Le Salvator Mundi de Léonard de Vinci
Prédication

Le cœur de la solitude (1 Corinthiens 12 ; Matthieu 5:14-16)

(Voir le texte biblique ci-dessous)

Écouter :

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève le Dimanche 2 juin 2019,
par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Extraordinaie peinture
Entre l’Ascension de Jésus et la Pentecôte : il y a la solitude des disciples abandonnés, désarçonnés, en attente. Ce n’est pas la première fois que les disciples sentent ainsi une coupure avec Jésus, c’est au moins la 4ème fois que les disciples ressentent une coupure, révélant la difficulté de vivres les liens entre humains :

1) De son vivant, Jésus a une attitude souvent déroutante qui donne à ses disciples l’impression de ne jamais bien le comprendre (Mt 13:10, Mt 16:7), comme lui-même s’énerve parfois de n’être pas compris par ses proches (Mr 9:19, Jn 14:9). C’est la première solitude, même en présence de l’autre.

2) Les disciples connaissent ensuite une terrible solitude quand le drame de la subite exécution de Jésus l’arrache à leur monde et à leur espérance. Combien de drames viennent ainsi briser nos amitiés, nos couples, nos familles. Drame de la maladie, des catastrophes et de la mort.

3) Cette solitude des disciples se creuse encore avec le tombeau vide de Jésus, les laissant sans cette mince apparence de présence que peut donner un reste matériel de la personne aimée.

4) Et enfin, peut-être le pire, l’Ascension est comme si le Christ leur tournait le dos : je m’en vais ailleurs, c’est mieux pour vous. C’est comme cela que bien des goujats quittent une personne qui les aime : d’un « je m’en vais c’est mieux pour toi », jouant la grandeur d’âme alors qu’en vérité il ou elle veut seulement aller voir ailleurs. Le Christ a connu aussi cela, il est mort de solitude, mort d’être abandonné.

Parmi ces quatre solitudes humaines, toutes n’ont pas le même statut. Il y a, comme le dit le théologien Paul Tillich, le tragique isolement qui est la douleur d’être seul, et il y a la bonne solitude qui est la gloire d’être seul, d’être unique : seul en son genre. Je vous propose de questionner les deux faces de cette même réalité : le fait d’être seul.

L’isolement, le délitement des liens

Avec d’abord une pensée pour les personnes souffrant d’isolement, quelles qu’en soient les raisons. Il y en a plus que jamais. Jusqu’au XXe siècle les grands drames étaient la guerre, les épidémies, ou le terrorisme ; aujourd’hui ce sont les suicides, la dépression, l’isolement, la perte de sens et de souffle, les attachements devenus volatiles. La peine des personnes ressentant l’isolement est incommensurable, pourtant elle se cache souvent, comme honteuse.

La Bible parle de cette détresse à travers ses héros bibliques. Comme le prophète Élie qui dit : « je suis resté, moi, isolé » (1 Rois 19:10), comme le roi David « je suis seul et malheureux, les angoisses ont rempli mon cœur » (Psaume 25:16), comme l’apôtre Paul « personne ne m’a aidé, tous m’ont abandonné » (2 Tim 4:16), et le Christ qui avait espéré être soutenu par ses proches et qui dit tristement « Vous n’avez donc pu veiller une heure avec moi ! » (Mat 26:40). L’isolement n’est donc pas réservé aux pécheurs et aux maladroits.

Le Christ nous a appris à regarder autour de nous, et à faire ce que nous pouvons, comme une graine jetée en terre, nous dit souvent Jésus. Elle disparaît alors. De temps en temps elle produit une récolte miraculeuse d’abondance. Cette main tendue venant briser la bulle de solitude de l’isolé n’est pas un geste spécifiquement chrétien ni même croyant : il fait partie de notre instinct, visant la survie de notre espèce. Car l’humain est un animal social. En ce temps qui est le nôtre, peut-être qu’il va falloir reprendre ces fondamentaux, tout simplement parce que le basculement que nous vivons nous l’impose. Des liens et des fondations qui nous tenaient ensemble sont ébranlés. Notre planète devient comme un village de bientôt dix milliards de personnes. Nous avons la mémoire de la solidarité entre les habitants d’un village isolé de montagne, indispensable à leur survie. Nous apprendrons à vivre ensemble dans le village de demain. Cela me semble être le défi de notre siècle, particulièrement en tant que chrétien. Car l’Évangile du Christ approfondit cette question de l’humain comme animal social et spirituel, pensant, priant et agissant. Cet Évangile n’est pas une leçon ni une recette : c’est une démarche, c’est une ouverture à ce qui permet de trouver comment vivre et éventuellement ressusciter notre vie présente.

