Marc Pernot le 13 octobre 2024
Prédication

« Et voici : les larmes des opprimés et personne pour les consoler ! » ( Ecclésiaste 3 et 4 )

L’Ecclésiaste s’interroge sur l’origine de la méchanceté humaine, et nous propose un chemin de conversion : s’ouvrant à l’introspection, à la compassion, puis à la soif de l’Esprit de Dieu (et non « la poursuite du vent » comme dans certaines traductions).

Texte, vidéo et poscasts de la prédication. Ceci est un témoignage personnel. N’hésitez pas à donnez votre propre avis ci-dessous.

pasteur Marc Pernot

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(Voir le texte biblique ci-dessous)

texte de la prédication à imprimer

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, le dimanche 13 octobre 2024,
par : pasteur Marc Pernot

Prédication

L’humain a pu établir un pouvoir presque illimité sur les choses grâce à des prodiges d’ingéniosité et d’immenses efforts. L’humain cherche aussi à établir son pouvoir sur les autres. Mais il y a un domaine où notre pouvoir est très très réduit : c’est le pouvoir sur notre propre personne, notre propre vie. Qui est en réalité le chef dans notre vie ?

La méchanceté assise sur le trône du discernement ?

L’Ecclésiaste regarde, ce qui est une excellente démarche. Il fait le point en profondeur. Comme ancien roi de Jérusalem, il est un expert sur la question du pouvoir et de la sagesse. Son premier constat : « Voici ce que j’ai vu sous le soleil : à la place du droit, là est la méchanceté ; à la place de la justice, là est la méchanceté. »(3:16)Aïe. C’est bien entendu exagéré, mais n’est-ce pas un peu vrai quand même ? C’est une question posée à notre introspection, d’abord, et aussi à notre observation du monde. Qu’est-ce qui joue dans nos prises de décision ? Comment évaluons-nous ce qui est bien et mal ? Est-ce par égoïsme ou altruisme ? C’est naturel de nous poser cette question, car ces deux intentions existent dans tout corps vivant. Il ne pourrait subsister sans la recherche de nourriture et sans l’instinct de survie de chacune de ses cellules. En même temps, nul être vivant ne peut subsister seul, et donc partout il existe de la symbiose. Jusque chez les végétaux : la recherche scientifique a prouvé que dans ce corps qu’est une forêt, des arbres peuvent faire preuve de solidarité en partageant de leurs précieuses ressources avec des parties de la forêt qui en manquent via leurs racines et le mycélium.

Cette question de l’égoïsme et de l’altruisme est une question de juste mesure, c’est une question de choix puisque nous sommes un animal pensant, c’est une question d’inspiration puisque nous sommes un animal spirituel. C’est cela qui devrait être au siège de notre discernement.

La méchanceté que déplore l’Ecclésiaste est à un autre niveau : c’est chercher à nuire à l’autre, consciemment ou inconsciemment, et cela aussi est naturel, en tout cas dans une harde de sangliers en concurrence entre eux. C’est pourquoi la méchanceté surgit si facilement en l’humain : comme une régression, un retour à l’état primal. Comment faire ?

L’Ecclésiaste nous propose premièrement de chercher à examiner nos motivations profondes, « voir », voir par soi-même ce lieu du discernement en nous : qui se trouve là, aux commandes de notre organe interne d’évaluation et de choix ? Reconnaître quand de la méchanceté existe. Ce n’est pas une accusation, c’est simplement nous examiner comme un médecin fait une analyse de notre sang : c’est afin de ne pas passer à côté d’une infection sans la diagnostiquer. L’Ecclésiaste nous propose de faire une analyse de notre discernement en vue de bons soins.

