Si Dieu est grâce pour nous, il n’y a plus de péché ?
Question posée :
Bonjour,
1. Selon le NT, sans Loi il n’y aurait pas de péché (Romains 4). Or nous ne sommes plus sous la Loi, mais sous la grâce: il n’y a donc plus de péché ?
2. Quand Jésus dit qu’en pensée déjà on pèche, le dit-il pour montrer que la Loi ne sert à rien ? (ce serait donc ironique)
Merci
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
Sans la Loi, d’après certains, il n’y aurait plus de conscience du péché. Ce n’est pas sot comme remarque, en tout cas en ce qui concerne l’éducation d’un enfant. Non qu’il faille à tout prix qu’il se sentent pécheur ou culpabilisé, bien entendu, mais qu’il apprenne à prendre en main sa propre vie, devenant progressivement adulte en élaborant pour lui-même une façon de vivre.
En ce qui concerne notre vie devant Dieu, je suis moins convaincu, à vrai dire. Avec le Christ sous les yeux, avec une certaine connaissance, voire une expérience de Dieu, nous sommes face à une façon d’être belle et inspirante. Il n’est pas difficile de sentir l’écart entre notre ce que nous sommes et cette façon d’être. C’est là, si l’on veut l’appeler ainsi, une conscience du péché, et cela sans que ce soit une Loi, c’est à dire une obligation type, sanctionnée par une évaluation ou par une sanction. En effet, notre valeur est déjà estimée au plus haut prix possible par l’amour de Dieu, c’est son choix et il n’y a rien à y redire, si ce n’est cette interrogation que l’on entend dans la bouche d’un jaloux « mais qu’est-ce qu’elle lui trouve ? ». Et de sanction il ne peut être non plus question, Dieu ayant d’autres moyens pédagogiques pour nous amener à la vie que la claque, la torture, ou l’abandon…
Nous sommes donc tous pécheurs, au sens où nous avons une marge de progression possible, c’est ce que montre Jésus en disant que le début d’une pensée injuste est déjà un problème. En fait c’est peut-être même la racine du problème et elle est effectivement plutôt hors de notre portée. Nous sommes tous pécheurs et nous sommes tous pardonnés. Nous sommes tous frères et sœurs par le fait que nous soyons pécheurs, imparfaits, faisant parfois du mal à notre prochain, à nous-même et contre Dieu. Et nous sommes tous frères et sœurs aussi par l’amour que Dieu a pour chacun individuellement, par la valeur qu’il attache à la vie et à l’avenir de chacune et chacun.
« Là où le péché abonde, la grâce surabonde »
(Romains 5:20, 1 Timothée 1:14)« Méprises-tu les richesses de la bonté (de Dieu), de sa patience et de sa longanimité, ne reconnaissant pas que la bonté de Dieu te pousse à un changement d’état d’esprit ? »
(Romains 2:4)
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
Si vous voulez, vous pouvez voir aussi, dans le petit dictionnaire de théologie :
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