24 septembre 2023

extrait de la peinture de Georges de La Tour, Madeleine, 1625 (Metropolitan Museum of Art)
Prédication

Notre vie a-t-elle un sens ? (Ecclésiaste 1:1-11 ; Luc 10:25-37)

Texte, vidéo et poscasts de la prédication. Ceci est un témoignage personnel. N’hésitez pas à donnez votre propre avis ci-dessous.

pasteur Marc Pernot

 

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texte de la prédication à imprimer

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, le dimanche 24 septembre 2023,
par : pasteur Marc Pernot

extrait de la peinture de Georges de La Tour, Madeleine, 1625 (Metropolitan Museum of Art)
Notre vie a-t-elle un sens ? La science n’a pas de réponse à cette question, pas plus qu’elle pourrait expliquer pourquoi une personne humaine est douée d’une personnalité, ni pourquoi Roméo aime Juliette plutôt qu’Ernestine.

Pourtant, cette question : notre vie a-t-elle un sens ? est essentielle, nous le voyons par le fait que tant de personnes jeunes ou âgées sont rongées jusqu’au fond de leur être par le désespoir, par l’inquiétude, par un sentiment désabusé si bien exprimé par le livre de l’Ecclésiaste dans la Bible, ce sentiment du « à quoi bon ? ». C’est faute d’avoir saisi à bras le corps cette question du sens de notre vie, question à la fois élémentaire et ultime. Question pour le croyant comme pour l’incroyant. C’est cette question que pose le théologien venant rencontrer Jésus en lui demandant comment faire pour dépasser les limites de notre existence si brève et limitée ? Jésus l’invite à une recherche, comme nous le faisons ici « Qu’est-il écrit dans les livres ? » lui demande-t-il, puis il l’invite à une expérience plus personnelle « Comment l’interprètes-tu, toi-même ? »

Notre vie n’a pas un sens utilitaire

À mon avis, le désespoir sur le sens de notre vie est en grande partie dû à une confusion qu’expriment les premiers mots de l’Ecclésiaste et que l’on retrouve dans les premiers mots du théologien qui interroge Jésus : il faudrait « faire quelque chose » pour que notre vie soit accomplie, pleine de sens et de valeur.

L’Ecclésiaste sent bien qu’il y avait là une difficulté : « Que reste-t-il à la personne humaine de toute la peine qu’elle se donne sous le soleil ? ». L’Ecclésiaste sent bien qu’une conception utilitariste de notre vie conduit au désespoir. Même pour la personne productive. Le théologien qui va vers Jésus est partagé, lui aussi, sur cette théorie : on le voit dans le fait que sa question est boiteuse. Il demande « que dois-je faire », que dois-je produire pour accomplir ma vie, et en même temps il a conscience qu’avoir une vie accomplie est une chose qui « s’hérite ». Or, par définition, un héritage est un pur don, quelque chose que l’on n’a pas gagné en travaillant, mais que l’on reçoit comme une grâce.

La merveille d’exister

Comment ce « spécialiste de la Bible » le sait il, que nous « héritons de l’éternité de notre vie » ? Il l’a lu dans la Bible, et il s’est exercé depuis son enfance à intérioriser cette vérité essentielle grâce au shabbat. La Loi de Moïse propose que ne produisions rien pendant une journée par semaine, et que ce soit une journée pour nous réjouir du pur fait d’exister. Il y a d’autres jours pour produire ou pour avoir mil activités diverses, si on en a la possibilité. Le shabbat replace au centre le simple fait d’exister personnellement, et de s’en réjouir.

C’est ce que dit Jésus aussi quand il nous fait remarquer (dan un autre passage de l’Évangile) que les fleurs des champs poussent et que pourtant elles ne travaillent ni ne filent, et qu’elles sont plus belles que le roi Salomon dans toute la gloire de son vêtement royal. (Matthieu 6:28-29). Nous faisons parfois des merveilles, mais nous sommes encore plus une merveille par le fait d’exister comme une fleur des champs. Notre existence a un sens et une valeur en elle-même.

