Une jeune femme marche dans la rue - Photo de Bair Ibratov sur https://unsplash.com/fr/photos/jUs0fOJkXSY
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Depuis que j’ai découvert ma foi protestante, je suis plus en paix. Mais on m’a dit que je devais choisir entre « calviniste » et « luthérienne » ?

Une jeune femme marche dans la rue - Photo de Bair Ibratov sur https://unsplash.com/fr/photos/jUs0fOJkXSY

Question posée :

Bonjour 🙂

J’ai été élevé par une mère catholique et croyante qui ne nous a jamais forcé à aller à l’église, à faire le catéchisme ou autres. Enfant, cela ne m’intéressait pas, je m’en fichais mais en grandissant j’ai développé une passion pour l’histoire surtout la renaissance donc en lien avec la religion catholique mais j’ai jamais été une grande croyante non plus, je m’aurai plutôt définis comme 50% croyante et 50% athée mais je me suis toujours posée comme question pourquoi le protestantisme, pourquoi vouloir se séparer du catholicisme en sachant que techniquement c’était la seule religion en France vu que techniquement le Roi est la représentation de DIeu sur Terre. Mais en me renseignant plus sur le « schisme » entre les catholiques et les protestants, je me suis rendue compte que cette religion me convenait mieux.
Donc j’ai commencé à appliquer les préceptes des protestants mais je n’arrive pas réellement à me définir en tant que protestante. Je me suis renseignée sur les différentes branches et deux me convient mais je ne sais pas si je peux être à moitié luthérienne et à moitié calviniste ou sinon je devrais faire un choix mais j’y arrive pas.

Depuis que j’ai découvert ma foi protestante, je suis plus en paix, moins de questions et plus d’amour et de calme en moi. On m’a signalé que je ne pouvais jouer sur deux tableaux, fallait que je choisisse l’une ou l’autre.

Je ne sais pas si j’ai été clair et compréhensive. Je vous remercie pour l’éclaircissement que vous pourrez m’apporter.

Cordialement

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Grand bravo pour votre cheminement. Je sais quelle énergie, quel courage cela demande pour avancer,chercher, pousser des portes.

Différents courants de la réforme protestante

Franchement, sentez vous très libre d’être vous-même dans votre foi. C’est précisément pour cela que le protestantisme est né, et que Luther a été exclu par le pape (les protestants n’ont jamais voulu créer une nouvelle église, mais simplement réformer l’église afin de laisser une plus grande place à la foi et à la pensée de chaque personne).

Au niveau mondial, les « réformés » (calvinistes), les « luthériens » et les « anglicans » ont des accords de communion mutuelle, et chacun peut passer de l’une à l’autre, les pasteurs sont reconnus dans les autres églises. Les différences sont des détails à vrai dire. Il y a souvent plus de différences entre deux paroisses d’une même église qu’entre certaines paroisses de deux églises différentes. En France et dans bien des églises d’Allemagne, les « réformés » et les « luthériens » sont unis dans une même église. A Genève, notre église protestante serait plutôt « calviniste », certes, mais nous ne sommes absolument pas liés à ce que pensait Calvin, il y a presque cinq siècles, nosu sommes plutôt fidèle à son esprit de réforme (qui était aussi celui de Luther) comprenant cette ambition que chaque fidèle puisse avoir confiance en Dieu, s’adresse à lui directement, et se forme afin de pouvoir interpréter par soi-même la Bible et réfléchisse.

Je ne sais pas qui vous a dit que l’on ne pouvait pas « jouer sur les 2 tableaux », puisqu’il y a un seul tableau en l’occurrence : un intérêt pour Jésus-Christ et marcher avec lui vers Dieu.

Il y a même des personnes qui sont à moitié catholiques et à moitié protestantes, allant tantôt à la messe et tantôt au culte, prenant une part de leur nourriture pour leur foi ici et là, je ne vois absolument quel mal il y aurait à cela. L’église est un simple outil au service de notre développement spirituel et humain, ce n’est pas en l’église que nous avons foi. Mais à Dieu, en Christ.

