Rembrandt, 1630 (Musée des Beaux-Arts de Budapest)
Prédication

Un trésor caché, riche de choses nouvelles et anciennes. (Matthieu 13:44-52)

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prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, le dimanche 19 février 2023,
par : pasteur Marc Pernot

Rembrandt, 1630 (Musée des Beaux-Arts de Budapest)

Rembrandt, 1630 (Musée des Beaux-Arts de Budapest)

Jésus enchaîne ici cinq petites perles de paraboles, chacune tenant en une seule phrase. C’est ainsi qu’il a choisi de nous fait découvrir ce trésor qu’est le royaume ou le règne de Dieu en nous, et que cela a tout à voir avec notre vie quotidienne. Dans chacune de ces histoires, il y a une personne humaine qui bénéficie de ce que Dieu lui apporte (car c’est cela qu’on appelle « royaume des cieux ») : un agriculteur, un commerçant, un pêcheur de poisson sur le lac, un intellectuel. Chacun dans son activité va découvrir un trésor caché.

1ère histoire : le trésor dans le champ

Quand on regarde bien, le royaume de Dieu n’est pas le trésor, il est le « trésor qui a été caché dans le champ ».

« Qui a été caché » : par qui ? Dans la Bible, cette forme passive dit sans ambiguïté que c’est Dieu qui a mis ce trésor dans le champ. Il n’y a pour l’instant dans cette parabole, pas d’autre acteur. « L’humain » n’agira que plus tard. Au commencement, il n’y a que Dieu qui a caché un trésor dans le champ, le champ de notre être, le champ de ce monde. Jésus présente cela comme un état de fait pour nous : il y a un trésor au fond de notre être. Un trésor divin. C’est une réalité qui n’est pas si évidente à trouver puisque ce trésor est caché, et qu’il est d’un autre ordre qui nous est inconnu. Dans un premier temps, l’humain ne voit peut-être que le champ de notre vie en ce monde, et le travail qu’il faut pour tirer de ce champ de quoi nous nourrir, nous et notre famille, et garder des semences pour l’an prochain.

L’humain de cette parabole n’avait même pas cherché de trésor quand il le trouve. Il était là, ignoré et tout d’un coup il apparaît comme le nez au milieu de la figure de notre être, ou plutôt il est senti comme ce cœur qui bat au fond de nous et auquel nous n’avions jamais prêté attention, cœur que nous n’avons pas eu à faire battre, il est un talent qui nous a été donné.

Le royaume des cieux, c’est ainsi un trésor qui nous est donné dans notre profondeur, sans que nous n’y soyons pour rien. En surface, nous pensions être comme un champ, comme une terre, dont la valeur n’existe que dans sa capacité à produire du blé, de l’herbe ou des fruits. C’est vrai qu’il y a là une valeur, seulement, dans cette parabole, Jésus nous dit que nous sommes aussi ce trésor infini que Dieu a mis dans notre champ. Nous avons cette valeur intrinsèque. C’est la première surprise que Jésus apporte dans cette parabole : nous n’avons pas à faire ni être quoi que ce soit, ni à être en forme, ni à avoir la foi, ni à être baptisé, ni à être bien sage pour être une personne digne d’exister, pour avoir une existence qui en vaille la peine : c’est un état de fait, un préalable.

Nous sommes ce champ avec un trésor que Dieu a enfoui. Pourtant, dans cette parabole, le royaume des cieux n’est pas seulement ce trésor : c’est le trésor et le champ, ensemble. C’est pourquoi l’homme ne part pas en dehors du champ en dansant avec son trésor dans les bras mais le replace dans son champ. Cela aussi nous dit l’Évangile. Jésus ne nous invite pas à sortir du monde pour nous concentrer sur une dimension spirituelle de notre être. Dieu a placé ce trésor « dans le champ » car c’est sa place, comme notre cœur bat dans notre poitrine. Ce trésor est la merveille qu’est la profondeur de la vie humaine. Cela n’aurait pas de sens de penser supprimer le champ et de garder la profondeur du champ. Au contraire : quelle joie en découvrant la profondeur de notre être, joie devenant louange quand on découvre que cela nous a été donné. La joie ce n’est ni le spirituel seul hors sol, ni la seule existence en ce monde : ce sont les deux qui vont si bien ensemble.