Nous retrouvons cette notion dans la parabole que raconte Jésus pour répondre au théologien : l’homme qui est tombé aux mains des brigands a manifestement toute sa valeur, justifiant d’être choyé, traité comme un roi, alors qu’il ne fait rien du tout dans cette histoire, ni avant ni après être blessé, il ne dit rien. Il est.

D’ailleurs, en conclusion à sa parabole, si l’on regarde bien, c’est à cette personne là, à l’homme choyé par le bon samaritain, que Jésus nous invite à nous identifier. En effet, la question était « qui est mon prochain ? » et Jésus répond en demandant : qui a été le prochain « de celui qui est tombé au milieu des brigands ? », Jésus nous propose de sentir que nous sommes à l’image de cette homme choyé alors même qu’il n’a rien fait pour cela.

Nous avons effectivement « hérité » le fait que notre existence personnelle a un sens. Au moins autant que la fleur d’alpage qui n’a rien fait pour pousser. Nous avons cette dignité, cette beauté, cette valeur qui dépasse celle du roi Salomon dans toute sa gloire.

Pour le sentir, il me semble qu’il est bon de prendre le temps de s’émerveiller devant le fait que l’univers existe, que la vie existe. C’est absolument époustouflant, improbable, merveilleux. Or nous sommes une part de cet univers, nous ne valons ni plus ni moins, personnellement, qu’une étoile, une galaxie, ou une fleur des champs. Tout élément participe à l’ensemble. L’utilité que peut avoir notre travail sous le dur soleil pouvait sembler insignifiante à l’Ecclésiaste, mais notre seule existence est déjà signifiante dans l’univers. Chaque existence fait une différence inoubliable. Le seul fait que nous existions a du sens.

C’est ainsi que Ludwig Wittgenstein (1889-1951), que j’ai été amené à apprécier aussi bien pour ses travaux de mathématiciens que de philosophe, nous invite à nous interroger sur l’existence du monde parle de l’éthique, c’est-à-dire de la belle façon d’être et de vivre, il nous appelle à nous étonner, à nous émerveiller de l’existence du monde. D’abord, puis il parle ensuite d’une seconde expérience : celle de sentir que nous sommes en sécurité « que rien ne peut me faire du mal quoiqu’il arrive ». Il n’y a pas de chantage. C’est ce que Jésus nous propose à travers cette figure de l’homme de la parabole qui est soigné quand il est blessé, qui est porté, qui est mis en sécurité autant qu’il le faudra.

S’il nous arrive d’avoir le sentiment si communément humain d’être superflu… au lieu d’en faire un accablement, nous pouvons en faire un émerveillement, celui d’être une fleur, infime mais nécessaire en ce monde, ce monde dont l’existence tout entière est étonnante. Nous pouvons en faire une grâce, celle de compter personnellement pour quelque chose dans cet ensemble, que nous le voulions ou non. Jésus nous dit ici combien nous comptons pour Dieu, ce bon samaritain dont nous héritons, Dieu nous soigne, nous garde en sécurité sans condition. Comme ce blessé de la parabole.

Ensuite, il y a d’autres personnages dans cette histoire que nous raconte Jésus. Et ces personnages nous permettent de réfléchir sur ce que nous pouvons « faire », ou non.

La question de notre vocation.

A côté de l’homme choyé qui ne fait rien d’autre que d’exister, chacun des trois personnages répond à sa façon à une vocation, et « fait » quelque chose. Les deux premiers hommes se sont engagés dans une vocation de prêtre et de lévite et y restent fidèles, passant sans porter secours à l’homme blessé. Le troisième homme n’avait apparemment pas de vocation particulière cinq minutes avant d’être ému par la situation de l’homme blessé, il choisit alors de saisir cette vocation de prendre soin de lui alors que rien ne le préparait à cela.