Se sentir libre de choisir par soi-même

D’une manière générale, il me semble que vous pouvez écouter ce que disent les gens qui vous conseillent, c’est toujours bien d’écouter, à condition de ne pas se laisser inquiéter par les « il faut / il faut pas » décrétés par les gens, et donc de faire le tri entre ce qui vous semble enrichir votre démarche, et tranquillement laisser de côté ce qui ne vous correspond pas… sans avoir à vous justifier vis à vis de quiconque. C’est devant Dieu, en notre propre conscience, que nous discernons ce qui nous semble juste et bon. Dieu fera le reste, il nous éclaire quand nous nous égarons un peu…

Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : pasteur Marc Pernot

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4 Commentaires

  1. André dit :

    A mon humble avis, catho, protestant, calviniste, luthérien ou autre chose, cela n’a pas grande importance en soi. Le diverses dénominations sont plus « les habits folkloriques » d’une foi unique en Dieu.
    En revanche il est important de porter l’habit dans lequel on se sent le mieux.
    En ce qui me concerne je me sent bien dans le libéralisme théologique et en particulier parce que , justement, on y admet les approches « non conventionnelles », loin des dogmatismes, quels qu’ils soient.

  2. Bouyssou dit :

    Je suis aussi luthérien libéral. Mais j’ai une vieille habitude d’évoquer la question des « 2 bouts de la corde ». Supprimer toutes références aux dogmes conduit parfois à une espèce de « gloubi- boulga » spirituel où au fond tout se vaut, et on arrive parfois à la proclamation de grands n’importe quoi.
    Quant à l’obéissance aveugle aux dogmes…on sait où cela mène…D’où l’intérêt de tenir les 2 bouts de la corde…

  3. Evelyne dit :

    Tu n’as pas à choisir …l’important c’est ce que tu crois…il y a de bonnes choses dans les deux…c’est pourquoi ils se sont réunis…vive Dieu…Jésus son fils et notre seigneur et l.Eglise…universelle…

  4. Fabrice dit :

    Je me retrouve un peu dans ce que tu dis : j’avance au gré de ma recherche et de mon intuition du moment. Aujourd’hui, je pourrais me considérer (pour simplifier au maximum) comme un « protestant libéral d’arrière-fond catholique »… mais la réalité est beaucoup plus subtile !

    Dans ma pratique privée de chaque jour, j’ai conservé certains éléments issus de la tradition catholique latine (celle où j’ai fait mes armes dans la foi, si l’on peut dire) : les icônes, tableaux ou statues, ne me dérangent pas outre mesure… mais je ne les considère pas autrement que comme des œuvres d’art, et accessoirement comme des supports visuels pour la foi. Dans cet esprit, j’ai conservé la coutume d’honorer sobrement la mémoire des saints fêtés tel ou tel jour… mais sans les prendre comme intercesseurs pour autant. (* Je réserve ce mémorial essentiellement aux saints du premier millénaire, communs aux églises catholiques, orthodoxes, luthériennes et anglicanes.)

    Quoi d’autre encore ? J’ai gardé une grande affection pour la mère de Jésus, Marie. En son honneur, je récite toujours (2 ou 3 fois par jour, quand la cloche sonne) la prière de l’Angélus… mais dans une version « épurée », sans les demandes d’intercession à Marie.

    Pour ce qui est de ma pratique communautaire, elle a lieu tantôt au temple protestant le plus proche de chez moi, tantôt avec un petit groupe de « vieux-catholiques » (mieux connus en Suisse sous le nom de catholiques-chrétiens) : il s’agit des descendants des catholiques indépendants (et plutôt libéraux) ayant rompu avec Rome au 19e siècle. L’Église vieille-catholique, à quelques détails près, est quasiment la sœur jumelle de l’Église anglicane, avec laquelle elle est d’ailleurs en pleine communion !

    Voilà : il y a un peu de tout cela dans ma foi. Un peu d’éléments catholiques, un chapelet anglican que je récite rarement, seulement quand j’en ai le désir subit… mais aussi des prières du matin et du soir qui sont celles du Petit Catéchisme de Luther… et pour cimenter le tout : une ligne de pensée et de foi clairement protestante libérale.

    Mon baptême (bien que reçu dans l’Église catholique romaine) a marqué officiellement mon entrée dans l’Église du Christ, mais ne m’enferme pas pour autant dans une étiquette confessionnelle trop dure : je passe d’une église à une autre, en prenant un peu de tout ici et là. Tu peux faire pareil en toute tranquillité et sans te justifier 🙂

    Comme te l’a dit le pasteur Marc Pernot : Dieu te bénit et t’accompagne, quoi qu’il arrive.
    C’est une aventure passionnante pour tous les jours, et on ne s’en lasse jamais !

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