L’oppression sans consolateur

L’Ecclésiaste poursuit son analyse : « Je suis revenu, moi, et j’ai vu toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil. Et voici : les larmes des opprimés – et personne pour les consoler. »(4:1)

« Je suis revenu », cette expression n’est pas un détail, le verbe hébreu « shouv », revenir, est celui de la conversion. « Je me convertis » : il s’agit d’un changement de perspective, d’un changement dans ce que nous cherchons par-dessus tout dans notre existence. L’Ecclésiaste témoigne de cela : grâce à ce début de connaissance de lui-même, son regard peut enfin se tourner vers l’extérieur de soi, ce qui est déjà aimer un petit peu. Son attention est attitrée, choquée par les oppressions, fruit de la méchanceté. C’est l’autre face de la méchanceté : ses conséquences sur l’humain et le monde. Il voit « toutes les oppressions ». Pas seulement les plus spectaculaires : toute oppression est comme un germe pathogène pour la Création entière.

Ce qui bouleverse l’Ecclésiaste, c’est de voir « Les larmes des opprimés et personne pour les consoler. Zéro. » Cela le prend aux tripes, le déprime totalement. Il est exceptionnel dans la Bible qu’une personne dise que la mort vaut mieux que la vie. L’Ecclésiaste va même plus loin : il dit qu’il préférerait n’avoir même jamais existé que de voir la détresse d’un opprimé qui n’a personne pour lui venir en aide. L’Ecclésiaste le dit comme on dit : il vaut mieux entendre ça que d’être sourd, car cette détresse est contraire à la vie, à toute vie.

Dans la langue biblique, cette observation des opprimés est introduite par un « et voici ! » tout à fait étonnant, car dans la Bible, cette expression « et voici » (vehinnéh) est en général la marque d’une nouveauté inattendue suite à un acte du Créateur de l’univers. Mais ici, il s’agit d’une surprise de l’ordre d’une monstruosité qui n’aurait jamais dû exister. Cette nouveauté bouleversante, elle est contre le bien, contre la justice, contre l’harmonie dans l’univers, contre toute paix : « Et voici : les larmes des opprimés – et personne pour les consoler ! »

Pour un changement de situation

Il manque un consolateur. L’Ecclésiaste ne dit pas qu’il manque un justicier, un moraliste, un théologien ou un vengeur. Il ne dit pas que la personne devrait se ressaisir avec ses propres forces mais, précisément, qu’elle a besoin d’aide : il manque un principe actif qui puisse être source d’une nouvelle création, d’un « Et voici ! » salutaire pour consoler l’opprimé, chaque opprimé.

« Consoler », dans la Bible, ce n’est pas seulement remonter le moral : c’est plus global que cela, c’est faire que la personne soit en forme dans toutes ses dimensions. Cela a quelque chose à voir avec une conversion de la personne morale et spirituelle. Une conversion dont l’Ecclésiaste nous montre un chemin passant de l’introspection, à la compassion et bientôt au spirituel.

Que l’opprimé ait besoin d’être « consolé », soigné afin qu’il puisse se reconstruire, c’est évident. L’Ecclésiaste ajoute que « la force est dans la main de leurs oppresseurs – et personne pour les consoler !» La tournure de cette phrase peut laisser entendre que les oppresseurs aussi ont besoin d’un « consolateur » qui prenne soin d’eux afin qu’ils se portent mieux. Car ils sont porteurs d’un mal qui est le germe pathogène de la méchanceté qui trouble leur discernement. C’est ce que remarque Jésus face à ceux qui sont en train de le crucifier joyeusement : il prie pour eux : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. »(Luc 23:34). Il faut un principe actif qui soigne les opprimés de leur peine, d’un côté, et qui soigne les oppresseurs de leur méchanceté. Chacun de nous a besoin des deux, en réalité.

C’est ainsi que nous pourrons espérer une conversion de l’histoire, un retroussement de la situation comme on retrousse une chaussette qui est à l’envers.

De la compassion au spirituel

L’Ecclésiaste poursuit son analyse, il « revient » encore, il se convertit plus profondément, cherchant ce qu’en réalité l’être humain poursuit comme but. Pourquoi la méchanceté ? Pourquoi opprimer et abandonner l’opprimé ? Pourquoi travailler au-delà du raisonnable ? L’Ecclésiaste a cette vision : tout cela est « futilité et poursuite du vent » (traduit parfois par « tout est vanité des vanités et poursuite du vent »). Cette expression est célèbre, l’Ecclésiaste la répète de nombreuses fois dans son livre. Elle est parfois lue comme une condamnation, comme si l’Ecclésiaste disait « tout cela est nul ». C’est à mon avis l’inverse.

