Résurrection du Christ-noli me tangere - Giotto scrovegni
Témoignages

Semaine sainte 2020 – Vers la Lumière – Jour 8 : Dimanche de Pâques

Résurrection du Christ-noli me tangere - Giotto scrovegniSemaine Sainte (programme complet ici)
Dimanche de Pâques
pasteur Blaise Menu
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Jean 20,1-9

Le premier jour de la semaine, à l’aube, alors qu’il faisait encore sombre, Marie de Magdala se rend au tombeau et voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court, rejoint Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l’a mis. » Alors Pierre sortit, ainsi que l’autre disciple, et ils allèrent au tombeau. Ils couraient tous les deux ensembles, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. Il se penche et voit les bandelettes qui étaient posées là. Toutefois il n’entra pas. Arrive, à son tour, Simon-Pierre qui le suivait ; il entre dans le tombeau et considère les bandelettes posées là et le linge qui avait recouvert la tête ; celui-ci n’avait pas été déposé avec les bandelettes, mais il était roulé à part, dans un autre endroit. C’est alors que l’autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut. En effet, ils n’avaient pas encore compris l’Ecriture selon laquelle Jésus devait se relever d’entre les morts. Après quoi, les disciples s’en retournèrent chez eux.

(Traduction Œcuménique de la Bible)

Chant

Alléluia N°53-04 « Oh seigneur dans mon cœur je t’écoute »
(voir éventuellement la partition ci-dessous)

Commentaire

Le récit johannique de la résurrection pascale est palpitant quant au rythme qu’il imprime et à l’intrigue dans laquelle il nous entraine.

Voyez plutôt : tous les acteurs du récit sont embarqués dans un rythme effréné. Marie de Magdala, dès l’aube du premier jour de la semaine, se dépêche de se rendre au tombeau avant que le soleil et sa chaleur ne se lèvent, afin d’effectuer les soins rituels du corps à embaumer. Puis, elle court (probablement la seule mention d’une femme qui court dans La Bible) avertir les disciples les plus proches du lieu de sépulture, de sa fracassante découverte. Le tombeau du Christ est vide !

À leur tour, Pierre et un autre disciple que Jésus aimait, aussi, foncent en courant pareillement, mesurant à cette occasion leur vitesse d’arrivée sur la scène où se joue l’intrigue. Ainsi tous courent, mais pas en- semble, ni jusqu’au même point, et pas pour la même raison semble-t-il.

Marie court pour annoncer le plus vite possible ce qu’elle a vu, une nouvelle qui la déstabilise profondément. Les disciples courent pour voir le plus vite possible, si les informations de Marie sont vraies, si le tombeau est vraiment vide.

Une fois sur place, arrivés en ordre dispersé, les trois disciples, femme et hommes, s’arrêtent net, à des distances diverses du phénomène, ils observent des réalités diverses, sous des angles différents.

Marie de Magdala, stoppée au loin, voit la pierre qui préserve l’entrée du tombeau… roulée. Elle discerne depuis son angle d’observation un sépulcre ouvert ; elle l’imagine vide et en déduit que quelqu’un a emporté le corps du Christ.

Simon-Pierre, arrivé après tout le monde, fait un pas de plus que ses condisciples. Il ne reste pas sur le « parvis ». Il entre directement, et voit que le tombeau n’est pas totalement vide. Il y demeure les bandelettes sensées retenir le corps du Crucifié. Elles sont soigneusement posées là, et plus loin, à part, est rangé le bandeau couvrant la tête du Maître. Simon-Pierre ne sait pas quoi comprendre ou penser. Ce- pendant, à travers son regard, on voit qu’au lieu du chaos attendu au séjour des morts, s’observe un certain ordre, qui peut aussi bien témoigner d’un enlèvement précipité, que d’un départ calme et organisé.

Et puis, le troisième disciple, resté dans un premier temps à l’entrée du tombeau, n’avait vu que les restes de la présence du Seigneur. Et, comme il finit par entrer lui aussi, il observe que le tombeau n’est pas pillé, mais simplement abandonné. Il n’abrite plus que les oripeaux de Celui qui manifestement s’en est débarrassé, là. C’est ce qu’il voit et ce à quoi, désormais, il croit. Christ n’est plus au nombre des morts, il est de retour parmi les vivants… Il est vraiment ressuscité !