L’apôtre Paul tire ainsi de l’Évangile du Christ une réflexion pour l’église de Corinthe, église qui connaît elle aussi une crise de croissance. Dans ce texte, Paul travaille la question de la nature de la personne humaine au sein du groupe, et de l’aide que Dieu peut apporter à vivre cela.

La gloire d’être seul

Je parlais tout à l’heure, en reprenant l’expression de Tillich, de la bonne solitude qui est la gloire d’être seul (en son genre), à ne pas confondre avec le tragique isolement. L’apôtre Paul développe bien cela avec son image des membres différents d’un même corps. Si Paul dit que l’œil ne peut pas dire à la main « je n’ai pas besoin de toi », c’est bien qu’il y a là une des difficultés dans l’église de Corinthe, et dans l’humanité en général. Notre nature, en tant qu’individu tout à fait singulier implique une solitude. C’est notre condition première, une richesse reçue assez mystérieusement. Cette solitude est glorieuse, comme le dit Tillich, mais elle que nous sommes trouverait bien plus confortable d’être un troupeau. C’est fatiguant d’être unique, cela impose d’inventer sa propre vie et de vivre avec notre prochain qui nous semble être extraterrestre. Comme le suggère Paul, la main « voit » sans doute l’œil comme un organe un peu mouillé, vitreux, incapable d’attraper quoi que ce soit, et en plus refusant le moindre contact. L’œil lui rend la pareille en voyant la main comme inquiétante, comme une araignée sèche, griffue, et capable de surprenants mouvements. Pourtant quel magnifique service ils peuvent se rendre mutuellement, et quelle formidable équipe ils forment ensemble.

Saisir cette gloire d’être seul est un travail en soi. Paul dit que c’est un travail de l’Esprit de Dieu en nous. Il reprend cela du 2nd récit de la création de l’humain dans la Genèse. Ce souffle de création de Dieu, qui est l’unique par excellence, nous crée ainsi comme fils ou une fille unique, de la même façon que le Christ est le fils unique en son genre avec une vocation unique si particulière de sauveur ultime. Nous avons comme lui à saisir et à élaborer notre propre vocation avec Dieu.

Cela se travaille par l’Esprit. Non pas que nous ayons à devenir unique (nous le sommes), nous avons simplement à l’être. C’est ce que dit Jésus avec une autre image, celle de la lumière (Jean 1, Mat 5 :14). Il nous dit que chacun de nous est une lumière indispensable pour que le monde soit éclairé. Pas mal ! Il ne nous ordonne pas de refléter la lumière de Dieu, ni d’être une lumière. Nous le sommes déjà. Il nous dit seulement « que votre lumière brille », sans menace ni promesse de récompense, simplement parce que ce serait bien, comme tout ce que Dieu espère. Jésus dit que le geste naturel est d’élever la lampe que nous sommes sur LE chandelier, ce qui évoque le chandelier du temple de Jérusalem, signe de la présence de l’Éternel au cœur du monde. Dieu a pour projet de se faire notre marchepied pour mieux mettre en valeur notre apport unique dans le monde. C’est le travail de l’Esprit en nous.

C’est pourquoi Jésus nous dit de prier « notre Père » dans la solitude, dans le secret de notre intimité (Mt 6:6). Cet apprentissage de la gloire d’être seul se fait dans la solitude et dans la prière. C’est là que nous pouvons relire la journée que nous venons de vivre et prendre conscience de l’amour dont nous avons été un petit peu aimé. Par telle ou telle personne et par Dieu. Et le ruminer afin que Dieu, par son souffle créateur nous en tricote un vêtement pour nous donner le courage d’être seul ce que nous sommes, qu’il nous forge un chandelier, qu’il nous donne une armature qui nous permette d’élever notre lumière et d’être une bénédiction pour de multiples personnes présentes et futures.

