La parabole des talents. Quel talent ?! (Matthieu 25:14-30 ; Marc 12:28-31)
Enregistrement audio de la prédication
(Voir le texte biblique ci-dessous)
prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève le dimanche 24 novembre 2019,
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
Cette parabole des talents est une des plus connues. Au point que le mot « talent » est passé dans la langue française ce qui montre que ce texte est un des plus reçus par notre culture. Mais est-il un des mieux reçus ? Il est à plus d’un titre choquant. Jésus y bouscule ce que nous avions cru comprendre de son message :
- L’Évangile du Christ annonce l’amour et la justice de Dieu. Or, nous avons ici une répartition inégale des talents.
- L’Évangile annonce le pardon du pécheur. Le serviteur timoré est ici jeté dehors dans les ténèbres.
- Jésus a une attention particulière pour les petits et les pauvres ? Le mauvais homme est ici celui qui a le moins et l’homme juste est le riche.
- Marie annonçait que Dieu « a rassasié de biens les affamés et a renvoyé les riches à vide. » (Luc 1:53) Ici Jésus dit ici l’inverse « on donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a. »
Et pourtant oui, l’Évangile annonce bien l’amour, la justice, le pardon de Dieu, et son soin des petits, des faibles, des pauvres, des pécheurs. Par cette parabole des talents, Jésus complète et complexifie ce message : Dieu s’occupe aussi, bien sûr, des riches, des puissants, des savants et de ceux qui font du bien autour d’eux : car ils sont aussi des enfants d’Abraham (Luc 19:9).
Mais reprenons chacun des points choquants de cette parabole de Jésus, afin d’y écouter l’Évangile.
Les talents ne sont pas répartis également entre les personnes. Où est donc l’amour et la justice de Dieu prônée par l’Évangile du Christ ?
C’est vrai que ce monde est ainsi fait que les talents ne sont pas également distribués entre les humains. Si Jésus disait le contraire, ce serait une blague. En nous comparant, nous avons tous des personnes dont nous pourrions être envieux : des plus riches, des plus intelligents, des plus beaux, des plus doués en tout, des qui ont de vrais amis, des à qui tout semble sourire, des qui arrivent à faire ce qu’ils décident de faire. C’est vrai.
Alors, où est la justice de Dieu ? Elle est une espérance. Elle est un projet en cours, un combat. C’est pourquoi le Christ nous appelle à avoir « faim et soif de justice » (Mt. 5:6 ; Mt 6:33). Jésus nous conseille de prier pour que la volonté de Dieu soit un petit peu plus faite (Mt 6:10). Et donc d’agir à notre niveau dans ce chantier, avec lui, tant que ce monde durera. En attendant, il reste de l’injustice : une part de chaos influe sur la distribution des talents. Alors même que tout talent vient de Dieu.
C’est une des causes de cette inégalité. Ensuite, si l’on reprend l’image que Paul donne de l’humanité comme un corps, un œil ou une main semblent avoir plus de talents qu’un pied. Et pourtant Paul a raison quand il dit que chaque membre a sa place à égalité dans le corps. Seulement, nous sommes ainsi fait que nous aimerions être plus grand que nous le sommes, ce qui est bien sauf que cela fait souvent que sommes déçus de nous-même et du lot qui nous est échu, de sorte qu’il peut nous arriver de mépriser nos talents et de les enterrer. La jalousie ne nous fait pas de bien.
Les talents sont inégalement distribués, seulement, nous dit ici Jésus, la joie parfaite est donnée également à tous, à celui qui a 10 voire 11 talents comme à celui qui n’en a que quatre. Et tous reçoivent une importante puissance d’être et de créativité (celle d’être « établi sur beaucoup »), à utiliser d’une façon tout à fait libre et personnelle.
Sauf que cela est pour les deux premiers serviteurs. Ce qui arrive au dernier est l’occasion d’un autre choc :
L’Évangile annonce le pardon du pécheur ? Il est ici jeté dans les ténèbres du dehors !
Cette apparente contradiction est facile à lever. Elle apparaît dans bien des passages de la Bible, nous sommes tous à la fois le juste qui est félicité, et le mauvais qui est éliminé. Nous avons là les deux faces de l’action de Dieu pour nous aider à avancer : à la fois en bénissant ce qui est génial en nous qu’en éliminant ce qui est en nous hors de la vie et qui enténèbre notre existence.