Le mot hébreu traduit par « futilité » ou « vanité » est connu : c’est le nom d’Abel, fils d’Adam et Ève, tué par son frère : Caïn représente la force brute de l’humain, et Abel représente la partie spirituelle de l’humain avec ce nom, Abel, qui signifie la légère buée qui est devant notre bouche quand nous parlons et respirons l’hiver. « Abel », c’est donc tout l’inverse de la futilité, c’est l’expression de notre propre souffle intérieur, souffle de vie qui nous a été donné par Dieu.

On peut donc penser que l’expression suivante « la poursuite du vent » serait mieux traduite, littéralement, par « la recherche de l’Esprit de Dieu », soif de la « rouar » de Dieu, de cette puissance qui insuffle de la vie nouvelle.

L’humain a naturellement cette soif d’Esprit de Dieu, comme nos poumons ont soif d’oxygène. C’est une soif très profonde, viscérale. Soif de Dieu, ou pour le dire dans un langage non religieux : soif de ce qui augmente notre capacité à aimer authentiquement, c’est ainsi que Paul décrit cette soif de Dieu dans son hymne à l’amour (1 Corinthiens 13) et Jean dans sa 1ère lettre (1 Jean 4:7-21) . Mais gardons ce terme de Dieu pour parler de cette soif essentielle, de cette « poursuite de l’Esprit de Dieu » dont parle l’Ecclésiaste ici comme étant le nœud de la question : car tout est dans ce souffle afin qu’il nous anime, comme Abel le juste, un Abel sauvé de Caïn, du sanglier que nous sommes aussi.

Que devient cette soif quand elle n’est plus orientée vers Dieu ? Cette soif peut devenir la recherche de faire de l’humain un dieu, avec ses techniques, sa prodigieuse intelligence, sa capacité à collaborer, et sa propre folie. Cette soif mal placée est derrière la méchanceté, derrière toute oppression, derrière toute frénésie de travail…

Corps, esprit et âme

L’Ecclésiaste propose alors le modèle de la corde à trois brins. La solidarité humaine permet de se tenir chaud, de se soutenir, c’est essentiel, mais à cette corde à deux brins, l’Ecclésiaste ajoute un troisième brin, celui de l’éternité, celui de l’Esprit de Dieu. Pour la société : c’est un modèle à la fois solidaire et ouvert à l’élévation spirituelle. Une urgence pour notre monde aujourd’hui.

Chaque personne humaine a aussi cette structure de corde à trois brins : Le premier brin est notre corps, et c’est une 1ère bénédiction. Nous avons une vie psychique, une sagesse, c’est une 2e bénédiction. Nous avons enfin une âme, ce souffle, notre rouar, qui vient de Dieu, c’est la 3e bénédiction : ces trois bénédictions sont sources de joie et de salut pour le monde.

pasteur Marc Pernot

Voir aussi cette réflexion sur les conquêtes

Texte de la Bible

Ecclésiaste 3:16 à 4:12

3:16 Voici ce que j’ai vu sous le soleil : À la place du droit, là est la méchanceté, à la place de la justice, là est la méchanceté…

4:1Je suis revenu, moi, et j’ai vu toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil. Et voici : les larmes des opprimés – et personne pour les consoler ! Et la force dans la main de leurs oppresseurs – et personne pour les consoler !

2Moi, je déclare les morts qui sont déjà morts plus tranquilles que les vivants qui sont encore en vie, 3et plus heureux que ces deux-là celui qui n’a pas encore été et qui n’a pas vu l’œuvre mauvaise qui a été faite sous le soleil.

