Prédication

Serions-nous des moutons pour avoir besoin d’un berger ? (Évangiles selon Marc 6:34 et selon Matthieu 9:36)

pasteur Marc Pernot

 

Vidéo :

(Voir le texte biblique ci-dessous)

Christ en bon berger

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève le Dimanche 9 décembre 2018,
par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Ce texte de l’Évangile selon Marc, à la fois tout simple et émaillé de miracles, n’est pas un conte pour enfant. Il est un pamphlet, un manifeste pour une nouvelle façon de concevoir l’humain, Dieu et la religion. C’est cela qui est en jeu dans cette petite phrase lourde de sens « voyant la foule, Jésus fut ému parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger. » (Marc 6:30-37… 42-47).

Ce que ce texte a de subversif n’a pas échappé à la première génération de chrétiens, au point que Matthieu, environ 20 ans après Marc, s’est senti amené à le transformer afin de rendre plus acceptable pour l’église du début des années 80.

Qu’est-ce que Matthieu a changé ? Il a simplement déplacé cette phrase où Jésus pleure sur la foule sans berger. Matthieu fait suivre cet épisode par l’épisode où Jésus envoie ses disciples en mission. Cela semble peu de chose, mais du coup, c’est un tout autre berger qui est annoncé, c’est une tout autre compréhension de notre besoin de salut, une autre vision de l’église. (Matthieu 9:35-10:1)

Qui est le berger ?

Qu’est-ce qu’il y aurait de choquant dans ce texte de Marc où Jésus pleure sur cette foule de personnes qui sont « comme des brebis qui n’ont pas de berger » ? Replaçons nous dans le contexte de l’an 80. Le développement de la foi chrétienne a connu un vrai succès, des églises vivantes sont déjà présentes un peu partout dans le vaste empire romain. Même si ce n’est pas encore le raz-de-marée du IVème siècle, c’est déjà une vraie belle croissance, au point que la communauté chrétienne devient visible dans le panorama religieux romain, indépendamment du judaïsme. Cela demande de s’organiser. C’est à cette époque aussi que les derniers témoins directs de Jésus disparaissent, en particulier les grandes figures. Ils faisaient autorité, bien sûr, même si leurs voix et leur personnalités étaient diverses, ils donnaient une colonne vertébrales, ou plutôt ils étaient les colonnes d’une maison commune, l’église chrétienne naissante, au-delà des personnalités propres et des diversités entre les origines juives et païennes, diversités de théologies, de cultes, de rites, de spiritualités, de langues et de cultures dans ce vase empire.

Jésus n’est plus là physiquement, les témoins directs disparaissent. Que faire pour que la foule ne soit pas « comme des brebis qui n’ont pas de berger » ? Comment faire pour que la foule soit nourrie et guidée ? Comment faire pour continuer à faire corps dans ces circonstances ? Marc et Matthieu apportent ici des réponses différentes.

La solution de Matthieu est la plus connue, la plus facile. Jésus est ému en voyant la foule, car ils étaient « comme des brebis qui n’ont pas de berger »(Mat. 9:36) et pour remédier à ce problème il envoie une équipe de 12 disciples pour prêcher et guérir à sa façon.

Voilà un message qui structure l’église. Voilà un message propre à faire un peuple à partir de personnes disparates. Cette citation « comme des brebis qui n’ont pas de berger » renvoie à des textes bien connus de Bible hébraïque. D’abord au livre des Nombres (27:15-21), quand Moïse au terme de sa vie, ayant conduit le peuple dans le désert à la porte de la terre promise, prie l’Éternel de lui donner un homme pour lui succéder à la tête du peuple. Ce texte de Matthieu fait également penser au livre du prophète Ézéchiel (34:23) où l’Éternel établi David comme berger sur son peuple maltraité et déchiré.

