Quiconque aime ses proches plus que moi n’est pas digne de moi, dit Jésus !?!? (Matthieu 10:34-39)
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Podcast audio de la prédication / Podcast audio du culte
(Voir le texte biblique ci-dessous)
prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, le dimanche 25 septembre 2022,
par : pasteur Marc Pernot
À la base de nos évangiles, il y a des recueils de paroles de Jésus et d’anecdotes sur sa vie. Il aurait été facile de ne sélectionner que ses paroles les plus agréables et douces. Elles sont si nombreuses et vivifiantes que l’ensemble du témoignage de Jésus a été appelé l’Évangile, la meilleure de toutes les bonnes nouvelles. C’est notre boussole pour interpréter non seulement ce qu’a dit Jésus mais encore l’ensemble de la Bible : nous pouvons interpréter ces textes de multiple façons comme bon nous semble (ils ont été écrits pour cela), à condition que notre interprétation soit une bonne nouvelle pour chaque personne, même pour les pécheurs, à l’image du Christ.
Mais voilà que dans cet Évangile sont enchâssées une douzaine de paroles de Jésus profondément choquantes, en particulier dans ce passage que je vous propose où chaque phrase de Jésus est une perle de provocation.
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Bien sûr que le Christ apporte la paix. C’est la définition même du service que doit accomplir le Christ. Il est « le prince de la Paix »(Ésaïe 9:6), il est même « notre paix »(Éphésiens 2:14). Jésus dit et répète ses « Va en paix » ou « La Paix soit avec vous ! »( Luc 7:50, 8:48, 24:36, Jean 20:19,21,26) Et une de ses premières paroles annonce ce programme : « Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu ! »(Matthieu 5:9), or qui est plus « enfant de Dieu » que le Fils, le Christ lui-même ? Comment est-ce qu’il ne bâtirait pas la paix ?
C’est donc à juste titre que nous sommes troublés par le passage que nous méditons aujourd’hui. C’est délibéré de la part de Jésus. Pourquoi ? Je pense que c’est afin de nous donner d’être dans une réflexion sans cesse en recherche, au lieu de nous reposer sur des schémas trop simples. C’est salutaire, car pour vivre en ce monde complexe il est bon d’avoir une foi et une réflexion « tout terrain » ce qui n’est possible que si elles sont vivantes et capables de nuances.
Je vous propose de prendre chacune des cinq paroles provocantes de Jésus que nous avons ici, et de chercher à y entendre la force de vie de son Évangile :
1) Ne pensez pas que je suis venu jeter la paix sur la terre.
Je ne suis pas venu jeter la paix, mais le glaive. (34)
Bien sûr que le Christ a pour fonction de nous apporter la paix. La question porte donc sur la manière dont il le fait. Il nous dit qu’il ne la « jette » pas comme le père Noël jetterait un cadeau par la cheminée. Christ travaille à bâtir la paix comme un artisan, avec habileté et passion, à la main, pièce après pièce. Et il nous embauche sur ce chantier comme un apprenti, nous donnant ici les bons outils, ou plutôt LE bon outil : un glaive, une épée.
Un glaive : une arme de combat ! Cela pourrait prêter à confusion, sauf que nous connaissons la vie de Jésus-Christ et sa façon d’être. Certains espéraient un Messie qui imposerait la paix par les armes comme un nouveau David. Ils seront déçus de voir que Jésus accomplit plutôt sa mission de Christ par des gestes de compassion et par l’annonce de l’Évangile de la bonté radicale de Dieu même pour ses ennemis.
Ce glaive que le Christ utilise et qu’il nous lance afin que nous nous nous en emparions n’est ni le glaive de David, ni le glaive de la justice qui frapperait les pécheurs, au contraire, c’est le « glaive de la Parole de Dieu » selon une expression bien connue dans la culture juive de l’époque (Psaume 149:6, Ésaïe 49:2), reprise par Paul (Éphésiens 6:17, Hébreux 4:12) et par Jean (Apocalypse 1:16) pour parler de la Parole créatrice de Dieu, ou de l’Esprit saint, ce qui est la même chose.