4J’ai vu, moi, que tout le labeur et tout succès d’une œuvre ne sont que jalousie de l’homme à l’égard de son prochain – cela aussi est futilité et poursuite du vent. 5L’insensé se tourne les pouces et mange sa propre chair : 6mieux vaut une pleine poignée de repos que deux poignées de labeur et de poursuite du vent. 7Je suis revenu, moi, et j’ai vu une futilité sous le soleil : 8voilà un homme seul, sans personne d’autre ; il n’a ni fils ni frère, et pourtant son labeur n’a pas de fin : son regard ne se rassasie pas de richesses. « Pour qui donc est-ce que je peine et prive mon être de bonheur ? » Ce n’est encore là qu’une futilité et une occupation mauvaise.

9Deux sont meilleurs qu’un seul, parce qu’ils ont une bonne récompense pour leur labeur. 10Car, si l’un des deux tombe, l’autre relève son compagnon ; mais quel malheur pour celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un autre pour le relever ! 11De même, si deux se couchent ensemble, ils se tiennent chaud ; mais celui qui est seul, comment se réchauffera-t-il ? 12Et si quelqu’un maîtrise un homme seul, deux peuvent lui résister, et la corde à trois brins ne se rompt pas rapidement.

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8 Commentaires

  1. Jacques dit :

    Se poser la question alors que les religions ont tellement tué, torturé, massacré… et qu’elles le font encore

    1. Marc Pernot dit :

      Précisément. Il est bon de balayer à sa propre porte.
      Cela dit, les idéologies du XXe siècle ont été assez spectaculaires aussi dans ce genre.

  2. Emanuele dit :

    Maintenant je peux méditer sur cette prédiction qui me parait très intéressante et qui me rappelle certains points auxquels je réfléchissais il y a quelques semaines!

    Je n’attends pas une réponse de votre part, pour éviter de vous surcharger, il s’agit plus d’une réflexion que je souhaite partager avec vous.

    « Tout d’abord, l’humain a pu établir un pouvoir presque illimité grâce à des prodiges d’ingéniosité et d’immenses efforts » :

    En fait c’est assez fou, l’humain est capable de « régner » à travers la science mais l’humain est faible en tant que tel, mais la connaissance qui nous a été donnée nous a permis d’être fort dans la nature. Pourquoi faibles ? Car si nous étions autant forts, nous traiterions mieux le monde qui nous entoure et mieux encore, la terre qui nous porte.

    Plus bas, vous parlez de l’égoïsme ou de l’altruisme

    Là, ça devient plus épineux à mon sens, la frontière me semble tellement mince. L’égoïsme peut aussi être un débouché de l’altruisme, je pense. Imaginons que mon intention est de rendre le monde meilleur en agissant d’une manière telle que je cause du tord à quelqu’un, une forme de Robin des bois en quelques sortes, où me situer ? Suis-je altruiste parce que je me suis intéressé à la cause de X, ou un égoïste parce que j’ai (volontairement) nié que Y avait peut-être tout autant besoin de mon intérêt ? Je ne vais pas trop m’étendre mais c’est un peu mon idée de fond.

    Encore plus loin, on parle de soif de Dieu

    Ce point est important. Aujourd’hui on est dans un monde d’efficacité, de réussite, de pouvoir ou d’argent. La société nous rend « accro » à tout ça, qui est certes importante, mais pas plus que notre réussite spirituelle. On en vient à, parfois, s’éloigner de l’essentiel, celui qui nous donne tout ce dont nous avons besoin pour vivre. C’est pour ça qu’il est bon de se rappeler à chaque instant qu’il est là et que c’est lui qui est source de toutes choses
    « Dieu peut vous combler de toutes ses grâces afin que vous possédiez toujours à tout point de vue de quoi satisfaire à tous vos besoins et que vous ayez encore en abondance pour toute œuvre bonne.
    2 Corinthiens 9:8 »

    Je le dis ouvertement, j’aime Dieu pour son amour, parfois je dois plus me recentrer sur ma foi que sur des choses vaines et cette prédiction m’a beaucoup fait réfléchir, merci Marc!

  3. Lili dit :

    Votre renversement du sens de ce passage si célèbre (futilité = Abel = recherche de Dieu) est juste incroyable ! Pour ma part, je l’ai toujours lu avec une dimension dramatique, dans le sens que vous avez dégommé. Alors, cela ouvre tout de suite matière à réflexion.

