L’Homme de Vitruve, de Léonard de Vinci, Vers 1492
Prédication

Comment faire corps ? Une méthode par l’apôtre Paul. (1 Corinthiens 12 et 13)

Texte, vidéo et poscasts de la prédication. Ceci est un témoignage personnel. N’hésitez pas à donnez votre propre avis ci-dessous.

pasteur Marc Pernot

 

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prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève, le dimanche 30 juillet 2023,
par : pasteur Marc Pernot

L’Homme de Vitruve, de Léonard de Vinci, Vers 1492

L’Homme de Vitruve, de Léonard de Vinci, Vers 1492

Comment s’entendre sans être d’accord ?

Comment faire partie d’un groupe tout en étant un individu ayant un point de vue personnel ? Les déchirures viennent si facilement. Paul en sait quelque chose. Il écrit cette lettre aux chrétiens d’une église dont les membres se divisent entre clans.

Paul va plus loin que de faire taire les disputes ou de tisser de bonnes relations. Ce qu’il propose est de faire corps, avec une vision organique du groupe humain, que ce soit l’humanité, mais aussi le couple, la famille, un club de pétanque ou deux amis, une paroisse ou une nation… chacun de ces groupes peut être vu comme un corps avec une diversité de membres bien différents.

Cela parait simple, mais c’est génial. Nous pouvons apprendre cela de la merveille que nous sommes.

Un corps n’existe que grâce à la diversité de ses membres. Comme le souligne Paul cette diversité est indispensable, c’est une richesse et une bénédiction d’avoir ainsi dans le même corps de multiples organes, membres, cellules bien spécifiques qui collaborent au bien de l’ensemble.

Alors que malheureusement entre humains, le succès de l’un attire parfois la jalousie et beaucoup s’écartent de celui qui connaît le malheur comme si c’était contagieux. Au contraire, dans le corps le bonheur d’un membre réjouit l’ensemble et le corps entier s’arme pour lutter contre le malheur d’un seul membre du corps. C’est infiniment plus fonctionnel.

Entre nous, souvent, une divergence d’opinions a tendance à nous rendre mal à l’aise. D’autant plus que le sujet nous touche profondément, évidemment. Paul relativise cela. De toute façon, nos opinions, pensées et connaissances sont partielles et sans cesse à réviser. L’oubliant, certains cherchent alors à imposer leurs idées avec forces, d’autres cherchent à se constituer un club ou une église de personnes homogènes du point de vue des croyances, des rites, de la façon de lire la Bible, ou de lire le Coran, c’est selon. Et de vivre dans ce club, d’avoir ses amis, son conjoint, ses enfants dedans. Cette façon de chercher à vivre en paix est déjà discutée dans la Genèse avec le mythe de la ville et de la tour de Babel. Ce récit montre l’humanité passant d’un extrême à l’autre, après la violence assassine des premières générations (Genèse 4 à 6) et le déluge, arrive à Babel une tentative d’union par une forte tendance à la pensée unique (Genèse 11:1). C’est une autre forme de violence contre l’individu sur laquelle nous fait réfléchir la Bible.

C’est là que Paul propose une vision du groupe humain comme un corps comprenant une grande diversité de membres pour être en forme. Un œil ou un pied ne voient absolument pas le monde de la même façon, et ils ont des fonctionnements et des vocations différentes. Fort heureusement.

De même, chacun dans le corps de l’humanité, ou dans un autre groupe humain. Cela semble logique d’intégrer cette diversité comme le fait cette merveille qu’est le corps humain.

Paul concède que nous puissions parfois être déprimé, déçu de nous-même au point de nous dire que nous ne sommes pas digne de faire partie du corps, Paul insiste pour dire que cela ne change pas le fait que nous sommes et resterons membre du corps. D’une façon originaire, essentielle. Et quand nous sommes en forme nous pouvons, comme il le dit, prendre soucis de l’autre et lui redire, lui prouver qu’il a sa place dans le corps.

Soigner chaque individu

Nous sommes donc une diversité de membres tellement différents, comment en faire un corps, un ensemble uni et fonctionnel, ou chaque membre a sa place ?

Notre intuition serait de discuter, de rapprocher les points de vue, de soigner les relations, d’établir des chartes, des codes, des lois, des processus et des commissions…

Paul propose une tout autre démarche, là encore géniale, mais qu’il n’invente pas : elle est directement inspirée de la foi du Christ. Il propose de nous concentrer sur chaque personne individuelle, afin que chaque membre du corps puisse progresser, et devenir ainsi plus et mieux lui-même, trouver sa vocation.

Cela peut sembler paradoxal : pour travailler à l’unité du groupe, il faut chercher d’abord à ce que chaque membre du corps soit encore plus individualisé, plus spécifique, plus fidèle à lui-même grâce à Dieu.

Le travail de l’Esprit : extérieur et intérieur

Comment faire ? C’est le travail de l’Esprit, nous dit Paul. L’Esprit est la puissance divine de création qui apparaît dès le premier verset de la Bible, s’approchant à la surface du chaos pour progressivement faire émerger la vie bonne, belle, bénie.

Selon Paul le travail de l’Esprit en faveur de chacun est double, nous sommes d’abord plongé dedans, et ensuite il nous abreuve. Cela évoque une double action et ambition que Dieu a pour chaque personne.

Nous sommes plongés dans l’Esprit, nos traductions disent « baptisé » dans l’Esprit, mais ce n’est pas une question de rite religieux, c’est simplement une conséquence du fait que Dieu est le Dieu de tous et qu’il aime chacun de ses enfants. Être plongé dans l’Esprit cela signifie que Dieu continue à nous créer, à nous soigner, il cherche à nous élever comme de bons parents élèvent chacun de leurs enfants : afin que son enfant s’épanouisse et qu’il puisse ainsi développer tout son potentiel, son génie propre.

Ensuite, l’Esprit ne nous est pas seulement extérieur pour nous créer, il nous abreuve. Nous le recevons à l’intérieur de nous-même. Ce souffle de création sur nous, devient souffle de créativité en nous, en chacun, selon son propre charisme.

Chaque individu comme la prunelle de nos yeux.

Le premier point est ainsi le développement de chaque personne, l’individualiser, l’encourager, l’aimer, la soigner. Quand Paul dit que c’est par l’Esprit, cela veut Dieu que Dieu y travaille et que nous travaillons aussi, dans la mesure où nous avons reçu une mesure d’Esprit en nous. Et vous l’avez, je vous le promets.

Dans la Bible on dit que Dieu nous sanctifie, et cela, même pour la personne que l’on penserait négligeable. Paul refuse catégoriquement que quiconque puisse dire à un autre : tu n’es pas digne de faire partie du corps de l’humanité ou de l’église. Ce serait une folie, comme de dire que l’œil ne fait pas partie du corps humain. Au contraire, par l’Esprit Saint nous avons un souci de l’autre comme à la prunelle de nos yeux, nous dit Paul. C’est, ou cela devrait être viscéral, cela fait partie de notre propre nature comme de fermer la paupière quand quelque chose s’approche de notre œil. Et nous réjouir quand un seul petit membre de notre corps va mieux ou jubile un instant.

Cette attention extrême à chaque individu est marquante dans les actes de Jésus de Nazareth. Cela a pourtant mis du temps à transparaître dans nos sociétés, mais c’est bien là qu’est l’origine des droits et des devoirs de l’humain dans notre constitution, puis de chaque commune, canton, langue. Cette attention reste à nourrir sans cesse, c’est pourquoi il est fort utile de fêter la nation et de se rappeler sa fragile constitution, et de voter même sur la longueur des cornes des vaches.

Soigner l’individu. L’émanciper d’abord, et ensuite unir l’ensemble en un corps. Car l’idée n’est pas d’être un pied en forme en tant que tel, il ne verrait pas où aller, ni être seulement un œil en forme, cela ne noua avancerait pas. La question est d’être soi-même un membre en forme dans notre corps en forme.

Un point focal : Jésus comme Christ

Paul a la confiance que l’Esprit nous inspirera le souci de l’autre, dans la joie comme dans la peine, et que cette vie de l’Esprit en nous tissera des liens fonctionnels. C’est un point essentiel. Un autre point est d’avoir un point focal, une visée commune. Ce n’est pas un cadre venant contraindre la liberté de pensée ou d’action des membres. C’est une visée. C’est là-dessus que Paul commence son exposé : sur cette confession de foi qui est la seule qui puisse effectivement rassembler absolument tous les chrétiens, cette confession de foi, c’est « Jésus est le Seigneur ! ». Cela dit une espérance de salut (dans la fonction de Christ), cela dit une inspiration (dans la fonction de Seigneur). Dans notre église de Genève, quand une personne désire être baptisée ou devenir membre de l’église, nous ne lui demandons pas de signer une déclaration de croyances, nous ne l’interrogeons pas sur son parcours de vie, il suffit qu’elle s’intéresse à Jésus-Christ. L’Esprit fera le reste, donnera à chacun d’avancer, ,de trouver sa propre vocation, en complément de celle des autres.