Voilà un message qui convient bien à l’époque où Matthieu écrit. En déplaçant le pleur de Jésus sur le peuple sans berger avant l’envoi des disciples en mission, et non après comme dans le témoignage de Marc, l’église vient succéder à Jésus. Le rôle du Christ est alors compris comme celui d’un nouveau Moïse qui enseigne et un nouveau David pour soigner le peuple. C’est comme cela que Christ est le berger et que l’église est bergère à sa suite, chargée d’être prophète et roi pour le peuple, et à vrai dire à la place du peuple, qui du coup devient un troupeau, dans ce modèle, et les individus des moutons dociles et protégés.

Ce message est fort bien passé dans l’église chrétienne.

Regardons maintenant ce que proposait Marc dans son Évangile. Il dit précisément l’inverse tant sur le rôle de Jésus que sur celui de l’Église que sur ce que Dieu fait pour que chaque personne soit guidée et soignée, et ce qu’il fait afin que l’humanité soit ni une bande de veaux, ni un banc de requins se dévorant mutuellement, au contraire : que l’humanité soit un corps où une diversité de membres s’articulent bien.

Quand Marc nous dit que Jésus est pris aux tripes d’émotion devant la foule « comme n’ayant pas de berger », où en est-on dans le fil de cette histoire ? Ces personnes que Jésus regarde ont pourtant déjà pleinement reçu tout ce que Matthieu présente comme la solution. Jésus enseigne et guérit. Des personnes viennent et s’assemblent autour de lui, pleines de confiance et d’espérance dans sa parole et dans son action. Le texte nous montre ce succès comme miraculeux : le temps de traverser le lac à la barque, la foule a pu rassembler d’autres personnes venant de partout (sans téléphone portable) et même faire le tour du lac à pied en arrivant bien avant la barque.

Du point de vue de Matthieu, tout serait déjà là, pas besoin de pleurer : la puissance de Dieu faisant des miracles, le nouveau Moïse qui porte la Parole de Dieu au peuple, le nouveau David qui agit comme un bon roi pour soigner les plaies de son peuple, nous avons aussi les apôtres tels des Josué déjà capables de succéder à leur maître. Et nous avons effectivement un peuple uni, selon le texte qui précise que c’est bien « ensemble » que la foule court pour retrouver Jésus (συντρέχω et pas seulement τρέχω), unis malgré leur diversité d’origines.

Ils ont donc tout ce qu’espère Jésus selon Matthieu ? Jésus comme berger, et des bergers successeurs au cas où il devrait s’absenter. Pourtant, selon Marc, Jésus est « pris aux tripes d’émotion » parce qu’ils n’ont pas de berger. Donc, manifestement, selon ce texte Jésus ne se considère pas comme le berger ultime, et encore moins l’église.

Qui est ce berger dont le manque fait pleurer Jésus ? C’est Dieu. Et Dieu seul. La citation implicite de ce cri de désespoir de Jésus serait plutôt le Psaume 23 : c’est l’Éternel qui est notre berger, et le Christ est celui qui donne à chacun accès à ce berger. Il est la porte, il est le chemin, ou il est un berger temporaire qui guide au seul berger.

C’est pourquoi Jésus pleure. Il pleure de son incroyable succès et de celui de ses disciples. Succès mal placé puisque manifestement ces personnes sont devenues un peuple qui le prennent pour berger. C’est comme dans ce proverbe : Le sage montre la lune, et le fou regarde le doigt. Le Christ annonce le règne de Dieu, il veut ouvrir ainsi chacun à l’action de Dieu en lui Jésus ne veut pas imposer une vision, il met en lumière pour que chacun puisse voir. Il ne veut pas être un nouveau Moïse mais que chaque personne vivante soit inspirée, que chacun soit Moïse et David à sa mesure. L’humanité sera un corps et non un troupeau. C’est pourquoi Jésus annonce le règne de Dieu et non son règne à lui, Jésus, et non sa volonté à lui mais que la volonté de Dieu soit faite. C’est pourquoi Jésus guérit et libère chacun et qu’il en pleure que ces personnes de la foule se transforment en fan-club et n’aillent pas plus loin, à la source, à Dieu. C’est pourquoi cet épisode se termine par Jésus qui renvoie lui-même la foule loin de lui, et même ses proches disciples. Jésus restant seul à prier Dieu. Comme un signe désignant le Berger, et aussi parce que lui-même en a besoin. Peut-être pour lui demander son aide afin de résoudre ce paradoxe : comment enseigner et guérir au nom du berger sans être pris lui-même pour le berger. Comment aider quelqu’un sans l’aliéner ? Comment faire goûter à l’eau de la source sans être pris pour la source. Cette question se pose aussi dans notre façon d’aimer, dans notre façon d’aider. Cette question se pose aussi pour l’église dont le but est d’arriver à ce que Jésus fait ici : avoir assez d’amour et de sagesse pour avoir l’objectif d’aider chaque personne à se porter si bien qu’elle n’aura même plus besoin de venir à l’église tellement elle aura Dieu dans son cœur. Ou qu’elle ira au culte par elle-même, juste pour se reposer un peu, ou pour encourager d’autres.

