Caravaggio - L'incrédulité de Thomas
Prédication

De quelle résurrection serais-je ressuscité ? (Évangile selon Luc 24:13-38)

(Voir le texte biblique ci-dessous)

Écouter :

prédication (message biblique donné au cours du culte)
à Genève pour le dimanche de Pâques 2020,
par : Marc Pernot, pasteur à Genève

Caravaggio - L'incrédulité de Thomas
Il est vraisemblable que les deux penseurs qui ont le plus d’influencé les philosophes et les théologiens contemporains soient Hegel et Kierkegaard. Tous les deux ont fait des études de théologie protestante avant de devenir des écrivains.

Un des premiers livres que Hegel a écrit, en 1795, alors qu’il était précepteur à Berne, s’intitule sobrement « la vie de Jésus » qu’il raconte en supprimant toute trace de miraculeux et de surnaturel, y compris les apparitions de Jésus ressuscité. Son livre se termine sur la mise au tombeau de Jésus et l’embaumement de son corps. Pourquoi efface-t-il cette dimension des évangiles ? Est-ce que Hegel serait un de ces rationalistes qui nient l’existence d’une dimension divine dans notre existence ? Au contraire, Hegel explique en introduction de son livre que l’humain est animé d’une dimension divine, et quand il raconte l’épisode où Jésus est dans la prière et l’angoisse avant d’être arrêté, Hegel parle de sa montée vers le Père après sa mort. Pourquoi alors gommer les récits de miracles et d’apparition du Christ ressuscité ? C’est que, par définition, les miracles offensent notre raison. Ce qui est la dernière des choses à faire, nous dit Hegel, puisque c’est par sa raison que la personne est à la fois pleinement humaine et participe au divin. Il écarte donc tout ce qui écrase cette étincelle du divin en nous qu’est la raison : les récits de miracle et aussi les commandements de l’Église et ses injonctions à les adopter en faisant fi de notre propre raison. Au contraire, cela tue et l’humain, et le divin en nous.

Rousseau n’est pas non plus un grand amateur des récits surnaturels, il écrit : « Ôtez les miracles de l’Évangile et toute la terre est aux pieds de Jésus-Christ ! »(Le vicaire savoyard). Rousseau va être très déçu des pasteurs de Genève qui défendent une lecture bien plus conventionnelle, Rousseau les tance vertement, disant que c’est l’essence même de l’Évangile et de la Réforme protestante que de permettre à chacun d’interpréter les Écritures librement, puisque Dieu a donnée à chaque personne une intelligence, une raison particulière.

Ces questions quant aux récits d’apparitions de Jésus après sa mort ne sont pas nés au XVIIIe siècle, nous voyons que les Évangiles eux-mêmes portent ces débats et soutiennent cette liberté des disciples à vivre sa foi au Christ chacun selon sa personnalité. Il y a la diversité des 4 évangiles, et même dans le seul récit de Luc que nous avons entendu, il y a trois groupes de personnes avec des expériences différentes du Christ après sa mort sur la croix.

Premier groupe : des femmes vont au tombeau pour embaumer le corps de Jésus. Littéralement, c’est ici un travail de mémoire puisque c’est le sens du mot tombeau utilisé ici. Leur expérience est explicitement une expérience spirituelle puisqu’il y est question d’un ange qui leur parle et qui leur dit que « le vivant » n’est pas enfermé dans un souvenir figé. Suite à cette expérience, leur mémoire du Christ devient une stimulation pour se lever et aller vers les autres.

Second groupe : les deux hommes en chemin vers Emmaüs. Ils sont, eux, dégoutés, désespérés et choqués. Ils ne comprennent plus rien. Christ aurait ensuite cheminé et fait de l’exégèse biblique avec eux ? C’est en tout cas un travail de la raison plus que de la prière. Un instant ils « reconnurent » Jésus, ou le « comprirent profondément », puisque tel est le sens ce verbe ἐπιγινώσκω. Ce qui est certain c’est que les deux disciples vont se lever malgré la fatigue et la nuit et vont faire demi-tour pour raconter aux autres ce qui leur est arrivé. Ces deux hommes aussi ont été ressuscités.

Le 3e groupe est l’assemblée des onze apôtres que la peur tient renfermés sur eux-mêmes pour se protéger de l’extérieur. La venue du Christ « au milieu d’eux » est un écho à cette parole de Jésus dans le même évangile, qui aborde précisément du jour où certains parleront d’apparitions du Christ. Jésus dit : pas la peine d’y aller ou de courir après, car « le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira pas : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous / au dedans de vous » (Luc 17:20-23).

Là aussi les disciples touchés par cette expérience, quelle qu’elle soit, vont être ressuscités de ce qui était souffrant et mort en eux. Ce sera l’objet du 2nd tome du témoignage de Luc avec les Actes des apôtres, ces disciples vont montrer un enthousiasme formidable pour porter l’Évangile du Christ au quatre coins du monde, bravant tous les dangers.

Dans ce 2nd tome, Luc raconte une autre apparition du Christ ressuscité auquel il tient beaucoup car c’est à propos de Paul, son maître et ami, alors il la raconte pas moins de trois fois (Actes 9, 22, 26) ! C’est bien après les 40 jours jusqu’à l’Ascension Paul a une expérience spirituelle qui est comptée comme une des apparitions du Christ ressuscité (1 Cor 15:8). C’est pour Paul une résurrection, une transformation. De la fureur de détruire les hérétiques, il va passer au service de tous, même des païens qui voudraient entendre l’Évangile.

Paul lui-même parle d’une résurrection à vivre dans notre parcours ici-bas, et même que nous avons déjà en partie vécue bien plus que nous ne le pensons. Il dit aux chrétiens « vous avez été ressuscités avec Christ » (Col 2:12; 3:1) : vous avez déjà été ressuscités, au passé, comme un salut déjà accompli par le Christ en eux. D’ailleurs, on le voit bien dans ces quatre histoires, cette résurrection est à vivre aujourd’hui comme un engagement plus intense et enthousiaste pour la vie en ce monde d’une belle façon en faisant corps avec les autres, quels qu’ils soient, juifs, grecs, païens, pauvre, noble ou savant, homme ou femme. Cette résurrection n’est en aucun cas une fuite dans le spirituel pur, ni dans un cercle d’initiés.

Chacun de ces quatre groupes : les femmes au tombeau, les deux désespérés du chemin d’Emmaüs, les onze confinés dans leur tour, et Paul sur son chemin de fureur. Chacun à leur façon, quelle que soit la façon dont ça s’est passé, vivent une résurrection à leur façon.

Ce terme de résurrection en français est trompeur, il fait penser à un retour à la vie, alors que les termes hébreux et grecs de la Bible ne parlent pas d’un retour, ni d’une réanimation, il est question d’être éveillé ou mis sur pied. C’est comme de découvrir la position verticale et la marche quand on était auparavant un nourrisson. Celui qui dort est tout aussi vivant que celui est éveillé, pourtant, quand on s’éveille : il y a un changement extraordinaire dans la façon d’être vivant. C’est de cela dont il est question ici.

Chaque groupe avait son propre blocage dont il est délivré, de façon propre à chacun, individualisée.

Le 1er était enfermé dans le regret et la mémoire du passé. Une expérience spirituelle fait que ce passé devient une impulsion de vie et de service.

Le 2nd groupe était enfermé dans la rumination de leur désespoir. Dans leurs débats entre eux, partageant leur déception, dans un travail biblique, théologique et philosophique ils peuvent avoir une nouvelle façon de comprendre le Christ, et cette intelligence est pour eux une étincelle de résurrection et de vie.

Le 3e groupe était enfermé dans leur propre cercle par la peur des autres. Le Christ est pour eux impulsion d’élargissement leur club aux dimensions de l’universel.

Et pour le 4e homme, sa recherche effrénée d’exister le rendait agressif, un cheminement et une expérience de foi, va convertir sa formidable énergie au service de la libération des autres et non de leur mort.

Quatre souffrances, quatre cheminements de foi et d’intelligence, avec toujours une action de Dieu pour une résurrection de chacune et chacun.