L’histoire d’Abraham parle bien de cet arrachement hors de la masse, grâce à Dieu, pour être soi-même et être une bénédiction. « l’Éternel lui dit : Va-t’en de ton pays, du lieu de tes origines et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Va ‘pour toi’ (לך לך Lekh Lekha en hébreu, en route vers toi-même). Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras bénédiction» (Genèse 12 :1)

Sur le Who’s Who tenu par Dieu, à votre nom il est donc indiqué ces distinctions : « lumière du monde, bénédiction pour une multitude. » Car c’est une réalité non seulement pour Dieu mais pour le monde. Dans la mesure où nous sommes en forme spirituellement nous n’avons plus alors à nous démener puérilement pour être reconnu des autres, ni d’ailleurs à se fondre dans la masse afin d’oublier que nous sommes unique. Alors, quand nous faisons quelque chose ce n’est plus dans le but de nous sentir vivant, mais nous ferons quelque chose parce que nous sommes vivant. Et cela change tout.

Seul, comme membre du corps

C’est encore l’Esprit qui nous fait sentir cette autre caractéristique essentielle de notre nature « Il n’est pas bon que l’humain soit seul » comme Dieu se le dit à lui même en créant l’humain (Gen 2:18). C’est le 2nd rôle de l’Esprit selon Paul.

La pratique de la solitude à laquelle Jésus nous appelle Jésus (et qu’il pratiquait régulièrement) ce n’est pas un refus de relation avec les autres. Ce n’est pas non plus une fuite du monde (comme cela l’est un peu chez Rousseau). Ces parenthèses de solitude sont un temps pour que l’Esprit nous ouvre à la conscience d’être un membre essentiel d’un corps. L’Esprit a ainsi deux fonctions : il nous abreuve et nous sommes plongés dedans (1 Cor 12:13-14). Il y a Dieu en nous et Dieu autour de nous. Il nous aide à vivre notre différence et à nous assembler en un corps, le corps mystique du Christ.

 

Dans le chapitre suivant de sa lettre, Paul appelle « amour » (agapè) cet Esprit qui nous donne vie et qui fait de nous un corps. Un amour qui nous aime et dont les fruits sont la foi en nous, l’espérance et aussi l’amour qui nous anime alors, nous, personnellement. Cet amour rejoint la force primale qui fait de l’humain un animal social, il éveille cette dimension en nous, comme il éveille notre unicité.

C’est ce qui nous permet de ne pas faire tous la même chose, et de ne pas penser la même chose, mais de souffrir avec l’autre quand il souffre et de se réjouir quand l’autre est glorifié, c’est-à-dire quand il est bénédiction à sa façon pour quelques autres et donc pour l’ensemble.

C’est ce qui nous permet d’accepter d’avoir besoin de l’autre, comme l’œil peut dire à la main « j’ai besoin de toi ». Quand j’accepte d’avoir besoin de l’autre : cela me rend service, évidemment. En plus : je rends service à l’autre qui peut actualiser le fait d’être une bénédiction, et enfin : par cette circulation entre nous, c’est au corps entier que nous faisons du bien.

L’Esprit de Dieu fait du chaos primordial un monde en évolution vers la vie et que de quelques poussières d’atomes il fait émerger un être doué d’une personnalité unique et capable d’aimer. L’Esprit éveille ainsi chacun des membres, et il suscite des liens entre les membres. Un attachement plein de souplesse et de tendresse.

La difficile adolescence

Les douleurs de croissance de l’adolescent ne sont pas inconnues dans ce parcours spirituel. Car le portrait de l’humanité que Paul nous offre ici est, comme souvent dans la Bible, une visée ultime à vivre dans notre réalité complexe. C’est pourquoi notre attente de l’Esprit et nos combats spirituels sont notre quotidien. Même pour Jésus. Il vit son unicité mais il en souffre aussi quand il n’est pas compris par ses proches et ne les comprends pas tout à fait lui-même. A chaque moment clef, il se questionne, il le fait en prière devant Dieu et demande aussi à ses proches « vous, leur qui dites-vous que je suis ? »(Mt 16:13-15), ce n’est pas seulement une question rhétorique, il le demande à Dieu et à ses proches dans le corps de l’humanité. Nous le voyons à Gethsémané être soutenu directement par Dieu, et en même temps avoir un besoin viscéral d’être soutenu par quelques amis.