Certains moralistes mettent en avant le troisième homme « le bon samaritain », d’accord, mais disqualifient les deux premiers comme étant mauvais. Ce n’est à mon avis pas une interprétation correcte, pour au moins deux raisons. Premièrement parce que Jésus ne dit pas que les deux premiers ont eu tort. La vie est complexe. Les évangiles nous montrent souvent Jésus faire de même, se retirant dans la montagne pour prier Dieu, pour reprendre souffle et se ressourcer, pour se laisser choyer lui-même par Dieu, et pour cela il laisse les foules en attente d’enseignement, il laisse les malades en attente de soin, les culpabilisés en attente de l’annonce du pardon de Dieu. Parfois Jésus se laisse déranger dans sa prière pour réponde à une demande et parfois non. Cela lui appartient. Et cela m’amène au second problème que pose cette lecture moraliste de la parabole de Jésus qui transforme la vocation en un service imposé. Cela ruine toute inspiration personnelle, tout souffle d’Esprit, toute conscience, toute humanité, tout discernement. Ce n’est plus par grâce que l’on agit, c’est une besogne. Un servage. Pire : cela culpabilise de ne pas tout faire. Cela culpabilise de ne pas s’en sentir la force, de ne pas être ému par telle ou telle cause. On retombe dans cette sorte de chantage où pour être considéré comme « bon », il faudrait absolument se sentir appelé à servir toutes les causes.

L’Évangile c’est l’inverse. L’Évangile c’est d’abord que Dieu nous regarde, alors que nous n’avons rien fait, et nous considère comme bon, et même comme « très bon », et que Dieu nous bénit, prend soin de nous comme le bon samaritain le fait pour nous. Ensuite, il est possible que ce soit inspirant pour nous d’être ainsi aimé et servi. Si une occasion se présente comme devant les pas de ce samaritain, si notre cœur s’en émeut, si nous pouvons faire quelque chose sans trahir d’autres engagements, sans nous trahir nous-même. Ce sera alors utile, et ce sera bon de nous sentir un peu utile. C’est vrai. Ce sera alors comme une grâce, ce sera une chose faite par abondance, pas sous la pression du regard des hommes, ni de Dieu.

Si l’on place son estime de soi dans le fait d’être utile, cela rabaisse l’humain au niveau d’une machine à café que l’on met au rebus dès qu’elle cesse de fonctionner (et encore : il nous arrive de garder un ancien moulin à café parce qu’il était celui de notre grand-mère). Si l’on y pense, cette façon de voir le sens de la vie humaine comme devant « se réaliser » pour être bon, c’est méprisant pour les personnes qui ont moins de possibilités d’aider : les petits, les blessés, les paralysés du corps, de l’esprit ou du cœur, or Jésus ne considérait absolument pas ces personnes comme étant moins dignes de vivre, il nous montre en exemple les petits enfants, et ici il nous montre en exemple l’homme choyé de cette parabole. C’est ainsi que même s’il nous arrivait de perdre tout moyen d’être productif, nous ne perdons pas le sentiment de notre dignité, c’est là que tout l’Évangile résonne, et nous en sommes témoins pour chacun : Christ est venu pour nous montrer que rien de ce qui peut nous arriver ne diminuera l’amour de Dieu pour nous, rien ne diminuera l’infinie valeur du fait que nous existions, nous, dans cet univers époustouflant de grandeur et de beauté. Nous sommes et nous resterons une fleur de ce champ.