Une émotion qui prend aux tripes

Il y a une seconde chose assez révolutionnaire dans ce texte, et là-dessus, Matthieu et Marc sont d’accord. C’est le fait que Jésus soit « pris aux tripes d’émotion ». Ce n’est une idée nouvelle dans la Bible, cela inscrit l’Évangile du Christ dans un courant théologique et spirituel qui existe dans le concert de voix diverses qui s’expriment dans la Bible hébraïque. On le retrouve principalement dans les livres de la Genèse, des Psaumes et d’Ésaïe. Ce courant présente un Dieu très féminin (dans la répartition des rôles habituellement en vigueur dans ces sociétés patriarcales). Car être « pris aux tripes d’émotion » c’est littéralement être touché dans son utérus, comme une mère voyant son bébé souffrir. Chaque fois que vous voyez dans un texte les mots de « miséricorde », ou « pris aux entrailles » : c’est cet attachement et cette tendresse dont il est question.

C’est déjà intéressant sur le plan de notre conception de l’humain : un homme mâle a le droit de ressentir des émotions, il a même le droit de l’exprimer, d’en pleurer, de la manifester par un geste de tendresse. Alors que la pitié était considérée comme une faiblesse par les stoïciens (Cicéron, Tusculanes 83). Cette émotion est en réalité une force, une des rares forces avec l’intelligence qui peut nous faire sortir de notre bulle pour faire un petit peu corps avec d’autres. C’est cela qui est manifesté en ces quelques mots : « Sortant, Jésus vit la foule, et il fut pris aux tripes d’émotion ». (Marc 6:34) Ces deux actions de Jésus : « sortant » et « voir la foule » manifestent un mouvement de Jésus hors de lui-même pour s’ouvrir vers l’extérieur, et ce n’est pas seulement une figure de style puisqu’effectivement il est submergé par l’émotion. Et cela le fait souffrir.

« Jésus eut pitié de ces personnes » semble une phrase banale sauf que ce récit est un manifeste théologique, c’est une proposition de renouvellement de la religion et d’une vision de ce qu’est Dieu et la vie humaine. Cela a des conséquences.

Il n’est pas attendu qu’un chef religieux se comporte comme cela. Il doit se montrer supérieur, entre les dieux et les hommes pour dire ce que le peuple doit penser et faire. Il commande, il fait la morale, il reprend, il menace, il promet. S’il parle de compassion c’est pour que les foules en fassent preuve selon son modèle, cela ne le concerne pas, lui. S’il regarde la foule, c’est du seuil de sa boutique où il appelle le monde à entrer dans sa doctrine, dans sa morale, son rite, sa chapelle, sa prière. Sous sa coupe.

Jésus se situe à l’inverse de cette figure. Il sort de sa barque. Il avait un plan : se reposer, lui et son équipe, car ils sont humains, avec des forces limitées. Une nécessité qui attendra car il se laisse surprendre et sortir de son plan. Il regarde, il voit la foule, non pour saisir une occasion de mettre la main dessus, l’occasion est pourtant rêvée : ils sont venus comme un seul homme, pour lui. Il pourrait en faire ce qu’il veut. Non, c’est lui qui se laisse toucher par l’émotion, lui qui se laisse prendre, transformer, déplacer.