Une part de notre être nous plombe, Jésus nous aide ici à la discerner en mettant en scène le 3e serviteur. Ce n’est pas parce qu’il a reçu un seul talent qu’il a un problème. Tel que Jésus construit son histoire, même s’il en avait reçu cent, il aurait été problématique de toute façon avec sa mentalité et sa théologie : ce serviteur est sûr de son bon droit, alors qu’il n’a rien compris, rien écouté. Il reproche à Dieu de moissonner où il n’a pas semé alors que c’est exactement l’inverse : Dieu vient de distribuer tous ses biens à ses serviteurs et ne réclame rien en retour si ce n’est d’entendre de leurs nouvelles. C’est alors que ce serviteur lui envoie à la figure le talent qu’il avait reçu en disant « voilà TON talent », alors que le maître le lui avait donné, vraiment donné c’est à dire offert pour toujours et le laissant libre d’en faire ce qu’il veut. D’ailleurs, c’est bien ce que les deux autres serviteurs ont compris, il n’est pas question une seconde qu’ils rendent ce que Dieu leur avait donné au début, ni d’ailleurs qu’ils offrent les talents gagnés, et Dieu ne le leur demande pas.
Le 3e serviteur n’a donc rien compris. Pourquoi ? Parce qu’il est bloqué dans sa théologie et dans sa philosophie de la vie (les deux sont liés). Du coup, il se pourrit lui-même la vie. Il gâche son talent. Il aurait eu tous les talents du monde qu’ils les auraient gâchés tout autant. Et cela malgré l’amour et les soins de Dieu.
Le premier commandement que donne Jésus, suivant d’ailleurs la Torah, c’est d’écouter Dieu. La Torah disait de l’écouter en l’aimant comme étant à la fois Elohim (Dieu créateur) et YaHWeH (l’Éternel, ou le Seigneur) qui nous pardonne et prend soin de nous. Il n’y a donc rien à craindre de lui. La Torah et Jésus nous proposent de faire de cette écoute une pratique intérieure plusieurs fois par jour dans notre intimité. En mettant en premier cette écoute confiante, aimante, nous ne devrions pas pouvoir être enfermé dans un dogme comme ce serviteur. Bien sûr que nous pensons un certain nombre d’erreurs puisque c’est confusément que nous connaissons Dieu, et la vie, et notre propre être ; la valeur infinie de tout cela, et les relations entre toutes ces réalités vivantes (1 Corinthiens 13:12). Notre théologie est imparfaite, c’est normal, et quand nous sommes dans une attitude d’écoute : les progrès sont certains. L’écoute est une disposition à évoluer, c’est une ouverture à YHWH nous rassurant, nous comprenant, nous pardonnant. C’est aussi une ouverture à Dieu travaillant ce qui doit être amélioré dans notre foi et notre compréhension. Par rapport au commandement de la Torah Jésus ajoute que notre mission est d’aimer et donc d’écouter Dieu avec toute notre intelligence disponible. C’est d’ailleurs cette dimension, ce talent que Jésus nous fait travailler avec ses paraboles étranges, dans l’espérance que nous pourrons ainsi faire évoluer nos schémas trop simplistes.
Rien de cela chez le serviteur qui tourne mal, il est enfermé dans sa mauvaise théologie et dans son intégrisme. Il n’a pas saisi que Dieu lui donnait vraiment sa richesse. Et quand Dieu vient ensuite prendre de ses nouvelles, il lui crache son dogme débile à la figure, puis il explique « j’ai eu peur, je me suis éloigné et j’ai enfoui ton talent ». Le pire de la mauvaise théologie est d’avoir peur de Dieu, car non seulement on a une conception fausse de Dieu et donc de la vie ; en plus on a du mal à se laisser réformer par Dieu parce que l’on est sur la défensive vis-à-vis de lui.
Par définition : Dieu est la source de la vie. Rien de ce qui est bon et vivant en nous n’a à craindre de lui. Au contraire. Il est don et pardon. Il est source de vie et soin. Il libère, fait confiance, il s’intéresse, aime, se réjouit à l’avance de voir ce que nous avons pu faire. Il aurait évidemment compris si le serviteur n’avait finalement rien fait par manque de forces. Cela arrive si souvent que Jésus vienne en aide à un aveugle ou un paralysé en panne sur le bord du chemin, venant à lui en annonçant le pardon de Dieu. Mais ce qui est en cause ici est autre chose que de la faiblesse. Ce serviteur est une figure de ce qui nous empoisonne. Il est une figure de notre côté bouché à toute évolution positive, il est une figure de notre rancœur contre la vie, il est une figure de notre peur de la vie, peur de l’injustice. Peur des conséquences de nos actes. Peur de faire équipe avec notre prochain disposé à nous aider, figuré ici par le banquier (comme si Jésus savait la confiance que l’on peut accorder aux banquiers genevois 🙂
- Les premiers serviteurs évoquent la logique du don, de la générosité, celle de la beauté du geste, la logique de l’espérance de Dieu de nous voir exprimer notre personnalité unique. Cela évoque la fécondité d’un don quand il est reçu simplement.
