Tortue "Tecum Habita" sur le premier livre de Jean Calvin
Prédication

Jean Calvin et la prière « Quand vous priez, dites… » (Matthieu 6:5-13)

(Voir le texte biblique ci-dessous)

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève le Dimanche 18 novembre 2018,
par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Tortue "Tecum Habita" sur le premier livre de Jean CalvinC’est avec joie que je participe à cette série de prédications sur « Jean-Calvin lecteur des Écritures ». Pourquoi chercher ce qu’a écrit Jean Calvin plutôt que de lire la Bible seule ? C’est que notre vie en ce monde est si brève que nous ne pouvons avancer que fort peu en sagesse comme en science, de même dans notre spiritualité, notre prière. Il est donc utile de nous appuyer sur ce que les générations passées ont exploré : d’en faire un inventaire bienveillant et critique, pour garder le meilleur avec reconnaissance, et ensuite se sentir libre d’ajouter notre pierre à l’édifice.

Or Calvin fait partie des personnes ayant apporté quelque chose dans le débat autour de la Bible, en particulier pour la mettre dans les mains de chacune et chacun, du plus philosophe jusqu’à la personne à qui il convient que nous l’aidions à apprendre à lire pour qu’elle puisse y avoir accès personnellement.

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Jean Calvin était un garçon aimant étudier tranquillement dans son coin. À 23 ans on le voit s’appliquer aux études de droits que son père avait choisies pour lui. Sa passion est ailleurs : dans la philosophie antique, en particulier de Platon. Il travaille ardemment son grec classique et il dévore pratiquement l’ensemble des textes antiques disponibles. Il écrit un commentaire extrêmement savant d’une œuvre de Sénèque. Son stoïcisme lui plaît assez par cet effort de se protéger du monde en ne dépendant que de soi-même. C’est pourquoi le frontispice de ce premier livre de Calvin est illustré d’une tortue avec cette devise « Tecum Habita » (Habite chez toi), incitant à être soi-même et en soi-même, plutôt que de chercher à être autre chose. C’est pourtant ce qui va arriver à Calvin. Il en parle dans une introduction très personnelle à son commentaire des Psaumes. Il parle d’une « conversion subie », qui s’impose à lui : une conversion subie et non subite, progressive et se poursuivant dans son existence de degré en degré, dit-il, de bifurcation en bifurcation. Il y voit l’action l’Esprit de Dieu en lui. Et s’il force sa pudeur pour parler de son cheminement qui le surprend lui-même c’est pour dire ce qu’est la prière. Car le but de la prière c’est cela et rien que cela, pour lui : recevoir de Dieu la conversion. Et cette conversion est aussi recevoir de Dieu la consolation à la place de la misère. Et cette conversion est encore une vocation : une mission qui nous devient désirable et une louange à Dieu dans le monde.

La prière comme lieu de notre conversion, de notre consolation et de notre vocation. La prière selon Calvin a pour seul objet que Dieu réalise cela en nous. Dieu veut nous le donner puisqu’il nous l’a promis. Qu’attendait-il avant notre prière pour nous donner cela qu’il nous avait déjà accordé ? La clef, nous dit Jean Calvin c’est d’invoquer Dieu. L’invocation est pour lui le cœur même de la prière : compter sur lui, et espérer ce qu’il espère pour nous d’un besoin vital.

Cette conversion, consolation, vocation : c’est l’œuvre de Dieu quand nous l’invoquons. Calvin en parle avec de fréquentes images, celle d’être arraché à un piège, sorti d’un labyrinthe, celle d’être guéri d’une terrible maladie, celle d’être pris par la bride comme un cheval emballé. Il en parle avec émotion : « il était bien malaisé qu’on pût me tirer de ce bourbier si profond, par une conversion s’imposant à moi, il (Dieu) dompta et rangea à docilité mon cœur lequel était par trop endurci. »

Avant, en philosophe passionné par Platon et sensible au stoïcisme, Calvin avait le « souci de soi » afin de se perfectionner par sa recherche de sagesse, de bonheur et de tranquillité. Il reçoit de Dieu une autre sorte de paix, c’est au contraire la fin de ce « souci de soi » qui ne peut en réalité ni réellement nous libérer ni nous donner la paix. C’est l’expérience que Dieu nous a déjà tout accordé, de quoi aurions-nous crainte ? Dieu qui est au dessus de tout et de tous. Dieu qui n’est pas indifférent à nos joies et nos peines, Dieu qui nous donne de grandir, qui nous mène au large.