Jésus décrit ensuite l’homme de la parabole liquidant tout pour investir dans ce champ-là, habité par le trésor. Ce n’est pas un ordre que Jésus nous donne, ni un appel au sacrifice. L’homme agit spontanément, dans sa joie, nous dit Jésus. La suite lui appartient, il n’y a rien à commander, c’est le trésor lui-même qui donne l’inspiration au champ entier, et c’est le champ qui a son génie propre, ses forces et ses occasions. Ensemble, le trésor, le champ et celui qui le cultive feront ce qu’ils pourront, et ce sera beau.

2ème histoire : le chercheur et la perle poly-précieuse

Dans la 1ère parabole, le don de Dieu, son règne, était de donner une valeur intrinsèque à notre vie. Et c’est une formidable bonne nouvelle, inspirante, aussi bien quand nous sommes en forme que dans une extrême faiblesse. Dans cette 2ème parabole, Jésus nous dit que le règne des cieux est comme une personne qui cherche de belles perles. Notre 1ère valeur était donc d’être, notre 2ème valeur, divine elle aussi, c’est de chercher des perles. C’est un second trésor : Dieu nous donne cette soif de chercher ce qui est beau. C’est là aussi un don de Dieu : l’envie de chercher. J’ai rencontré cette semaine une dame auquel nous avons demandé comment elle sentait son anniversaire de 104 ans, rayonnante, elle nous a dit : « la vie reste belle et pleine de valeur, on peut avancer encore dans la vie ». Effectivement, la vie reste belle même quand on a quelques handicap et fatigues : le trésor dans le champ, la profondeur de l’être est bien là. Et effectivement, il y a cette formidable grâce, ce don de Dieu qu’il y a de chercher et qui donne d’avancer encore.

La surprise de cette parabole c’est cette perle que Jésus qualifie d’unique, comme Dieu est unique, et qu’il qualifie aussi de « poly-précieuse », perle unique ayant une multiple valeur, un multiple rayonnement. Perle qui unit notre être dans ses multiples éclats, perle de discerner que nos beautés à tous peuvent être harmonieuses.

3ème histoire, le royaume des cieux est un filet jeté dans la mer

La 1ère et la 2ème parabole attiraient notre attention sur la beauté de la vie, sur ce trésor qu’est la profondeur de l’existence et ce trésor qu’est la recherche de la beauté sous diverses formes. Cela est précieux et bien réel, seulement nous savons tous que nous ne sommes pas tout à fait encore dans le pays enchanté des licornes multicolores, des fleurs et des elfes gentils. Avec sa 3ème parabole, Jésus nous replace dans la complexité de ce monde, où le règne des cieux a plus que jamais sa place. Dans la Bible, la mer permet d’évoquer cette complexité : elle est un lieu de ressources et de passage, elle est aussi un monde dangereux, marqué par le chaos de tempêtes et vagues menaçant de nous engloutir.

  • Le 3ème don de Dieu est d’abord un courage : celui d’avancer dans ce monde complexe pour aller à la pêche. La 1ère parabole de Jésus nous préparait à ce courage en nous apprenant cette valeur profonde que Dieu nous a donnée et que rien ne pourra nous enlever.
  • Ce 3ème don de Dieu est ensuite une espérance, en allant sous la surface de notre monde complexe, en profondeur, dans la confiance qu’il y aura quelque chose à recueillir. La 2ème parabole de Jésus nous avait préparé à cela en nous disant la valeur de chercher et chercher encore.
  • Le 3ème don de Dieu est encore une sagesse, en n’abusant pas de ce temps de pêche dans le chaos, remontant ensuite sur la terre sèche pour un discernement.
  • Ce 3ème don de Dieu est alors enfin une bienveillance active : pour garder ce qui est bon et éliminer ce qui est pourri, nous dit Jésus.

