04 octobre 2020

La Jérusalem céleste, Tapisserie de l
Texte Biblique

Comme une ville qui descend du ciel, comme une tente où Dieu campe avec nous (Apocalypse 21)

La Jérusalem céleste, Tapisserie de l'Apocalypse (Angers, XIVe siècle). Wikicommons

La Jérusalem céleste, Tapisserie de l’Apocalypse (Angers, XIVe siècle).

Par : pasteur Marc Pernot

Très courte prédication de ce dimanche 4 octobre 2020 portant sur le début du chapitre 21 du livre de l’Apocalypse. Ce livre étrange ne parle pas en lange crypté ni de l’histoire, ni du futur. Il parle du présent de la vie humaine, et de l’action de Dieu pour sauver chaque personne, et sauver l’humanité et sauver ce monde. C’est un récit de salut, de bouleversement, de destruction de ce qui ne va pas et de naissance d’une vie nouvelle. Au chapitre 21, la description arrive à sonterme, et donc de la finalité de l’œuvre de salut, de ce qu’accomplit la foi en nous.

Apocalypse 21:1-8

Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus.

2Et je vis, descendant du ciel d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux.

3J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici ! C’est une tente pour Dieu avec les humains ! Il campera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Et il sera leur Dieu.

4Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses sont parties.

5Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles.

Et il dit : Écris, car ces paroles sont fidèles et vraies.

6Il me dit : C’est fait ! Moi, je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la finalité. Moi, à celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement. 7Tel sera l’héritage du vainqueur ; je serai son Dieu, et il sera mon enfant.

8Pour les lâches, les infidèles, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre : cela, c’est la seconde mort.

(Voir traduction NBS)

De nouveaux cieux et une nouvelle terre sont déjà là, vus de nos yeux vus ; et une ville « descendant du ciel ». « Descendant » au participe présent, elle est donc par nature toujours en train de descendre. C’est une ville en train de s’édifier, mais par le haut, comme un don de Dieu, pas comme un effort humain collectif. Une ville entièrement en train de se construire par le haut, en commençant à construire les bâtiments par la toiture, et l’humain par la tête, le cœur, la foi.

La nature même de l’avenir de Dieu pour nous et avec nous est d’être toujours en train de se déployer par le haut, vers le bas, vers les petits. Comme une Parole qui s’incarne.

Dieu est l’alpha et l’oméga : il est un commencement de genèse et la finalité de notre développement. Notre vocation d’humain est de vivre chaque jour de cet alpha et de cet oméga, construisant nous-même par le haut et vers le bas.

Déjà le salut, l’espérance de Dieu se déploie dans notre existence et dans notre monde. Jean nous en parle ici poétiquement.

Il évoque deux réalités qui sont éliminées, qui commencent à s’effacer déjà :

  1. En voie d’être éliminée, la mer : le chaos primordial, les catastrophes, les maladies, les mauvaises coïncidences qui nous blessent et nous éparpillent : 1ère cause du mal. Souvent terrible.
  2. Et la seconde cause du mal, si douloureuse : en voie d’être éliminée aussi : les lâches, les infidèles… éliminés comme des virus sous le désinfectant du feu et du souffre. Bien sûr, il n’est pas question d’éliminer ceux qui seraient plus infidèles que la moyenne, car Jean nous dit que tous seront avec Dieu, demeurant avec lui en paix, sans cri ni larme. Ce qui est ainsi éliminé, c’est le lâche en chacun de nous, c’est notre lâcheté, notre infidélité résiduelle, et cette folie qui consiste à tordre la vérité pour tromper, diviser…

Après cette double élimination des sources du mal, deux comparaisons de la vie que Dieu espère et qui est en train de se déployer d’en haut :

  1. Cet avenir est comme une ville : une somme de personnes différentes, de rencontres, d’échanges, de solidarités, de ressources mises en commun, de forces pour entreprendre et pour tenir bon. Une ville : lieu où la rencontre de l’Autre me donne à être (comme le dit le philosophe Lévinas) : ma subjectivité rencontrant celle de l’Autre ne peut plus être si pleine d’elle même, elle est reconnue comme la trace de mon pas sur la poussière du sol.
  2. La 2nde comparaison pour ce salut de Dieu en train d’advenir : cette ville est comme une tente (σκηνή). Dieu campe (σκηνόω) avec nous ici comme dans une tente de nomade, toujours prête à se déplacer, à cheminer d’étape en étape. Comme Abraham qui, avec Dieu « va vers lui-même »(Genèse 12:1-2), étant béni par Dieu et bénédiction pour une multitude. Comme les Hébreux qui marchent dans le désert vers la vie, accompagné, étape par étape par la présence de Dieu, les nourrissant, les abreuvant, les guidant.

Dieu nous bénit et nous accompagne ainsi, pas à pas, main dans la main, chacune et chacun, les uns et les autres, tous ensemble.

pasteur Marc Pernot

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