J’ai trompé mon ex-mari avec mon compagnon actuel, j’ai peur que Dieu ne me le pardonne jamais.
Question posée :
Bonjour
Je vous écris un peu perdue. Fervente catholique, très impliquée dans ma paroisse, ma vie a sombré il y a 3 ans lorsque j’ai fait une grave dépression (nécessitant une hospitalisation en psychiatrie).
J’ai trompé mon ex-mari avec mon compagnon actuel, nous avons divorcé, parents d’une petite fille de maintenant 6 ans.
Je ne me pardonne pas ces erreurs et j’ai l’impression que Dieu me déteste et ne voudra plus de moi parmi ses enfants.
Je me documente également beaucoup sur la religion protestante dont je me sens beaucoup plus proche et que j’ai envie de rejoindre.
Pensez-vous que nous puissions redémarrer de zéro ? Qu’un pardon est possible ?
Je suis perdue et j’ai le cœur brisé de tout le Mal que j’ai engendré.
Merci de m’avoir lue.
Réponse d’un pasteur :
Bonsoir Madame
Bravo pour cette belle démarche. Franchement.
C’est bien d’avoir un regard en arrière sur ce que l’on a fait avec franchise, lucidité.
Mais pourquoi le faire ? Et comment le faire ?
- Cela n’est ni juste ni bon de culpabiliser. Ce n’est certainement pas la volonté de Dieu car cela n’arrange rien, cela ne fait qu’ajouter du malheur au malheur. Ce qui a été fait a été fait, ce qui est passé est passé. Donc, à moins d’en tirer de bonnes choses pour l’avenir, le passé n’a pas à rester en travers de notre route.
- C’est formidable de regarder lucidement une faute si c’est en vue de faire mieux ensuite, ou de réparer éventuellement ce qui peut encore être réparé. C’est bien d’avoir ce regard vers l’arrière quand c’est comme cela : un travail tourné vers la vie, vers l’avenir, vers le mieux.
Dans les circonstances particulières, qu’est-ce qui serait juste et bon de faire dans ce sens ?
- C’est une bonne idée de regarder vers le « le mal engendré », là encore pas pour s’en culpabiliser, mais seulement pour voir si quelque chose peut encore être fait qui puisse aider. Par exemple, il me semble que cela pourrait consister à chercher à construire des relations les plus humaines possibles avec le père de votre fillette, pour elle d’abord, pour lui et pour vous ensuite.
- Pour ce qui est de ce nouveau couple que vous formez, il est inutile et injuste de le salir. Il faut faire la part des choses entre la faute de tromper votre mari (dans le passé), et le présent de ce couple. Ce couple est maintenant un vrai couple, me semble-t-il, et n’a pas à être considéré comme adultère, comme sale, comme pécheur. Ce nouveau couple est une alliance. Et tirer les leçons de la faute passée c’est de faire de ce nouveau couple un couple stable, fidèle, aimant. J’ai remarqué que c’est souvent le cas quand des personnes ayant déjà connu l’échec d’un couple précédent, d’être plus conscient qu’un couple est vivant et s’entoure, se soigne, se nourrit comme tout vivant.
Il me semble juste de convertir votre culpabilité en bonne énergie pour avancer.
- Au lieu de culpabiliser pour un problème, travailler à dénicher les causes du problème, pour les éloigner. C’est ce que vous faites, en repérant cette question de dépression, en la soignant, en l’identifiant comme un mal. Cela dit, on ne choisit pas d’être en dépression ! Donc là aussi, il est utile de remonter en amont de cette dépression, qu’y a-t-il ? Peut-être une faiblesse, des traumatismes divers, peut-être déjà un problème de couple ? Tout cela à la fois ? D’autres choses ? En tout cas il n’est pas certain que tout soit mauvais dans le fait d’avoir divorcé pour fonder un nouveau couple.
- En »travailler » ainsi positivement. En regardant vers l’avenir, vers le mieux. En soignant ce qui doit l’être, en investissant dans la qualité d’être, de relation, de foi. C’est évidemment plus facile à dire qu’à faire !!! Donc là encore, c’est inutile de se culpabiliser de ne pas y arriver en une seconde. L’humain est comme un arbre, nous dit souvent la Bible, un arbre ne pousse pas à vue d’œil mais il pousse et produit son fruit en son temps s’il est irrigué et soigné.
Dieu vous bénit et vous accompagne
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
Réponse de la visiteuse :
Bonjour Marc,
Je manque de mots face à votre bienveillance. J’ai relu votre réponse des dizaines de fois et je vais me l’imprimer pour ne jamais l’oublier.
Je vous remercie de m’avoir répondue, de m’avoir comprise et de ne pas m’avoir jugée malgré tout ce que je vous ai confié.
C’est difficile de vous répondre sans pleurer mais je tenais à vous remercier de tout mon coeur. Vraiment.
J’ai aujourd’hui reçu une Bible flambant neuve que je vais étudier. Un petit cadeau de moi-même pour moi-même. Pour ce nouveau départ, main dans la main avec Dieu.
Pourquoi j’ai eu cette envie irrépressible de vous écrire vendredi dernier ? De commander cette Bible ? Je pense que Dieu m’a fait signe. M’a fait signe de revenir vers Lui et que je peux être moi aussi pardonnée pour tout le mal que j’ai fait. Je sais que s’Il revient dans ma vie, je ne serai plus jamais seule. Votre réponse en est une preuve irréfutable.
Merci encore mille fois Marc. De tout mon coeur.
Bien à vous,
Réponse d’un pasteur :
Bravo pour cet élan de vie.
par : Marc Pernot, pasteur à Genève
Réponse de la visiteuse :
Merci pour ces conseils Marc, votre site est une mine d’or !
J’ai commencé l’étude de ma Bible et je me sens plus sereine ces derniers jours que je ne l’ai été depuis ces 3 dernières années.
Merci de tout mon coeur pour toute votre aide, une bénédiction que Dieu m’ait menée jusqu’à votre site et jusqu’à vous.
A très bientôt !
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Suis Un marié et père des trois enfants, j’ai eu des rapports sexuels avec une religieuse de l’église catholique sur mon lieu de service. Suis très inquiet et mon cœur ne pas en paix depuis que j’ai commis cet acte et je ne fais que demander pardonner à Dieu. Ma question est ce Dieu me réserve un sort par rapport à mon péché où il prendra pitié de moi ?
Bonjour Monsieur
Le grave symptôme que je vois, c’est que vous restez dans une démarche purement égoïste. Jusque dans votre recherche de pardon de Dieu !
Vous pensez encore à vous et seulement à vous dans votre inquiétude : Dieu prendra t il pitié de moi, MOI ?
Ce n’est pas une bonne attitude pour un mari, ni pour un père, ni même pour un homme, et encore moins pour un chrétien.
C’est mieux que de ne pas vous poser de question du tout, mais ce n’est pas prendre le problème par le bon bout.
La question est de vous demander comment vous pouvez être aussi égocentrique ? Qu’avez vous fait de votre cœur ?
Et donc :
Dieu vous bénit et vous accompagne