Voilà ce cheminement qu’est à mon avis ce 3ème don de Dieu, cette 3ème façon d’être, cette 3ème façon de dire le « royaume des cieux » que Dieu nous donne à vivre. Ce n’est pas seulement une sagesse de vie en ce monde que nous propose ainsi Jésus, c’est aussi une promesse : il prolonge cette parabole en un enseignement avec des anges qui travaillent de cette même façon. C’est fréquent dans la Bible et encore plus dans la bouche de Jésus : ce que Dieu nous donne à faire de bien est aussi une promesse que Dieu le fera pour nous, et inversement : les qualités de Dieu sont une inspiration pour nous.

4ème histoire : les anges qui font du tri, eux aussi

Dans la langue de la Bible, le mot « ange » est une fonction, celle de messager : quand des anges réalisent quelque chose cela signifie tout simplement un travail que Dieu fait en nous-même qui écoutons Dieu dans la prière. Disons d’abord qu’il n’y a rien à craindre de ce que Dieu peut nous faire, puisque par définition, toute action de Dieu sera en notre faveur, pour nous faire vivre. La mention même « à la fin des temps » montre que nous sommes au temps du Christ réalisant le salut de Dieu.

Voilà le travail de Dieu en nous quand nous prions, dans le secret de notre être : ses anges, c’est à dire sa parole, c’est à dire son action créatrice remonte de nos profondeurs plus ou moins en chaos ce qui est bon et vivant, n’oubliant pas le moindre bon petit anchois frétillant de vie dans notre être. Il n’est pas question ici de sélectionner certaines personnes et d’en abandonner d’autres. Nous sommes évidemment tous plus ou moins les deux, bon et méchant mêlés. C’est pourquoi Jésus dit que ce qui est méchant est extrait du milieu de ce qui est bon, comme on retire une tumeur : c’est pour faire vivre. L’image du feu est aussi une image classique d’une purification bienveillante, permettant d’extraire l’or, l’argent et le platine du minerai. C’est ce feu qui nous libère de tout ce qui nous fait souffrir et nous fait trembler : nos pleurs et nos grincement de dents, nos détresses.

Voilà le travail que Dieu effectue en nous, et c’est une action très concrètement salutaire à recevoir dans la prière, chaque jour. Une douce remontée du meilleur en nous. Jésus ajoute enfin une dernière courte parabole :

5ème histoire, celle du scribe instruit de ce qu’est le règne des cieux

Le scribe était l’intellectuel de service. C’est donc notre intelligence qui va enfin être mise à contribution par Jésus. C’est ce que nous pouvons faire dans la mesure où nous avons été enseigné de cette démarche de Dieu. Nous le sommes intellectuellement grâce aux paroles de Jésus, et nous pouvons l’être aussi spirituellement, dans la prière, instruit par ce travail de Dieu avec nous et en nous. Nous savons alors qu’il y a en nous un trésor d’une richesse incroyable. Un trésor atteignable.

Par l’étude nous pourrons alors être en quelque sorte « maître de maison », nous dit Jésus. Au moins un petit peu, alors que du point de vue de notre caractère et de nos actes, cela nous est bien plus difficile d’être un petit peu maître de nous. Même si la prière aide à avoir plus de lucidité, de courage et de force, c’est le travail des anges. Jésus termine néanmoins par l’étude comme un lieu essentiel d’exercice de notre liberté. Jésus nous conseille ainsi de connaître et de puiser dans notre bon trésor, par la réflexion, en commençant par ce qui est nouveau, sans pour autant négliger ce qui est ancien.

Ce qui est ancien dans notre trésor c’est de savoir que ce monde et nous-même recèlent bien des trésors, des perles et des bons poissons. C’est précieux comme trésor ancien. Le trésor nouveau c’est la perle et c’est le bon poisson que nous découvrons aujourd’hui dans les circonstances particulières : c’est l’éclair de génie, l’intuition, l’idée du geste utile, la découverte d’une nouvelle pertinence, tout souffle de l’Esprit.

C’est ce qui fait que la vie est si belle et qu’on avance dans la vie, encore et encore, nous disait mercredi dernier Francine, 104 ans.

pasteur Marc Pernot

Textes de la Bible

Évangile selon Matthieu 13:44-52

Jésus dit : Le règne des cieux est semblable à un trésor ayant été caché dans le champ, un humain l’ayant trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu’il a pour acheter ce champ-là.