Grâces soient rendues à Dieu.

pasteur Marc Pernot

Textes de la Bible

Ecclésiaste 1:1-11

Paroles de l’Ecclésiaste, fils de David, roi à Jérusalem.
2Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste,
vanité des vanités, tout est vanité.
3Que reste-t-il à la personne humaine de toute la peine qu’elle se donne sous le soleil ?
4Une génération s’en va, une génération vient, et la terre subsiste toujours.
5Le soleil se lève, le soleil se couche ; il tend vers le lieu d’où il se lèvera.
6 Ainsi va le vent : allant vers le sud, tournant vers le nord, tournant, tournant, le vent reprend ses circuits.
7Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est jamais remplie, vers le lieu où ils coulent, les fleuves continuent à couler.
8Toutes choses se fatiguent au-delà de ce qu’on peut dire, l’œil ne se rassasie pas de voir, l’oreille ne se lasse pas d’entendre.
9Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera, il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

Luc 10:25-37

Voici qu’un docteur de la loi se leva et dit à Jésus, pour le mettre à l’épreuve : Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle ? 26Jésus lui dit : Qu’est-il écrit dans la loi ? Qu’y lis-tu ? 27Il répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. 28Tu as bien répondu, lui dit Jésus ; fais cela, et tu vivras.

29Mais lui voulut se justifier et dit à Jésus : Et qui est mon prochain ? 30Jésus reprit la parole et dit : Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba au milieu des brigands, qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent en le laissant à demi-mort. 31Par hasard, un sacrificateur descendait par le même chemin ; il vit cet homme et passa outre. 32Un Lévite arriva de même à cet endroit ; il le vit et passa outre. 33Mais un Samaritain, qui voyageait, arriva près de lui, le vit et en eut compassion. 34Il s’approcha et banda ses plaies, en y versant de l’huile et du vin ; puis il le plaça sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui. 35Le lendemain, il sortit deux deniers, les donna à l’hôtelier et dit : Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le paierai moi-même à mon retour.

36Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé au milieu des brigands ?

37Il répondit : C’est celui qui a exercé la miséricorde envers lui. Et Jésus lui dit : Va, et toi, fais de même.

(Traduction La Colombe)

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8 Commentaires

  1. Le Mecreant dit :

    « Ceci est un témoignage personnel. N’hésitez pas à donnez votre propre avis ci-dessous. »

    Et bien en premier lieu un peu déçu, au vu du titre je m’attendais a une prédication sur le qohelet…
    Mais ce n’est pas le sujet de cette réponse.

    Certes le texte de ce livre peut sembler désabusé et nous appeler , de premier abord, a « laisser tomber ». Et pourtant….

    De tous les livres de la bible, le qohelet a toujours été celui qui me parlait le plus.
    Dans les moments les plus noirs de ma vie c’est dans ses lignes que j’ai trouvé la force de me reconstruire.
    Justement, je crois que le qohelet nous enseigne ce qu’est la gratuité, non pas celle que l’on reçois, mais celle que l’on donne…
    Tout ce que nous faisons « pour quelque chose » est vain, il ne faut pas attendre de remerciement, ou de récompense.
    Il n’y a pas d’autre plaisir a attendre que celui de profiter de la vie.
    Tout le mal que nous nous donnons (l’expression en elle même est tout un programme) ne sert a rien.
    Que pouvons nous faire de mieux que de nous émerveiller devant la création et y apporter notre petite pierre? .
    Le texte de Luc ne donne pas d’information sur les motivations du levite et du sacrificateur, Pas plus d’ailleurs que sur celles du samaritain.
    Simplement « il le vit et en eu compassion » …
    On a , me semble t’il toute l’essence de ce qu’enseigne Jesus.
    Le samaritain le vit, il en eu compassion et il a pris soin de lui. il n’attendait rien en retour, puisqu’il le confie a l’hôtelier, ni un merci dans ce monde ni une place au paradis, rien !!!!
    Juste le plaisir et la satisfaction d’avoir agit en conscience.
    Il n’est pas rare, lorsqu’on interroge une personne ayant été héroïque, qu’elle réponde qu’elle n’a fait que son devoir.
    « Il n’y a de bonheur pour l’homme qu’à manger et à boire, et à faire jouir son âme du bien-être, au milieu de son travail ; mais j’ai vu que cela aussi vient de la main de Dieu. » nous dit le Qohelet.
    Oui la seule chose a notre portée est de prendre ce qu’il y a de plaisir et de joie dans notre quotidien.
    La sagesse populaire le dit autrement « aimer ce que l’on a, quand on a pas ce qu’on aime  » et profiter de cette satisfaction.
    Le qohelet nous dit aussi que nous ne sommes pas seuls au monde, d’autres passent par les même difficultés, voire, bien pire, et ceci depuis la nuit des temps. (Ce qui a été , c’est ce qui sera)
    Il nous parle aussi de l’injustice que nous pouvons ressentir vis avis de gens que nous jugeons indigne mais qui semblent bénis des dieux. En nous rappelant que cela ne nous apporte rien de positif de les envier.
    Nous ne pouvons être heureux que dans la satisfaction de ce que nous avons, de ce que nous faisons nous même.
    Il nous rappelle encore plus loin que nous ne pouvons trouver de force que dans l’union et la collaboration avec les autres
    « Deux valent mieux qu’un, parce qu’ils retirent un bon salaire de leur travail.
    10 Car, s’ils tombent, l’un relève son compagnon ; mais malheur à celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un second pour le relever  »

