Théologie – Telos, téléologie
Télos
Ce qui concerne la fin du monde, et la finalité (en grec, télos τέλος).
Le livre de l’Apocalypse se termine sur cette vision de la Jérusalem céleste qui descend du ciel, et cette proclamation formidable répétée deux fois « C’est fait ! Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin (le télos) » (Apocalypse 21:6 ; 22:13).
Dieu est ainsi à la fois :
- la cause première, la source, l’Alpha, (première lettre de l’alphabet grec),
- et la finalité (plus que la fin), l’Oméga (dernière lettre de l’alphabet grec).
La théologie (étude de Dieu) est une étude de ce qui est source de vie, de bien, et de bon dans le monde (et en nous). La théologie est aussi une « téléologie« , une étude de la finalité, des buts que nous envisageons. Ces deux recherches sont passionnantes et utiles à faire. Car quand on adopte une certaine finalité (un certain telos) cela nous change, nous dans notre développement, et nos actions dans ce monde. Le telos est donc aussi une cause, la cause finale.
Face à une difficulté, Jésus passe vite sur le « pourquoi » du mal qu’il rencontre pour chercher un « pour – quoi », que faire, quel but se fixer dans les circonstances présente. C’est ce que l’on voit dans ce passage :
En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent : Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? Jésus répondit : Ce n’est pas que lui ou ses parents aient péché ; c’est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Tant qu’il fait jour, il faut que nous accomplissions les œuvres de celui qui m’a envoyé…
(Jean 9:1-4)
Il n’est pas question de penser que Dieu aurait rendu malade cet homme dans le but que Jésus puisse se faire de la publicité en le guérissant. Bien sûr. Mais en voyant le mal qui frappe cette personne, la foi en Dieu devient pour nous une motivation à agir en vue du bien.
Dans la prière, que cherchons nous ?
Il peut arriver que nous prenions Dieu comme cause première et que ce que nous cherchons soit la santé, ou la réussite de nos affaires. Dans un sens, c’est légitime car Dieu veut notre bien et il est cause de bien. Seulement, il y a un problème car, à ce moment-là, notre telos n’est plus Dieu mais la santé ou la réussite en ce monde. C’est pourquoi Jésus nous met en garde (Matthieu 6:31-33). Même si Jésus, comme nous venons de le voir ne se désintéresse pas des questions de santé du corps, bien entendu, mais plus comme un fruit d’un juste telos que comme telos. Car notre telos est une cause aussi de ce que nous devenons, nous serons façonnés par lui.
Et donc, ce que nous demandons, ce que nous cherchons dans la prière, c’est notre telos, il est bon que ce soit Dieu lui-même que nous cherchions, que nous demandions. C’est ce qu’exprime Saint-Augustin ici :
C’est au fruit de la contemplation (de Dieu) que se rapportent toutes les oeuvres de l’action. Seul il (Dieu) est libre ; Dieu est désiré pour lui-même et il ne se rapporte à nulle autre chose. C’est lui que sert toute action, c’est à lui que se rapporte tout ce qui se fait de bien, parce que le bien se fait pour lui; on n’entre en possession de lui, et on ne le possède que pour lui-même, et ce n’est point pour autre chose. Il est la fin (le telos) qui doit nous suffire : il est donc éternel; car la seule fin qui puisse nous suffire est celle qui n’a pas de fin. C’est ce qui était inspiré à Philippe, lorsqu’il disait : « Montrez-nous le Père, et cela nous suffit ».
(Augustin, Traité sur Jean, 101)
Suite :
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