bateau de pêcheur sur la mer avec un orage qui arrive - Photo by Wai Siew on https://unsplash.com/photos/aV44liX_9zg
Bible

Avec l’aide de Dieu j’ai pu traverser une bien mauvaise période. Comment témoigner de ça auprès de ma fille sans alourdir sa fraîcheur d’esprit?

Par : pasteur Marc Pernot

bateau de pêcheur sur la mer avec un orage qui arrive - Photo by Wai Siew on https://unsplash.com/photos/aV44liX_9zg

Question posée :

Bonjour Marc.

Que pensez-vous de la transmission aux enfants de la relation à Dieu ?

Personnellement, j’ai eu un parcours extrêmement instable ( et je parle au passé sans connaître l’avenir mais ma foi me donne une certaine assurance désormais ) et j’ai très longtemps vécu en priant, mais j’ai aussi très souvent tout abandonné.

Désormais, je me sens bien mieux, plus ferme, plus stable, plus solide, plus réfléchi et plus ouvert.
Je constate l’amélioration concrète de ma vie depuis que j’ai accepté Dieu.
Je parle d’  » accepter » car j’ai vraiment ressenti que l’état intérieur dépendait en grande partie de sa propre décision de L’accepter ou de Le rejeter.

Alors, ma fille grandissant, je souhaiterais lui parler de cette belle découverte, de cette espérance, de ce moteur de vie, de ce vert pâturage disponible 24/24 que nous offre Dieu si l’on se rend disponible à lui, un vert pâturage qui ne m’est pas simplement un refuge face à ce monde bruyant mais une vraie espérance pour l’ensemble de mon existence et qui donne une lumière, un sens, à chaque acte du quotidien, banal ou plus important.
Je vois dans cette manière de vivre la beauté extraordinaire qu’on ne voie plus beaucoup dans la course à la vitesse et à l’efficacité.

Même au milieu d’une forêt, avec toutes les conditions favorables réunies, je n’abandonnerai plus ce Dieu que je ressens constamment et qui me fait d’une certaine façon apprécier même l’inconfort et les tâches contraignantes car j’ai redécouvert la notion d’effort.

Alors, puisque mon parcours est si particulier ( j’ai également passé des années à être dans divers excès, mauvaises pensées, agressivité, violence etc…), Comment discuter de cela sans alourdir la fraîcheur d’esprit d’un enfant ?

J’insiste sur le terme  » parler » car je crois que la façon principale de témoigner, de transmettre, c’est la présence elle-même, la  » lumière » puis le comportement.
Mais j’aimerais parler, échanger tranquillement, verbalement.

Je vous remercie Marc.
Belle journée à vous.

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Ayant rencontré bien des personnes, je vous dis tout à bord mon admiration devant ce cheminement qui est le vôtre. Je sais combien cela demande de courage, d’investissement, de sagesse, d’élévation et de foi pour que le meilleur de vous-même prenne le dessus , l’emporte sur tout ce qui pourrait vous tirer vers le bas. Ce cheminement n’est pas seulement votre œuvre, certes, mais il est aussi en grande partie votre œuvre. Bravo, et merci. Vous m’encouragez à encourager bien des personnes qui sont en difficultés. Votre témoignage tout simple encourage aussi et c’est pourquoi je vous suis particulièrement reconniassant de le partager d’une façon si authentique, simple et vraie.

Je suis également très touché par votre désir de partager cela avec votre fille. Elle a bien de la chance. Et c’est comme cela qu’il est bon de vivre : en faisant de notre richesse un don. Le mieux étant qu’en donnant ainsi vos richesses d’expérience humaine et spirituelle elles se multiplient : pour votre fille, et aussi en vous.

Je partage tout à fait votre désir de ne pas dire à votre fille trop précisément les tourments de son père. Un jour, quand elle sera plus grande, adulte ou presque, ce sera peut-être le bon moment.

Comment faire, alors ? Pour transmettre le meilleur sans parler de ce que vous avez traversé ?

Je pense que le langage imagé des évangiles et des psaumes de la Bible conviennent merveilleusement à cela.

Par exemple les épisodes où la barque des disciples de Jésus est malmenée par la tempête. Il y a au moins deux épisodes comme cela, un où ils s’en sortent en réveillant Jésus qui dormait (Matthieu 8:23-27), l’autre où Jésus les rejoint en marchant sur l’eau Pierre arrive lui-même à marcher sur l’eau, puis s’enfonce, appelle Jésus qui l’aide à remonter dans la barque (Matthieu 14:22-33).

Il me semble que dès 6 ou 7 ans les enfants sont tout à fait sensibles au sens figuré. Je me souviens même d’enfants plus jeunes qui ont spontanément fait le lien entre la tempête submergeant les disciples et leurs propres détresses d’enfant, qui ne sont pas moins dures, souvent, que celle des adultes.

Ce langage imagé permet de dire que nous-même avons vécu des difficultés, des tempêtes dans l’existence, ou des vallées d’ombre et de mort (Psaume 23), ou des cailloux de la route et des dessèchements (Psaume 121), sans pour autant entrer dans les détails, sans pour autant être nous-même encore submergé d’émotion en évoquant cela.

Il est donc possible de lire ces textes avec votre fille et de les dessiner avec elle, chacun pour sa part. Et là vous pourrez dire que c’est vrai. Vous pourrez parler de l’effort et de solidarité avec les disciples qui rament, vous pourrez parler de leur solidarité qui aime, des détresses de toutes sortes qui existent, du chaos qui frappe et de l’amour de Dieu qui veut pour chacun de nous la vie, qui vient vers nous quand les ténèbres et le chaos menacent de nous submerger. Vous pourrez parler de notre foi que nous pouvons réveiller en nous-même, quand elle dort. Que parfois en regardant jésus nous sommes capable de faire quelques pas en cheminant par dessus nos difficultés, et que si on n’y arrive pas on peut appeler Dieu au secours pour qu’il nous prenne par la main…

Mais surtout ne dites que ce qui correspond à votre foi, votre expérience, ou dites que certains ont fait l’expérience que… certains pensent que… et qu’elle se fasse sa propre opinion, son propre vécu de foi. Ce n’est alors pas une leçon, mais comme vous le dites, mais un partage de votre « belle découverte, de cette espérance, de ce moteur de vie ». Voter histoire et la vôtre, unique et particulière, et pourtant elle entre tout à fait dans ce qui est dit avec ce langage imagé des évangiles. Et ce langage imagé lui permettra aussi de s’y reconnaître avec sa propre histoire qui, elle aussi, sera singulière. Et ces histoires grandiront avec elle, dans ses bons jours et dans ses jours plus difficiles.

Comme vous le dites, il faut que ces temps de lecture biblique ne soient en rien plombants, ni trop long, ni dramatiques. Mais qu’ils soient empreints de fraîcheur et de sérénité, de lumière brillant dans les ténèbres, d’espérance, de confiance en Dieu.

Dieu vous bénit et vous accompagne
Et Dieu bénit votre fille

par : pasteur Marc Pernot

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *