illustration : un garçon, assis à terre, pleure - Image parMichal Jarmoluk de Pixabay
Question

Remercier Dieu d’avoir survécu à un accident : cela choque les familles des autres !

Par : pasteur Marc Pernot

illustration : un garçon, assis à terre, pleure - Image parMichal Jarmoluk de Pixabay

Question posée :

Bonjour

Je n’en peux plus, à chaque catastrophe d’origine humaine ou naturelle, d’entendre les survivants et/ou leurs proches, proclamer que c’est « grâce à Dieu » – je pense alors aux proches des victimes qui sont renvoyées au fait que Dieu n’en avait rien à faire des leurs et qu’ils pouvaient crever… Je ressens très vivement cet agacement, et je ne sais quoi en penser…

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir
Effectivement, c’est abominable pour les familles des victimes et tous ceux qui sont atteints d’une manière générale par des catastrophes, maladies, accidents. Car comment peuvent-ils alors interpréter cela ? Que Dieu les a abandonnés ? Qu’il ne les aime pas ? Qu’ils n’ont pas assez la foi, pas assez bien prié ? C’est extrêmement cruel car non seulement ces personnes sont frappées par une catastrophe, mais elles risquent bien de ne plus croire en Dieu, après cela. De plus, la théologie proposée est assez perverse : Un Dieu qui n’aime pas tout le monde, un Dieu injuste. Ou un Dieu qui attend qu’on le prie assez fort et assez bien pour donner un coup de main, Un Dieu du chantage faisant commerce de ses bénédictions…

Je pense que cela remonte très loin : au « destin » inscrit d’avance pour des romains et grecs de l’antiquité, à la notion (pas si biblique que cela) mais trop fréquente parmi les chrétiens que Dieu serait tout-puissant et piloterait tout, c’est aussi l’idée de musulmans avec le « c’était écrit » mektoub.

Cela dit, si je me mets à la place d’un rescapé d’accident, je ne suis pas certain que je résisterais à l’envie de remercier Dieu, car la vie est un miracle et après avoir frôlé la mort, peut-être redécouvre-t-on tout particulièrement la saveur de chaque journée qui nous est donnée de vivre, et que cela donne envie de célébrer le créateur de la vie. Même s’il n’était pas précisément derrière le miracle qui a fait que je sois épargné et d’autres non. Donc oui à la louange à Dieu, mais absolument dans la discrétion (comme vous le dites pour ne pas choquer d’autres personnes qui n’ont pas eu cette chance), et sans se tromper pour quoi précisément on remercie Dieu.

Dieu nous bénit tous et chacun.e personnellement.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Si vous voulez, vous pouvez voir aussi, dans le petit dictionnaire de théologie :

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