un enfant émerveillé lors d
Ethique

Jésus‭ dit‭‭‭ : « Tu aimeras » (Marc 12:30)

↪ Jésus‭ dit‭‭‭ : « Écoute‭‭ le Seigneur‭, notre‭ Dieu… tu aimeras‭‭ le Seigneur‭ ton‭ Dieu… tu aimeras ton prochain‭ comme‭ toi-même‭. »
(Marc 12:29-31 ; Deutéronome 6:4-5)

➔ Comment Jésus nous commanderait-il d’aimer ? Mais, précisément, il ne nous commande pas d’aimer : le verbe « aimer » n’est pas conjugué ici à l’impératif, mais au futur. Certes, le futur est parfois dans la Bible une façon polie d’appeler à agir d’une certaine façon, mais ici ce n’est pas le cas puisque juste avant il y a bien un impératif : « écoutez », voilà ce qui nous est commandé. Enfin, quand je dis « commandé », ce serait plus exact de dire que c’est suggéré puisque ce n’est assorti de nulle menace.

➔ Le « tu aimeras » est plus une conséquence de l’écoute qu’un ordre. Une heureuse conséquence, utile et agréable.

➔ Dans la mesure où nous « écoutons Dieu » (sa dynamique de création, son souffle de bonté à la racine de notre être) c’est dans cette mesure que le meilleur de nous-même prend de la force : une capacité à mieux et plus aimer. C’est vrai sur le plan spirituel, cela aide aussi d’avoir une théologie de Dieu comme amour (et non comme terrible), une philosophie valorisant la qualité des relations.

➔ « Écoute… et tu aimeras » est vrai aussi sur le plan tout simplement pratique : quand on écoute une personne, nous la connaissons mieux et il nous arrive naturellement de l’aimer un peu mieux. D’ailleurs, « aimer » ici n’est pas nécessairement avoir des sentiments pour la personne (en grec, il y a d’autres mots pour dire cela), « aimer » ici c’est se préoccuper de l’autre, ce qui commence par l’écouter. « Écouter » c’est reconnaître que l’autre est un sujet qui existe, qui a des besoins, des désirs, un point de vue différent du nôtre. Écouter, écouter vraiment, c’est accepter d’être en désaccord sur certains points et c’est s’ouvrir à la possibilité d’être touché, enrichi, un peu changé.

➔ Pour cela, il faudra d’abord nous écouter un petit peu nous-même et de nous aimer nous-même suffisamment. Parce que c’est juste, et que c’est indispensable pour pouvoir commencer à nous intéresser aux autres, les écouter, les aimer un petit peu (à notre mesure) comme Dieu nous aime et nous écoute, lui.

par : pasteur Marc Pernot

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2 Commentaires

  1. Jean-Paul dit :

    A nouveau, un grand plaisir à lire vos réflexions, mille mercis. Vos messages sont enthousiasmants.

    J’ai souri (en plein accord, évidemment) à votre évocation d’une théologie de Dieu comme amour (et non comme terrible)… et me suis demandé du coup où Jean Racine avait bien pu dénicher ce « cruel Dieu des Juifs » dont il brandit la menace dans le Songe d’Athalie… Souvenez-vous, Athalie fait un songe lors duquel elle voit sa mère se pencher vers elle et lui dire en substance « tremble, ma fille – le cruel Dieu des Juifs l’emporte aussi sur toi. Je te plains de tomber dans ses mains redoutables »… Déjà au collège, je ne comprenais pas, et je n’ai pas progressé d’un iota souscrit depuis lors…

    Très cordialement, merci de l’enrichissement que procurent vos messages

    1. Marc Pernot dit :

      Cher Monsieur
      Mil mercis !
      Votre référence à Jean Racine est très intéressante. Cette expression « le cruel Dieu des Juifs » est tout à fait désolante.

      A la décharge de Jean Racine, il y a le fait que l’on a très souvent opposé le Dieu terrible de l’Ancien Testament avec le Dieu d’amour de l’Evangile. Il faut reconnaître qu’il y a de nombreux passages assez rudes dans la Bible hébraïque laissant penser à un Dieu terrible, effectivement. Mais il n’y a de loin pas que cela, il y a aussi maints passages annonçant un Dieu qui aime de toutes les façons possibles. Ne serait-ce que le célébrissime Psaume 23 « L’Eternel est mon berger » (Psaume 22 dans certaines bibles catholiques). Comment parler alors du « cruel Dieu » de l’Ancien Testament ? Il a été apparemment difficile de penser la Bible comme une bibliothèque de multiples livres représentant des sensibilités bien différentes au sein du judaïsme antique. On parle de « la Bible » au singulier alors qu’en grec « ta biblia » est un pluriel : « les écritures ». Par conséquent il a été assez naturel de catégoriser le Dieu de l’Ancien Testament comme cruel, alors qu’en distinguant les courants et les nuances parmi les différentes voix qui s’expriment dans cette importante bibliothèque, le lecteur pourrait plus facilement ne pas faire l’amalgame, choisir de préférer la théologie qu’exprime tel courant dans l’Ancien Testament, et lire à partir de cette théologie tel autre passage qui semblait terrible, ou simplement ne pas être d’accord avec ce passage.

      Mais Jean Racine de parle pas du « cruel Dieu de l’Ancien Testament » (commun aux juifs et aux chrétiens), mais du « cruel Dieu des juifs » et il y a peut-être derrière cela un petit peu ou beaucoup d’antisémitisme. Il faut reconnaître que Martin Luther a lui-même eu des écrits très très choquants d’antisémitisme.

      Mais peut être que Jean Racine était seulement sur la lancée de la fin du livre d’Esther qu’il met en tragédie et qui se termine dans une vengeance terrible « des juifs », tournant en bain de sang ? Un de ces passages terribles de l’Ancien Testament.

      Grand merci pour vos encouragements.

      Marc

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