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Ethique

Le bruit des voisins : Sujet futile ? Pourtant, une grosse souffrance.

Par : pasteur Marc Pernot

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Question posée :

Bonjour cher Marc,
Merci pour votre blog que je lis régulièrement avec grand intérêt.
J’ai écris plusieurs versions de ce mail et me suis perdue dans les détails, alors que ma question est simple et futile, j’en ai même honte, et pourtant… Je viens d’emménager dans un logement social avec mon compagnon et mon petit bébé de 5 mois. Il y a un joli terrain et j’en suis très heureuse. Mais la joie est gâchée par un monsieur qui habite dans l’appartement mitoyen et qui reçoit ses enfants de 4 et 7 ans tous les soirs et pendant weekend et vacances : malgré ma Foi, malgré mes prières, malgré mes larmes, je ne les supporte pas. Ils sont très bruyants et me tapent sur les nerfs au point que je souhaiterais déménager alors que je viens d’arriver et que tout se profilait parfaitement. Bien sûr je n’en ai pas les moyens financiers actuellement, ni la force actuellement, je suis très fatiguée par le déménagement que je viens d’effectuer ainsi que par mon bébé qui ne fait pas ses nuits, ainsi que par le décès de la maman de mon conjoint qui nous a fortement impacté. J’ai beau me raisonner, trouver ça futile, les entendre du matin au soir courir dans l’escalier de l’autre côté de la cloison me rend folle. Ils me reveillent en se levant le matin, on dirait un troupeau, ça vibre chez moi, c’est très mal insonorisé, vous l’aurez compris. Ça reveille aussi mon bébé. Ça stresse mon conjoint et le fait que je devienne complètement obnubilé par le boucan des voisins devient invivable. J’ai beau faire un travail sur moi, me refugier dans la prière, je me sens prise au piège, obligée de vivre « à leur rythme », et j’en ressens une profonde injustice. J’appelle Dieu à l’aide car en moi cela prend des proportions gigantesques, j’ai une boule au ventre continuellement, je ne me sens même pas en sécurité à cause de ce bruit qui vient d’à côté et qui m’agresse l’esprit et le moral.
Nous en avons fait part au voisin mais il prétend ne rien pouvoir faire, lui ne nous entend pas du tout et il semble normal que ces enfants de 4 et 7 ans soient bruyants, bref il n’y peut rien.
Je n’attends pas de réponse miracle de votre part. J’avais besoin de me confier. Mon conjoint ne travaille pas en ce moment, à cause du Covid et moi je reçois une modeste allocation chômage ne nous permettant pas d’acheter une petite maison qui serait mon havre de paix. Je suis si fatiguée, si déprimée… Je ne supporte plus ces « autres » qui se fichent de leur prochain alors qu’il serait si simple de marcher doucement dans l’escalier et de ne pas courir comme des éléphants toutes les soirées et/ou les matinées…
Dieu me vienne en aide.
Cordialement,

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Hyper sympa de penser à m’encourager de la sorte.

C’est vrai que Dieu est d’un grand secours, comme une source d’évolution, d’élévation, d’approfondissement… mais effectivement, je pense que dans ce genre de situations, il nécessaire de prendre des mesures urgentes et radicales. Car il est bien évident que vous ressources sont attaquées par cette situation. Il et une chose d’affronter des chocs comme une naissance, un décès, un problème de santé grave, la perte d’un emploi. Plusieurs chocs rapprochés ne font pas seulement que s’ajouter, ils se multiplient. Le pire est une situation de stress permanent comme ce problème de voisinage. Cela n’a rien de futile. Nous savons tous qu’un simple robinet qui goute peut empêcher de dormir, et user notre résistance, alors que cela n’a rien d’assourdissant.

Quelle solution ?

  • Il y aurait la voie de la justice, car il est effectivement reconnu comme un préjudice le fait d’avoir du bruit, soit en dehors des heures légales, soit de façon répétée. Seulement la justice est très lente, et relativement aléatoire dans ce genre de cas. Surtout si ce voisin est propriétaire, je ne suis pas certain qu’une solution simple soit possible pour le pousser à plus de civilité, ou pour qu’il commence à éduquer ses enfants. Ce serait pourtant sans doute dans leur propre intérêt d’apprendre à vivre en société. De toute façon, cette solution me semble jouter du stress au stress.
  • L’autre solution est effectivement de partir en urgence. Il doit être possible de trouver de l’aide pour vous aider. Si j’étais le prêtre ou le pasteur de la paroisse du coin où vous vivez, je ferais appel à toutes les bonnes volontés de la paroisse pour vous trouver un nouveau point de chute, le repeindre et porter vos affaires dedans. L’assistante sociale de la mairie peut aussi peut-être vous trouver une aide d’urgence pour un logement et un déménagement. En attendant, pourriez-vous trouver à vous réfugier chez quelqu’un de vos familles qui a une maison à la campagne ?

Bon courage, vraiment, et que l’avenir s’éclaircisse, afin de vous trouver tout bientôt en pleine forme, dans un environnement paisible et épanouissant pour vous et pour votre famille.

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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