Extrait d"un tableau de Spitzweg représentant un bibliothécaire

Par : pasteur Marc Pernot

Selon une image très courante dans la Bible, le Bon Berger c’est le Christ, ou c’est Dieu 1. Cela veut dire que Dieu a pour chaque être humain l’attention, l’affection même, que le berger a pour un agneau. Il le guide là où il y a un pâturage et de l’eau, il le met à l’abri la nuit dans une bergerie pour qu’il ne soit ni dévoré par le loup ni volé par un brigand, il le soigne quand il est blessé et le recherche quand il est perdu et le porte quand il est fatigué2 … La théologie chrétienne au cours des premiers siècles a même largement représenté le Christ comme un berger portant un agneau perdu. Cela était pour eux un bon résumé de son rôle et de l’Évangile.

À l’époque de Jésus, les bergers étaient assez mal vus par les intégristes, car il est difficile d’appliquer à la lettre les commandements de la Loi religieuse quand on est dans la nature, et il est difficile de rejoindre la communauté pour lire la Bible si, à cause de son troupeau, l’on est un peu loin de la synagogue. Mais les bergers étaient par ailleurs réputés être proches de Dieu par la prière (la nature rend humble et admiratif de la création), et par le chant (comme David). Tout cela ressemble assez à ce que nous savons de Jésus, assez souple pour ce qui concerne la pratique religieuse, mais infiniment proche de Dieu et proche de chacun.

Il n’est donc pas très étonnant que l’Évangile nous dise que ce sont des bergers qui ont découvert les premiers que Jésus est le Christ 3. Nous sommes tous appelés ainsi à être à notre mesure des bergers.

1 voir Jean 10, Psaume 23

2 Luc 15

3 Luc 2:8

Marc Pernot

Suite :

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Une prédication : « Serions-nous des moutons pour avoir besoin d’un berger ? » (Évangiles selon Marc 6:34 et selon Matthieu 9:36)

Quelques courtes définitions de mots essentiels de la théologie

Quelques questions de théologie posées par des visiteurs et une réponse proposée
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2 Commentaires

  1. biduline dit :

    Personnellement, je n’ai jamais aimé cette métaphore biblique de la bible en nous comparant brebis et berger… Je n’ai rien contre les bergers, ni leurs brebis, ce que je n’aime pas c’est être comparé à un mouton !
    Les expressions et proverbe contenant des moutons sont légions et sont toutes liées à la stupidité de cet animal !
    Mon frère a des moutons et j’ai en effet pu constater par moi même la  » crétinerie » des ces mammifères qui en dehors de mon assiette sont vraiment déplorables !

    L’idée que l’on puisse « me tondre » comme un mouton, résonne chez moi comme s’il y avait » tromperie », volonté d’abuser de moi, de la part de dieu envers moi… En ce qui me concerne cette métaphore n’est vraiment pas la bonne…

    1. Marc Pernot dit :

      Chère Biduline
      C’est la difficulté du langage imagé. Il est très utile, en particulier pour parler de ce qui ne peut se dire facilement, par exemple pour expliquer à un esquimau le goût de la fraise, ou à un sourd de naissance ce que telle musique provoque comme émotion. Seulement il est vrai que ces images ont leur limites, en particulier quand on change de milieu culturel. Car si le soleil est source de bienfaits ici, il est peut-être source de sécheresse là-bas, et la même réalité dit des choses complètement opposées en tant qu’image. Je pense qu’il en est de même pour la figure du berger dans la Bible, et des moutons. Ces images peuvent devenir pour nous de l’hébreu. Pour saisir ce que dit un texte en hébreu : soit on le traduit en français (ce qui est toujours un peu trompeur), soit on apprend suffisamment d’hébreu. En ce qui concerne les images bibliques, elles demanderaient soit à être traduites dans notre référentiel avec d’autres images (pas facile), soit de se renseigner sur le sens de l’image rencontrée dans contexte culturel des personnes qui ont écrit le texte, et comprendre ainsi un petit peu mieux ce qui se dit ainsi.

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