45Et encore, le règne des cieux est semblable à un humain, un marchand cherchant de belles perles. 46Ayant trouvé une perle de grand prix, il partit, vendit tout ce qu’il avait et l’acheta, elle.

47Et encore, le règne des cieux est semblable à un filet jeté dans la mer et qui rassemble des poissons de toute espèce. 48Quand il est rempli, on le remonte sur le rivage, puis on s’assied, on recueille les bons dans des paniers et on jette les pourris. 49Il en sera de même à la fin des temps. Les anges sortiront et sépareront les méchants du milieu des justes 50et ils les jetteront dans la fournaise de feu, c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements de dents.

51Avez-vous compris tout cela ? Oui, répondirent-ils. 52Jésus leur dit : C’est pourquoi tout scribe instruit du règne des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes.

 

Fort intéressante question d’une paroissienne de Vandœuvres :

Cher Marc,

Encore mille mercis pour vos prédications si éclairantes.

Je me demandais si les disciples avaient bien compris (v51) ce que vous expliquez si bien quant à la séparation des justes et des méchants (qui est en fait un tri à l’intérieur de nous-mêmes et non entre des personnes).

La culture de l’époque permettait-elle, mieux que celle de notre Moyen Âge (entre autres avec les descriptions de l’enfer et du paradis au fronton des églises, les descriptions de Dante etc etc), de comprendre ça ? L’église a -t -elle délibérément pris le parti d’une autre interprétation afin de conserver un pouvoir sur ses ouailles ? Ou a- t -elle oublié la culture ancienne ?

Merci d’avance de votre éclairage.

Bien amicalement

Réponse d’un pasteur :

Grand merci pour vos encouragements. Et pour ce message.

Vous avez raison. La réception d’un passage comme celui-ci, avec l’élimination des méchants et le salut du juste, pourrait être lu de façons diverses, sans doute, par les auditeurs de Jésus.

Néanmoins, la lecture du jugement comme purification était courant à l’époque avec ces images très classiques dans la Bible hébraïque et dans le Nouveau Testament du jugement que sont la vendange et le pressoir, la moisson et le vannage, le minerai passé au feu pour en extraire l’or.

Alors c’est vrai que quand c’est dans l’Ancien Testament cela pouvait être compris comme une purification du peuple ou de l’humanité dont Dieu ne garderait que le petit reste fidèle et éliminant les moins bons éléments. Par exemple, la parabole de la vigne d’Esaïe 5, est relue dans sa morale en identifiant la vigne avec « la maison d’Israël ». C’est assez logique car l’Alliance est souvent vue dans la Bible Hébraïque comme une alliance entre Dieu et son peuple, plus qu’une alliance entre Dieu et chaque personne du peuple.

Mais même dans ce cadre, il existe des textes qui me semblent montrer que ce type de jugement purificateur concerne la personne individuelle. Par exemple dans l’histoire du déluge (Genèse 6 à 9), Noé est appelé « parfaitement parfait » en Genèse 6:9 dans une humanité entièrement tournée vers le mal : cela n’est pas réaliste, et le lecteur ne peut que comprendre qu’il s’agit de types d’humanité qui traversent chaque personne, chaque personne étant à la fois les deux en diverses part. Dieu élimine les méchants et garde le juste et sa famille évoque alors une purification de chaque personne plus que de l’humanité. D’ailleurs, en conclusion, Dieu promet qu’aucune chair ne sera plus exterminée » (Genèse 9:11), il n’est donc pas envisagé que Dieu puisse éliminer une personne.

La nouvelle alliance est plus entre Dieu et la personne humaine individuelle. Par conséquent, ces mêmes images du jugement comme purification que l’on retrouve encore dans les Evangiles (vannage, pressage, feu) parlent donc de la purification de chaque personne individuelle. C’est ce que l’on voit dans cette parole de l’apôtre Paul :

« Personne ne peut poser un autre fondement que celui qui a été posé, savoir Jésus-Christ.
Or, si quelqu’un bâtit sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, du bois, du foin, du chaume, l’oeuvre de chacun sera manifestée; car le jour la fera connaître, parce qu’elle se révélera dans le feu, et le feu éprouvera ce qu’est l’oeuvre de chacun.
Si l’oeuvre bâtie par quelqu’un sur le fondement subsiste, il recevra une récompense.
Si l’oeuvre de quelqu’un est consumée, il perdra sa récompense; pour lui, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. »

(1 Corinthiens 3:11-15).

