La sieste après le repos
Avec un peu de chance, vous avez pu avoir du repos pendant l’été. C’est un début d’entrainement pour la pratique de la sieste.
C’est ce que conseillent bien des philosophes, en particulier Blaise Pascal : « J’ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. » (pensée 139)
Prendre du temps à ne rien faire et à rêver. C’est là que nous pouvons nous trouver ou nous retrouver nous-mêmes, sentir que nous existons, sortir de nos ornières.
Une sieste assumée avec bonne conscience nous ouvre au bonheur d’être bien alors même que nous ne faisons apparemment rien d’utile. On est éveillé, on repose, on est seul, on ne produit rien, on ne réfléchit à rien d’essentiel, et pourtant on existe ! Et, même, on se sent bien. Une sieste offrant un instant comme cela nous fait prendre conscience que nous n’existons pas seulement par ce que nous faisons ou par nos responsabilités, mais d’abord et avant tout par ce que nous sommes. D’ailleurs, c’est bien ainsi que nous considèrent ceux qui nous aiment (à commencer par Dieu). La sagesse biblique invite à laisser des temps de jachère pour les terres agricoles et à nous ménager de réguliers temps de sabbat ou de repos dominical : prendre du temps pour se retrouver hors activités.
La sieste, c’est de ne rien faire et d’assumer. Quand nous remplissons nos moments libres par des distractions, ce n’est plus la sieste. Quand on se distrait, on est comme hors de soi-même, c’est souvent une fuite hors de nous-même et des questions essentielles. Se reposer, avoir ces petits temps quotidiens hors des activités et des interactions, rêvasser, laisser notre esprit divaguer : cela nous permet de trouver des idées nouvelles et d’autres façons de voir. C’est pourquoi Albert Einstein pratiquait la marche songeuse et la courte sieste plusieurs fois par jour.
Sieste et prière vont bien ensemble et permettent de mieux se retrouver soi-même et donc les autres aussi. Nous regrettons parfois de perdre le fil de notre prière en entrant dans un temps de pensées vagabondes : au contraire, les deux sont utiles et fort féconds pour avancer.
Cela s’exerce donc, cela s’organise de prendre ces rendez-vous avec nous-même et avec Dieu que sont le temps de sieste, le temps de prière et de rêverie. C’est d’un grand enrichissement existentiel et spirituel.
par : pasteur Marc Pernot
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» 02 En vain tu devances le jour, tu retardes le moment de ton repos, + tu manges un pain de douleur : * Dieu comble son bien-aimé quand il dort. »
Psaume 126
😉
Merci pour cette évocation.
Dans la Bible hébraïque c’est le N° 127. C’est la principale difficulté dans l’œcuménisme, parfois un petit numéro d’écart dans les Psaumes.
Ce Psaume a été mis en musique d’une façon extraordinaire, effectivement sous le N° 126 par Vivaldi « Nisi Dominus » (Si le Seigneur ne bâtit la maison; ceux qui bâtissent travaillent en vain… » et en particulier :