15 novembre 2019

Une personne sur le sol, avec des personnes qui passent à côté - Image parsmokefish de Pixabay
Question

Dans l’église : pas assez de soutien ? Pas une famille comme je l’espérais ?

Par : pasteur Marc Pernot

Une personne sur le sol, avec des personnes qui passent à côté - Image parsmokefish de Pixabay

Question posée :

Bonjour, je dois vous demandez conseil. J’ai de gros problème avec mon église, mon plus grand souhait c’est d’avoir une vrai famille, mais ils n’arrêtent pas de dire que Dieu aime les gens mais ils préfèrent Dieu, j’ai l’impression qu’il ne veulent que Dieu…

Réponse d’un pasteur :

Bonjour

C’est vrai que l’église est un petit peu comme une salle de gym : c’est un lieu d’entraînement pour la prière et la réflexion. Il est possible de s’y faire des amis (aussi bien dans la salle de gym qu’à l’église) mais ce n’est pas certain, car ce n’est pas le but premier. La priorité d’une salle de gym est que la personne soit plus en forme physiquement, le but de l’église est d’aider à chaque personne de devenir plus autonome dans la foi, dans sa réflexion, dans sa relation à Dieu, dans ses choix de vie.

A mon avis, ce serait même dangereux que l’église cherche être une famille. Car alors nous risquerions de considérer que la vraie vie est là, dans l’église, alors qeu ce devrait être seulement la préparation. Le risque serait (poussé à l’extrême) d’être comme dans une secte hors du monde, coupé de nos voisins, de nos collègues, et de ceux qui n’ont pas la chance de connaître Jésus-Christ. Au contraire, l’église a pour but de nous laisser aider par Dieu et aussi à avoir le courage d’aller dans le monde et de créer de belles relations. La vraie vie n’est pas dans l’église, elle est une préparation, elle doit s’effacer, et nous envoyer dans le monde. Car la vraie vie est dans le monde comme le dit Jésus (Jean 17:15). Souvent, d’ailleurs, Jésus renvoie ceux qu’il a enseigné ou guéri vers leur propre vie (transformés). Le but de l’église est de nous aider à aimer ce monde et ses habitants, et aussi à être autonome, en nous aidant à avoir une ligne directe avec Dieu, et que cela nous aide à devenir nous-même plus fort, et à épanouir la personne merveilleuse que nous sommes. Cela nous aidera ensuite à avoir de vrais belles relations avec les autres, à reconnaître nos vrais amis et à se faire des amis : dans notre famille peut-être, au travail ou à l’école, dans nos loisirs, dans nos lieux d’engagements comme des association, ou à l’église.

Cela dit, je suis bien d’accord avec vous, nous devrions faire un vrai effort dans l’église pour être plus fraternels, plus accueillants. L’église n’est pas seulement l’église, c’est aussi des personnes qui se croisent et qui sont donc en relation, ce qui demande bien sûr du respect, de l’accueil, de l’attention, de l’amour. Ce qui n’est jamais une évidence.

C’est vrai qu’il y a quelques personnes pas très en forme dans l’église (dans une salle de gym aussi). L’église n’est pas un club de personnes parfaites, elle vise à nous aider à nous construire, ou à nous reconstruire. Dans ce chemin, on avance pas à pas. Avec encore pleins de progrès à faire. Rien de solide et de vrai ne se construit en une seconde. D’ailleurs, dans ses paroles, Jésus utilise souvent la métaphore d’une plante ou une vigne, ou un arbre qui sort de terre et qui pousse. Les fruits ne viennent pas en premier, au début, c’est un petit peu de verdure, puis un tronc en bois qui semble tout sec, cela demande encore un peu de patience pour que les premiers fruits puissent être dégustés et offerts au monde.

Bravo, vous êtes sur ce chemin. Dieu vous bénit et vous accompagne.

par : Marc Pernot, pasteur à Genève

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3 Commentaires

  1. F dit :

    Je suis retraité depuis peu et membre d’une paroisse protestante. Dans ma jeunesse les pasteurs demandaient des nouvelles de leurs paroissiens et faisaient des visites. Je n’ai pas de voiture et aller au culte est difficile pour moi, il faut prendre un bus, pas évident le dimanche et marcher pour aller au temple. Une fois ou deux des voisins m’ont proposés de de m’emmener mais ils sont souvent chez leurs enfants en province. J’ai rencontré des fidèles amis protestants en fac ou par hasard au travail et mes copains d’instruction religieuse sont partis de ma ville.. Je trouve que les protestants français sont souvent isolés contrairement aux Etats unis ou la vie de paroisse est plus vivante et les gens plus solidaires. Entre certaines communautés protestantes très intrusives et les autres il pourrait y avoir un juste milieu. J’ai été au chômage dans ma jeunesse et les seuls coups de main provenaient de personnes âgées catholiques ou agnostiques. Y a t il une communauté protestante ? La dernière fois que je suis allé au culte c’était pour le mariage d’un cousin qui n’est pas pratiquant il y a un an. Mes seuls contacts avec ma communauté ce sont le journal de la paroisse et les remerciements du trésorier..

    1. Marc Pernot dit :

      Cher Monsieur

      Je suis vraiment désolé !

      Est-ce que vous avez appelé le pasteur pour lui parler de cette question ? Une personne qui vient au culte est un cadeau pour l’ensemble des autres.
      C’est vrai que l’église protestante est souvent assez distante, attendant que les personnes viennent à elle, les invitant à venir, mais n’allant pas assez vers la personne. C’est vrai que c’est un petit peu dans ses gènes, l’idée que l’église est un lieu de formation et de rassemblement, un lieu d’envoi dans le monde pour les personnes. Un lieu de bénédiction pour qu’elles soient libres.
      OK,
      Mais comme vous le dites, entre laisser libres les paroissiens de venir et ne pas répondre quand la personne demande à d’être accompagnée, il y a bien des justes milieux entre les deux.
      Ensuite, je dois reconnaître qu’il m’est arriver de buter devant une demande de transport pour aller au culte, manquant de bénévoles dans des paroisses très affaiblies. Mais vous avez raison cela n’empêche pas d’aller voir un paroissien connu, surtout s’il demande de l’aide pour participer, ou s’il est souffrant (ce qui n’est pas votre cas).

      C’est en partie en pensant aux personnes isolées que depuis 20 ans j’essaye de mettre comme des activités de paroisse en ligne : prédications, études bibliques, prières. Au moins, cela permet à certains de nourrir leur foi et leur prière de chez eux. Mais j’ai bien conscience, et durement conscience, qu’un besoin profond et essentiel consiste à pouvoir rejoindre un peu régulièrement un rassemblement de vraies personnes en chair et en os, surtout dans un temple, un lieu marqué symboliquement comme élevant l’âme vers Dieu. Donc, je comprends et je compatis.
      Ce que je vous conseillerais est d’essayer de rappeler le pasteur, ou à défaut une personne du conseil presbytéral, afin qu’un voiturage puisse être organisé. Par exemple une fois par mois, le dimanche où un service de communion est donné ?

      Avec mes fraternelles pensées. Dieu vous bénit et vous accompagne

  2. Nathan andirann dit :

    La question est de se demander au nom de qui on reçoit ? Au nom de Jésus_Christ ? Dans ce cas, on devrait se comporter comme lui: compassion, bienveillance… Si une église ‘accueille pas au nom de Jésus, c’est qu’elle a un problème. Pour parodier les paroles de Napoléon: « L’amour d’abord, et l’intendance suivra « .

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