Il s’agit bien d’un tri à l’intérieur de chaque personne. Et cette vision existait donc explicitement à l’époque.

Mais je pense que vous avez raison, bien des personnes à l’époque de Jésus étaient, je pense, influencées dans leur compréhension du jugement par la religion égyptienne de la pesée des âmes à leur mort (pour ne garder que les personnes dont le cœur n’est pas plus lourd que la norme), et par la religion orphique où il fallait connaître les bonnes incantations pour pouvoir réussir l’examen de passage vers la bonne vie éternelle. A mon avis c’est cette conception là qui s’est répandue dans les églises chrétiennes lors de son immense diffusion dans le monde païen. Il ne me semble pas impossible que cette peur du jugement ait été cyniquement utilisée par des prédicateurs comme un moyen « pédagogique » afin de mieux persuader leurs fidèles de bien marcher dans les clous ! Je suis bien du même avis que vous sur ce point. Hélas.

Jésus insiste souvent pour dire que le jugement et le salut de Dieu sont à recevoir au présent, et que c’est aujourd’hui que nous passons dans la vie éternelle, c’est ce que j’avais cru pouvoir lire dans un récit de l’Evangile me semble être une relecture du mythe d’Orphée :
https://jecherchedieu.ch/temoignages/passons-maintenant-sur-l-autre-rive-celle-de-la-vie-plus-forte-que-la-mort-marc-4/

Ensuite, personnellement, je pense que les textes de la Bible nous sont donnés pour que nous les interprétions aujourd’hui. Particulièrement dans une prédication comme dans notre lecture personnelle. L’exégèse s’attache à enquêter sur ce que pouvait entendre et comprendre un auditeur direct de Jésus, ou un contemporain de Matthieu l’évangéliste en lisant son texte. Mais c’est un autre exercice, intéressant. Mais les évangiles n’ont à mon avis pas été écrits pour qu’en fasse un objet d’étude exégétique, mais afin que la personne, dans son exercice de lecture, entre en elle-même et se convertisse un petit peu (ou un peu plus) à la foi en Christ. Nous pouvons donc nous sentir libre de lire ces textes « par l’Esprit » et non « par les dictionnaires ». Je pense. Et bénéficier de service excellent qu’est le travail de la Parole vivante de Dieu en nous, nous rendant meilleur ?

Bien fraternellement.

par : pasteur Marc Pernot

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3 Commentaires

  1. Lili dit :

    Le rapport entre nouveau et ancien est très intéressant à regarder. Le maître de maison ne devrait tirer logiquement du trésor que des choses nouvelles mais il en tire aussi des choses anciennes, comme si les choses nouvelles, une fois retirées, les mettaient paradoxalement en évidence. On voit bien que le trésor donne toute sa puissance au champ ancien, en fait percevoir les possibilités nouvelles, peut-être une exploitation différente. Et c’est vrai qu’il y a de quoi être joyeux quand nous voyons un possible s’ouvrir devant nous dans un espace de création et de liberté : on dénoue un nœud, on trouve une solution à un problème, une nouvelle perspective, comme vous dites.

    Du coup, je ne suis pas sûre que l »ancienneté ou la nouveauté réside dans les choses elles-mêmes mais plutôt qu’elles résident dans le regard usé ou renouvelé qu’on porte sur elles, c’est ce que je crois lire dans cette parabole. Du seul point de vue du temps, le monde des choses semble indifférent à l’ancien ou au nouveau. Il faut davantage jeter un regard autre sur les choses, produire une relecture pour qu’elles passent du statut de choses anciennes à celui de choses nouvelles car ouvrant de nouveaux horizons.
    Comment faire durer autrement de façon satisfaisante un couple, une amitié, un métier, notre rapport à nous-mêmes ? Sinon en y découvrant des trésors. Maintenant, ce n’est pas toujours chose aisée. Parfois, on voit tout en noir, très noir. On ne trouve pas grand-chose comme trésor, même en cherchant, bref, il y a aussi des impasses.