Jésus pleure. Dans la cour de récréation de l’école où j’étais enfant on aurait dit qu’il pleure comme une fille. On n’attendait pas d’un chef religieux qu’il se comporte comme ça. On n’attendait pas d’un héros viril qu’il se comporte comme ça. On n’attendait pas d’un Dieu non plus qu’il fasse preuve d’une telle émotion et pourtant, c’est ce que nous dit ce texte parce que ce Jésus est le Christ, révélant par sa façon d’être qui est Dieu.

Dieu est comme cela. Il n’est pas, ou pas seulement « là-haut », il n’est pas seulement cette « source de la vie, du mouvement et de l’être » (Actes 17:28), il est plus sensible, plus proche, plus intérieur, plus intime en moi-même que ce qui dit « je » en moi, ce qui pleure, espère, s’émeut, se réjouit. Dieu sort de son Olympe, il tourne son regard vers nous, non pour nous juger, non pour ordonner, non pour critiquer, mais pour nous voir et il en est ému, touché au tripes, remué dans son utérus de mère. Dieu est comme cela. Nous l’avons vu en Christ.

Cette personnalité de Jésus me semble plus aller dans le sens de la conception que l’Évangile de Marc nous donne du rôle du Christ. Il ne veut pas embrigader, endoctriner, faire la morale. Il leur parle de l’action de Dieu, il les soigne, il les nourrit, il fait qu’il se sentent autorisés ensuite à vivre leur vie à leur façon, selon ce que Dieu leur aura donné de connaître et d’aimer.

Amen.

pasteur Marc Pernot, église protestante de Genève

Textes de la Bible

Évangile selon Marc 6:30-47

30 Rassemblés auprès de Jésus, les apôtres lui racontèrent tout ce qu’ils avaient fait et tout ce qu’ils avaient enseigné. 31 Il leur dit : Venez vous-même à l’écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car beaucoup venaient et repartaient, et ils n’avaient pas même le temps de manger.

32 Ils partirent donc dans le bateau pour aller à l’écart, dans un lieu désert. 33 Beaucoup les virent s’en aller et les reconnurent ; de toutes les villes, à pied, ils accoururent tous ensemble et ils les devancèrent.

34 En sortant, (Jésus) vit une foule très nombreuse il fut pris aux tripes d’émotion parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de berger ; et il se mit à leur enseigner de très nombreuses choses.

35 Comme l’heure était déjà très avancée, ses disciples s’approchèrent de lui, et dirent : Ce lieu est désert, et l’heure est déjà très avancée ; 36 renvoie-les, afin qu’ils aillent dans les campagnes et dans les villages des environs, pour s’acheter de quoi manger.

37 Jésus leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger.

42 Tous mangèrent et furent rassasiés, 43 et l’on emporta douze paniers pleins de morceaux de pain et de ce qui restait des poissons. 44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes.

45 Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans la barque et à passer avant lui de l’autre côté, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. 46 Quand il l’eut renvoyée, il s’en alla sur la montagne, pour prier. 47 Le soir étant venu, la barque était au milieu de la mer, et Jésus était seul à terre.

Évangile selon Matthieu 9:35-10:1

35Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la bonne nouvelle du Règne et guérissant toute maladie et toute infirmité.

36À la vue des foules, il fut ému, car elles étaient lassées et abattues, comme des brebis qui n’ont pas de berger. 37Alors il dit à ses disciples : La moisson est grande, mais il y a peu d’ouvriers. 38Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa moisson. 10:1Puis il appela ses douze disciples et leur donna l’autorité pour chasser les esprits impurs et guérir toute maladie et toute infirmité.