La prière est donc quelque chose d’infiniment personnel pour Calvin puisque son objet n’est que notre propre conversion. C’est à un point qui nous surprend aujourd’hui en lisant son commentaire du Notre Père. Nous sommes sensibles au pluriel qui marque les phrases de Jésus : Notre Père… Donne-nous notre pain, pardonne-nous, délivre-nous. Un « nous » omniprésent dans cette prière que Jésus invite pourtant à dire dans le secret de notre chambre, porte fermée, seul à seul avec son Dieu (Mt. 6:6). Quand Calvin enseigne le Notre Père aux enfants, il en tire la petite leçon de solidarité attendue. Par contre, dans son commentaire du Notre Père, Calvin n’explique pas ce « nous » comme une invitation à penser aux autres dans notre prière. Cette ouverture aux autres sera un fruit de notre conversion à travers notre vocation et notre louange. Cela viendra après, Calvin sait bien que ce souci des autres n’est pas premier, lui qui ne rêvait que d’étudier la philosophie bien tranquillement pour vivre sa vie comme une tortue.

Calvin verra l’action de l’Esprit de Dieu dans le fait qu’il se découvre de plus en plus assailli de personnes lui demandant des enseignements, lui demandant de discuter avec lui, lui demandant, le forçant même à agir pour les aider, par exemple ici, à Genève. La conversion est ainsi indissociable d’une vocation pour les autres, une vocation joyeuse où le bien espéré par Dieu devient notre désir et notre allégresse. Cela est pour après, la prière, elle, a un autre objet qui en fait une affaire intime, c’est de recevoir, ici et maintenant, personnellement, seul devant Dieu, la réalisation de ses promesses. Le « nous » du Notre Père, Calvin le comprend ainsi à chaque fois qu’il apparait dans cette prière de Jésus comme disant les promesses de Dieu pour tous et aussi pour moi, moi, dit-il, qui n’ai pourtant absolument aucune raison de les mériter. Ce « nous » est un « pour moi aussi », qui que je sois, quel que je sois. Et dans cette lecture il y a quelque chose d’essentiel pour Calvin, comme un soulagement formidable, LE grand souci de soi-même qui tombe, qui explose, qui s’anéantit. Tout m’a déjà été donné. Dieu a promis. Alors la prière peut s’ouvrir.

En cet instant de la prière, la question, la seule question est pour moi de demander maintenant la réalisation de ces promesses éternelles qui sont pour tous. Encore faut-il les connaître pour les demander, le Notre Père nous guide en les résumant toutes en seulement six demandes. Bien entendu, dit Calvin, la question n’est pas dans la lettre de la formule, le but de l’enseignement du Christ est ici de nous aider à « bien prier, non point quant aux mots, mais quand aux choses mêmes, et à la substance de la prière. » C’est pourquoi Calvin considère que cette prière donnée par Jésus est irremplaçable. Elle nous aide à ne pas ruiner notre prière en demandant n’importe quoi. Même si nos intentions étaient généreuses pour une personne aimée : pense-t-on apprendre la situation à Dieu ? Pense-t-on devoir pousser Dieu à faire son travail comme s’il paressait ou était indifférent à notre sort ? Il y a là un vrai problème, insiste Calvin quand il commente ce passage où Jésus parle de la prière en commençant par dire ce qu’elle ne doit pas être.

Le but de la prière n’est pas de changer Dieu : il est plutôt de se laisser éveiller par Dieu. La clef est l’invocation de Dieu : d’invoquer Dieu avec une sincérité aiguë, vitale de notre espérance en lui, et dans notre confiance dans ce qu’il réalisera pour nous et en nous. Ces qualités sont à recevoir par l’Esprit, seulement cela se travaille, cela se prépare de deux façons :

D’abord, pour espérer les promesses de Dieu, encore faut-il en être averti. C’est le rôle de l’étude des Écritures qu’il est utile à chacun de lire, de s’approprier. Calvin fait ainsi une lecture des textes Bibliques très existentielle, se reconnaissant par exemple dans le David des Psaumes. C’est le rôle de la prédication de nous aider à cette appropriation. Le reste appartient à l’Esprit-Saint, une force puissante dans laquelle Dieu nous anime et nous donne un appétit tourné vers ses promesses, nous poussant à prier.

