit ,il n’avait comme solutions que de fuir ou d’accepter l’inéluctable.
    Une autre hypothèse que j’ai émise à la pasteure Marie Cénec (j’attends la réponse??!)d’après Jean13 (27-28) » c’est à ce moment là que Satan entra en Judas » il n’y était donc pas « avant »quid du voleur,traître et autres gentillesses à son encontre?
    ce que tu as à faire fait le vite! ne peut -on en déduire que consciemment ou inconsciemment,il y avait une sorte de « deal » entre les deux? Et que ,dans ce cas,tout était écrit dès le départ!
    Si le pasteur Marc Pernot peut m’éclairer ,ma maison avec deux lampes sera superbement illuminée !!
    Merci, bonne fin d’après-midi!

    1. Marc Pernot dit :

      Il y a deux interprétations en ce qui concerne Judas, selon les évangiles :

      • l’Évangile selon Jean.
        C’est le plus négatif contre Judas. Loin d’être un héros, il a toujours été le type même de la personne pleine de haine contre les autres, Jean nous dit que Judas volait dans la caisse que Jésus avait pour aider les pauvres (Jean 12:4) et que Jésus savait très bien qu’il était méchant : “ Jésus dit aux apôtres : N’est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous les douze ? Et l’un de vous est un diable ! Il parlait de Judas Iscariot, fils de Simon ; car c’était lui qui devait le livrer, lui, l’un des douze. ” (Jean 6:70-71)
      • L’Évangile selon Luc.
        Il y a un moment où le mal entre dans le cœur de Judas et il se retourne contre Jésus, voulant le faire mourir. Mais au début, il est dans cet évangile un apôtre comme les autres, et effectivement, c’est déjà assez extraordinaire comme foi, comme courage. Il est capable, comme les autres apôtres, de tout laisser pour suivre Jésus pendant 3 ans dans les 4 coins du pays, avec les difficultés et la peur des autorités, avec la fatigue et la faim, parfois. Luc insiste souvent sur la liberté que Dieu nous donne. Dieu appelle chacun, nous pouvons laisser passer, ou suivre Jésus, nous convertir. Et à tout moment, nous dit ici l’exemple de Judas, nous pouvons aussi nous dé-convertir.
      • Les Évangiles selon Matthieu et Marc.
        Ils ne disent pas vraiment de mal de Judas. Jésus appelle Judas « mon ami » et il lui dit : “ Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le ”, avant d’expliquer aux autres apôtres qu’il faut bien que ça se passe comme ça, afin que les prophéties de la Bible soient accomplies ”. (Matthieu 26:47-56). Pourquoi ? Matthieu dit que Judas est celui qui a « livré » Jésus. Ce verbe est très neutre, il peut être compris en mal (trahir) ou en bien (livrer au sens de transmettre, comme on transmet l’Evangile). Rien n’empêche, selon Matthieu, que Judas ait eu une bonne intention de conduire les autorités à Jésus. Il savait qu’ils voulaient le tuer, bien sûr, mais il espérait peut-être que quand Jésus serait entendu par les autorités religieuses, ils comprendraient enfin que Jésus est bien le Christ, le fils de Dieu. Et à la fin, il va prendre la défense de Jésus, seul contre tous. Selon Matthieu, Judas se suicide à la fin, parce qu’il est catastrophé de voir Jésus condamné par les autorités. Judas ne regrette pas d’avoir aidé les soldats à mettre la main sur Jésus, mais ce qu’il regrette c’est que les choses tournent autrement que ce qu’il espérait.

      La trahison d’un des tout proche de Jésus était une sorte de scandale, vraisemblablement, que l’église de la première génération a bien été obligée de prendre en compte pour en dire quelque chose, proposer une compréhension.

      Mais ceci ne sont que des humbles propositions et pistes… quand même pas une lumière. En tout cas, vous avez raison de chercher une multiplicité d’éclairages, cela évite bien des pièges.

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