Et à chaque fois, une apparition du Christ ressuscité ? Je pense qu’il ne faut pas le négliger comme le fait Hegel, même si on entend sa réserve. La forme littéraire du miracle dit que c’est quelque chose de spécial qui leur arrive, qui leur arrive réellement et qui les ressuscite. Ce n’est pas simplement une rumination personnelle ou une discussion qui les fait avancer : c’est cela plus quelque chose qui est de l’ordre du Christ, du salut de Dieu. On n’est pas obligé de penser que c’est Jésus en chair et en os qui aurait été réanimé, puisque ce Christ traverse les murailles, disparait en une fraction de seconde et ne ressemble pas au Jésus qu’ils ont connu. Au contraire : le mode de ces apparitions du Christ est différent à chaque fois, de façon adaptée au cas du sujet souffrant. Ce que cela veut dire, c’est qu’aucun cas n’est si grave, ni si désespéré qu’il ne puisse y avoir matière à espérer. Et comme nous le voyons ici le problème de chacun devient même leur qualité de demain : l’enfermement dans le passé des 1ères devient une mémoire vive. La rumination du désespoir des 2e devient travail de l’intelligence du salut. L’esprit d’entre soi des 3e devient vision de l’humanité entière comme un seul corps. L’énergie pour tyranniser du 4e devient élan pour servir.

Cela aussi est vraiment l’Évangile. Nos faiblesses et nos défauts pouvaient être pour nous un sujet de culpabilité, pouvaient faire que nous ne nous aimions pas nous-même, et que nous désespérions de notre vie.

Christ révolutionne cela par ses gestes et par sa théologie. Nous n’avons rien à craindre de Dieu, non seulement il est amour et pardon, son boulot est précisément de transformer nos défauts qui nous empoisonnent la vie (et celles de nos proches, peut-être) en de remarquables qualités qui seront source de vie. Donc, non seulement nous pouvons oser présenter à Dieu ce qui ne va pas, c’est même lui apporter une matière première : nous-même dont il fera des merveilles. Et oui : c’est vraiment un miracle et une résurrection : la nôtre, en Christ.

La suite, l’histoire de notre propre expérience de résurrection est une histoire ouverte, pas encore écrite. C’est ce que montrait l’Évangile selon Marc d’une façon géniale avant qu’une finale maladroite soit ajoutée au 2e siècle. Il se terminait abruptement sur l’expérience spirituelle des femmes, et leur sentiment que ce qu’elles viennent de vivre est impossible à communiquer avec ceux qui ne l’auraient pas vécu. Le récit s’arrête comme sur trois points de suspension. Ce procédé littéraire est connu dans la Bible pour nous proposer d’écrire la suite de l’histoire interrompue avec notre propre vie. A chacun de la vivre à sa façon, s’il le désire. A chaque paire d’amis, à chaque couple, groupe, église, à l’humanité même…

Comme le disent Hegel et Rousseau, ce serait une catastrophe d’imposer une lecture de la Bible ou des doctrines qui seraient une offense pour la raison de qui que ce soit. L’intelligence est un des plus précieux dons de Dieu. Dieu est plus que la raison humaine, il est au delà de la raison humaine, il vient dans la singularité de chaque personne : dans notre cœur, dans notre vie et dans notre raison pour les animer, pas pour les écraser. Au contraire.

Kierkegaard s’est souvent opposé à Hegel, je ne suis pas certain que leurs conceptions de l’humain soient en définitive si différentes sur ce point. En tout cas, Kierkegaard nous permet d’avancer encore sur ce que cela peut signifier le fait de vivre personnellement la souffrance de la croix et la joie de la résurrection.

Hegel parlait de la raison comme dimension divine de la personne, dimension plus forte que notre survie. Kierkegaard dit, lui aussi, que la personne humaine est une synthèse de fini et d’infini, de temporel et d’éternel, de liberté et de nécessité. Il dit que notre dimension divine : c’est notre moi, notre moi en développement devant donc s’arracher à lui même pour devenir encore plus et mieux nous-même, par l’Esprit.

Selon Kierkegaard, notre moi, notre personnalité profonde, est Esprit, don de Dieu, il est notre humanité et notre divinité. Ce n’est pas étranger à ce que l’on trouve dans la pensée de Jean ou de Paul.