Jésus aurait pu dire qu’il ne « jetait pas la paix » toute faite sur la terre mais qu’il était venu pour bâtir la Paix en nous donnant la Parole de Dieu, cela aurait été plus clair, allez-vous me dire. Sauf que nous aurions pu penser qu’il apportait une doctrine ou une morale : un enseignement à recevoir et à vivre. Or, une leçon de morale n’a jamais rendu gentil une personne en colère. Ce que Jésus nous offre est bien plus qu’un enseignement : « la Parole de Dieu » est une puissance créatrice et c’est une puissance de séparation. Elle crée la lumière et la vie, puis elle sépare la lumière d’avec les ténèbres, elle sépare les eaux du chaos d’avec les eaux qui donnent la vie (Genèse 1).
C’est cet outil que le Christ nous apporte et nous donne pour bâtir avec lui la paix. Car la paix ne nous tombe pas dessus toute faite, elle est à bâtir par les personnes qui voudront bien se former à être « artisan de paix » à l’image de Dieu lui-même. À la suite du Christ nous travaillerons à la paix en apportant la Parole qui fait vivre et qui nous aide à ne pas tout confondre. Parole qui ouvre nos yeux aveugles, parole de grâce et de bénédiction, Parole qui prend soin de nous.
En regardant le Christ nous nous formons à bâtir la paix en maniant ce glaive de la Parole créatrice.
2) Oui, je suis venu séparer l’humain de son père,
la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère. (35)
Au sens littéral, ce serait tout l’inverse de la paix, et cette parole nous fait donc sursauter au point de nous cogner la tête contre le plafond. Sauf que ces mot prennent un sens nouveau après l’allusion à la parole créatrice de Dieu « plus tranchante qu’une épée à deux tranchants, pénétrante jusqu’à partager âme et esprit, jointures et moelles. »(Hébreux 4:12)
« Séparer l’humain de son père » c’est d’abord de ne pas nous confondre, nous humain, avec Dieu le Père. C’est essentiel. Il n’y a pas pire fauteur de guerres, d’intolérance et de haine que celui qui se prend pour Dieu, confondant ses pensées avec celles de Dieu. Pour aimer Dieu il faut d’abord ne pas se prendre pour Dieu.
C’est le premier sens de cette parole, elle en a bien d’autres grâce à sa forme imagée, cet appel à nous séparer de ce qui nous a enfanté est riche de mil sens très utiles selon les circonstances de notre vie. Par exemple :
- Nous avons reçu de bonnes choses de ceux qui nous ont précédé et de notre culture, tant mieux : partons de là pour faire un pas de plus. Pour cela il faut couper le cordon et « aller vers nous-même » comme Dieu le dit à Abraham. (Gen. 12:1)
- Si nous avons une blessure dans notre propre histoire, cette Parole nous aide à avoir la force de nous séparer de cela et de la laisser en arrière.
- Nous sommes par certains cotés fils ou fille de la colère, de préjugés… la Parole travaille à nous libérer.
Tout cela est utile à l’apprenti « artisan de paix ».
3) On aura pour ennemis les gens de sa maison. (36)
C’est hélas vrai, en famille, dans l’humanité, et en nous-même. Et c’est débord là que nous avons à bâtir la paix. Une paix toujours à bâtir, brique par brique, pas à pas.
Un peu plus haut dans ce même évangile (Mt 5:44-48), Jésus nous dit comment Dieu traite ses ennemis : il les aime et les soigne, et il nous suggère de faire de même (décidément, Jésus ose tout). C’est en grande partie hors de nos forces, seulement, chaque fois que nous y arrivons un petit peu (et pour cela l’aide de Dieu n’est pas de trop) : c’est la paix qui se construit, très concrètement. La Paix commence en identifiant nos ennemis capables de tuer notre âme (Mt 10:28), cela demande de séparer entre ombres et lumière, de les nommer, de nous réjouir de ce qui est beau et de prendre soin de ce qui pose problème. En nous, en ceux qui nous sont confiés, et entre nous.
