culte protestant - église de Genève

Pratiquer un peu (à sa façon)


« Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais pas déjà trouvé »
aurait dit Dieu à Blaise Pascal.

On a donc le droit de chercher Dieu et de le prier, même si l’on ne sait pas bien ce que l’on pense de lui, ni qui il est en vérité, ni même s’il « existe ».

L’église est pour nous comme une salle de musculation pour un sportif. L’essentiel n’est pas l’église, l’essentiel est la relation personnelle avec Dieu, l’essentiel c’est d’aimer Dieu et d’aimer son prochain comme soi-même. Seulement, bien des personnes témoignent qu’elles ont évolué en choisissant librement d’avoir une certaine pratique religieuse, avec les autres et/ou en privé. Par exemple en allant au culte régulièrement (à son propre rythme), en choisissant de lire la Bible, de prier…

En effet, même prier, s’apprend, se travaille :

La prière est une chose qui s’apprend comme le reste, et ce recueillement de dix minutes chaque jour, si tu en prenais l’habitude, te donnerait une fraîcheur et un contentement inexprimables.
Paul Claudel, lettre à sa fille Reine, le 13 juin 1928

Vous trouverez sur cette page :

Comment et pourquoi être pratiquant, à sa façon, à son rythme ?

Pour être chrétien, il suffit de désirer devenir chrétien et vouloir le faire en pensant & priant librement, personnellement. L’essentiel est dans le cœur et la sincérité de la démarche. Cela produira nécessaire de beaux fruits dans votre vie.

Comme les autres dimensions de l’humain, notre vie spirituelle a besoin d’être nourrie et travaillée pour être en forme, elle peut subir parfois une petite grippe ou une embolie, cela demande alors du soin pour retrouver la santé spirituelle, voire parfois pour ressusciter.

Comment faire ?

Dans le domaine de la religion il convient d’être pragmatique et souple, en fonction de ce qui vous permettra le mieux d’avancer. La pratique religieuse est à composer par vous-mêmes en fonction de ce que vous êtes et de ce dont vous avez besoin à un moment donné de votre vie.

L’essentiel est une pratique personnelle, intime, de lecture, de réflexion, de prière, d’exercices spirituels et de service des autres. Car c’est là que peut être vécue la plus grande sincérité, dans l’intime (comme le dit Jésus dans son enseignement sur ces questions dans l’Evangile selon Matthieu, au chapitre 6).

Mais il est utile d’avoir également une certaine proportion de pratique religieuse avec d’autres personnes. D’abord parce que ce serait très difficile d’avancer sans l’aide d’autres. C’est bon également parce que nous ne sommes pas seulement un animal spirituel, nous sommes aussi un être social : il nous est agréable et profitable de nous entraider avec d’autres. Les autres ont également besoin de nous dans ce domaine. C’est pourquoi une dimension collective de notre religion nous apporte quelque chose d’important. Mais il me semble que cette dimension collective de notre religion doive rester la servante de la dimension intime de notre foi. L’objectif doit rester d’approfondir notre réflexion, notre prière personnelle, et notre capacité à décider par nous-mêmes. Il est favorable que la pratique en église ne devienne pas l’essentiel pou rnous, mais comme une salle de musculation pour notre foi, un restaurant pour notre notre vie spirituelle, un service que nous rendons. C’est ce que dit Jésus quand il affirme « le Sabbat est fait pour l’homme et non l’homme pour le Sabbat » (Marc 2:27), on peut élargir cela à : la religion est faite pour la personne humaine, l’église est faite pour la personne humaine, et non l’inverse. Cela remet la religion à sa place comme un simple moyen au service du développement, de la genèse de l’humain.

Il est tentant de sacraliser sa religion, son église, sa propre pensée théologique, son expérience spirituelle. De penser que les autres devraient avoir les mêmes. C’est alors bien dommage, car non seulement cela nous coupe alors de ceux qui ne sont pas de la même sensibilité religieuse que nous, cela nuit aux individus et à leurs sensibilités particulières, et enfin cela perturbe le meilleur de notre relation avec Dieu. Car la foi est un élan vers Dieu tissé de sincérité et de confiance, de recherche personnelle, de bras tendus vers lui… et des découvertes inattendues.