C’est ainsi qu’humainement parlant la mort du corps est la fin de tout, mais par l’Esprit : la mort est un événement dans notre vie qui se poursuit. La mort n’est donc pas une maladie mortelle, pour Kierkegaard. Par contre, ce qui est une maladie mortelle, dit-il, c’est le désespoir. Car c’est une maladie du moi. De ce moi vivant et porteur d’éternité. En même temps, ce désespoir est normal, il est bon de l’assumer et de le vivre comme une crise d’adolescence, où le fait de changer est bon mais est une souffrance, comme le fait de sentir que l’on n’est pas encore soi-même, et que l’on arrivera pas à être totalement ce que l’on espèrerait être, et le fait d’avoir du mal à aimer le moi que l’on devient. Il y a là quelque chose de l’angoisse du Christ à Gethsémané, quelque chose de la mort de notre ancien moi sur la croix, quelque chose comme l’incertitude du samedi, et enfin : la joie de devenir un petit peu plus nous-même qui est comme un éveil, une surrection, une naissance, une résurrection.

Ah que cela demande du courage pour être soi et pour devenir soi.

C’est avec le secours de Dieu.

Et c’est un miracle, une merveille.

Amen.

pasteur Marc Pernot

Textes de la Bible

Évangile selon Luc 24:13-38

Deux hommes se rendaient à un village du nom d’Emmaüs, à soixante stades de Jérusalem, 14et ils parlaient ensemble de tout ce qui s’était passé. 15Pendant qu’ils s’entretenaient et débattaient, Jésus lui-même s’approcha et fit route avec eux. 16Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. 17Il leur dit : Quels sont ces paroles que vous échangez en marchant ? Ils s’arrêtèrent, l’air sombre. 18L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit : Es-tu le seul qui, habitant à Jérusalem, ne sache pas ce qui s’y est produit ces jours-ci ? 19— Quoi ? leur dit-il. Ils lui répondirent : Ce qui concerne Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple, 20comment nos grands prêtres et nos chefs l’ont livré pour qu’il soit condamné à mort et l’ont crucifié. 21Nous espérions que ce serait lui qui apporterait la rédemption à Israël, mais avec tout cela, c’est aujourd’hui le troisième jour depuis que ces événements se sont produits. 22Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont stupéfiés ; elles se sont rendues de bon matin au tombeau et, 23n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire qu’elles avaient eu une vision d’anges qui le disaient vivant. 24Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses tout comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. 25Alors il leur dit : Que vous manquez d’intelligence, et lent à décider de faire confiance à tout ce qu’ont dit les prophètes ! 26Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte pour entrer dans sa gloire ? 27Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur fit l’interprétation de ce qui, dans toutes les Écritures, le concernait.

28Lorsqu’ils approchèrent du village où ils allaient, il voulait aller plus loin. 29Mais ils le pressèrent, en disant : Reste avec nous, car le soir approche, le jour est déjà sur son déclin. Il entra, pour demeurer avec eux. 30Une fois installé à table avec eux, il prit le pain et prononça la bénédiction ; puis il le rompit et le leur donna. 31Alors leurs yeux s’ouvrirent et ils le reconnurent ; mais il disparut de devant eux. 32Et ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, lorsqu’il nous parlait en chemin et nous ouvrait le sens des Écritures ?

33Ils se levèrent à ce moment même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent assemblés les Onze et ceux qui étaient avec eux, 34qui leur dirent : Le Seigneur s’est réellement éveillé, et il est apparu à Simon ! 35Ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment il s’était fait reconnaître d’eux en rompant le pain.

36Comme ils disaient cela, lui-même se présenta au milieu d’eux et leur dit : Que la paix soit avec vous ! 37Saisis de frayeur et de crainte, ils pensaient voir un esprit. 38Mais il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés ? Pourquoi des débats montent-ils en vous-mêmes ?

Prière

Qui que vous soyez, quelle que soit votre foi, votre façon d’être, et votre parcours de vie, Dieu vous bénit et vous accompagne.