4) Qui affectionne son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi.
Qui affectionne son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. (37)
Encore une parole extrêmement choquante. Ou plutôt une parole choc qui ne nous permet de nous interroger sur la façon dont nous aimons nos proches.
Que peut vouloir dire Jésus en nous conseillant de l’aimer, lui le Christ, plus que nos proches ? Cela veut dire que notre affection pour eux soit augmentée, transcendée par une qualité d’amour plus grande et plus forte qui est l’amour que Christ a manifesté. Notre affection pour nos proches sera alors augmentée d’une espérance supérieure, comme celle que Christ a pour nous. Ce n’est plus seulement de l’affection venant des tripes que nous avons alors, c’est cette affection et bien plus encore, une puissance pour les faire vivre. Les aimer comme le Christ aime, cela veut dire que nous les voyons comme pouvant s’épanouir encore, et espérer pouvoir participer à cela, espérer les servir comme Christ s’est fait notre serviteur.
Bien sûr, nous n’en sommes que faiblement capable. Assurément, puisque nous ne sommes pas Dieu, ni même le Christ. Donc, oui, évidemment, comment serions nous « digne du Christ » ? Nous ne le sommes pas, et le Christ ne nous en veut pas pour autant, bien sûr, lui qui est venu pour les pécheurs, les indignes, dans l’espérance de nous élever un tant soit peu.
Cette très curieuse phrase de Jésus nous a fait sursauter, elle nous a ainsi éveillé, elle nous a donné le désir d’augmenter la qualité d’amour dont nous aimons nos proches, ne nous contentant pas d’un simple sentiment.
5) Qui ne prend pas sa croix et vient à ma suite n’est pas digne de moi.
Qui trouve sa vie la perdra et qui perd sa vie à cause de moi la trouvera. (38-39)
Ce n’est bien entendu pas un appel au martyr puisque le projet du Christ est que nous ayons la vie en abondance dès maintenant en ce monde ci. Seulement, il y a une certaine idée de la paix qui est l’immobilité. Encore une fois : ce n’est absolument pas la vision que le Christ nous propose car se cramponner à ce que nous sommes aujourd’hui c’est être déjà mort car la vie est mouvement, elle est cheminement, pas à pas. L’Esprit de Dieu nous donne de « rajeunir comme l’aigle »(Ps 103:5) Pour cela, il nous faut bien mourir à quelque chose de ce que nous étions hier pour être ressuscité à ce que nous serons demain, en « nouveauté de vie. » (Romains 6:4), en chemin de paix.
L’amour de Dieu manifesté en Christ nous donne confiance, et cela nous donne le courage d’oser prendre le risque d’être enfin vivant.
Textes de la Bible
Matthieu 10:34-39
34Jésus dit : Ne pensez pas que je suis venu jeter la paix sur la terre. Je ne suis pas venu jeter la paix, mais bien le glaive.
35Oui, je suis venu séparer l’humain de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère. 36On aura pour ennemis les gens de sa maison.
37Qui affectionne son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi.
Qui affectionne son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi.
38Qui ne prend pas sa croix et vient à ma suite n’est pas digne de moi.
39Qui trouve sa vie la perdra et qui perd sa vie à cause de moi la trouvera.
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Bonjour,
merci pour cette prédication sur un texte difficile effectivement.
Pour ma part, je serais plutôt d’accord avec ce texte presque au sens littéral :
Matthieu 10:34. Ne pensez pas que je suis venu jeter la paix sur la terre. Je ne suis pas venu jeter la paix, mais bien le glaive.