Il est bon de vouloir avoir la foi et de l’approfondir librement, de tracer son propre cheminement de pensée, de prière, de créativité et de vie de façon personnelle. L’être humain est fait pour cela, c’est notre vocation. Quand la Bible nous dit que Dieu crée l’humain à son image (Genèse 1:27), c’est ce que cela veut dire, car seule une personne libre et authentiquement elle-même pourra être créatrice, c’est à dire source de nouveauté. Quand la Genèse raconte que Dieu dit à Jacob « ne crains pas, car je suis avec toi; je te bénirai, je te garderai partout où tu iras… » (Genèse 26:24, 28:15) cela encourage à avancer tout en prenant le risque de se tromper, en faisant confiance dans le pardon et l’aide de Dieu. C’est pourquoi Jésus Christ, bien souvent, n’impose pas aux personnes qu’il rencontre de rester scotché à lui, mais il les libère d’un sonore « Va en paix« , les invitant à retourner dans leur vie, transformé par cette rencontre et libre de vivre leur vie à leur façon.

Comment vivre ?

Quand Jésus est interrogé sur ce qu’est l’essentiel, il répond : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu… et tu aimeras ton prochain comme toi-même. » (Marc 12:30-31)

Par conséquent, être pratiquant c’est se donner les moyens d’aimer plus et mieux son Dieu, c’est aussi se donner les moyens d’aimer plus et mieux son prochain, et aussi de s’aimer soi-même un petit peu mieux.

L’éthique est donc un élément essentiel de la foi chrétienne. Prendre soin de soi est aussi quelque chose d’important dès lors que l’on a reconnu que notre existence en elle même est une bénédiction et une réalité qui fait plaisir à Dieu.

Il est très tentant de dire « un chrétien fait ceci… » ou « un chrétien ne fait pas cela… ». Jésus lui-même n’est pas un moraliste de ce genre, et c’est vraiment une grâce. Il explique pourquoi : il soigne l’arbre, les fruits viendront après, et ils seront bons. C’est ce que résume Saint Augustin ainsi :

Détail du tableau de Saint Augustin par Philippe de Champaigne (Los Angeles County Museum of Art) Une fois pour toutes,
Ce bref commandement t’est donné :
Aime et fais ce que tu veux.
Si tu te tais, tais-toi par amour
Si tu parles, parles par amour
Si tu corriges, corriges par amour
Si tu pardonnes, pardonne par amour.
Aie au fond du cœur la racine de l’amour
De cette racine, il ne peut sortir que du bien
« En cela consiste l’amour :
Dieu a fait paraître son amour pour nous,
en envoyant son Fils unique dans le monde,
afin que nous vivions par lui.
Et voilà en quoi consiste cet amour :
ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu,
mais c’est lui qui nous a aimés le premier »

Saint-Augustin (Commentaire de la 1ère lettre de Jean)

Cette formidable et célèbre pensée d’Augustin est fidèle au souffle de liberté et de responsabilité qu’a apporté Jésus-Christ. “Aime et fais ce que tu veux”. La question est alors d’arriver à aimer pour que ce conseil marche, et il faut ensuite savoir ce que l’on veut. Ni l’un ni l’autre ne vont de soi. Seul Dieu peut nous donner d’aimer véritablement, cela nous encourage à nous ouvrir profondément et régulièrement à lui par la prière. Et seule une réflexion personnelle éclairée peut nous donner de savoir ensuite ce que l’on veut, ce qui demande également une pratique régulière pour nourrir et exercer notre intelligence. Prier et réfléchir sont deux objectifs essentiels de nos activités d’Église.

Comment et pourquoi pratiquer ?

Quelques questions posées par des visiteurs concernant la religion

Quelques questions posées par des visiteurs concernant l’éthique

Des prédications

Rien de nous oblige, bien entendu, à être d’accord avec le message proposé par le pasteur à partir d’un texte de la Bible. Cela peut vous aider à comprendre quelques gestes d’appropriation de la Bible pour nourrir une réflexion personnelle :

Liste des prédications en ligne actuellelment

pasteur Marc Pernot