Avant de lire la Bible, je vous propose de prier, afin que dans ces écritures anciennes nous puissions recevoir ce que Dieu espère nous apporter :

Notre Dieu, donne-nous ton Esprit pour que nous sachions
où aller quand nos chemins se perdent,
que pouvoir quand nous sommes au bout de nos forces,
qu’espérer quand nous doutons de tout,
et qu’il est encore possible pour nous de vivre et d’aimer.

Seigneur fais que nous sentions ta présence vivifiante
et que nous soyons aujourd’hui engendré, nourri, élevé, guéri et ressuscité.

Seigneur, dit-nous seulement une parole
et nous serons sauvé.

Bénédiction et Envoi

Le soir du premier jour de la semaine, les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient fermées, à cause de la peur qu’ils avaient, Jésus vint, se présenta au milieu d’eux, et leur dit :

La paix soit avec vous !

La paix soit vraiment avec vous !

Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie (porter la paix, annoncer le pardon de Dieu)

Recevez Saint-Esprit, le souffle de Dieu. (Cf. Jean 20:19-22)

 

 

Partagez cet article sur :
  • Icone de facebook
  • Icone de twitter
  • Icone d'email

Articles récents de la même catégorie

Articles récents avec des étiquettes similaires

17 Commentaires

  1. Martin dit :

    Pour toi, le corps de Jésus, a fini où?

    1. Marc Pernot dit :

      Comme pour nous tous, et comme pour les animaux. Sinon il ne serait pas humain.
      A mon avis.

      1. Martin dit :

        Mais géographiquement je veux dire. Il a donc été caché? Pourquoi le cacher? Et si sa sépulture avait été connue, pourquoi ne pas le mettre en avant, pour les opposants ? La disparition du corps est tout de même thématisée dans les évangiles…

        1. Marc Pernot dit :

          Ça : on en sait rien. Historiquement.

          • Peut-être que ses opposants l’ont planqué pour tenter que ses disciples en fassent un lieu de pèlerinage comme pour les patriarches ?
          • Peut-être que ses disciples l’on enlevé pour éviter que les disciples en fassent une idole ?
          • Peut-être qu’ils ont fait une mise en scène pour inscrire dans les pierres cette belle prédication ?

          En tout cas, quelqu’un a bien dû mettre son corps quelque part.
          Le sens des évangiles est à mon avis précisément qu’il n’y a rien d’intéressant rien du Jesus vivant et vivifiant qui est dans la tombe.
          Et la Bible ne dit non plus pas que des anges ont emporté le corps. Cela ne les intéresse pas, ils ne parlent pas du Christ en train de ressusciter, ils montrent seulement qu’il continue à rendre vivant les gens. Ce dont nous sommes nombreux à pouvoir témoigner.

          En tout cas quand les récits nous montrent le Christ ressuscité passer à travers les murs, apparaître et disparaître en un clin d’œil, et ne pas avoir la même apparence : ils nous disent bien que ce n’est pas le corps matériel de Jesus de Nazareth qui est là, même s’il est bien réel, au sens de la rencontre.

  2. Martin dit :

    Là je suis d’accord. Mais ça n’empêche pas l’hypothèse d’une disparition surnaturelle.

    1. Marc Pernot dit :

      Personnellement je suis scientifique et mystique, je crois au transcendant, à la métaphysique.
      Seulement pour ce qui du physique ce sont les lois physiques qui s’appliquent. Le spirituel agit à l’intérieur, et nous transforme (même parfois physiquement). Mais il n’y a pas d’ange pour porter un corps. L’ange est une figure de la relation personnelle à Dieu, de la foi et de ce qu’il travaille en nous.

  3. Marcienne dit :

    Bonjour, si vous le permettez j’aimerais prendre la défense de la finale longue de « Marc ». Sans elle, aurions-nous ces passages de la Saison en enfer de Rimbaud : « J’ai avalé une fameuse gorgée de poison », « J’ai essayé d’inventer (…) de nouvelles langues »… Parodique (mais peut-être pas plus que « Marc » ni que Monsieur Rédacteur Final) et pourtant poignant.

    1. Marc Pernot dit :

      Je reconnais que la fin de la finale est assez spectaculaire.
      Il existe des églises aux USA où il est proposé aux paroissiens qui ont la foi (mais quelle foi ?) de manipuler des serpents à sonnette, à leurs risques et périls.
      Quand la lecture matérialiste de la Bible vous tient, c’est pour de bon ou pas.