 

Autres textes de la Bible Hébraïque (Ancien Testament) qui comporte ce thème des brebis sans (bon) berger :

Nombres 27:15-21

15 Moïse parla à l’Eternel, et dit : 16 Que l’Eternel, le Dieu des esprits de toute chair, établisse sur l’assemblée un homme 17 qui sorte devant eux et qui entre devant eux, qui les fasse sortir et qui les fasse entrer, afin que l’assemblée de l’Eternel ne soit pas comme des brebis qui n’ont point de berger.

18 L’Eternel dit à Moïse: Prends Josué, fils de Nun, homme en qui réside l’Esprit; et tu poseras ta main sur lui. 19 Tu le placeras devant le sacrificateur Eléazar et devant toute l’assemblée, et tu lui donneras des ordres sous leurs yeux. 20 Tu le rendras participant de ta dignité, afin que toute l’assemblée des enfants d’Israël l’écoute. 21 Il se présentera devant le sacrificateur Eléazar, qui consultera pour lui le jugement de l’Urim devant l’Eternel; et Josué, tous les enfants d’Israël avec lui, et toute l’assemblée, sortiront sur l’ordre d’Eléazar et entreront sur son ordre.

Jérémie 50:4-20

En ces jours-là, en ce temps-là — déclaration de l’Éternel — les Israélites et les Judéens reviendront ensemble ; ils marcheront en pleurant et chercheront l’Éternel, leur Dieu.

Ils s’informeront de Sion et se tourneront vers elle : Venez, attachez-vous à l’Éternel, par une alliance perpétuelle qui ne soit jamais oubliée ! — Mon peuple était un troupeau de moutons perdus ; leurs bergers les égaraient, ils les faisaient tourner en rond dans les montagnes ; ils allaient de montagne en colline, oubliant le lieu de leur repos. Tous ceux qui les trouvaient les dévoraient, et leurs adversaires disaient : Nous ne sommes pas en tort, puisqu’ils ont péché contre l’Éternel, le domaine de la justice, contre l’Éternel, l’espérance de leurs pères. —

Allez-vous-en de Babylone, sortez du pays des Chaldéens, et soyez comme des boucs à la tête du troupeau ! Car je suscite et je lance à l’attaque de Babylone une assemblée de grandes nations du pays du nord ; elles se rangeront contre elle et la prendront ; leurs flèches sont comme celles d’un habile guerrier, qui ne revient pas à vide. 10 La Chaldée sera livrée comme butin, tous ceux qui y prendront du butin seront rassasiés. — déclaration de l’Éternel. 11 Oui, réjouissez-vous, exultez, vous qui avez dépouillé mon patrimoine ! Oui, bondissez comme une génisse agile, hennissez comme des étalons ! 12Votre mère est dans une grande honte, celle qui vous a mis au monde rougit ; elle est la dernière des nations, c’est un désert, une terre desséchée, une plaine aride. 13 A cause de la colère de l’Éternel, elle ne sera plus habitée, elle sera entièrement dévastée. Quiconque passera près de Babylone sera atterré et sifflera d’horreur à cause de toutes ses plaies. 14 Rangez-vous contre Babylone, tout autour, vous tous qui bandez l’arc ! Tirez contre elle, n’épargnez pas les flèches ! Car elle a péché contre l’Éternel. 15 De tous côtés, lancez des acclamations guerrières contre elle ! Elle tend les mains ; ses fondations s’écroulent ; ses murailles sont rasées : c’est la vengeance de l’Éternel. Vengez-vous sur elle ! Faites-lui comme elle a fait ! 16 Retranchez de Babylone celui qui sème, et celui qui manie la faucille au temps de la moisson ! Devant l’épée du destructeur, que chacun s’en retourne vers son peuple, que chacun fuie vers son pays !

17 Israël est un mouton égaré que les lions ont chassé. Le roi d’Assyrie l’a dévoré le premier ; le dernier à lui briser les os, c’est Nabuchodonosor, roi de Babylone.18 A cause de cela, ainsi parle l’Éternel des Armées, le Dieu d’Israël : Je ferai rendre des comptes au roi de Babylone et à son pays, comme j’ai fait rendre des comptes au roi d’Assyrie. 19 Je ramènerai Israël dans son domaine ; il aura ses pâturages du Carmel et du Bashân, il sera rassasié dans la région montagneuse d’Ephraïm et du Galaad.