    Je crois aussi que le violent est quelqu’un qui manque d’oxygène, que ça bloque quelque part. Il suffit d’observer les moments où on peut s’emporter pour le constater. L’oppresseur est lui-même oppressé, cela peut être par une autre personne, par une idée, une remarque qui lui rappelle une mauvaise expérience, par une allusion blessante ou par un simple tube de dentifrice encore pas rebouché ! Des personnes réellement épanouies et détendues commettent rarement des crimes mais toute colère ne fait pas un criminel, évidemment.

    En reprenant le passage de Genèse 4 dans lequel on voit Caïn s’en prendre à Abel, puisque votre extrait l’appelait, on peut constater que c’est le manque de reconnaissance de Dieu envers le sacrifice de Caïn qui provoque son apoplexie. Abel n’est que le moyen pour sa colère de s’exprimer. Pourtant Dieu, un peu kantien ou est-ce moi qui surinterprète, semble lui expliquer qu’une action bonne l’est en elle-même et que sa reconnaissance ne change rien à sa qualité.
    Mais voilà, cela ne console pas Caïn. Ce qu’on voit alors c’est que ne pas être reconnu dans son identité, ses choix, ses préférences, ne pas être aimé donc, est un manque qui peut être ressenti avec violence et qu’à cette violence une autre, plus terrible encore, peut répondre.

    Et c’est vrai que tout passe – alors le monde peut s’entendre comme futilité au sens de vanité des vanités – mais en même temps Qohelet énonce en 3.15 : « Dieu va à la recherche de ce qui a fui ». Je trouve ce verset très beau et je ne lirais plus forcément une condamnation de la futilité du monde au motif de son écoulement, mais le constat que c’est ainsi et que c’est dans cette fuite que Dieu peut apparaître ou que l’amour peut naître, ce qui est sensiblement la même chose, et que peut-être la création n’ait pas d’autre but si, au sens où vous l’entendez, tout est souffle du vent.

    1. Marc Pernot dit :

      Chère Lili
      Magnifique commentaire, mil mercis.
      Notre soif de reconnaissance est abyssale, en effet. C’est pourquoi il importe d’entourer ceux qui pourraient nous apparaître comme altérée (altérée parce que trop et trop longtemps assoiffée, et altérée car abîmée par ce manque). Encore faut-il « voir » et pour cela regarder. C’est ainsi que le vendeur de la jardinerie nous a répondu quand nous lui avons demandé des conseils pour bien arroser, ni trop ni trop peu, des fraisiers des bois sur le bord de notre fenêtre : vous regardez les fraisiers, ils appelleront quand ils aurons soif en étant tout aplatis, c’est alors le bon moment pour les arroser abondement. Cette méthode est à adapter à une personne : être sensible à ses soifs, en particulier de reconnaissance, et ne pas trop trop attendre.
      « Je garde en tête ce verset génial Ecclésiaste 3.15 : « Dieu va à la recherche de ce qui a fui » pour un de mes petits versets du vendredi…

  4. Wilfred HELMLINGER dit :

    Bonjour,

    Je pense que vous serez d’accord avec l’idée qu’il y a deux étapes dans l’interprétation !

    En traduisant un texte, on l’interprète déjà, mais il est essentiel de rester attentif à ce que l’auteur a voulu dire, sauf à risquer un contre-sens. Et ce n’est que dans un deuxième temps qu’on est évidemment libre d’interpréter ensuite à sa guise ce que ce texte nous dit à nous, personnellement.

    Or, il est évident que la traduction « Poursuite du vent » correspond bel et bien à ce que l’auteur a voulu dire et c’est sans aucun doute pourquoi elle a d’ailleurs été pratiquée universellement : http://djep.hd.free.fr/LaReferenceBiblique/?Trad=1&Livre=21&Chap=1&Vers=14.

    Dans un deuxième, libre à chacun, effectivement, d’interpréter plus positivement les pensées de l’auteur (je pense à l’apôtre Paul qui écrivait : « Le Seigneur c’est l’Esprit, et là où est l’Esprit du Seigneur là est la liberté  » (2 Co. 3).