Combien de désaccords survenus pour des principes éthiques, moraux, chrétiens, des objections de conscience ? : cecu entraîne des affrontements par le débat (le glaive de parole comme vous l’indiquez) et l’attitude de vie avec les supporters de l’opinion dominante dans le groupe social où le débat a lieu. Super verset, il me semble empiriquement vrai, authentique, véridique.
Matthieu 10:35. Oui, je suis venu séparer l’humain de son père, la fille de sa mère… […]
Anthropologiquement, il me semble que le père intérieur (dans mon cas) et/ou la mère intérieure (pas dans mon cas) joue ou ait joué un rôle psychique clef : tuteur intérieur idéalisé, intériorisation d’objectifs de vie généraux multiples très personnels liés à l’éducation…
Or, si c’est le cas, il se peut que ces « objectifs de vie généraux » aient été transmis par le père ou la mère pendant l’enfance, mais un peu comme si le libre arbitre de l’enfant était court-circuité. Passer par Jésus, c’est prendre en main la possibilité de reprogrammer totalement ces « objectifs de vie généraux », de les définir soi-même, peut-être en pensant aux enseignements de Jésus, à une autre conception de la vie que celle transmise par sa famille, son père, sa mère… Donc là, au contraire, super verset, très très libérateur.
Matthieu 10:35. […] On aura pour ennemis les gens de sa maison.
C’est du vécu, le positionnement personnel et/ou le changement de positionnement en matière de relation générale à la religion peut tout à fait entraîner ce genre de phénomène avec les proches… Pas forcément tout le temps, totalement, mais cela peut susciter directement ou très indirectement, subtilement, des débats assez controversés, des oppositions, de l’advsersité de la part de proche. Ce n’est pas forcé, mais cela arrive, cela doit arriver assez fréquemment. La encore demi-verset plutôt juste au sens empirique du terme il me semble, correspond plutôt à mon expérience en tout cas.
Matthieu 10:37-38
37. Qui affectionne son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Qui affectionne son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. 38. Qui ne prend pas sa croix et vient à ma suite n’est pas digne de moi.
Il me semble que dans la perspective du Jésus Christ des Evangiles, la famille est l’humanité toute entière, au moins en potentiel. C’est une invitation à dépasser l’étroitesse des liens familiaux père-mère-enfant, surtout s’ils ne sont pas très bons, mais même s’ils sont très bons, auquel cas tant mieux, il s’agit sans doute d’une grande force et d’une source probable de bienfaits dans la vie pour soi et les autres : aller au-delà, élargir son horizon, aimer son prochain, sa prochaine au delà de tout lien familial, par humanité, au moins en espérance, de temps en prière, en intention… Bien sûr dans la pratique, dans l’action, cela pourra paraître beaucoup plus limité. Mais on ne sait jamais, les inventeurs et producteurs de téléphones par exemple ou d’autres objets utiles, ou de nourriture… , sont (peut-être) au service de l’ensemble de l’humanité via les relations sociales et économique de commerce. Ou bien ceux qui traduisent la Bible, …
Les échanges, en particulier commerciaux sont peut-être une source de dépassement de la famille en ce sens, de réalisation d’un lien social, économique, qui est alors uneune source de bienfait si ce qui fait l’objet du commerce est réellement bénéfique, et, selon les considérations contemporaines, a été produit et fonctionne et peut être recyclé ou détruit sans trop endommager la planète.
Matthieu 10:39. Qui trouve sa vie la perdra et qui perd sa vie à cause de moi la trouvera.
Comme Marc l’indique, il s’agit de plutôt aller vers une voie inspirée par le Christ que vers une voie de réussite sociale dans le monde sans s’inspirer du Christ, c’est ce que le Jésus Christ des Evangiles recommande en tout cas il me semble.