20 En ces jours-là, en ce temps-là — déclaration de l’Éternel — on cherchera la faute d’Israël, et elle ne sera plus — le péché de Juda, et on ne le trouvera plus ; car je pardonnerai au reste que j’aurai laissé.

Zacharie 9:16-10:6

16 L’Eternel, leur Dieu, les sauvera en ce jour-là, Comme le troupeau de son peuple; Car ils sont les pierres d’un diadème, Qui brilleront dans son pays. 17 Oh! quelle prospérité pour eux! quelle beauté! Le froment fera croître les jeunes hommes, Et le moût les jeunes filles. 1 Demandez à l’Eternel la pluie, la pluie du printemps! L’Eternel produira des éclairs, Et il vous enverra une abondante pluie, Il donnera à chacun de l’herbe dans son champ.

2 Car les théraphim ont des paroles de néant, Les devins prophétisent des faussetés, Les songes mentent et consolent par la vanité. C’est pourquoi ils sont errants comme un troupeau, Ils sont malheureux parce qu’il n’y a point de berger.

3 Ma colère s’est enflammée contre les bergers, Et je châtierai les boucs; Car l’Eternel des armées visite son troupeau, la maison de Juda, Et il en fera comme son cheval de gloire dans la bataille;

4 De lui sortira l’angle, de lui le clou, de lui l’arc de guerre; De lui sortiront tous les chefs ensemble.

5 Ils seront comme des héros foulant dans la bataille la boue des rues; Ils combattront, parce que l’Eternel sera avec eux; Et ceux qui seront montés sur des chevaux seront couverts de honte. 6 Je fortifierai la maison de Juda, Et je délivrerai la maison de Joseph; Je les ramènerai, car j’ai compassion d’eux, Et ils seront comme si je ne les avais pas rejetés; Car je suis l’Eternel, leur Dieu, et je les exaucerai.

Zacharie 11:15-17

15 L’Eternel me dit : Prends encore l’équipage d’un berger insensé ! 16 Car voici, je susciterai dans le pays un berger qui n’aura pas souci des brebis qui périssent; il n’ira pas à la recherche des plus jeunes, il ne guérira pas les blessées, il ne soignera pas les saines; mais il dévorera la chair des plus grasses, et il déchirera jusqu’aux cornes de leurs pieds. 17 Malheur au berger indigne, qui abandonne ses brebis! Que l’épée fonde sur son bras et sur son œil droit ! Que son bras se dessèche, Et que son œil s’éteigne !

Ézéchiel 34:23-24

1 La parole de l’Eternel me fut adressée, en ces mots : 2 Fils de l’homme, prophétise contre les bergers d’Israël ! Prophétise, et dis-leur, aux bergers : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Malheur aux bergers d’Israël, qui se paissaient eux-mêmes ! Les bergers ne devaient-ils pas paître le troupeau ? 3 Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtus avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n’avez point fait paître les brebis. 4 Vous n’avez pas fortifié celle qui était faible, guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée; vous n’avez pas ramené celle qui s’égarait, cherché celle qui était perdue; mais vous les avez dominées avec violence et avec dureté. 5 Elles se sont dispersées, parce qu’elles n’avaient point de berger; elles sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, elles se sont dispersées. 6 Mon troupeau est errant sur toutes les montagnes et sur toutes les collines élevées, mon troupeau est dispersé sur toute la face du pays; nul n’en prend souci, nul ne le cherche.

7 C’est pourquoi, bergers, écoutez la parole de l’Eternel !

8 Je suis vivant ! dit le Seigneur, l’Eternel, parce que mes brebis sont au pillage et qu’elles sont devenues la proie de toutes les bêtes des champs, faute de berger, parce que mes bergers ne prenaient aucun souci de mes brebis, qu’ils se paissaient eux-mêmes, et ne faisaient point paître mes brebis, – 9 à cause de cela, bergers, écoutez la parole de l’Eternel ! 10 Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Voici, j’en veux aux bergers ! Je reprendrai mes brebis d’entre leurs mains, je ne les laisserai plus paître mes brebis, et ils ne se paîtront plus eux-mêmes ; je délivrerai mes brebis de leur bouche, et elles ne seront plus pour eux une proie.