    Bien cordialement,

    Wilfred Helmlinger

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour Monsieur
      C’est intéressant. Je comprends que vous soyez attaché à la traduction traditionnelle de « poursuite du vent ». Vous avez tout à fait le droit.

      C’est plus compliqué d’affirmer que « il est évident que la traduction « Poursuite du vent » correspond bel et bien à ce que l’auteur a voulu dire ». Pour affirmer que c’est « évident » et « sans aucun doute », il faut non seulement des indices mais des preuves qui seraient absolues.

      A défaut, effectivement, on fait d’une hypothèse une vérité absolue, divine, ce qui est un petit peu délicat. D’abord du point de vue de l’argumentation, de la discussion. Mais aussi sur le plan spirituel.

      J’avance plus prudemment : non seulement je propose cette autre traduction comme une hypothèse, mais je l’argumente sur des indices objectifs :

      • avec deux références au souffle rassemblées ici, à la fois à cause de « Abel », et « rouar ».
      • avec le fait que « rouar » en hébreu signifie en très grande majorité l’Esprit ou un esprit, parfois c’est dans un double sens « vent » / « Esprit ». Mais en tout cas si l’on parle en terme de plausibilité d’une traduction de « rouard », la balance penche certainement vers l’Esprit. »

      Ce n’est certes pas une « preuve » mais des indices qui ont un certain poids.
      Votre liste de traductions est intéressante, elles sont loin d’être unanimes, beaucoup, y compris de très anciennes traduction comme les Septantes ne traduisent pas par « Vent » mais par « Esprit » le mot hébreu « rouar ».

      Mais même quand il y avait unanimité entre les traductions, cela n’empêche pas les erreurs de traductions car elles suivent souvent une tradition, même si elles se réclament de l’original hébreu et grec. Par exemple il y a longtemps eu une unanimité mettre dans la bouche de Marie « le Tout puissant fait pour moi des merveilles » (Luc 1:49) il a fallu attendre le XXIe siècle pour que des traductions récentes acceptent de corriger et de mettre ce qui est dans le texte grec : « le Puissant » et non « le tout puissant ». Il reste encore bien des immenses fautes de traductions comme cela, gardées parce que traditionnelles, et qui seront corrigées un jour. Par exemple dans le Psaume 121:2  » Le secours me vient de l’Eternel, qui a fait les cieux et la terre. » le verbe hébreu n’est pas au passé « qui a fait », mais au participe présent « faisant » le ciel et la terre : avec une action créatrice de Dieu encore en cours. L’unanimité des traductions est ainsi loin d’être une évidence de vérité. Mais un indice qui ne doit pas nous arrêter pour autant.

      Enfin, l’auteur de ces textes ne cherche pas toujours à transmettre un message qui serait comme à décrypter. L’auteur de ce genre de textes cherche souvent à susciter une expérience, une démarche. C’est donc un petit peu plus compliqué que simplement recevoir une information. L’interprétation personnelle du texte fait souvent partie de l’intention même de l’auteur de la parole ou du texte lu.

      Merci pour votre dialogue.

      Bien cordialement

  5. Marie-Dominique dit :

    Merci il me semble nécessaire de creuser pourquoi nous ne parvenons pas à éradiquer davantage la méchanceté comment établir plus de compréhension dans la nécessaire fraternité ou tout un chacun y gagne ..les différences culturelles les différences font partie de la vie ..mais elles n empêchent pas la construction de la paix .j ai compris encore plus cette possibilité à travers le témoignage de ces 2 pères l’un palestinien l autre israélien..tout 2 ont perdu un enfant dans ces conflits .ils militent pour la paix …les sciences humaines ont beaucoup à apporter.ex enseigner des l école la communication non violente cf Thomas d Ansembourg la réflexion cf.ex les ateliers philosophiques selon Frédéric Lenoir et sa fondation S.E.V.E. savoir être et vivre ensemble …nos églises ont besoin de ces apports .. ».la paix ça s apprend « ..

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