  4. Émile dit :

    bonsoir,
    je viens de découvrir votre site.Je ne sais si c’est le lieu de ce genre de commentaire,mais votre approche des évangiles me parle!je suis en quête de réponses aux interrogations sur ma religion(je suis catholique),je me trouve un peu en marge.Au fond de l’église,je m’interroge sur la route à suivre;un peu perdu comme les deux pèlerins d’Emmaüs!n’ayant pas trouvé de « guide »physique,je me suis tourné vers diverses lectures:MauriceZundel(j’ai dû lire tous ses livres)je n’y ai pas trouvé tout ce que je recherchais!Aldous Huxley,Maurice Carrol,marcel Légaut (j’en suis très proche)malheureusement décédé bien avant que je le lise!est-il possible de vous avoir comme une sorte de guide dans ma quête d’une meilleure compréhension des évangiles?

    1. Marc Pernot dit :

      Bonjour
      Grand grand merci pour vos encouragements, très touchants !
      Bravo pour votre recherche sincère et vraie. Authentique et passionnée.
      Vos auteurs favoris sont de grande grande valeur.
      Comme « guide », on en a un qui est pas mal en la personne de Dieu, lui-même en personne.
      Mais au titre de la simple fraternité, c’est vrai que l’Eglise Protestante de Genève a souhaité se donner les moyens de me mettre au service de quiconque le désire pour répondre comme je le peux aux questions.
      Ensuite, les réponses n’engagent que moi. Elles visent à encourager chacune et chacun à se réconcilier avec Dieu directement, et se sentir autorisé à penser librement, à prier en confiance. Et de se donner les moyens d’avancer.
      Dieu vous bénit et vous accompagne

  5. Émile Morantin dit :

    merci de l a célérité de votre réponse,une réflexion pour la nuit »la facilité avec laquelle les chrétiens affirment la divinité de jésus les dispense des recherches spirituelles et de l’approfondissement humain qu’exige la foi en jésus »marcel Légaut.
    bonne nuit

  6. M.Rose dit :

    Bonjour,
    il me semble voir une différence entre réanimé et ressuscité. Lazare est mort et il est réanimé par Jésus, il revient à la vie mais
    il va de nouveau mourir et ne reviendra pas.
    Jésus lui qui est bien mort, n’est pas réanimé, mais ressuscité, car il ne mourra plus. De plus son corps commence à être changé,
    n’ a plus les mêmes propriétés. Il sera glorifié quand auprès du Père, son être entier corps âme et esprit seront entièrement
    spiritualisés, un état que nos yeux limités ne peuvent voir.
    Ces changements physiques, de la matière qui se spiritualise on peut le voir chez de grands mystiques où les lois de la
    nature ordinaire sont dépassées (on appelle cela miracle, merveilleux) mais existent bien. Lévitation , huile qui coule de corps morts
    parfums de rose dégagés par la personne…… corps de saints qui ne se décomposent pas…. personne vivante qui vivent sans manger
    ni boire pendant des années. La plupart du temps ce sont des personnes de prière, en liaison avec le monde spirituel, ou un autre
    niveau de réalité qui n’est pas notre simple bon sens, ou raison.
    Si on enlève le coté « miraculeux « de la bible, naissance miraculeuse, résurrection, on enlève cette compréhension d’un autre niveau de
    conscience, ou de réalité que nos sens ne peuvent connaitre, et même le bon sens ……… c’est grave.

    1. Marc Pernot dit :

      D’accord pour lire ces récits de miracle qui sont dans la Bible comme un appel à prendre en compte un autre niveau de conscience.
      Ensuite, je préfère de très loin ces récits des évangiles qui me semblent être manifestement écrits pour que nous puissions nous les approprier au sens spirituel, mystique, aux récits de la littérature apocryphes, et des récits hagiographiques, parfois un petit peu ridicules. Comme cette histoire du corps de Padre Pio qui ne se serait pas décomposé (alors que le « visage » exposé aux fidèles était un masque en silicone, semble-t-il ?)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *