Une bible ouverte et une tasse de café dans la pénombre - Image par Free-Photos de Pixabay
Développement

Pour exercer des devoirs quotidiens envers Dieu, exercices spirituels, que diriez-vous que cela devrait être ?

Par : pasteur Marc Pernot

Une bible ouverte et une tasse de café dans la pénombre - Image par Free-Photos de Pixabay

Une tasse de café, un petite graine de bible dégustée dans le calme du petit matin. What else pour commencer sa journée. Ah oui, une tartine de pain + confiture maison.

Question posée :

Bonjour

Je désirerais vous demander quelques renseignements.

Si l’on désire exercer un ou plusieurs devoirs quotidiens envers Dieu, exercices spirituels, que diriez-vous que cela devrait être ?

J’aimerais également vous demander, connaîtriez-vous une personne qui accompagne pour les exercices spirituels de Ignace de Loyola ?

Enfin lorsqu’on parle de réciter ses louanges, recommandez-vous un livre en particulier pour s’initier ?

Merci sincèrement d’avance.

Cordiaux messages,

Réponse d’un pasteur :

Bonsoir

Bravo de désirer pratiquer des exercices spirituels. la foi, la réflexion et la prière demandent à être entretenus, comme les autres dimensions de notre être, le corps, la mémoire, la culture, les relations…
Seulement, il ne s’agit pas de « devoirs envers Dieu ». Dieu nous aime sans condition, c’est la définition même de la grâce, et précisément, l’amour n’impose pas de devoirs à l’autre, il espère, il y croit, il attend… ce qui est tout autre chose. Donc si nous faisons des choses « pour Dieu », c’est là encore de la grâce, bénévolement, par amour, par gratitude, par conviction, par plaisir. D’ailleurs, l’apôtre Paul parle d’exercer sa piété, de la « gymnaser » avec le terme utilisé pour l’entraînement des sportifs : « Exerce-toi à la piété; car l’exercice corporel est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout: elle a la promesse de la vie présente et de celle qui est à venir. » (1 Timothée 4:8).
Ensuite, si l’on regarde ce que Dieu attend, il me semble que c’est uniquement de nous voir nous porter mieux, voir que nous nous « convertissons ». C’est en tout cas ce qu’il me semble lire dans la si importante parabole de la brebis perdue que raconte Jésus, il la conclut en disant que : « je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de repentance. » (Luc 15:7). C’est ainsi le progrès, le cheminement, l’approfondissement que Dieu apprécie particulièrement.
Le reste vient après, comme des fruits de cette qualité d’être croissante.
Ensuite, ce que nous demande Jésus, c’est d’aimer Dieu, d’aimer notre prochain comme nous-même.
Les exercices spirituels ne doivent pas se concentrer uniquement sur soi-même. Si l’on reprend le triple amour proposé par Jésus, il y a effectivement l’idée de s’aimer soi-même et donc de s’entraîner, mais cela vient seulement en troisième après : l’écoute de Dieu et le service de son prochain. C’est vrai que le service du prochain à travers la compassion concrète et l’exercice de sa vocation personnelle est un des grands exercices spirituels. La théologie et le silence devant Dieu en est un autre, nous permettant de mieux aimer Dieu en se laissant aimer par lui et en cherchant un peu qui il est.
Pour ce qui est des exercices spirituels, c’est assez personnel à chacun et cela doit l’être.
Je pense que :
  • cela doit être court afin d’être léger, facile et agréable, que cela nous laisse même sur notre faim. Que ce soit ainsi tissé avec la vie quotidienne dans le monde.
  • Et cela doit être régulier, par exemple chaque matin et chaque soir. Noter corps et notre esprit se préparent alors, salivent déjà, on prend le rythme. C’est à chacun de trouver s’il veut commencer par une lecture comme un psaume parmi ceux qu’il/elle aime, ou le Notre Père, ou autre chose, poursuivre de telle façon avec tel et tel programme de prière de louange, d’examen de soi-même, d’espérance, de compassion… tel temps de lecture priante, et tel temps de recherche plus intellectuelle. A chacun de voir quel lieu, espace, moment est plus favorable.
  • A chacun de tâtonner, de s’examiner soi-même pour voir ce qui nous convient ou moins bien, ou pas. D’ajuster ou de faire évoluer.
Cette hygiène toute quotidienne est l’essentiel, à mon avis et doit rester l’essentiel.
A côté de cela il est bon de donner une dimension collective car nous sommes ainsi faits que l’humain est un animal social (en plus d’être un animal spirituel). Se déplacer pour aller à un culte, petit ou grand. A un rythme choisi, en choisissant ou non son lieu, son prédicateur.
En prime pour ceux qui en ont la possibilité : quelques jours de « retraite », quand on ressent le besoin de franchir une étape.
Surtout, je pense que cela doit être personnel à chacun. Jésus insiste beaucoup dessus (Matthieu 6), afin que cela soit vraiment une histoire entre Dieu et nous, nous et Dieu. C’est une des raisons pour laquelle je ne suis pas amateur de ces temps de l’Avent, temps de Carême. Il faut que cela vienne de la personne elle-même, comme vous le faites. Et c’est pour cette raison que je pense qu’il n’est ni nécessaire ni bon, parfois dangereux, d’aller dans des retraites dirigées, d’avoir un directeur spirituel. Cela dit chacun fait ce qu’il veut. Pour les exercices spirituels d’Ignace de Loyola, je pense qu’il faudrait demander à des Jésuites.
Pour la louange. Le top est à mon avis les Psaumes (voir quelques uns de mes préférés ici). Mais c’est à vous de trover ceux qui vous seront chers, et qui serviront d’apéritifs à votre propre louange.
Bravo pour cette démarche
Dieu vous bénit et vous accompagne

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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Un commentaire

  1. Yves dit :

    Pour répondre à la question posée, j’ai choisi pour ma part une approche plus communautaire, je parle d’une communauté en diaspora, celle de la Fraternité spirituelle des Veilleurs. Prière trois fois par jour (Psaume le matin, Béatitudes à midi, Notre Père le soir, par exemple), consécration du vendredi (dans une dimension ouverte à l’Autre souffrant et donc de solidarité), participation au culte de la communauté locale, voici le cadre simple et facile que nous proposent Wilfred et Théodore Monod (père et fils) dans une perspective d’accueil de la diversité œcuménique.
    Alors nous pourrons dire :  » Prie et travaille pour qu’Il règne. Que dans ta journée labeur et repos soient vivifiés par la Parole de Dieu. Maintiens en tout le silence intérieur pour demeurer en Christ. Pénètre-toi de l’esprit des béatitudes : joie, simplicité, miséricorde. »

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