- Le dernier serviteur évoque la logique du devoir imposé, de la menace et donc de la peur, la logique du donnant-donnant, la logique de la dette. Cela pourrit notre foi et nos relations, cela affaiblit notre courage d’être.
Deux logiques de vie, deux conceptions de Dieu.
Dans son « Notre Père », Jésus nous invite à prier « pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Mt. 6:12). Littéralement cette demande peut se traduire ainsi : « Père libère-nous de la logique de la dette, tant vis à vis de toi, que vis à vis de notre prochain ». Je pense que c’est vraiment à méditer afin de discerner en nous les traces de cette logique de la dette et entrer dans celle du don.
Les serviteurs fidèles ont saisi que le don de Dieu est pure générosité et espérance de Dieu. Le don n’engendre pas de dette ni de devoirs à l’autre. Donné : c’est donné. Ce qui n’empêche pas que Dieu espère et s’intéresse, il se réjouit de découvrir ce que le récipiendaire en fera, comme on le voit faire dans cette parabole de Jésus.
Cette théologie et cette façon d’être avec notre Dieu et avec prochain sont extraordinairement libérantes. Par contre, si l’on s’imagine que la générosité de Dieu à notre égard serait comme une sorte d’avance sur salaire nous imposant des devoirs, nous avons là une logique perverse, où la dette de l’homme vis-à-vis de Dieu est insupportablement élevée. Il faudrait que nous arrivions à être digne a posteriori de la vie que nous avons reçue, de nos talents, des paroles de l’Évangile, de la vie du Christ, de l’amour de Dieu et de celui de nos parents, de la beauté de ce monde, de l’air que nous respirons, de l’eau et de la lumière… Il faudrait payer pour tout cela, au moins symboliquement, sinon, nous manquerions à notre infini devoir. De quoi être comme le 3e serviteur : reprend ton cadeau, je n’ai rien demandé.
Alors qu’en réalité, nous voyons ici que si Dieu a donné : c’est vraiment donné. Nous ne lui devons rien, c’est par amour, c’est pour la beauté du geste, c’est dans l’espérance que cela nous inspirera de créer selon notre génie propre, bien sûr. Mais alors tout bon de notre part geste sera aussi un don, une façon d’entrer dans cette joie qu’a Dieu en donnant.
Pourquoi est-ce que Jésus donne ici le bon rôle aux serviteurs les plus riches, et non au pauvre ?
C’est précisément parce que nous sommes riches, dès lors que nous prenons conscience de cette richesse incroyable que nous avons d’être nous-même et d’être vivant en ce monde. Et le pauvre de cette histoire est pauvre de manquer d’une vraie relation de confiance avec Dieu et avec sa propre vie.
Reste enfin la parole la plus étrange : quand le maître donne à celui qui en a déjà dix le talent refusé par le serviteur infidèle. Jésus explique alors :
« On donnera à celui qui a et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a. »
Quel est cette richesse dont Jésus parle ici ? Nous en avons un indice au début de l’histoire, Jésus parle de Dieu comme « appelant ses serviteurs, il leur remet ses biens : donnant 5 talents à l’un, 2 à l’autre, et 1 au troisième, à chacun selon sa capacité. ». Qu’est-ce qu’un juste et bon maître donne « à chacun selon sa capacité » ? C’est une tâche à accomplir, plus ou moins lourde et complexe. D’ailleurs la richesse du créateur c’est de créer, et dans la Bible quand Dieu « appelle un serviteur » c’est pour participer à son œuvre de création et de salut.
Que faire quand une personne appelée fait défaut ? Comme il faut bien que le travail soit fait, qui va s’en charger ? Ce sera bien sûr celui ou celle qui a déjà fait plein de choses, c’est comme cela en famille, parce que cette personne, comme Dieu, ne pourra supporter qu’une personne ayant besoin d’aide soit abandonnée.
Cette parabole nous dit la liberté d’accomplir notre vocation librement, et de nous inventer de nouvelles occasions de service. En même temps, Jésus nous invite à nous montrer raisonnable dans notre envie de bien faire : « à chacun selon sa capacité ». Nous avons un talent, c’est déjà immense, peut-être que nous en aurons deux demain, mais pour aujourd’hui, c’est d’un talent que nous sommes capables. Telle autre personne a une capacité de deux, ou de cinq, et même de dix ou onze… tant mieux, il n’y a ni à en être jaloux ni à en être fier, chacun comme il le peut aujourd’hui, comme il le sent.