La croix du Christ nous parle du dégât que provoque le corps chaque fois qu’il rejette un membre unique, et l’espérance que Dieu rend possible malgré tout. Le tombeau vide nous parle de notre difficulté à intégrer que notre corps n’est pas seulement matériel mais aussi spirituel. Enfin, le récit de l’Ascension nous parle de cet arrachement difficile à avoir, même du Christ, ou de nos parents quand nous quittons leur foyer afin de pouvoir être nous-même et devenir bénédiction à notre façon unique.

Et en ce qui concerne notre planète et sa myriade de membres ? Il me semble qu’elle est en train de vivre sa crise d’adolescence. Cela peut vraiment être pour le meilleur, en vue de constituer un corps où chaque membre trouve vraiment sa place. Seulement, comme le dit Paul, et comme nous le sentons en réalité au fond de nous-même, c’est par l’Esprit que cela peut se construire.

C’est pourquoi, nous prions pour que plus d’Esprit nous soit donné chaque jour, à chaque personne vivant dans le monde. La création tout entière soupire de nous attendre, nous. (Rom 8:22).

pasteur Marc Pernot, église protestante de Genève

Textes de la Bible

1 Corinthiens 12:4-27

Il y a diversité de dons de la grâce, mais c’est le même Esprit ; diversité de services, mais c’est le même Seigneur ; 6 diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. Or à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune… 11 Mais c’est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il le décide.

12 En effet, comme le corps est un, tout en ayant une multitude de parties, et comme toutes les parties du corps, en dépit de leur multitude, ne sont qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ. 13 Car c’est dans un seul Esprit que nous tous — soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres — nous avons reçu le baptême pour appartenir à un seul corps ; et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. 14 Ainsi le corps n’est pas une seule partie, mais une multitude.

15 Si le pied disait : « Parce que je ne suis pas une main, je ne fais pas partie du corps », il n’en ferait pas moins partie du corps. 16 Et si l’oreille disait : « Parce que je ne suis pas un œil, je ne fais pas partie du corps », elle n’en ferait pas moins partie du corps. 17 Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ? 18 En fait, Dieu a placé chacune des parties dans le corps comme il l’a voulu. 19 Si tous étaient une seule partie, où serait le corps ? 20 Maintenant donc il y a une multitude de parties et un seul corps. 21 L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi », ni la tête dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous. » 22 Bien au contraire, les parties du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires ; 23 et celles que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d’un plus grand honneur. Ainsi ce sont nos parties les moins décentes qui sont traitées avec le plus de décence, 24 tandis que celles qui sont décentes n’en ont pas besoin. En fait, Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d’honneur à ce qui en manquait, 25 pour qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que toutes les parties du corps s’inquiètent de la même façon les unes des autres.

26 Et si une partie du corps souffre, toutes les autres souffrent avec elle ; si une partie du corps est glorifiée, toutes les autres se réjouissent avec elle.

27 Vous êtes le corps du Christ, vous en faites partie, chacun pour sa part.

 

 

Matthieu 5:14-16

Jésus dit à la foule disparate de ceux qui sont venus par curiosité : « C’est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. 15 On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. 16 Que votre lumière brille ainsi devant les humains, afin qu’ils voient vos belles œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. »

 

 

Genèse 2:4-18

Voilà la genèse du ciel et de la terre, quand ils furent créés. Au jour où l’Éternel Dieu fit la terre et le ciel, il n’y avait encore aucun arbuste de la campagne sur la terre, et aucune herbe de la campagne ne poussait encore ; car l’Éternel Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n’y avait pas d’humain pour la cultiver. Mais un flot montait de la terre et en arrosait toute la surface. L’Éternel Dieu façonna l’humain de la poussière de la terre ; il insuffla dans ses narines un souffle (un Esprit) de vie, et l’humain devint un être vivant. L’Éternel Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l’est, et il y mit l’homme qu’il avait façonné. L’Éternel Dieu fit pousser de la terre toutes sortes d’arbres agréables à voir et bons pour la nourriture, ainsi que l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. 10 Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras…

15 L’Éternel Dieu prit l’humain et le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder. 16 L’Éternel Dieu donna cet ordre à l’humain : Tu pourras manger de tous les arbres du jardin ; 17 mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. 18 L’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’humain soit seul ; je vais lui faire un secours qui sera son vis-à-vis.

 

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