La seconde chose pour bien prier est de donner effectivement à Dieu toute la place dans la réalisation de ces promesses. Comment s’y préparer ? Par une radicale confession du péché afin de porter notre espérance vers la source d’eau vive et non plus vers nos citernes croupies ; afin que notre espérance en Dieu se creuse, et que nous arrêtions de nous enfermer dans notre petite carapace comme la tortue. C’est pourquoi la célèbre confession du péché de Calvin est exagérée tout en étant utile pour écarter les obstacles à Dieu dans notre façon d’espérer. Mettre entre parenthèse notre trop grande confiance en nous-même. Cette confession du péché est comme une purge juste pour le temps de la préparation à invoquer Dieu en y mettant toutes nos tripes, comme une attente vitale, pas simplement comme une petite méditation poétique. Elle est une façon de sentir : « Dieu maintenant, ou bien je meurs. »

Vient la prière proprement dite. Elle commence par l’invocation qui forme ce que Calvin appelle la première table du Notre Père et qui nous commande de nous concentrer sur les qualités de Dieu. La seconde table nous permettant ensuite de penser à ce que nous devons attendre de lui.

« Notre Père qui es aux cieux » nous ouvre premièrement à une confiance que Calvin voudrait totale dans sa bonté pour nous, pour moi qu’il considère comme membre de sa famille et dans sa puissance incommensurable puisqu’il est au dessus de tout. Cette méditation sur Dieu est la porte d’entrée de la prière.

« Que ton nom soit sanctifié » : nous invite à purifier notre propre théologie de toutes les fables, figures et représentations de Dieu qui ont pu l’entacher. Cette demande nous invite encore à rendre gloire à Dieu, ce qui ne sera que justice après ce qu’il nous aura donné.

« Que ton règne vienne » : c’est demander à Dieu qu’il ôte tout ce qui empêche l’Esprit de Dieu d’agir dans le monde et en nous. Que la prédication prépare ainsi ce que l’Esprit fera ensuite en nous. Que cela se fasse, degré par degré jusqu’au plein aboutissement de notre conversion-consolation-vocation.

« Que ta volonté soit faite » : c’est demander à Dieu de purifier notre désir, que notre adhésion ne soit pas par obéissance mais nous motive et nous réjouisse.

Avec ces trois demandes que je vous ai résumées en quelques mots, la prière de la première table du Notre Père selon Calvin est une méditation théologique et une contemplation spirituelle de Dieu. Une attente et une mémoire de ce qu’il fait pour nous. Cette première partie de prière est une ouverture à l’Esprit qui nous est promis, c’est un creusement de l’intention même de notre prière dans une attente entièrement tournée vers Dieu. La seconde table nous prépare à recevoir de façon plus précise son action pour nous. Le Notre Père nous concentre sur trois demandes et trois seulement. Sans doute est-ce donc le cœur du cœur des promesses de Dieu pour nous. Oui. Et précisément, surprise : la première demande concerne notre vie en ce monde, interprète Calvin.

« Notre pain de ce jour » : la bonté paternelle de Dieu s’étend jusqu’aux petites choses de notre vie, nous dit-il, rejetant l’interprétation spiritualiste d’Erasme qui traduit le grec en « donne nous le pain super-substantiel ». Calvin s’écarte aussi de l’effort des Stoïciens afin de ne pas être affecté par les aléas de l’existence. Au contraire : Dieu s’intéresse à nos conditions de vie, aux besoins de notre chair fragile, à nos joies et tristesses. Dans cette demande « donne-nous notre pain », Calvin s’écarte aussi de tout moralisme quand il dit que les riches doivent également le demander à Dieu. Pourquoi ? On s’attend à une leçon sur la solidarité mais non, Calvin les invite à remettre à Dieu leur propre besoin de pain pour vivre, pour que ce pain qu’ils ont en abondance puisse les rassasier.

« Remets-nous nos dettes » : nous ouvre à l’assurance du pardon de Dieu. La prédication nous en avait parlé, que vienne maintenant le temps de l’expérimenter. Calvin nous propose de s’ouvrir à cela dans notre prière en associant en permanence deux dispositions : à la fois de sentiment de notre misère et de celui de notre salut, à la fois le sentiment que nous ne sommes rien devant Dieu et celui de sa bonté. Et recevoir ainsi un cœur « vide de toute haine ».

« Ne nous mets point dans la tentation » est l’attente que Dieu nous donne d’être fort dans cette bataille continuelle contre les affections de notre chair et dont Dieu seul, concrètement, peut nous délivrer.

La conclusion du Notre Père « Car à toi est le règne… » est une merveille, nous dit Calvin, une louange pour ce qu’il nous aura donné concernant notre rapport à notre vie en ce monde, dans ce rapport avec lui et avec les autres, dans ce rapport à nous-même, enfin. Dans cet intense combat qu’a été notre prière. Car c’est rude, confesse-t-il, de prier. Avec des ébranlements, des craintes et des tremblements, avec nos cœurs vacillants ou agités d’inquiétude. Combat où il n’est pas question que nous nous laissions abattre, nous efforçant à prier encore jusqu’à ce que nous sentions, et c’est une promesse, quelque allègement qui nous apaise et nous contente.

Amen.

pasteur Marc Pernot, église protestante de Genève

Textes de la Bible

Évangile selon Matthieu 6:5-13

Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui se plaisent à prier debout dans les synagogues et aux coins des grandes rues, pour se montrer aux gens. Amen, je vous le dis, ils tiennent là leur récompense. Mais toi, quand tu pries, entre dans la pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.

En priant, ne multipliez pas les paroles, comme les païens, qui s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. Ne faites pas comme eux, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous le lui demandiez.

Voici donc comment vous devez prier :

Notre Père qui es dans les cieux !
Que ton nom soit sanctifié,
10 Que ton règne vienne,
Que ta volonté advienne, sur la terre comme au ciel.

11 Donne-nous, aujourd’hui, notre pain pour ce jour,
12 Remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous l’avons fait pour nos débiteurs,
13 Ne nous fais pas entrer dans l’épreuve mais délivre-nous du Mal.

Car c’est à toi qu’appartiennent, dans tous les siècles,
Le règne, la puissance et la gloire.
Amen !

Amen.

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2 Commentaires

  1. Valérie dit :

    Ma sensibilité chrétienne est vraiment très proche de celle des réformés et tout mon cheminement m’a plutôt toujours conduite dans un univers protestant, même si je n’en ai pas reçu dès le départ l’éducation ou la transmission…
    Mais il y a un gros point d’interrogation qui persiste et revient chaque fois que je tombe sur un texte de Jean Calvin.
    J’ai eu l’occasion de lire l’essai de Stefan Zweig, violence et conscience où il est relaté principalement le procès de ce médecin théologien Michel Servet…
    Je me dis… Quand même… Une condamnation juste pour une question de dogme… Il m’a l’air plutôt sympathique en plus ce médecin théologien, et son interrogation sur la trinité ne me semble pas du tout remettre en question la foi chrétienne… Il suffisait juste de débattre verbalement, la controverse étant justement une source d’enrichissement…
    Je me dis encore … Cela ne va pas du tout dans le message de l’évangile de condamner un homme juste pour une histoire de dogme.
    Pourquoi les deux hommes n’ont ils pas pu trouver la paix christique justement ?

    Est ce que cela peut alors se comprendre par le fait que nous avons ces deux natures en nous, à la fois une essence divine et une nature humaine qui nous fait faire le contraire malgré nous de ce que nous souhaiterions faire… Nature si justement décrite par l’apôtre Paul lorsqu’il écrit que « je ne fais pas le bien que je veux … »…

    Je voulais avoir votre ressenti de pasteur, justement sur cette histoire… Cela pourrait m’aider à revisiter l’œuvre Jean Calvin.
    Merci et bien à vous

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour

      Être un grand homme demande d’avoir un esprit très fort, mettre une ardeur de vivre considérable et donc une certaine sûreté de soi. C’est ce qui leur permet de mener de superbes combats, fort utiles. Il est vrai que cela peut aussi faire faire de grandes erreurs, en passant. C’est le cas de Calvin sur cette affaire Servet dont il a refusé la théologie non trinitaire, et qu’il a laissé brûler. C’est une horreur, évidemment, et il n’est pas question de le défendre. La figure de Sébastien Castellion est bien plus intéressante, bien plus novatrice que celle de Calvin sur cette question, il s’est brouillé avec son maître Calvin à l’époque sur cette question et a dû partir de Genève dans la misère avec sa famille nombreuse à cause de cela, Castellion avait écrit contre l’attitude de Calvin à propos de Servet : « tuer un homme ce n’est pas défendre une doctrine, c’est tuer un homme. » mais cette attitude était plus profonde, il était plus pour la confiance en Dieu que dans l’adhésion aux doctrines.

      Je ne défendrais pas non plus la dangereuse doctrine de la prédestination de Calvin, ni sa raideur dans son gouvernement. Mais c’est comme tout, avec de la bienveillance, il y a beaucoup à garder de ce grand homme.
      Je ne défendrais pas non plus Luther sur bien des points, son horrible attitude à la guerre des paysans, ainsi que contre les juifs, et dans bien d’autres domaines, cependant il y a beaucoup à garder de ce grand homme.

      Mais c’est pourquoi nous ne sommes ni calvininiens ni luthériens mais essayons d’être chrétiens.

      Sur la trinité, que certains professent leur foi de cette façon ne me gène pas, même si personnellement, je trouve plutôt maladroit et dangereux ce développement théologique. Et oui, il ne devrait pas y avoir là dessus de quoi se fâcher, si l’on était vraiment attaché au Christ.

      Dieu vous bénit et vous accompagne

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