C’est ainsi que les talents sont tout autant du boulot à faire que des bénédictions formidables, nous faisant participer à la joie de notre Maître.
Amen.
pasteur Marc Pernot, église protestante de Genève
Textes de la Bible
Matthieu 25:14-30
Il en sera comme d’un homme qui, partant en voyage, appela ses propres serviteurs et leur remit ses biens. 15Il donna cinq talents à l’un, deux à l’autre, et un au troisième, à chacun selon ses propres capacités, et il partit en voyage.
Aussitôt 16celui qui avait reçu les cinq talents se mit à avancer, il travailla avec ces talents et en gagna cinq autres. 17De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. 18Mais celui qui n’en avait reçu qu’un seul s’éloigna, creusa la terre et cacha l’argent de son maître.
19Longtemps après, le maître des serviteurs vient et leur fait rendre compte.
20S’avançant, celui qui avait reçu les cinq talents vint apporter cinq autres talents et dit : Maître, tu m’avais donné cinq talents ; voici cinq autres talents que j’ai gagnés. 21Son maître lui dit : C’est bien, serviteur bon et fidèle ! Tu as été fidèle pour peu de chose, je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton maître.
22S’avançant aussi, celui qui avait reçu les deux talents dit : Maître, tu m’avais donné deux talents, voici deux autres talents que j’ai gagnés. 23Son maître lui dit : C’est bien, serviteur bon et fidèle ! Tu as été fidèle pour peu de chose, je t’établirai sur beaucoup, entre dans la joie de ton maître.
24S’avançant aussi, celui qui avait bien reçu un seul talent dit : Maître, je savais que tu es un homme dur, moissonnant où tu n’as pas semé, et tu récoltes où tu n’as pas répandu ; 25j’ai eu peur, et je me suis éloigné et j’ai caché ton talent dans la terre : voici tu as ton talent. 26Son maître lui répondit : Serviteur mauvais et paresseux, tu pensais que je moissonne où je n’ai pas semé et que je récolte où je n’ai pas répandu, 27 tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers, et à mon arrivée j’aurais récupéré ce qui est à moi avec un intérêt. 28Enlevez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents.
29Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l’abondance, mais à celui qui n’a pas on enlèvera même ce qu’il a.
30Et le serviteur inutile, jetez-le dans les ténèbres du dehors ; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.
Marc 12:28-31
Un des scribes, vint demander à Jésus : Quel est le premier de tous les commandements ? 29Jésus répondit : Le premier, c’est : Écoute, Israël ! Le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un, 30et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force. 31Le second, c’est : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là.
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Merci pour cette analyse qui bouscule. Elle nous fait voir sous un autre jour cette parabole et/ ou à minima complète ce que l’ Esprit nous avait donné de comprendre. Sa Parole ne revient pas vers lui sans effet et je me réjouis d’avoir été bousculée.
Bravo pour cet élan de vie !
Dieu vous bénit et vous accompagne
Merci infiniment pour ce texte. Je me sentais triste et perdue en lisant cette parabole. Maintenant, je me réjouis de la relire.
Merci !
Cette parabole des talents m’avait toujours posé des difficultés de compréhension pour le troisième serviteur. À la lecture de votre prédication, je comprends mieux le message et le vois d’un autre point de vue, point de vue que je n’avais pas envisagé. Les caractéristiques que vous donnez à la théologie du troisième serviteur me font penser à l’Islam.
Du coup je me pose la question de savoir si le premier serviteur ne représenterait pas le Judaïsme et le second le Christianisme.
Je me pose la question de la théologie du troisième serviteur : n’est-elle pas celle de l’Islam ?
Il me semble toujours délicat d’identifier tel ou tel personnage d’un texte biblique à tel ou tel groupe de personnes. Chaque personnage du texte biblique a plutôt quelque chose à nous dire sur nous-même, personnellement, et sur notre propre vie, en relation avec Dieu et avec notre prochain. Chaque livre de la Bible est écrit pour son lecteur.
Ensuite, quand Jésus dit sa parabole, historiquement, il me semble que sa démarche consistait à ouvrir la foi en l’Eternel par l’annonce de sa grâce. Cela introduit un dépassement de la religion, devenant un simple moyen au service de la foi comme confiance en Dieu. Je ne pense donc pas que Jésus ait eu en tête de fonder une nouvelle religion supplémentaire, et encore moins qu’il y aurait trois religions descendant d’Abraham. Mais on ne peut pas en être certain. Qui sait ?