En ce matin de Pâques 2020, placé sous le signe de la quarantaine, nous arrivons nous aussi différents et divergents en genre, origine, culture, métier, croyance, rythme, regard et sentiments. Essoufflés par la course effrénée d’une vie de soignant pour certains, arrêtés net par le confinement pour d’autres, installés depuis des postes d’observation

individualisés, nous arrivons en ordre dispersé, afin d’apprécier l’annonce de l’absence au trépas du Crucifié. Les un-e-s y verront une histoire vide de sens, pour d’autres, des pistes intéressantes à interpréter, et pour plusieurs, une nouvelle ère, une autre voie de salut inaugurée, par Le Plus que Vivant, le Ressuscité.

Prière

Au matin de Pâques…

Tout comme Marie ou Pierre Je cours face au tombeau vide
Quelques fois pour m’en éloigner
D’autres fois pour m’en approcher
Tout comme Marie ou Pierre
Comme un tombeau ouvert
Il m’arrive de me sentir vidé-e
Pillé-e, dépouillé-e voir déserté-e
Tout comme Marie ou Pierre
Comme le roc déplacé-e
Je me sens quelques fois roulé-e
Futile, inutile et abandonné-e
Tout comme Marie ou Pierre
Face au corps absent je suis désorienté
Face aux bandelettes déroulées
Je me sens défait, désabusé
Qu’espérer encore ?
Qui croire ?
Que comprendre ?
Quoi penser ?
Confiné dans ma solitude
Je choisis de regarder par-delà mes turpitudes
De m’éveiller malgré mes torpeurs
Ne plus vivre anesthésié par la peur
Aiguiser mon regard, percevoir l’invisible,
S’ouvrir, s’élever, entrevoir l’indicible
Oublier le vide de l’absence
Habiter Sa présence
Celui qui m’indique la voie
M’éclaire et soudain je vois
C’est Lui qui guide mes pas
Me transporte au-delà
Il m’invite à me redresser
Par son souffle réanimé
Au matin de Pâques ressuscité.

Une pensée.

En ces temps pascals où la vie triomphe sur la mort, l’espérance sur le désespoir, nous devons plus que ja- mais croire que c’est la nuit qu’il est beau de croire en la lumière.

Auteur inconnu.

Bénédiction

Ils sont finis les jours de la Passion,
suivons maintenant les pas du Ressuscité :
suivons-Le désormais jusqu’à hors du tombeau,
là où se situe la vraie liberté.

+ Orgue


Choral « Nun komm der Heiden Heiland » (Viens maintenant, Sauveur des païens)
de Jean Sébastien Bach

 

Chant 53-04 du recueil Alléluia

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4 Commentaires

  1. Pascale dit :

    Merci de tout cœur pour cette semaine, pour ces temps de prière qui m’ont accompagnée chaque matin et que je savais médités et priés par d’autres, ainsi que pour les bonus à l’orgue (découverte des magnifiques interprétations de Benjamin Righetti). C’était vraiment une belle initiative.
    Par la même occasion, j’aimerais remercier toutes les personnes qui posent ici des questions et qui, par là, participent à la richesse de ce site ; car si nous pouvons lire des super réponses qui nous font avancer dans notre cheminement ou qui nous apportent un réel réconfort, c’est qu’il y a au départ des vraies questions posées par des vraies personnes qui forment une drôle de communauté peut-être, mais une communauté tout de même, une communauté de chercheurs de Dieu. Alors merci à tous !

    1. Marc Pernot dit :

      Merci, grand merci pour votre encouragement de Pâques !!!
      Dieu vous bénit et vous accompagne

  2. Duhamel Marie-Claude dit :

    Je voudrai aussi vous remercier pour ce site et toutes les richesses que l’on y trouve qui me nourrissent . Et puis, il y a eu ces temps de prière quotidiens pendant cette semaine, avec en plus ces très belles œuvres de Bach – m’encourageant à être un peu plus Marie et un peu moins Marthe, (même confinée) pour cheminer vers Pâques. Merci encore pour ce cadeau !

    1. Marc Pernot dit :

      Grand merci pour cet encouragement aux collègues, organistes et à moi-même 🙂
      Dieu vous bénit et vous accompagne chaque jour
      Marc

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