    Voila ce ne sont que quelques exemples de toute la force que je trouve dans ce texte qui résume si bien les vicissitudes et les grandeurs de la vie humaine mais aussi qu’il nous appartient d’apprécier à chaque instant « le don de Dieu »
    Puisse ce message être une lueur dans le tunnel de celui qui est dans le noir.

    1. Marc Pernot dit :

      Grand merci d’entrer en discussion.
      C’est inspirant.
      Dieu vous bénit et vous accompagne

  2. François dit :

    Oui, notre vie a un sens ! Qu’on le voie au départ ou non, ce n’est pas important. Dieu, qui dirige nos vies, et qui habite à l’intérieur de nous mêmes, est le seul à connaître le sens de la vie qu’Il nous a donné. Il importe alors de lui faire confiance, et de vivre « sainement » en respectant les commandements que Jésus nous a donné. Rien n’est plus simple. C’est juste une relation de confiance.

  3. Gy dit :

    Cher Pasteur,
    C’est toujours avec beaucoup d’intérêt que je lis vos prédications. Concernant l’histoire du bon samaritain un autre sens concernant le comportement des deux religieux est-il possible. On les présente comme des insensibles. N »est ce pas trop simple? Nous n’avons pas de preuve mais nous pouvons penser l’hypothèse suivante. Ils avaient une bonne raison pour laquelle ils ne pouvaient pas agir alors ils sont intervenus mais cela ne s’est pas vu. Dans l’invisible il ont confié dans leur prière ce blessé à Dieu pour que cette victime soit sauvée. Dieu aurait mis ensuite le bon samaritain sur le chemin. Dans la vie quand l’homme ne voit pas de solution il peut se tourner vers Dieu pour l’appeler à l’aide. Les voies par lesquelles Dieu intervient peuvent rester invisibles. L’Essentiel n’est-il pas invisible pour les yeux ? Le sens de la vie peut-il en être un exemple ?
    Merci d’avance pour votre réponse..

    1. Marc Pernot dit :

      Merci pour cette belle idée. La prière est aussi une forme d’action. Cependant Dieu n’a certes pas besoin qu’on le tienne au courant d’un blessé à secourir. Il sait ce qu’il a à faire et il le fait.

      • La prière pour un malade a du sens : afin que Dieu attendrisse notre propre cœur à l’occasion de notre prière, que nous puissions agir pour la personne souffrante, ou pour la prochaine que nous rencontrerons, peut-être.
      • La prière pour une personne est importante si la personne apprend qu’on a prié pour elle.

