La contemplation de la nature permet-elle de saisir que Dieu est Amour ?
Question posée :
Cher pasteur
Est-ce qu’on contemplant la nature, on peut retrouver cette certitude de la foi judéo-chrétienne que Dieu est amour ? Ou bien la contemplation de la nature où tout n’est que mécanismes qui s’enchaînent ne peut absolument pas mener à cette vérité de foi révélée par la tradition judéo-chrétienne.
La beauté de la nature ? en arrière plan bien sûr, … les travaux que Darwin avait menés sur l’histoire des espèces qui lui avait perdre la foi en un Dieu bon. Bon, mais Darwin est un peu dépassé aujourd’hui …
Ma question n’est peut-être pas très bien posée … : ma question ne porte pas sur l’existence de Dieu. « Peu de science éloigne de Dieu, beaucoup de science en rapproche » (Pasteur), chacun en tire sa conclusion (pour les croyants, c’est un signe, pour les athées, pas du tout).
Ma question ne porte pas sur ce point. Mais sur son essence. La contemplation de la nature permet-elle de saisir que Dieu est Amour ?
Ou bien cette vérité seule la Bible nous la révèle ? Merci de votre réponse. En union de prière.
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir
- Quand on regarde la nature dans un instantané, la réalité est bien entendu mitigée, avec une harmonie et une beauté bouleversantes, avec aussi une violence omniprésente. Tout dépend donc du regard que l’observateur porte sur la nature. Un regard bienveillant ou un regard puriste ? (Un regard qui s’émerveille n’empêche d’ailleurs pas de s’indigner du mal et de travailler à faire emporter le bien). Une personne qui voit la bonne part et s’en étonne comme étant un miracle improbable discernera là le chef d’œuvre, et donc une manifestation de l’amour. Amour de cette beauté absolue que nous voyons partout, amour de chaque bestiole et son ardeur de vivre, amour de ces ensembles vivants plus sourdement comme les montagnes, la terre, l’air, les océans, et puis pour l’incroyable cosmos… Il est donc possible de saisir un amour primordial qui serait derrière tout cela, à condition de considérer que le mal qui est également là n’a pas la même source, parce que sinon l’amour serait entaché par ce mal. Il y a bien des solutions à cette question de l’existence du mal, par exemple d’imaginer une sorte de symétrique au Dieu amour qui serait un dieu destructeur, un diable (cette solution ne me semble pas satisfaisante), une autre solution me semble de voir plutôt la création comme étant en cours d’évolution vers une harmonie universelle (cela me semble une meilleure solution).
- Quand on regarde la nature sur le long terme, comme une histoire de la création, la dynamique me semble pure et belle. D’une énergie brute émerge des formes de vie, des personnalités, une capacité à aimer et à créer du neuf. Là, oui, en contemplant l’évolution, personnellement, je saisis que Dieu est amour. Car non, un simple mécanisme dans la nature, normalement, s’use, se dégrade, se disperse. Or ce que l’on observe autour de nous et peut-être encore plus en nous comprend bien des merveilles d’organisation.
- Enfin, nous sommes, individuellement, un bout de nature. Et si l’on observe donc la nature en soi-même que voit-on ? Comme dans le 1er point : une nature complexe où le bien et le mal sont mélangés, je pense qu’on voit aussi une aspiration au bien, à l’amour, à la paix, à la croissance. Au fond du fond de nous il y a donc l’amour. Peut-être que chez certaine personnes ayant particulièrement besoin d’aide ce n’est pas le cas, mais je pense que c’est assez général. Or, nous ne sommes pas des extraterrestres, il me semble assez plausible d’extrapoler cette observation à l’univers entier, comme dans le 2nd point.
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
PS. Deux versets bibliques au passage :
- « Les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’oeil nu, depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. »
(Romains 1:20, NEG). - « La nouvelle que nous avons apprise de Christ (selon Jean) : c’est que Dieu est lumière, et qu’il n’y a point en lui de ténèbres. »
(1 Jean 1:5).
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