    C’est que ce n’est souvent pas grand chose cette nouveauté. Un vieil outil oublié dans un coin de la caisse et qui va un jour nous servir. Ou pourquoi pas un énième culte le dimanche. Ou comme un récit familial que tout le monde connaît par cœur et dont toute la famille réunie attend la narration, bizarrement, puisque tout le monde la connaît par cœur cette histoire. Néanmoins quelque chose de nouveau émerge à chaque fois de ces expériences, ce n’est pas qu’une morne répétition du même. Il peut s’ensuivre quelque chose de particulier. Pour ma part, je crois assez à la puissance des « petits » événements. Des grands aussi, bien sûr. Je ne suis pas certaine que ce soit tout à fait cela le règne des cieux mais il y a quelque chose de la genèse dans toute nouveauté, quelque chose de l’ordre d’une nouvelle organisation, plus féconde. Alors cette jeune centenaire est un exemple revigorant. Merci à vous deux pour ces réflexions.

    1. Marc Pernot dit :

      Génial !
      Merci pour ce

      « l’ancienneté ou la nouveauté réside dans les choses elles-mêmes mais plutôt qu’elles résident dans le regard usé ou renouvelé qu’on porte sur elles, c’est ce que je crois lire dans cette parabole. Du seul point de vue du temps, le monde des choses semble indifférent à l’ancien ou au nouveau. Il faut davantage jeter un regard autre sur les choses, produire une relecture pour qu’elles passent du statut de choses anciennes à celui de choses nouvelles car ouvrant de nouveaux horizons. Comment faire durer autrement de façon satisfaisante un couple, une amitié, un métier, notre rapport à nous-mêmes ? Sinon en y découvrant des trésors. »

      Grand merci !

  2. Oikodespotes dit :

    Bonjour,

    Merci pour cette prédication sur ces série de 5 paraboles successives, et les commentaires !

    Je ne suis pas sûr du tout mais voilà ce que ceci m’inspire :

    Les deux premières paraboles semblent insister sur le caractère précieux de la connaissance du « royaume des cieux », qui dépasserait la valeur des richesses matérielles.

    Les deux suivantes sur une sorte de tri entre le bon et le moins bon, de hiérarchisation selon les « bénéfices » potentiels et de mise au rebut du moins bon à l’intérieur de soi. Un « moment de présence » ( https://jecherchedieu.ch/texte-biblique/voici-maintenant-un-moment-favorable-voici-maintenant-un-jour-de-salut-2-corinthiens-6/ ) dans le « royaume des cieux » qui donnerait à « voir » (en soi, introspection) autrement qu’avec les yeux, à « entendre » autrement qu’avec les oreilles (rejoint les passages sur les aveugles verront, les sourds entendront…).

    Concernant maintenant l’interprétation suivante de la dernière parabole : « C’est pourquoi tout scribe instruit du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes » : le scribe, c’est la personne qui a un rapport à l’écriture biblique, le lecteur de la Bible hébraïque (à l’époque de Jésus, le Nouveau Testament n’avait pas encore été écrit), qui est en même temps maître de maison, de sa maison, de son interprétation de la Bible, et qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes : qui combine les trésors de la Bible hébraïque (en tant que tels, en tant qu’ils parlent peut-être déjà du « royaume des cieux », et en tant que prémices d’Évangile, avec le sens que l’on souhaite y mettre), avec les trésors de la nouvelle interprétation selon le nouvel Évangile annoncé par Jésus.

    Comme il s’agit de réalités quelque peu ineffables, Jésus semble les évoquer de manière indirecte, via des paraboles. La dernière parabole sur les anciennes et les nouvelles interprétations renvoient à la quête du sens de la Bible, de ce qu’on l’on souhaite soi-même y lire, y chercher. Le trésor que l’on trouve, que l’on lit soi-même en tant que maître de maison (oikodespotes).

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