      Le risque de se dire que l’on a fait quelque chose en priant pour une personne souffrante est de se donner bonne conscience en se disant qu’on l’a aidée, alors qu’elle est dans la même situation en réalité.

      Oui, quand on ne voit pas de solution on peut prier Dieu pour qu’il nous aide à voir plus clair. Bonne idée.

      Grand merci pour les encouragements !!! Sympa.

  4. Pascale dit :

    En lisant le titre de cette prédication, je n’ai pas imaginé une seule seconde qu’il serait en partie question du bon samaritain. Merci pour cette réjouissante lecture de la parabole, parabole que je n’ai jamais particulièrement appréciée car je n’y lisais effectivement qu’une belle petite morale à deux sous. Je vois alors une troisième raison pour laquelle une interprétation moraliste n’est peut-être pas correcte : trop simpliste, cela ne ressemblerait guère au style habituel des paraboles.
    Notre vie a-t-elle un sens ? En lisant ce qui est proposé ici, la question me parait très liée à l’amour. Considérer que nous sommes une merveille par le simple fait d’exister et que cela suffit pour donner un sens à notre vie, c’est peut-être ce qu’on pourrait appeler s’aimer soi-même et cela demande du travail. De même, lorsqu’on est aimé par quelqu’un, comme l’est cet homme laissé à demi-mort sur le bord du chemin, notre vie prend du sens dans le regard d’un autre. Cette façon de répondre à la question du sens peut effectivement concerner le croyant et l’incroyant, mais je ne peux m’empêcher de penser que pour le croyant, se savoir voulu et aimé par Dieu donne une dimension supplémentaire au sens de la vie.

    1. Marc Pernot dit :

      Merci, c’est très intéressant.
      Je suis hyper d’accord que la foi aide immensément dans ce domaine, en particulier pour se sentir inconditionnellement gardé.

      1. C’est vrai que nous avons des attachements humains qui sont parfois forts, mais néanmoins fragiles. La mystique aide, la théologie aide. Pour se sentir être héritier de la grâce…
      2. et pour discerner d’une façon souple notre vocation.

      Dieu vous bénit et vous accompagne

  5. Jean-Luc Lussetucru dit :

    Merci beaucoup pour cet article, cette prédication et les commentaires !

    1. Créativité personnelle dans tous les actes de sa vie
    Pour essayer de répondre à la question de l’auteur de Qoheleth : Que reste-t-il à la personne humaine de toute la peine qu’elle se donne sous le soleil ? : il reste à mon avis de cette peine ce que l’on a créé de réussi selon soi (en un sens à préciser, bien, réussi selon une interprétation des évangiles par exemple) avec sa créativité personnelle. Par exemple entre autres si (même plus tard loin dans le futur) cela sert de base pour d’autres belles constructions par d’autres personnes par exemple. Sa créativité personnelle dans les actes de sa vie, dans la manière de vivre sa vie, est irremplaçable, personnelle, propre à chacune, chacun.

    2. Assistance à personne en danger
    Je ne sais pas si c’est très connu, mais concernant l’assistance à personne en danger, il existe d’après les sources des rédacteurs de l’article wikipedia deux principaux régimes juridiques :

    – pays ou états appliquant l’obligation (dans la limite de sa propre sécurité) d’assistance à personne en danger => Union européenne hors Roumanie, Suisse, Californie, Washington (sur la côté Ouest, pas Washington DC), Québec, Brésil, Argentine, Viet Nam
    – pays ou états appliquant la loi du bon samaritain : non obligation d’assistance, et même responsabilité en cas d’assistance => Royaume Uni, majeure partie des Etats-Unis et du Canada, Australie, Inde, Chine, Roumanie

    Si j’ai bien compris, la prédication de Marc propose de se positionner au moins psychologiquement ou spirituellement plutôt dans le cas de la loi du bon samaritain, sauf urgence de type obligation (dans la limite de sa propre sécurité) d’assistance à personne en danger.

    cf https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_du_bon_samaritain

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