Une vision idéal, et un chemin pour avancer

C’est la visée que propose Paul. Et nous ne sommes bien sûr pas arrivé au but, et personne ne peut nous en vouloir. Nous sommes en chemin, grâce à Dieu qui nous soigne et nous abreuve, et aussi, clopin-clopant, grâce aux uns et aux autres, mutuellement.

Paul nous propose un chemin pour travailler cela, « un chemin par excellence », nous dit-il, un chemin inspiré de l’être même de Dieu qu’il appelle ici « l’amour », comme Jean le fait aussi dans sa première lettre. Paul propose des exercices pratiques concrets, et en même temps il les relativise comme des exercices, des pas sur le chemin. Et là encore, c’est très fin, c’est génial, à mon avis. Et à méditer, afin de prendre ainsi soin be nous-même avec Dieu.

Paul évoque premièrement la théologie et la prière, langue des humains et des anges : une formidable recherche que Paul lui-même exerce à sa façon, exigeante, en débats avec la Bible, les philosophies grecques, les croyants juifs et grecs, et les interrogations humaines… c’est excellent nous dit-il si c’est avec amour et pour l’amour. Nocif sinon.

Paul évoque ensuite le fait d’être consacré au service de notre prochain : excellente activité pour nous développer mutuellement et développer notre corps commun… à condition là encore que ce soit avec amour.

Et enfin la foi, l’engagement dans la confiance que nous avons en Dieu, excellente dimension de notre recherche qui est à travailler dans l’amour de Dieu, afin que nous aimions plus véritablement.

Amen.

pasteur Marc Pernot

Texte de la Bible

1 Corinthiens 12 et 13

3Personne ne peut dire : « Jésus est le Seigneur ! », sinon par l’Esprit saint.

4Or il y a diversité de dons de la grâce, mais c’est le même Esprit ; 5diversité de services, mais c’est le même Seigneur ; 6diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous.

7Or à chacun la manifestation de l’Esprit est donnée pour l’utilité commune… 11Mais c’est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il le décide.

12 De même que le corps est unique et qu’il est une multitude de membres, les multiples membres du corps étant un unique corps, il en est de même pour le Christ.

13Car c’est dans un unique Esprit que nous avons tous été plongés — quelle que soit notre religion, juive ou païenne, quelle que soit notre statut social, esclave ou citoyen. Tous nous avons été abreuvés d’un unique Esprit.

14Ainsi le corps n’est pas un unique membre, mais une multitude.

15Si le pied disait : « Parce que je ne suis pas une main, je ne fais pas partie du corps », à cause de cela ne ferait-il pas membre du corps ?

16Et si l’oreille disait : « Parce que je ne suis pas un œil, je ne fais pas partie du corps », à cause de cela ne ferait-il pas membre du corps ?

17Si le corps entier était un œil, où serait l’ouïe ? S’il était tout ouïe, où serait l’odorat ?

18Maintenant, Dieu a placé chacun des membres dans le corps comme il l’a voulu.

19Si le tout était un unique membre où serait le corps ? 20Mais maintenant il y a une multitude de membres et un unique corps.

21L’œil ne peut pas dire à la main : « Je n’ai pas besoin de toi », ni la tête dire aux pieds : « Je n’ai pas besoin de vous. »

22Bien plus : les membres du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires ; 23et ceux que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d’un plus grand honneur, et des membres les moins présentables nous soignons particulièrement la présentation. 24tandis que ceux qui sont les plus présentables n’ont pas besoin de cela. Dieu a composé le corps de manière à donner sa place à ce qui en manquait, 25afin qu’il n’y ait pas de division dans le corps, mais que tous les membres du corps s’inquiètent de la même façon les uns des autres.

26Et si une partie du corps souffre, toutes les autres souffrent avec elle ; si une partie du corps est glorifiée, toutes les autres se réjouissent avec elle.

27Vous êtes le corps du Christ, vous en faites partie, chacun pour sa part…

31Passionnez-vous pour les meilleurs dons de la grâce. Et je vais vous montrer la voie qui surpasse tout.

13:1Quand je parlerais les langues des humains et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis une pièce de bronze qui résonne ou une cymbale qui retentit.

2Quand j’aurais la capacité de parler en prophète, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi au point de transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien.

3Quand je distribuerais tous mes biens, quand même je livrerais mon corps au point de le consumer, si je n’ai pas l’amour, je ne sers à rien.