J’aimerais faire un retour sur mon propre sentiment à la lecture de cette prédication. Elle m’a trotté dans la tête pendant plusieurs jours. À la fois je me suis personnellement confrontée au texte en amont, et j’ai lu plusieurs commentaires en aval. Résultat des courses : votre prédication est un ovni et elle illustre à merveille ce que décrivez dans le texte qui vous sert d’introduction à la liste de toutes les prédications. Présenter une prédication comme un témoignage permet une grande liberté et donne une force toute particulière au propos, d’autant plus lorsqu’on sait tout l’engagement intellectuel et spirituel mis en œuvre. Ici je trouve votre message réellement enthousiasmant, ne dégageant que du positif de phrases a priori bien sombres, mais j’ai tout de même du mal à vous suivre dans votre lecture du verset 34. Rien n’y fait, je n’arrive pas à concevoir un homme qui puisse dire à la fois « Ne pensez pas que je sois venu apporter (ou jeter, pour moi cela ne change pas grand chose) la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. » et « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. ». Je ne m’empêcher de penser que les paroles que l’on prête à Jésus peuvent parfois avoir été mal comprises, interprétées, mal traduites, déformées, ou même transformées. J’ai souvent regretté que, dans les évangiles, il n’y ait pas plus de discours de la part de Jésus. Mais en fait, il y a tout de même le danger qu’une partie de ces discours ne soit pas restée fidèle. J’en arrive à me dire que la base de la base de l’Évangile, ce ne sont pas nécessairement des paroles, mais plutôt des gestes, car les gestes de Jésus tels qu’ils ont été rapportés, sa façon de se comporter, présentent bien moins d’ambiguïté et font d’avantage l’unanimité dans les différents évangiles. Et donc, toute parole, tout discours se doit être en adéquation avec ces actes.
Chère Pascale,
Grand merci pour ce formidable encouragement.
Je suis d’accord avec vous sur le danger des paroles provocantes de Jésus. Peut-être était-il, et est-il, indispensable de donner comme un coup de défibrillateur à l’humanité, aux religions. En tout cas c’est comme cela. Et il me semble en tout état de cause de garder cette boussole « Dieu est amour » que Jésus a incarné et que Jean exprime si bien.
C’est pourquoi je suis hyper d’accord avec vous, la façon d’être de Jésus me semble devoir être mise au dessus de ses paroles, que ses actes permettent d’interpréter.
En ce qui concerne le glaive, c’était bien plus facile à l’époque de comprendre de quoi Jésus parlait en utilisant ce terme. Bien que ! Quand avant son arrestation, quand les choses commençait à tourner au vinaigre (si je puis dire), Jésus conseille à ses proches disciples de se munir d’une épée. Ils vont prendre une épée en bronze que Pierre, dans son intrépidité souvent brute, va utiliser pour couper une oreille du pauvre Malchus. Là encore, le geste de Jésus (recollant miraculeusement l’oreille et leur disant d’arrêter la violence), éclaire le sens incompris de son appel à nous équiper (Mt 26:51-52 ; Jean 18:10-11). Donc oui, hélas, la parole prête souvent à confusion, étant exprimée avec une certaine intention elle est reçue selon la propre psychologie de l’auditeur. Pour le meilleur et pour le pire.
Par exemple quand Jésus va chez Marthe et Marie (Luc 10), on ne nous dit pas un mot de ce qu’il enseigne à Marie. Dans cet épisode, c’est le récit et la façon d’être de Jésus et celle des deux femmes, qui compose l’enseignement. Et cet enseignement est d’autant plus riche qu’il est complexe entre l’écoute de l’enseignement et la pratique du service généreux. Et c’est ce court récit qui nous permet d’avancer sur la question si complexe de la part que nous laisserons dans notre vie à l’amour de Dieu, au service de notre prochain, et aux moyens que nous nous donnons pour progresser nous-même…
Certainement, la façon d’être de Jésus est en adéquation avec sa pensée et sa foi, Et donc avec ce que Dieu est.