gravure de Robert White représentant le poète pasteur George Herbert - National Portrait Gallery Westminster - Wikicommons
Témoignages

La véritable pierre philosophale, selon le poète-pasteur George Herbert (1593-1633)

George Herbert (1593-1633) est un poète & pasteur anglican assez génial, et comme poète, et comme pasteur.
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D’origine galloise, de famille aisée et cultivée, il a la chance de faire les meilleures études à Cambridge, mais il a aussi, en quelque sorte, la malchance d’attirer l’attention du Roi par ses talents exceptionnels ce qui va mettre entre parenthèses sa vocation pastorale pour des années. Ce projet va finalement être rendu possible en 1630 (à la mort du roi), il devient alors enfin pasteur de l’église anglicane, dans une petite paroisse rurale en Angleterre. Il va y gagner une réputation de saint auprès de ses paroissiens, très engagé dans l’entraide auprès des plus pauvres, portant la communion aux malades dans les 4 coins de sa paroisse, et donnant d’excellentes prédications. Il mourra malheureusement de tuberculose trois ans seulement après son ordination. Mais il a laissé une œuvre remarquée, des poèmes métaphysiques, des prières simples, imagées, riches théologiquement et spirituellement. Les plus célèbres de ses poèmes sont ceux écrits quand il était en paroisse, qui sont très inspirés.

Et voici un échantillon (et une traduction approximative) :

The Elixir

Teach me, my God and King,
In all things Thee to see,
And what I do in anything
To do it as for Thee.

Not rudely, as a beast,
To run into an action;
But still to make Thee prepossest,
And give it his perfection.

A man that looks on glass,
On it may stay his eye;
Or it he pleaseth, through it pass,
And then the heav’n espy.

All may of Thee partake:
Nothing can be so mean,
Which with his tincture–« for Thy sake »–
Will not grow bright and clean.

A servant with this clause
Makes drudgery divine:
Who sweeps a room as for Thy laws,
Makes that and th’ action fine.

This is the famous stone
That turneth all to gold;
For that which God doth touch and own
Cannot for less be told.

George Herbert

La potion magique

Apprends-moi, mon Dieu et Roi
A te voir, toi, en toutes choses,
Et ce que je fais, quoi que ce soit
À le faire comme si c’était pour toi.

Pas brutalement, comme une bête,
Pour me précipiter à agir,
Mais paisiblement, pour te laisser influencer
Et lui donner sa perfection.

Celui qui regarde du verre
Peut y arrêter ses yeux,
Ou, s’il le veut, passer à travers lui
Et alors scruter le ciel.

Tout peut prendre part à toi,
Rien ne peut être si misérable,
Que teinté d’un « pour ton amour »,
Il ne puisse grandir clair, resplendissant.

Un serviteur, avec ces mots,
Rendra une corvée divine :
Celui qui balaye une pièce, comme si c’était pour toi,
Rendra bons ce temps et ce travail.

La voici la célèbre pierre
Qui transforme tout en or,
Car c’est ainsi de ce que Dieu touche et possède,
On ne peut le qualifier de moins.

George Herbert

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