4L’amour est patient, l’amour est serviable, il ne jalouse pas, l’amour ne se vante pas, il ne se gonfle pas d’orgueil, 5il ne fait rien d’inconvenant, il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s’irrite pas, il ne tient pas compte du mal, 6il ne se réjouit pas de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité (de la fidélité), 7il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout.

8L’amour ne succombe jamais. Les messages de prophètes ? ils seront abolis ; les langues ? elles cesseront ; la connaissance ? elle sera abolie. 9Car c’est partiellement que nous connaissons, c’est partiellement que nous parlons en prophètes ; 10mais quand viendra l’accomplissement, ce qui est partiel sera aboli.

11Lorsque j’étais tout petit, je parlais comme un tout-petit, je pensais comme un tout-petit, je raisonnais comme un tout-petit ; lorsque je suis devenu un homme, j’ai aboli ce qui était propre au tout-petit.

12Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière confuse, mais alors ce sera face à face. Aujourd’hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme je suis connu.

13Or maintenant trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais c’est l’amour qui est le plus grand. 14:1 Recherchez l’amour. Montrez du zèle pour ce qui est des réalités spirituelles, surtout afin que vous prophétisiez vous-même.

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Un commentaire

  1. Église franco-suisse « Jésus est-il le Seigneur ? » dit :

    Merci pour cette prédication qui donne matière à réflexion !

    1-Corinthiens 13 contient de très beaux éléments c’est sûr.

    Je dirais volontiers que l’Église universelle est comme une fédération d’Églises (Églises communautaires) et d’individus (« Églises singletons »).

    De nombreuses options théologiques sont possibles parmi lesquelles les suivantes me semblent susceptibles (parmi d’autres sans doute) d’être de bonnes candidates pour développer les théologies chrétiennes :
    – croyance en Dieu principe du Bien (= Amour) et non du Mal (non-dysthéisme, non-manichéisme) [1-Jean]
    – volonté de s’éloigner du mal [l’intelligence, c’est s’écarter du mal, Job 28, 28]
    – inspiration (d’une réflexion…) par l’enseignement de Jésus selon les Évangiles canoniques [Matthieu, Marc, Luc, Jean]
    – affirmation que Jésus est Christ (= Messie, Oint) [Luc 4]

    Parmi certaines des options propres plutôt trouvée dans l’approche libérale, je mentionnerais les suivantes qui me paraissent importantes :
    – rationnaliser l’interprétation tout en étant ouvert au mysticisme : peut-être laisser ouverte la possibilité des miracles physiques (qui sait ?), surtout ceux qui impliqueraient une augmentation de l’énergie physique (non conservation de la matière-énergie), tout en considérant qu’il n’en est pas besoin dans la pratique pour construire différentes théologies indépendamment de cela ; du coup se concentrer davantage sur les enseignements (de Jésus et autres), et sur une interprétation métaphorique, symbolique des miracles physiques dans toute la Bible, Ancien et Nouveau Testament (attention c’est assez osé et radical), MAIS tout en conservant en même temps toutes les théologies chrétiennes historiques, au choix libre ensuite de chacun.
    – se départir de la théologie du sacrifice (ne pas chercher à interpréter Esaïe 53 comme une annonce de la « Passion » de Jésus Christ comme la plupart des théologies le font) : la crucifixion serait plutôt un accident historique contingent, non une nécessité, ni un événement prédit par plein d’écrits de prophètes (les humains sont libres), les quatre versions de la Passion dans les Évangiles ayant assez facilement pu être ajustées en conséquence pour correspondre à ces écrits, ce qui est de loin le plus probable et la plus simple des explications, MAIS ce qui ne change pas la théologie encore une fois (principe de se baser plutôt sur les enseignements de Jésus pour construire les interprétations théologiques).
    – rechercher le Jésus historique (mais historique signifie toujours reconstruction selon une certaine interprétation) : dans quelle(s) langue(s) Jésus a-t-il donné son enseignement ? Est-il intéressant d’interpréter un ou plusieurs évangiles à partir de l’araméen en complément du grec, qui paraît la langue la plus probable de la majorité de l’enseignement ?

    Enfin, dans notre époque où le processus de sécularisation continue de s’accélérer, il est peut-être possible de participer à l’élaboration des connaissances libres sur la chrétienté et autres sujets qui nous tiennent à coeur chacun•e, pour chacun•e, pour la postérité, pour les intelligences artificielles qui sont biberonnées à cela ? Il y a beaucoup de travail mais peu d’ouvriers !

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