03 novembre 2024

professeur Jacques Bertchtold le 3 novembre 2024 au temple de Cologny
Prédication

La fécondité du « parler en langue » et de sa traduction (1 Corinthiens 14) – Professeur Jacques Berchtold

Prédication pour la fête de la Réformation. De l’importance d’un dialogue avec Dieu mais aussi de traduire la Parole en langue usuelle pour l’édification des autres.

Podcast audio de la prédication / Podcast audio du culte

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, pour la fête de la Réformation, le dimanche 3 novembre 2024,
par le professeur Jacques Berchtold directeur de la fondation Martin Bodmer

Textes

 Traduction en français de la Bible, Louis Segond, pasteur et théologien protestant et suisse. Publiée 1880, cette traduction tirée de l’hébreu, de l’araméen et du grec, a fait l’objet d’une révision posthume en 1910.

 

1ère Lettre de saint Paul aux Corinthiens.

12.4  Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; […] Diversité d’opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous. […]. À l’un est donnée par l’Esprit […] la diversité des langues; à un autre, l’interprétation des langues.

13.1 Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit.

14.2 En effet, celui qui parle en langue [„γλοσσαις λαλειν“ („glossus lalein“)] ne parle pas aux hommes, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c’est en esprit qu’il dit des mystères. […] Celui qui parle en langue s’édifie lui-même; celui qui prophétise édifie l’Église. Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n’interprète.

10 Quelque nombreuses que puissent être dans le monde les diverses langues, il n’en est aucune qui ne soit une langue intelligible; 11 si donc je ne connais pas le sens de la langue, je serai un barbare pour celui qui parle, et celui qui parle sera un barbare pour moi.

14.27 En est-il qui parlent en langue, que deux ou trois au plus parlent, chacun à son tour, et que quelqu’un interprète; 28 s’il n’y a point d’interprète, qu’on se taise dans l’Église, et qu’on parle à soi-même et à Dieu. […] 39 Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie, et n’empêchez pas de parler en langues.

 

Actes des Apôtres, ch. 2, v. 1-13

1 Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. […] Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d’eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, selon que l’Esprit leur donnait de s’exprimer. » […] 2.6 Au bruit qui eut lieu, la multitude accourut, et elle fut confondue parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. […] Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle? Parthes, Mèdes, Élamites, ceux qui habitent la Mésopotamie, la Judée, la Cappadoce, le Pont, l’Asie, 10 la Phrygie, la Pamphylie, l’Égypte, le territoire de la Libye voisine de Cyrène, et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes, 11 Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos langues, des merveilles de Dieu?

Saint Jérôme et le lion (Filippo Lippi, 1460, National Gallery à Londres) Clément Marot (1497-1544),
A son ami lion (1526)

Je ne t’écris de l’amour vaine et folle:
Tu vois assez s’elle sert ou affolle ;
Je ne t’écris ni d’armes, ni de guerre :
Tu vois qui peut bien ou mal y acquerre ;
Je ne t’écris de fortune puissante :
Tu vois assez s’elle est ferme ou glissante ;
Je ne t’écris d’abus trop abusant :
Tu en sais prou et si n’en vas usant ;
Je ne t’écris de Dieu ni sa puissance :
C’est à lui seul t’en donner connaissance ;
Je ne t’écris des dames de Paris :
Tu en sais plus que leurs propres maris ;
Je ne t’écris qui est rude ou affable,
Mais je te veux dire une belle fable,
C’est à savoir du lion et du rat.

Cettui lion, plus fort qu’un vieux verrat,
Vit une fois que le rat ne savait
Sortir d’un lieu, pour autant qu’il avait
Mangé le lard et la chair toute crue ;
Mais ce lion (qui jamais ne fut grue)
Trouva moyen et manière et matière,
D’ongles et dents, de rompre la ratière,
Dont maître rat échappe vitement,
Puis met à terre un genou gentement,
Et en ôtant son bonnet de la tête,
A mercié mille fois la grand’bête,
Jurant le Dieu des souris et des rats
Qu’il lui rendrait. Maintenant tu verras
Le bon du compte. Il advint d’aventure
Que le lion, pour chercher sa pâture,
Saillit dehors sa caverne et son siège,
Dont (par malheur) se trouva pris au piège,
Et fut lié contre un ferme poteau.

Adonc le rat, sans serpe ni couteau,
Y arriva joyeux et esbaudi,
Et du lion (pour vrai) ne s’est gaudi,
Mais dépita chats, chattes, et chatons
Et prisa fort rats, rates et ratons,
Dont il avait trouvé temps favorable
Pour secourir le lion secourable,
Auquel a dit :  » Tais-toi, lion lié,
Par moi seras maintenant délié :
Tu le vaux bien, car le coeur joli as ;
Bien y parut quand tu me délias.
Secouru m’as fort lionneusement ;
Or secouru seras rateusement.  »

Lors le lion ses deux grands yeux vertit,
Et vers le rat les tourna un petit
En lui disant : « Ô pauvre verminière
Tu n’as sur toi instrument ni manière,
Tu n’as couteau, serpe ni serpillon,
Qui sût couper corde ni cordillon,
Pour me jeter de cette étroite voie.
Va te cacher, que le chat ne te voie.
– Sire lion, dit le fils de souris,
De ton propos, certes, je me souris :
J’ai des couteaux assez, ne te soucie,
De bel os blanc, plus tranchants qu’une scie;
Leur gaine, c’est ma gencive et ma bouche;
Bien couperont la corde qui te touche.
De si très près, car j’y mettrai bon ordre. »

Lors sire rat va commencer à mordre
Ce gros lien : vrai est qu’il y songea
Assez longtemps ; mais il le vous rongea
Souvent, et tant, qu’à la parfin tout rompt,
Et le lion de s’en aller fut prompt,
Disant en soi : « Nul plaisir, en effet,
Ne se perd point quelque part où soit fait. »
Voilà le conte en termes rimassés
Il est bien long, mais il est vieil assez,
Témoin Ésope, et plus d’un million.

Or viens me voir pour faire le lion,
Et je mettrai peine, sens et étude
D’être le rat, exempt d’ingratitude,
J’entends, si Dieu te donne autant d’affaire
Qu’au grand lion, ce qu’il ne veuille faire.

 

 

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