11 Car ainsi parle le Seigneur, l’Eternel : Voici, j’aurai soin moi-même de mes brebis, et j’en ferai la revue. 12 Comme un berger inspecte son troupeau quand il est au milieu de ses brebis éparses, ainsi je ferai la revue de mes brebis, et je les recueillerai de tous les lieux où elles ont été dispersées au jour des nuages et de l’obscurité. 13 Je les retirerai d’entre les peuples, je les rassemblerai des diverses contrées, et je les ramènerai dans leur pays ; je les ferai paître sur les montagnes d’Israël, le long des ruisseaux, et dans tous les lieux habités du pays. 14 Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leur demeure sera sur les montagnes élevées d’Israël ; là elles reposeront dans un agréable asile, et elles auront de gras pâturages sur les montagnes d’Israël. 15 C’est moi qui ferai paître mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer, dit le Seigneur, l’Eternel. 16 Je chercherai celle qui était perdue, je ramènerai celle qui était égarée, je panserai celle qui est blessée, et je fortifierai celle qui est malade. Mais je détruirai celles qui sont grasses et vigoureuses. Je veux les paître avec justice.

17 Et vous, mes brebis, ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Voici, je jugerai entre brebis et brebis, entre béliers et boucs.

18 Est-ce trop peu pour vous de paître dans le bon pâturage, pour que vous fouliez de vos pieds le reste de votre pâturage? de boire une eau limpide, pour que vous troubliez le reste avec vos pieds?

19 Et mes brebis doivent paître ce que vos pieds ont foulé, et boire ce que vos pieds ont troublé!

20 C’est pourquoi ainsi leur parle le Seigneur, l’Eternel: Voici, je jugerai entre la brebis grasse et la brebis maigre.

21 Parce que vous avez heurté avec le côté et avec l’épaule, et frappé de vos cornes toutes les brebis faibles, jusqu’à ce que vous les ayez chassées,

22 je porterai secours à mes brebis, afin qu’elles ne soient plus au pillage, et je jugerai entre brebis et brebis.

23 J’établirai sur elles un seul berger, qui les fera paître, mon serviteur David; il les fera paître, il sera leur berger.

24 Moi, l’Eternel, je serai leur Dieu, et mon serviteur David sera prince au milieu d’elles. Moi, l’Eternel, j’ai parlé.

25 Je traiterai avec elles une alliance de paix, et je ferai disparaître du pays les animaux sauvages; elles habiteront en sécurité dans le désert, et dormiront au milieu des forêts.

26 Je ferai d’elles et des environs de ma colline un sujet de bénédiction; j’enverrai la pluie en son temps, et ce sera une pluie de bénédiction.

27 L’arbre des champs donnera son fruit, et la terre donnera ses produits. Elles seront en sécurité dans leur pays; et elles sauront que je suis l’Eternel, quand je briserai les liens de leur joug, et que je les délivrerai de la main de ceux qui les asservissaient.

28 Elles ne seront plus au pillage parmi les nations, les bêtes de la terre ne les dévoreront plus, elles habiteront en sécurité, et il n’y aura personne pour les troubler.

29 J’établirai pour elles une plantation qui aura du renom; elles ne seront plus consumées par la faim dans le pays, et elles ne porteront plus l’opprobre des nations.

30 Et elles sauront que moi, l’Eternel, leur Dieu, je suis avec elles, et qu’elles sont mon peuple, elles, la maison d’Israël, dit le Seigneur, l’Eternel.

31 Vous, mes brebis, brebis de mon pâturage, vous êtes des hommes; moi, je suis votre Dieu, dit le Seigneur, l’Eternel.

(traduction : NBS)

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